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Habiller (Page 8:11)
On laissera aux arbres sauvages une tige de six à sept pieds hors de terre. Les arbres fruitiers de haute tige seront rafraîchis dans leur tête, à laquelle on laissera trois ou quatre branches chacune de la longueur de dix à douze pouces; ce qui forme sa rondeur dès la premiere année.
Les buissons ou nains seront coupés à sept à huit pouces au - dessus de la greffe qu'il faut laisser découverte, c'est - à - dire sans y mettre de terre, mais qu'on enduira de cire ou de mastic.
On prétend qu'il ne faut laisser qu'un seul étage
de racines à un arbre, & choisir toujours les plus
jeunes & les plus rougeâtres; les autres étant inutiles.
Voyez
Les arbres levés en motte sont exemts d'être ravalés;
ils conservent leur tête & une partie de leur
ramage. Voyez
Habiller une peau (Page 8:11)
Habiller un cuir (Page 8:11)
Celui qui habille les peaux s'appelle l'habilleur. Ce terme est fort en usage chez les Pelletiers; en général il signifie dans les atteliers la personne qui prépare les différentes matieres, denrées, ou marchandises où le terme habiller peut avoir lieu.
Habiller (Page 8:11)
On habille encore du chanvre, en le passant par
le seran. Voyez l'article
HABILLOT (Page 8:11)
* HABILLOT, s. m. (Commerce de bois.) espece
de morceau de bois qui sert sur les trains à accoupler
les coupons; il fait le même effet que le garot.
Voyez l'article
HABIT (Page 8:11)
HABIT, s. m. (Modes.) j'entends ici par habit tout ce qui sert à couvrir le corps.
Il n'est pas possible de donner au lecteur la connoissance de tant d'habits différens dont les hommes ont fait usage, pour couvrir leur nudité & pour se mettre à l'abri de la rigueur des hivers: notre curiosité seroit même peu satisfaite, si nous pouvions pénétrer dans les tems reculés des premiers siecles; nous y verrions sans doute les hommes tout nuds, ou couverts les uns de feuillages, d'écorce d'arbres, & les autres de la peau de quelques bêtes féroces.
Je voudrois seulement connoître la forme des habits des Grecs, lorsqu'ils étoient les peuples les plus
polis de la terre; mais à - peine savons - nous les noms
de quelques - uns. Nous sommes beaucoup mieux
instruits des habits des Romains; & comme tout ce
qui concerne ce peuple nous intéresse, nous en ferons
un article séparé. Ceux des hommes qui ont été
consacrés par la religion méritent aussi par ce motif
quelques - uns de nos regards, outre qu'ils ont moins
changé de mode: c'est pourquoi nous en dirons un
mot. Ainsi voyez
Pour ce qui concerne les vêtemens de ce grand nombre de peuples qui changerent la face du monde, en chassant les Romains des pays dont ils s'étoient rendus maîtres, nous n'en avons aucune idée, & nous ne devons pas le regretter.
Quant à ce qui nous regarde en particulier, l'inconstance naturelle à notre nation a produit tant de variéte dans la forme de ses habits, qu'il seroit impossible d'en suivre le fil. Nous remarquerons seulement en général, que l'habit long étoit autrefois celui des nobles, & qu'ils ne portoient l'habit court qu'à l'armée & à la campagne: l'ornement principal de l'un & de l'autre consistoit à être bordé de martre zibeline, d'hermine, ou de vair. On s'avisa sous Charles V. d'armoirier les habits, je veux dire de les chamarrer depuis le haut jusqu'en bas de toutes les pieces de son écu; cette mascarade dura cent ans. Louis XI. bannit l'habit long; Louis XII. le reprit; on le quitta sous François I. Un des goûts de ce prince fut de taillader son pourpoint, & tous les gentilshommes suivirent son exemple. Henri II. portoit un jupon pour haut - de - chausses, & un petit manteau qui n'alloit qu'à la ceinture. Les fils s'habillerent comme le pere. Enfin depuis Henri IV. nos habits ont si souvent changé de face, qu'il seroit ridicule d'entrer dans ce détail ennuyeux. Mais on ne pensera pas de même des réflexions qu'a fait sur cette matiere l'illustre écrivain de l'Histoire naturelle de l'homme, & je me flate qu'on sera bien aise de les retrouver ici.
Quoique les modes semblent n'avoir d'autre
origine que le caprice & la fantaisie, les caprices
adoptés & les fantaisies générales méritent d'être
examinées. Les hommes ont toujours fait & feront
toujours cas de ce qui peut fixer les yeux
des autres hommes, & leur donner en même tems
des idées avantageuses de richesses, de puissance,
de grandeur, &c.
La valeur de ces pierres brillantes qui ont toûjours
été regardées comme des ornemens précieux,
n'est fondée que sur leur rareté & sur leur
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Tout ce qui est rare & brillant sera donc toûjours
de mode, tant que les hommes tireront plus
d'avantage de l'opulence que de la vertu, tant
que les moyens de paroître considérables seront différens
de ce qui mérite d'être seul considéré. L'éclat
extérieur dépend beaucoup de la maniere de se
vêtir. Cette maniere prend des formes différentes,
selon les différens points de vûe sous lesquels nous
voulons être regardés. L'homme glorieux ne néglige
rien de ce qui peut étayer son orgueil ou flater
sa vanité; on le reconnoît à la richesse ou à
la recherche de ses ajustemens.
Un autre point de vûe que les hommes ont assez
généralement, est de rendre leur corps plus grand,
plus étendu; peu contens du petit espace dans lequel
est circonscrit notre être, nous voulons tenir
plus de place en ce monde, que la nature ne peut
nous en donner; nous cherchons à aggrandir notre
figure par des chaussures élevées, par des vêtemens
renflés; quelque amples qu'ils puissent être,
la vanité qu'ils couvrent n'est - elle pas encore plus
grande »?
Mais laissons l'homme vain faire parade de son mérite emprunté, & considérons l'industrie de l'étoffe qu'il porte, dont il est redevable au génie du fabriquant.
C'est un beau coup - d'oeil, si j'ose parler ainsi, que la contemplation de tout ce que l'art a déployé successivement de beautés & de magnificence, à l'aide de moyens simples dont le hasard a presque toûjours présenté l'usage. La laine, le lin, la soie, le coton, ou le mélange de ces choses les unes avec les autres, ont constitué la matiere & le fond de toutes les étoffes & toiles fines; le travail & les couleurs en font le prix & la différence. Ainsi d'un côté, la dépouille des animaux, les productions de la terre, l'ouvrage des vers; & de l'autre des coquillages, des insectes, la graine des arbres, le suc des plantes, & quelques drogues, servent à la composition de tous les vêtemens.
Les Phrygiens trouverent l'art de broder avec l'aiguille; leur ouvrage étoit relevé en bosse, eminebat ac asperior reddebatur: les Babyloniens au contraire ne formoient qu'un tissu qui n'étoit chargé que de la différence des couleurs, tegmen unitè pictum de coloribus variis; & après cela ils employoient l'aiguille sur ce tissu: ces deux peuples rendoient également les figures. De nouveaux ouvriers s'éleverent à Alexandrie, qui, avec la seule navette & des fils de couleurs différentes, étendirent plus loin l'industrie. Voilà ce que nous savons des anciens.
Je ne parlerai pas de la perfection où l'on a porté dans nos tems modernes la variété, le goût, la richesse, la solidité, la durée, en un mot les fabriques admirables des principales étoffes qui servent aux vêtemens, à la parure, & aux ameublemens. C'est assez de dire que les anciens n'ont rien connu de pareil. On donne dans cet Ouvrage les principales manoeuvres des Arts & Métiers par lesquels on exécute tant de beaux ou d'utiles ouvrages; le discours en décrit les opérations à chaque article; la gravûre
Habits (Page 8:12)
Il importe beaucoup de les connoître, tant pour l'intelligence des auteurs sacrés & prophanes, que pour celle des loix & des monumens antiques; on le prouveroit par plusieurs recherches d'érudition. Lisez sur ce point Octav. Ferrarius, de re vestiariâ Romanorum, libri VII. Patav. 1670, in - 4°.
Les habits des Romains, dans les anciens tems, n'étoient formés que de diverses peaux de bêtes, auxquelles ils firent succéder de grosses étoffes de laine, qu'on perfectionna & qu'on rendit plus fines dans la suite; mais le genre de vie des premiers Romains étoit si grossier, qu'il approchoit de celui des sauvages. Pendant plusieurs siecles, ils eurent si peu d'attention à l'extérieur de leur personne pour la propreté & la parure, qu'ils laissoient croître leurs cheveux & leur barbe, sans en prendre aucun soin.
Les habits annexés aux charges éminentes de la république, se ressentoient de ce goût si peu recherché, & ne différoient des autres que par quelques ornemens de pourpre; ils pensoient que les dignités par elles - mêmes & par la maniere de les remplir, devoient suffire pour imprimer tout le respect qui leur étoit dû, sans emprunter l'éclat d'une magnificence qui ne frappe que les yeux du vulgaire, & qui d'ailleurs ne convenoit point à l'esprit républicain dont ils étoient épris.
Quand les étoffes de laine furent introduites, ils se firent des tuniques amples avec des manches larges & si courtes, qu'à peine elles descendoient jusqu'au coude: cette mode même dura long - tems; car il paroît que ce ne fut que vers le siecle de Constantin qu'ils prolongerent les manches presque jusqu'au poignet. C'étoit sur cette ample tunique qu'on mettoit une ceinture, & par - dessus une robe sans manches, comme une espece de manteau large ouvert par - devant, qu'on appelloit toge: on en faisoit passer un des bouts par - dessus l'épaule gauche, afin d'avoir le bras droit plus libre; & lorsqu'on vouloit agir avec cet habillement, on le retroussoit en le tournant autour du corps.
Sous la république, la maniere ordinaire, en allant par les rues, étoit de le laisser descendre presque sur les talons; Auguste amena la mode de le relever plus haut; ensorte que par - devant on le laissoit tomber un peu au - dessous du genou, & par - derriere jusqu'à mi jambe.
Lorsque les Romains devinrent plus riches, on
fit la toge d'une étoffe de laine fine & blanche pour
l'ordinaire: c'étoit dans son origine un habit d'honneur
défendu au petit peuple, qui n'alloit par la
ville qu'avec la simple tunique; il étoit pareillement
défendu à ceux qu'on envoyoit en exil: cependant
on quittoit ordinairement la toge en campagne, où
l'on se servoit d'un habit plus court & moins embarrassant.
A l'égard de la ville, la bienséance vouloit
qu'on n'y parût qu'avec cet habillement: ensuite
quand il devint commun à presque tout le monde,
il n'y eut plus que la finesse de l'étoffe & la plus
grande ampleur de cette robe qui distinguât les personnes
riches. La toge fut commune aux deux sexes,
jusqu'à ce que, vers le déclin de la république,
quelques femmes de qualité prirent l'usage de la
robe nommée stole: alors la toge ne fut plus que
l'apanage des hommes, des femmes du menu peuple,
& des libertines. Voyez
La robe qu'on appelloit prétexte avoit beaucoup
de ressemblance avec la toge; c'étoit celle qu'on faisoit
porter aux enfans de qualité: dès qu'ils avoient
atteint l'âge de douze ans, ils quittoient l'habit d'en<pb->
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