ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"107"> selon la croyance générale, la principale des fées bienfaisantes, qui venoient la nuit dans les maisons, & y apportoient toutes sortes de biens. Les diables épicaltes sont manifestement les incubes, que les Grecs appelloient épialtes, E)PIA/LTOI. Voyez Incube. (D. J.)

HELLER (Page 8:107)

HELLER, s. m. (Commerce.) nom usité en Allemagne pour désigner une monnoie imaginaire, qui est la plus petite de toutes, & répond au denier ou à l'obole de France: il y a des pieces de trois hellers en Silésie & en Saxe; deux de ces pieces y valent un kreutzer. Voyez Kreutzer.

HELLESPONT (Page 8:107)

HELLESPONT, s. m. (Géog.) fameux canal ou détroit qui sépare l'Europe & l'Asie, & qui est indifféremment nommé par les modernes, le bras de S. Georges, les bouches de Constantinople, le détroit de Gallipoli, ou le détroit des Dardanelles. Voyez Dardanelles.

Les anciens l'appelloient Hellespont, du nom de Hellé, fille d'Athamas, qui en le traversant, pour s'enfuir dans la Colchide, avec son frere Phryxus, chargés tous deux de la toison d'or, tomba malheureusement dans cette mer, où elle périt. On y arrive par diverses routes, après avoir laissé derriere soi, à droite ou à gauche, les isles Cyclades & Sporade, qui composent dans la mer Egée, ce qu'on appelle l'Archipel.

Ce détroit est situé au 35d 42'de latitude, & environ au 55 de long. Toute sa longueur est de 10 à 12 lieues; il n'en a guere plus d'une de largeur à son entrée, & dans toute la suite, il n'a qu'une demi - lieue tout au plus. A son couchant, que l'on a sur la gauche en y entrant, on voit la Thrace, qui est une partie de l'Europe que ce détroit sépare d'avec la Troade, Province d'Asie, qui est à son orient. Il a la Propontide au nord, avec tout l'Archipel au sud. A l'entrée de ce pafsage à main droite, on trouve le promontoire Sigée, qu'on appelle aujourd'hui cap Gianizzari; quand on a passé les châteaux neufs bâtis par Mahomet IV, on entre dans l'Hellespont dont ils sont les portes; & de - là jusqu'aux Dardanelles, il n'y a aucun vestige d'antiquites considérables.

Comme cette mer a divers noms chez les modernes, elle en a eu aussi plusieurs chez les Poëtes, auxquels celui de Hellespontus, ne convenoit pas toûjours; Virgile, AEneid. liv. I. v. 385. l'appelle la mer de Phrygie, Phrygium oequor, parce qu'en effet ce détroit resserre la Phrygie à l'orient. Lucain, liv. VI. v. 55. & Valerius Flaccus, liv. II. v. 586. l'appellent l'un, Phryxoeum pontum, l'autre, Phryxea oequora, la mer de Phryxus, nommant le frere pour la soeur, parce que, selon la fable, elle étoit avec son frere Phryxus, lorsqu'elle donna son nom à cette mer. Leur pere étoit Athamas, & de - là lui vint la dénomination de mer Athamantide.

Enfin, Ausone, in Mosell. v. 287. & 288, employe trois expressions de suite, pour peindre l'Hellespont, tant la poésie latine a de richesses pour s'exprimer.

Quis modò Sestiacum pelagus, Nepheleidosque Helles AEquor, Abydoni freta quis miretur Ephebi. Il l'appelle en premier lieu la mer de Sestos, & cette ville étoit sur le rivage du détroit du côté de l'Europe. Secondement, la mer d'Hellé, fille de Nephélé & d'Athamas; & enfin le détroit du jeune homme d'Abydos: Abydos étoit au midi de Sestos, & le poëte fait allusion à l'histoire touchante de Héro & de Léandre. (D. J.)

HELLOPES (Page 8:107)

HELLOPES, s. m. pl. (Géog. anc.) peuple qui faisoit partie des Perthebes Epirotes, & dont on tiroit les ministres de Jupiter à Dodone; ce sont les mêmes que les Selles & les Helles, quoique Pline en fasse autant de gens différens. On appelloit hella ou siége, le lieu de l'oracle de Jupiter à Dodone, de sorte qu'il est vraissemblable que le fertile canton qu'Hésiode nomme Hellopie, n'étoit autre chose que les terres des environs de l'oracle, ou de la dépendance de son siége. (D. J.)

HELLOTIES (Page 8:107)

HELLOTIES, sub. f. pl. (Antiq.) il y a eu en Grece deux fêtes de ce nom, dont l'une étoit célebrée dans l'isle de Crete en l'honneur d'Europe, voyez Elloties; l'autre étoit célebrée par les Corinthiens, qui y joignirent des jeux solemnels & des courses célebres, où de jeunes gens disputoient le prix, en courant avec des torches allumées dans la main, voyez Ellotides; & si vous voulez un plus grand détail de ces deux fêtes, voyez Athénée, Deipnosophist. lib. XV. & Potter Archoeol. groec. lib. II. cap. xx. tom. I. p. 393. (D. J.)

HELMINTOLITES (Page 8:107)

HELMINTOLITES, sub. fém. (Hist. nat. Lithol.) noms donnés par quelques auteurs à des pierres qu'ils ont prises pour des vers pétrifiés; mais ce ne sont réellement que des loges ou tuyaux, dans lesquels des petits animaux ou vers marins étoient logés, & que l'on trouve quelquefois dans le sein de la terre, comme beaucoup d'autres corps marins qui y ont été ensevelis. ( - )

HELMET (Page 8:107)

HELMET, (Géog.) petite ville de Livonie, dans la province d'Esthonie.

HELMINTIQUES ou VERMIFUGES (Page 8:107)

* HELMINTIQUES ou VERMIFUGES, voyez Vermifuges.

HELMONT (Page 8:107)

HELMONT, (Géog.) petite ville des Pays - Bas dans le Brabant Hollandois, au quartier du Peelland, avec un château sur l'Aa, à 7 lieues E. de Bois - leduc, 6 S. O. de Grave, 28 N. E. de Bruxelles. Long. 23. 12. lat. 51. 31. (D. J.)

HELMSTADT (Page 8:107)

HELMSTADT, (Géog.) ville d'Allemagne au duché de Brunswick, bâtie par Charlemagne en 782, avec une université fondée par le duc Jules de Brunswig en 1576. Les Professeurs sont de la confession d'Augsbourg. Helmstadt est à 3 milles N. E. de Brunswick, 4 N. E. de Wolfenbutel. Long. 28. 45. lat. 52. 20.

Cette ville a fourni quelques gens de lettres nés dans son sein, comme Frédéric Ulric Calixte, théologien, mort en 1701, âgé de 79 ans; Christ - Henri Rittmeyer, qui cultiva les langues orientales, mort en 1719; Valentin Henri Vogler medecin, qui a donné l'histoire physiologique de la Passion de J. C. mort en 1677 âgé de 55 ans; Herman Conringius, littérateur, historien & medecin, connu par un grand nombre d'ouvrages: un des plus curieux, est celui de Antiquitatibus academicis, à Gottingue, en 1739. in - 4°. Il mourut en 1681. à 75. ans. (D. J.)

Helmstadt (Page 8:107)

Helmstadt, (Géog.) ville forte & maritime de Suede, capitale de la province de Halland; elle appartient à la Suede depuis 1645. Elle est près de la mer Baltique, à 22 de nos lieues N. O. de Lunden, 22 N. E. de Copenhague, 24 S. E. de Gothenbourg. Long. 30. 30. lat. 56. 42. (D. J.)

HELORUS (Page 8:107)

HELORUS, (Géog.) riviere de Sicile sur la côte orientale de l'île, dans sa partie méridionale. A l'embouchure de l'Helorus, étoit un canton délicieux, que l'on nommoit Heloria Tempe, Virgile, AEneid. liv. III. v. 698. On vante la bonté de ce canton qu'arrosoit l'Helorus, proepingue solum stagnantis Helori: le nom moderne de cette riviere que Virgile dit couler lentement, est l'Atellari. (D. J.)

HÉLOS (Page 8:107)

HÉLOS, (Géog.) il y avoit trois Hélos au Péloponnese; l'une dans la Laconie, l'autre dans la Messénie, & la troisieme dans l'Elée auprès de l'Alphée. La premiere seule étoit une ville, la seconde étoit un simple lieu sans aucune qualification; & la troisieme pouvoit avoir été une ville, mais elle ne subsistoit plus du tems de Pline. On ne voyoit même du tems de Pausanias, que les ruines d'Hélos en La<pb-> [p. 108] conie. Les Lacédémoniens s'en rendirent maîtres sous le regne de Soüs, & en firent les habitans esclaves: comme ils les employoient à labourer les terres, & aux ouvrages les plus pénibles & les plus méprisés, avec le tems le nom de hélotes, hellotes, ou ilotes, devint un nom général de tous les esclaves publics; on le donna aux Messéniens après qu'on les eut dépouillés de leur pays, & privés de la liberté. On peut lire dans la vie de Lycurgue par Plutarque, avec combien de dureté & de mépris ces hélotes étoient traités par leurs maîtres; je dis hélotes avec Pausanias, & c'est le nom le plus conforme à leur origine; c'est aussi celui qu'a préféré M. d'Ablancourt, dans sa traduction de Thucydide. Voyez donc Helotes. (D. J.)

HELOTES (Page 8:108)

HELOTES, s. m. (Hist. anc.) esclaves chez les Lacédémoniens. On nommoit hélotes, en grec E(\LOTES2, en latin helotoe, & par Tite - Live ilotoe, les habitans de Hélos, ville voisine de Sparte.

Cette ville ayant été subjuguée par les Lacédémoniens sous le regne de Soüs, & le peuple réduit à l'esclavage, le nom de hélotes ou ilotes, devint avec le tems un nom général, qu'on donna dans la Grece à toutes sortes d'esclaves, de quelque pays qu'ils fussent; cependant ils étoient traités avec bonté chez les uns, & très - durement par d'autres: les vrais hélotes l'éprouverent. Ils étoient rigoureusement occupés par les Spartiates à des emplois bas & pénibles, comme à labourer la terre, à porter tous les fardeaux, & à pourvoir la ville des provisions dont elle avoit besoin. Il n'y en eut qu'un petit nombre qu'on employa à des ministeres honnêtes, comme à conduire les enfans aux écoles, à les ramener à la maison, en un mot à en prendre soin. Ceux - ci étoient des affranchis, qui néanmoins ne jouissoient pas de tous les priviléges des personnes libres, quoique par leur conduite ils pussent les obtenir; puisque Lysandre, Callicrate, & Cysippe, qui étoient helotes de naissance, acquirent la liberté en considération de leur valeur.

Mais il faut convenir qu'en général, les hélotes étoient fort malheureux; esclaves à - la - fois du public & du particulier, leur servitude étoit personnelle & réelle; ils étoient soumis à tous les travaux hors de la maison, & à toutes sortes d'insultes dans la maison; on les maltraitoit continuellement, & même on les tuoit quelquefois sans ombre de justice; Plutarque ne l'a point dissimulé. Aussi ces pauvres gens nés braves, & réduits au desespoir, voyant Sparte affligée par un tremblement de terre, ravagerent la Laconie, conspirerent contre leurs tyrans, & mirent la capitale dans le plus grand danger qu'elle ait jamais couru. Ils volerent de toutes parts pour achever de détruire ceux que le tremblement de terre auroit épargnés; mais les ayant trouvés rangés en bataille, ils se retirerent auprès des Messéniens, les attirerent dans leur parti, & déclarerent aux Spartiates une guerre ouverte. Alors ils soûtinrent jusqu'à la derniere extrémité le siége d'Ithome contre toutes les forces des Lacédémoniens: enfin, après la prise de cette ville, ils furent transportés hors du Péloponnese, avec défense d'y rentrer sous peine de la vie. Ceux des hélotes qui resterent, furent condamnés à une perpétuelle servitude, sans que leurs maîtres pussent les affranchir, ni les vendre hors du pays.

Telle est en peu de mots l'histoire des hélotes, sur lesquels on peut lire Aristote, Politic. lib. II. Pausanias, in Laconic; Thucydide, lib. VIII. Athénée, liv. VI. & XIV. Isocrate, in Panathen; Elien, lib. TVIII. cap. xxxxiij. Plutarque, dans la vie de Lycurgue; Strabon, liv. VIII. & parmi les modernes, Cragius, de Repub. Lacedemon. Meursius, Mis - cellan. Laconic. Potter, Archoeol. Groec. lib. I. cap. x. (D. J.)

HELSINBOURG (Page 8:108)

HELSINBOURG, (Géog.) ville, port, & château de Suede, dans la Schone, sur l'Oresund; elle est à 15 lieues S. d'Helmstadt, 9 N. O. de Lunden. Long. 30. 35. lat. 56. 2.

C'est tout près de cette ville, que naquit le célebre Ticho - Brahé, le 19 Décembre 1546. On lui donna le titre de restaurateur de l'Astronomie, qui appartenoit à Copernic, & que Kepler mérita depuis; car l'espece de conciliation des systèmes de Ptolomée & de Copernic, qu'imagina Ticho - Brahé, n'a point été goûtée des Astronomes; cependant il a la gloire d'avoir le premier perfectionné cette science par un observatoire, par des écrits & des instrumens, à la dépense desquels on dit qu'il employa plus de cent mille écus de son propre bien. Il préféra pour femme une paysanne de ses terres, à de grands partis que ses parens lui destinoient. Il mourut à Prague, le 24 Octobre 1601. dans la 55e année de son âge, pour avoir par respect retenu trop long - tems son urine à la table d'un grand seigneur. Il a publié ses observations sous le nom de Tables Rodolphines, & un catalogue de mille étoiles fixes. (D. J.)

HELSINGFORD (Page 8:108)

HELSINGFORD, (Géog.) petite ville de Finlande, dans le Nyland, avec un port assez commode, sur le golfe de Finlande, à 8 lieues S. O. de Borgo. Long. 43. 20. lat. 60. 22. (D. J.)

HELSINGIE (Page 8:108)

HELSINGIE, s. f. (Géog.) province de Suede, bornée au N. par l'Iempterland & par la Madelpadie, à l'O. & S. O. par la Dalécarlie, au S. par la Gestricie, à l'E. par le golphe de Bothnie. Elle est traversée dans sa longueur par la riviere de Liusna; Soderham en est le lieu principal. (D. J.)

HELSINGOHR (Page 8:108)

HELSINGOHR, (Géog.) les François disent Elseneur, ville de Dannemark sur l'Orésund, dans l'isle de Sélande, à 6 lieues au N. de Copenhague, vis - à - vis Helsinbourg. Tous les vaisseaux qui passent par ce détroit, sont obligés de payer un droit de passage au roi de Dannemark. Long. 30. 30. lat. 55. 58.

Jacques - Isaac Pontanus, historiographe du roi de Dannemarck, & de la province de Gueldres, naquit à Helsingohr, vers le milieu du xvj. siecle, & mourut à Harderwick en 1640. Il s'est fait beaucoup d'honneur par ses ouvrages historiques & géographiques; & c'est bien ici le lieu de les indiquer. 1°. Rerum Danicarum histor. lib. X. unà cum ejusdem regni urbiumque descriptione; 2°. Gueldrioe & Zutphanioe chorographica descriptio; 3°. Historioe Gueldricoe lib. XIV; 4°. Hist. urbis & rerum Amstelodamensium; 5°. Disceptat. corographicoe de Rheni divortiis, & accolis populis. 6°. Itinerarium Gallioe Narbonensis. (D. J.)

HELSTON (Page 8:108)

HELSTON, (Géog.) petite ville à marché d'Angleterre, dans le comté de Cornoüailles: elle envoye deux députés au Parlement, & est à 2 lieues de Falmouth, O. à 75. S. O. de Londres. Long. 12. 27. lat. 50. 10. (D. J.)

HELVÉTIENS (Page 8:108)

HELVÉTIENS (les), Géog. peuple particulier qui faisoit partie de la Gaule; il mérite bien d'avoir un article dans cet ouvrage, & sous son ancien nom, & sous son nom moderne, pour lequel voyez Suisse.

Nous trouvons dans César les limites anciennes de l'Helvétie; il la borne d'un côté par le Rhin qui la séparoit de la Germanie, de l'autre par le mont Jura qui la séparoit des Séquaniens, & d'un autre côté par le lac Léman & par le Rhône, qui la séparoient de l'Italie. Comme elle étoit au - delà du Rhin, elle appartenoit à la Gaule, ce qui fait que Tacite appelle les Helvétiens, nation gauloise; Jules - César met l'Helvétie dans la Gaule Celtique; mais Auguste

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