ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"138"> lui est venu son nom qui signifie pierre de Vulcain, ou pierre de feu; ils ignoroient qu'elle est commune à toutes les pierres assez dures pour prendre un beau poli. On dit qu'il se trouve près de Hildesheim en Westphalie une espece de jaspe d'un rouge brun, dont on fait le même usage & dont on se sert comme des miroirs ardens. Voyez Boëce de Boot, de gemmis. Henckel dit que l'on a aussi donné le nom de lapis hephoestius à la pyrite qui donne des étincelles lorsqu'on la frappe avec le briquet. Quant à l'héphoestite dont il a été parlé, le même auteur dit que l'on ne connoît point de pierre qui s'accorde avec la description que Gesner & Agricola en ont donnée. Voyez Henkel, Pyrithologie. ( - )

HÉPHTHÉMIMERE (Page 8:138)

HÉPHTHÉMIMERE, adj. (Litt.) terme de poésie greque & latine, qui se dit d'une espece de vers composé de trois piés & une syllabe; c'est - à - dire de sept demi - piés. Voyez Vers, Pié.

Tels sont la plûpart des vers d'Anacréon:

*QE/LW LE/GEIN *A)TREI DAS2
*QE/LW DE\KAD MON A) DEI=N, &c.
& celui d'Aristophane, dans son Plutus:

*E)/W=ESQE MHTRI\ XOI=ROI. On les appelle aussi trimetres catalectiques.

Césure héphthémimere est une césure que l'on met au troisieme pié, c'est - à - dire au septieme demi - pié. Voyez Césure. C'est une regle que cette syllabe, quoique breve, soit longue à cause de la césure, ou pour qu'elle soit héphthémimere, comme en ce vers de Virgile:

Et furiis agitatus amor & conscia virtus. Cette césure ne doit point être au cinquieme pié, comme en celui - ci que M. Harris donne pour exemple:

Ille latus niveum molli fultus hyacintho. Ce n'est point une césure héphthémimere, mais hennéhamimere, c'est - à - dire de neuf demi - piés. Dictionn. de Trév. (G)

HEPPENHEIM (Page 8:138)

HEPPENHEIM, (Géog.) Apianum, petite ville d'Allemagne dans l'électorat de Mayence, entre Heidelberg & Darmstadt. Long. 26. 11. lat. 49. 39. (D. J.)

HEPRES (Page 8:138)

HEPRES, (Géogr.) riviere du comté de Hainaut, qui prend sa source près de Chimay, & qui tombe dans la Sambre près de Marolles.

HÉPTACOMETES (Page 8:138)

HÉPTACOMETES, s. m. pl. (Géogr. anc.) peuples qui habitoient les bords du Pont - Euxin. On les appelloit aussi Mossiniens, parce qu'ils avoient des tours de bois; & du nombre de leurs sept villages se forma le nom d'Héptacometes. Ils étoient, suivant Strabon, à l'extrémité du mont Scydissès, surpassoient tous les autres barbares en férocité, & demeuroient dans de petites tours. Ils se nourrissoient d'animaux sauvages, & tendoient des embûches aux voyageurs. Ils massacrerent trois cohortes de Pompée, qui passoient par leurs montagnes. Pour exécuter ce projet, ils leur firent boire d'un breuvage fait avec une sorte de miel tiré de ruches de leurs arbres, & les ayant ainsi enivrés ou rendus fous, ils n'eurent pas de peine à les égorger. Pomponius Méla rapporte qu'ils se font des marques sur tout le corps, s'accouplent indifféremment en public, se choisissent leurs rois par voie de suffrage, & les punissent par le jeûne, s'ils commettent une faute en ordonnant quelque chose mal - à - propos. Voilà des barbares bien étranges! (D. J.)

HÉPTACORDE (Page 8:138)

HÉPTACORDE, s. m. (Musique anc.) lyre ou cythare à sept cordes. Ce fut long - tems la plus en usage & la plus célebre de toutes: néanmoins quoiqu'on y trouvât les sept voix de la Musique, l'octave y manquoit encore: Simonide l'y mit, selon Pline, en y ajoûtant une huitieme corde, c'est - à - dire en laissant un ton entier d'intervalle entre les deux tétracordes. Ainsi, dans le système de l'octacorde ou de l'octave chez les anciens, les sons se trouverent dans la situation la plus favorable à une harmonie mâle, pleine de noblesse & de dignité, étant également éloignés du trop grave qui les rend sourds, & du trop aigu qui les rend glapissans, plus foibles & moins perceptibles à l'oreille. Cependant cette noble musique n'eut pas les bonheur de se soûtenir, on vint à multiplier les sons à l'aigu; car dans l'hendécacorde ou la onzieme, & dans le dodécacorde ou la douzieme, on rendit le système harmonique plus mou, plus efféminé, plus allongé; & c'est Mélanippide que Plutarque accuse d'avoir énervé la Musique par son invention des douze cordes. Mais le caractere de la poésie dithyrambique chanté sur les sons & les modes les plus aigus, s'accordant merveilleusement avec cette nouvelle musique, concourut avec elle à décréditer & à faire mépriser l'ancienne. (D. J.)

HEPTAGONE (Page 8:138)

HEPTAGONE, s. m. terme de Géométrie, figure composée de sept angles & de sept côtés. Voyez Figure.

Ce mot est grec & composé d'E)PTA/, sept, & GWNI/A, angle.

Quand tous ses côtés sont égaux, on l'appelle heptagone régulier. Voyez Régulier.

Les nombres heptagones sont des nombres polygones, où la différence des termes de la progression arithmétique correspondante est cinq. Voyez Polygone.

Entre plusieurs propriétés, le nombre heptagone en a une assez remarquable, c'est que si on le multiplie par 40, & qu'on ajoûte 9 au produit, la somme sera un nombre quarré. (E)

HEPTAMÉRIDE (Page 8:138)

HEPTAMÉRIDE, s. f. (Musique.) est en Musique le nom de l'un des intervalles du système de M. Sauveur, qu'on peut voir dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1701.

Cet auteur divise d'abord l'octave en quarantetrois parties qu'il appelle mérides, puis chacune de celles - ci en sept heptamérides: de sorte que l'octave entiere comprend trois cens une heptamérides, qu'il subdivise encore. Voyez Décaméride.

Ce mot est formé de E(PTA\, sept, & de MERIS2, partie. (S)

HEPTANGULAIRE (Page 8:138)

HEPTANGULAIRE, adj. (Géométrie.) Une figure heptangulaire est celle qui est composée de sept angles. (E)

HEPTAPOLE (Page 8:138)

HEPTAPOLE, Heptapolis, ou Heptanomia, (Géogr.) contrée d'Egypte, selon Denis le Periégete. Eustathe son commentateur nous apprend 1°. qu'avant l'empereur Arcadius on la nommoit Heptanome; 2°. que quelques - uns nommoient dans l'Heptapole, Memphis, Diospolis, Memnonie, la grande & petite Cataracte, Syene, toutes six situées sur la rive gauche du Nil, & Babylone placée sur la rive droite. D'autres comptoient autrement les sept villes de l'Heptapole: mais sans nous y arrêter, il suffit de dire que c'est dans l'étendue de l'Heptapole qu'il faut chercher les principales merveilles de l'Egypte, comme les obélisques, les pyramides, le labyrinthe, le lac de Moeris, &c. (D. J.)

HEPTARCHIE (Page 8:138)

HEPTARCHIE, s. f. (Hist. mod.) gouvernement des sept royaumes des Anglo - Saxons, considérés comme ne faisant qu'un seul corps & un seul état.

Les Anglo - Saxons établirent en Angleterre un gouvernement à - peu - près semblable à celui sous lequel ils avoient vécu en Allemagne: c'est - à - dire que se considérant comme freres & compatriotes, & ayant un égal intérêt à se maintenir dans leurs conquêtes, ils conçurent qu'il leur étoit nécessaire de se secourir mutuellement & d'agir en commun pour le bien [p. 139] de tous. Ce fut dans cette vûe qu'ils jugerent à - propos de se nommer un général, un chef, ou, si l'on veut, un monarque auquel ils accorderent certaines prérogatives dont nous ne sommes pas bien informés. Après la mort de ce général ou monarque, on en élisoit un autre du consentement unanime des sept royaumes: mais il y avoit quelquefois d'assez longs interregnes causés par les guerres ou par les divisions entre les souverains, qui ne pouvoient s'assembler ou s'accorder sur un choix.

Outre ce monarque, qui lioit ensemble les Anglo - Saxons, ils avoient encore une assemblée générale composée des principaux membres des sept royaumes ou de leurs députés. Cette assemblée étoit comme le centre du gouvernement heptarchique; on l'appelloit le Wittena - gémot, ou le parlement général, & on n'y délibéroit que sur les choses auxquelles toute la nation prenoit intérêt. Voyez Wittenagémot.

Chaque royaume avoit d'ailleurs un parlement particulier, formé à - peu - près de la même maniere qu'on le voit pratiqué dans les sept provinces - unies des Pays - Bas. Chaque royaume étoit souverain, & néanmoins ils délibéroient en commun sur les affaires qui regardoient l'intérêt commun de l'heptarchie. Ce qui étoit ordonné dans l'assemblée générale devoit être exactement observé, puisque chaque roi & chaque royaume y avoit donné son consentement. C'étoit - là la forme du gouvernement heptarchique en général.

L'heptarchie dura 378 ans. Si l'on vouloit rechercher les causes de sa dissolution, il ne seroit pas difficile de les trouver dans l'inégalité qu'il y avoit entre les sept royaumes, dans le manque de princes du sang royal, dans l'ambition des souverains, & dans le concours de certaines circonstances qui ne se rencontrerent qu'au tems d'Ecbert en 828. (D.J.)

HEPTATEUQUE (Page 8:139)

HEPTATEUQUE, s. m. (Théologie.) c'est ainsi que fut appellée la premiere partie de la bible, qui contenoit anciennement, outre le pentateuque, ou les cinq livres de Moïse, les deux suivans de Josué & des juges. Car selon le témoignage d'Yves de Chartres, épist. 38. on avoit accoûtume de les joindre ensemble, & on les citoit sous ce nom qui vient du grec, E)PAEUXH, c'est - à - dire un ouvrage des sept livres. On lit en quelques endroits, heptatique, heptaticum; mais c'est une faute d'écrivain. Macri hierolexicon. (G)

HÉRACLÉE (Page 8:139)

* HÉRACLÉE, s. m. (Chronologie.) nom d'un mois des habitans de Delphes & de Bythinie; c'étoit le cinquieme de l'année; & leur année commençant en Octobre, il répondoit à notre Février.

Héraclée (Page 8:139)

Héraclée, (Géog. anc.) nom commun à un si grand nombre de villes, que dans l'empire romain on en comptoit plus de trente ainsi nommées. Le culte d'Hercule, ce héros que les Grecs appelloient *HRAKLH=S2, étoit étendu au point que la plûpart des lieux qui lui étoient particulierement consacrés, portoient son nom: de - là vient qu'il s'en trouve tant qui sont appellées Héraclée, Héracléopolis, Héracleum, Héracleotes, & autres dont les noms sont formés de celui d'Hercule. Mais je me contenterai de parler dans l'article suivant de la plus fameuse Héraclée, de l'Héraclée du Pont en Bithynie, auprès de laquelle étoit la presqu'île Achérusiade, d'où Hercule descendit aux enfers & en tira par force le Cerbere, ce chien terrible dont le cou, disent les Poëtes, étoit entouré de couleuvres, & qui faisoit des hurlemens afferux, quand quelqu'un vouloit s'échapper du Ténare. (D. J.)

Héraclée du Pont (Page 8:139)

Héraclée du Pont, Heraclea Pontica, (Géog. anc.) ville d'Asie en Bithynie sur les fleuves Lycus & Hyppius. Les Milésiens la fonderent, & les Mégariens y envoyerent ensuite une colonie. Tous les anciens, Diodore, Pausanias, Xénophon, Eustathe, Arrien, Denys le Périégete, Ptolomée, Strabon, Pomponius Méla, Pline & tant d'autres nous parlent beaucoup de cette ville. En effet, au dire de M. Tournefort, elle devoit être une des plus belles de l'orient, s'il en faut seulement juger par les ruines, & sur - tout par les vieilles murailles bâties de gros quartiers de pierre qui étoient encore sur le bord de la mer au commencement de ce siecle.

La médaille de Julia Domna que possede le Roi de France, & dont le revers représente un Neptune, qui de la main droite tient un dauphin & de la gauche un trident, marque bien la puissance que cette ville avoit sur mer. Mais rien ne fait plus d'honneur à son ancienne marine, que la flotte qu'elle envoya au secours de Ptolomée, après la mort de Lysimachus, un des successeurs d'Alexandre. Ce fut par ce secours que Ptolomée battit Antigonus. Il y avoit dans cette flotte un vaisseau nommé le Lion, d'une beauté surprenante & d'une grandeur si prodigieuse, qu'il contenoit plus de trois mille hommes d'équipage. L'histoire est remplie d'autres traits qui prouvent la puissance des Héracliens sur mer, & par conséquent la bonté de leur port, qui n'existe plus aujourd'hui.

La caverne par laquelle on a supposé qu'Hercule descendit aux enfers pour enlever le Cerbere, & que l'on montroit encore du tems de Xénophon, dans la péninsule d'Achérusie, n'est plus trouvable, quoiqu'elle eût deux stades, c'est - à - dire deux cens cinquante pas de profondeur. Elle doit s'être abîmée depuis ce tems - là; car il est certain qu'il y a eu une caverne de ce nom, laquelle a donné lieu à la fable du Cerbere représentée sur plusieurs médailles.

Si Hercule n'a pas été le fondateur d'Héraclée, il y a du - moins été en grande vénération: Pausanias nous apprend qu'on y célébroit tous les travaux de ce héros. Quand Cotta eut pris la ville d'Héraclée, il y trouva dans le marché une statue d'Hercule dont tous les attributs étoient d'or pur. Pour marquer la fertilité de leurs campagnes, les Héracliens avoient fait frapper des médailles avec des épis & des cornes d'abondance: & pour exprimer la bonté des plantes médicinales que produisoient les environs de leur ville, on avoit représenté sur une médaille de diadumène, un Esculape appuyé sur un bâton autour duquel un serpent étoit entortillé.

Cette ville ne fut pas seulement libre dans son origine, mais recommandable par ses colonies; elle se soutint avec éclat jusqu'au tems que les Romains se rendirent formidables en Asie. Elle refusa d'abord l'entrée de son port à l'armée de Mithridate; ensuite, à la persuasion d'Archélaüs, les Héracliens lui accorderent cinq galeres & couperent la gorge aux Romains qui se trouverent dans leur ville.

Luculle ayant batu Mithridate, fit assiéger Héraclée par Cotta, qui l'ayant prise par trahison & entierement pillée, la réduisit en cendres. Il en obtint le nom de Pontique à Rome; mais les richesses qu'il avoit acquises au sac d'Héraclée lui attirerent de cruelles affaires. Un sénateur lui dit: « Nous t'avions ordonné de prendre Héraclée, mais non pas de la détruire ». Le sénat indigné renvoya tous les captifs, & rétablit les habitans dans la possession de leurs biens; on leur permit l'usage de leur port & la faculté de commercer. Britagoras n'oublia rien pour la repeupler, & fit long - tems sa cour à Jules César, pour obtenir la premiere liberté de ses citoyens; mais il ne put réussir. Auguste après la bataille d'Actium, la mit du département de la province de Pont jointe à la Bithynie. Voilà comment cette ville fut incorporée à l'empire Romain, sous lequel elle florissoit encore.

Héraclée vint ensuite à passer dans l'empire des Grecs; & lors de la décadence de cet empire, on lui

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