ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"101"> bres de l'Académie des Inscriptions, des recherches duquel je vais profiter.

Les thesmothetes, pour remplir le nombre de quinze cens, appelloient à ce tribunal ceux de chaque tribu qui étoient sortis les derniers des fonctions qu'ils avoient exercées dans un autre tribunal. Il paroît que les assemblées des héliastes n'étoient pas fréquentes, puisqu'elles auroient interrompu le cours des affaires ordinaires, & l'exercice des tribunaux reglés.

Les thesmothetes faisoient payer à chacun de ceux qui assistoient à ce tribunal, trois oboles pour leur droit de présence; ce qui revient à deux sesterces romaines, ou une demi - drachme; c'est de - là qu'Aristophane les appelle en plaisantant, les confreres du Triobole. Le fond de cette dépense se tiroit du trésor public, & cette solde s'appelloit MISTO\S2 H)/LIASTIKO/S2. Mais aussi on condamnoit à l'amende les membres qui arrivoient trop tard; & s'ils se présentoient après que les orateurs avoient commencé à parler, ils n'étoient point admis.

L'assemblée se formoit après le lever du soleil, & finissoit à son coucher. Quand le froid empêchoit de la tenir en plein air, les juges avoient du feu; le roi indiquoit l'assemblée, & y assistoit; les thesmothetes lisoient les noms de ceux qui devoient la composer, & chacun entroit, & prenoit sa place, à mesure qu'il étoit appellé. Ensuite si les éxégetes, dont la fonction étoit d'observer les prodiges & d'avoir soin des choses sacrées, ne s'opposoient point, on ouvroit l'audience. Ces officiers nommés éxégetes, ont été souvent corrompus par ceux qui étoient intéressés à ce qui devoit se traiter dans l'assemblée.

Le plus précieux monument qui nous reste sur le tribunal des héliastes, est le serment que prétoient ces juges entre les mains des thesmothetes. Démosthene nous l'a conservé tout entier dans son oraison contre Timocrate: en voici la forme, & quelques articles principaux.

« Je déclare que je n'ai pas moins de trente ans.

Je jugerai selon les loix & les décisions du peuple d'Athènes & du sénat des cinq cens.

Je ne donnerai point mon suffrage pour l'établissement d'un tyran, ou pour l'oligarchie.

Je ne consentirai point à ce qui pourra être dit ou opiné, qui puisse donner atteinte à la liberté du peuple d'Athènes.

Je ne rappellerai point les exilés, ni ceux qui ont été condamnés à mort.

Je ne forcerai point à se retirer ceux à qui les loix & les suffrages du peuple & du tribunal, ont permis de rester.

Je ne me présenterai point, & je ne souffrirai point qu'aucun autre, en lui donnant mon suffrage, entre dans aucune fonction de magistrature, s'il n'a au préalable rendu ses comptes de la fonction qu'il a exercée.

Je ne recevrai point de présent dans la vûe de l'exercice de ma fonction d'héliaste, ni directement, ni indirectement, ni par surprise, ni par aucune autre voie.

Je porterai une égale attention à l'accusateur & à l'accusé; & je donnerai mon suffrage sur ce qui aura été mis en contestation.

J'en jure par Jupiter, par Neptune, & par Cérès; & si je viole quelqu'un de mes engagemens, je les prie d'en faire tomber la punition sur moi & sur ma famille; je les conjure aussi de m'accorder toutes sortes de prospérités, si je suis fidele à mes promesses ».

Il faut lire dans Démosthene la suite de ce serment, pour connoître avec quelle éloquence il en applique les principes à sa cause. Mais j'aurois bien voulu que cet orateur ou Pausanias, nous eussent expliqué pourquoi dans ce serment, on n'invoque point Apollon, comme on le pratiquoit dans ceux de tous les autres tribunaux.

La maniere dont les juges y donnoient leurs suffrages nous est connue: il y avoit une sorte de vaisseau sur lequel étoit un tissu d'osier, & par - dessus deux urnes, l'une de cuivre, & l'autre de bois; au couvercle de ces urnes, étoit une fente garnie d'un quarré long, qui large par le haut, se rétrécissoit par le bas, comme nous voyons à quelques trones anciens dans nos églises.

L'urne de bois nommée KU/GIOS2, étoit celle où les juges jettoient le suffrage de la condamnation de l'accusé; celle de cuivre nommée A)MO/ROS2, recevoit les suffrages portés pour l'absolution.

C'est devant le tribunal des héliastes, que fut traduite la célebre & généreuse Phrynée, dont les richesses étoient si grandes, qu'elle offrit de relever les murailles de Thebes abattues par Alexandre, si on vouloit lui faire l'honneur d'employer son nom dans une inscription qui en rappellât la mémoire. Ses discours, ses manieres, les caresses qu'elle fit aux juges, & les larmes qu'elle répandit, la sauverent de la peine que l'on croyoit que méritoit la corruption qu'elle entretenoit, en séduisant les personnes de tout âge.

Ce fut encore dans une assemblée des héliastes, que Pisistrate vint se présenter couvert des blessures qu'il s'étoit faites, aussi - bien qu'aux mulets qui traînoient son char. Il employa cette ruse pour attendrir les juges contre ses prétendus ennemis, qui jaloux, disoit - il, ce la bienveillance que lui portoit le peuple, parce qu'il soutenoit ses intérêts, étoient venus l'attaquer, pendant qu'il s'amusoit à la chasse. Il réussit dans son dessein, & obtint des héliastes une garde, dont il se servit pour s'emparer de la souverainete. Le pouvoir de ce tribunal paroît d'autant mieux dans cette concession, que Solon qui étoit présent, fit de vains efforts pour l'empêcher. (D. J.)

HÉLICE (Page 8:101)

HÉLICE, s. f. en Astronomie. C'est une constellation appellée plus ordinairement la grande ourse. Voyez Ourse. (O)

Hélice (Page 8:101)

Hélice, est la même chose que spirale; mais ce dernier mot est plus usité. Voyez Spirale. (O)

Hélice (Page 8:101)

Hélice, (Géog. anc.) nom commun à plusieurs lieux. 1°. Hélice étoit une ancienne ville de Thrace sur la route de Sardique à Philippopoli. 2°. Une ville du Péloponnese dans l'Achaïe proprement dite. 3°. Une ville de Grece dans la Thessalie. 4°. Ce mot désigne dans Festus Auvienus, Orat. Marit. v. 588, un étang de la Gaule, aux environs de la riviere de l'Ande, Attagus. Cet étang est l'étang de Thau. (D. J.)

Hélices (Page 8:101)

Hélices ou Vrilles, sub. fém. pl. (Architect.) On nomme ainsi les petites volutes ou caulicoles qui sont sous la fleur du chapiteau corinthien; & hélices entrelacées, celles qui sont tortillées ensemble, comme au chapiteau des trois colonnes de Campo - Vaccina à Rome. (P)

HELICHRYSUM (Page 8:101)

HELICHRYSUM, sub. mas. (Hist. nat. Botan.) genre de plante, dont voici les caracteres. Le disque de la fleur contient plusieurs fleurons hermaphrodites. De leur centre s'éleve l'ovaire, supporté par un placenta nud: le tout est renfermé dans un calice écailleux, luisant, doré, argentin, ou d'autre couleur, non moins agréable.

Miller compte 18 especes d'hélichrysum, entre lesquelles celle que nous nommons Immortelle, passe pour avoir des vertus en médecine. Voyez Immortelle.

Plusieurs especes d'hélichrysum se trouvent dans les jardins de plaisance. Celle que les Botanistes appellent hélichrysum, flore suave rubente, y fait un grand [p. 102] ornement au milieu de l'hiver, par le rouge agréable de ses fleurs. L'hélichrysum oriental est une espece précieuse, parce qu'elle produit de gros bouquets de fleurs d'un jaune éclatant; on en orne les chapelles en Portugal & en Espagne. L'hélichrysum d'Afrique, hélichrysum arboreum, africanum, salvioe folio, odorato, quoique natif d'un pays chaud, réussit très - bien dans nos climats tempérés, & s'éleve jusqu'à douze & quinze pieds de hauteur. Tous les autres hélichrysum d'Afrique forment de jolis arbrisseaux qu'on cultive beaucoup en Angleterre. Miller en enseigne la méthode.

Le nom hélichrysum signifie or de soleil, parce que le calice de cette plante est d'ordinaire d'un jaune d'or éclatant. (D. J.)

HELICITES (Page 8:102)

HELICITES, sub. masc. pl. (Théolog.) hérétiques du vij. siecle: ils menoient une vie solitaire, & enseignoient que le service divin consistoit en de saints cantiques, & de saintes danses avec les religieuses, à l'exemple de Moyse & de Marie, sur la perte de Pharaon. Exod. 15. Alexand. Ross. Traité des religions. (G)

HELICOIDE (Page 8:102)

HELICOIDE, adj. terme de Géometrie. Parabole hélicoide, ou spirale parabolique, est une ligne courbe, qui n'est autre chose que la parabole commune apollonienne, dont l'axe est plié & roulé sur la circonférence d'un cercle. Voyez Parabole. La parabole hélicoïde est donc la ligne courbe qui passe par les extrémités des ordonnées à la parabole, lesquelles deviennent convergentes vers le centre du cercle en question.

Supposez, par exemple, que l'axe de la parabole commune soit roulé sur la circonférence du cercle B D M. (Planc. coniq. fig. 11.) pour lors la ligne courbe B F G N A, qui passe par les extrémités des ordonnées C F, & D G devenues convergentes vers le centre du cercle A, constitue ce qu'on appelle la parabole hélicoïde ou spirale.

Si l'arc B C pris pour abscisse est appellé x, & que la partie C F du rayon, prise pour ordonnée, soit appellée y, & qu'on fasse le paramede de la parabole = l, la nature de cette courbe se trouvera exprimée par cette équation l x = y y. Voyez Courbe & Equation. Chambers. (O)

HELICON (Page 8:102)

* HELICON, s. m. (Géog.) montagne de Béotie, voisine du Parnasse & du Cythéron; elle étoit consacrée à Apollon & aux Muses. La fontaine Hypocrène en arrosoit le pied; & l'on y voyoit le tombeau d'Orphée. Elle s'appelle aujourd'hui Zagura, ou Zagaya. Elle est située dans la Livadie; & les Poëtes qui l'invoquent & qu'elle inspire, en sont bien éloignés.

HELICONIADES ou HELICONIDES (Page 8:102)

* HELICONIADES ou HELICONIDES, sub. f. pl. (Mytholog.) surnom que les Poëtes donnent aux Muses. Il est emprunté du mont Hélicum qu'ils regardent comme une de leurs demeures. Voyez Helicon.

HELICOSOPHIE (Page 8:102)

HELICOSOPHIE, sub. f. (Mathém.) Quelques géometres ont appellé ainsi l'art de tracer des hélices ou des spirales. Voyez dans l'histoire de l'Académie des Sciences de 1741, la description de différens compas propres à cet objet. (O)

HELINGUE (Page 8:102)

* HELINGUE, sub. fém. (Corderie.) bout de corde attachée d'une de ses extrémités à celle des manivelles du chanvre par le moyen d'une clavette, & de l'autre pris au toron qu'on veut tordre ou commettre. Voyez l'article Corderie.

HELIOCENTRIQUE (Page 8:102)

HELIOCENTRIQUE, adj. (Astron.) épithete que les Aftronomes donnent au lieu d'une planete vûe du soleil, c'est - à - dire au lieu où paroîtroit la planete, si notre oeil étoit dans le centre du soleil; ou ce qui revient au même, le lieu héliocentrique est le point de l'écliptique auquel nous rapporte<cb-> rions une planete si nous étions placés au centre du soleil. Voyez Lieu.

Ce mot est composé de E(LIOS2, soleil; & de K NTRON, centre.

C'est pourquoi le lieu héliocentrique n'est autre chose que la longitude d'une planete vûe par un oeil placé dans le soleil.

La latitude héliocentrique d'une planete est l'angle que la ligne menée par le centre du soleil, & le centre de la planete fait avec le plan de l'écliptique. Voyez Latitude.

Voici comme l'on détermine cette latitude.

Si le cercle K L M (Pl. Astron. fig. 62. n°. 2.) représente l'orbite de la terre autour du soleil, & qu'un cercle A N B n, représentant l'orbite de la planete, soit placé de maniere qu'il soit incliné sur le plan de l'autre; quand la planete se trouve en N, ou en n, lesquels points sont appellés les noeuds, la planete paroîtra dans l'écliptique, & par conséquent elle n'aura aucune latitude. Si elle s'avance vers P, alors étant vûe du soleil R, elle paroîtra décliner de l'écliptique, & avoir de la latitude, & l'inclinaison de la ligne R P sur le plan de l'écliptique, s'appellera latitude héliocentrique, & sa mesure sera l'angle P R q, la ligne P q étant perpendiculaire au plan de l'écliptique.

La latitude héliocentrique ira toûjours en augmentant jusqu'à ce que la planete arrive au point A, qu'on appelle limite, & qui est à 90 degrés des noeuds. Voyez Limite. Et depuis ce point A, elle ira en diminuant jusqu'à ce que la planete arrive au point N. Ensuite elle augmentera jusqu'à ce que la planete arrive au point B opposé au point A. Enfin, elle diminuera de nouveau jusqu'à ce que la planete arrive au point n, &c. Chambers. (O)

HELIOCOMETE (Page 8:102)

HELIOCOMETE, sub. fém. (Astron. & Phys.) comme qui diroit comete du soleil; phénomene qui a été remarqué quelquefois au coucher du soleil. Sturmius & d'autres qui l'ont vû, lui ont donné le nom d'hélicomete, parce que le soleil ressemble alors à une comete. C'est une longue queue ou colonne de lumiere attachée & comme traînée par cet astre dans le tems qu'il se couche, à - peu - près de la même maniere qu'une comete traîne sa queue. Voyez Comete.

Dans l'héliocomete observée à Grypswald le 15 Mars 1702 à cinq heures après midi, le bout qui touchoit le soleil n'avoit que la moitié de la largeur du diametre du soleil, mais l'autre bout étoit beaucoup plus large: sa largeur avoit plus de cinq diametres du soleil, & elle suivoit la même route que le soleil: sa couleur étoit jaune près du soleil, & s'obscurcissoit en s'en éloignant. On ne la voyoit peinte que sur les nuages les plus rares & les plus élevés. Cette héliocomete parut dans toute sa force l'espace d'une heure, & diminua ensuite successivement & par degrés. Harris & Chambers.

Ce phénomene paroît avoir rapport à celui de la lumiere zodiacale & de l'aurore boréale. Voyez Lumiere zodiacale, & Aurore Boréale. (O)

HELIOGNOSTIQUES (Page 8:102)

HELIOGNOSTIQUES, sub. m. pl. (Théolog.) secte juive, ainsi appellée du nom grec H(/LIOS2, qui signifie soleil, & GINOSKW, je connois; parce que ceux qui la composoient, reconnoissoient le soleil pour dieu, & l'adoroient par une idolâtrie qu'ils avoient prise des Perses. Il falloit que cette superstition fût bien ancienne parmi les Juifs, puisque Dieu leur défend cette impiété dans le chapitre 17 du Deutéronome. (G)

HELIOMETRE (Page 8:102)

HELIOMETRE, sub. mas. ou ASTROMETRE, (Astron.) instrument inventé en 1747 par le savant M. Bouguer, de l'Académie royale des Sciences, pour mesurer avec beaucoup plus d'exactitude qu'on ne l'a fait jusqu'à présent les diametres des astres,

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