ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"5">

HABACUC (Page 8:5)

HABACUC, (Théologie.) l'un des douze petits prophetes dont les prophéties sont contenues dans le canon de l'ancien testament. Voyez Prophete & Prophétie.

Ce nom s'écrit en hébreu par hheth, & signifie un lutteur; les traducteurs grecs l'appellent Ambakoum.

On ne sait point au juste le tems auquel Habacuc a vécu; mais comme il prédit la ruine des Juifs par les Chaldéens, on en peut conclure qu'il prophétisoit avant le regne de Sédécias ou vers celui de Manassès. Sa prophétie ne consiste qu'en trois chapitres.

S. Jérôme le confond avec un autre Habacuc dont il est fait mention dans le prophete Daniel, & à qui l'on attribue l'histoire de Bel & du dragon contenue dans le livre du même prophete dont il le fait contemporain: mais c'est une erreur que personne n'a suivie. (G)

HABAR (Page 8:5)

HABAR, s. f. (Géogr.) ancienne ville de Perse aujourd'hui ruinée, sur la route de Sultanie à Kom, dans l'Irac - Agemi; c'est vraissemblablement la même ville qui est nommée Ebher ou Ebcher dans les cartes de M. de Lisle & d'Oléarius. Long. 67. lat. 36. 12. (D. J.)

HABASCON (Page 8:5)

* HABASCON, s. m. (Botan.) racine qui croît en Virginie; elle est de la figure & de la grosseur de nos panais. Les Indiens la mangent. On la dit apéritive. On sent combien cette description est vague.

HABATA (Page 8:5)

HABATA, (Géog.) province d'Afrique au royaume de Fez, dans la partie occidentale, près du détroit de Gibraltar.

HABASE (Page 8:5)

* HABASE, s. m. (Hist. mod.) c'est le douzieme mois de l'année éthiopienne; il a trente jours comme les auttes mois: & l'année de cette contrée commençant au 19e d'Août, le premier jour d'Habase est le 18e de notre mois de Juillet.

HABDALA (Page 8:5)

HABDALA, s. f. (Hist. mod.) cérémonie en usage chez les Juifs pour finir le jour du sabbat, & qui consiste en ce que chacun étant de retour de la priere, ce qui arrive à l'entree de la nuit, lorsqu'on a pû découvrir quelques étoiles, on alume un flambeau ou une lampe; le chef de famille prend du vin, des épiceries odoriférantes, les benit, les flaire, pour commencer sa semaine par une sensation agréable, & souhaite que tout réussisse heureusement dans la nouvelle semaine où l'on vient d'entrer; ensuite il benit la clarté du feu dont on ne s'est pas encore servi, & songe à commencer à travailler. Le mot habdala signifie distinction, & on l'applique à cette cérémonie, pour marquer que le jour du sabbat est fini, & que celui du travail commence. Les Juifs en se saluant ce soir - là ne se disent pas bon soir, mais Dieu vous donne une bonne semaine. Dictionnaire des Arts. (G)

HABE (Page 8:5)

* HABE, s. f. (Hist. mod.) vêtement des Arabes. C'est ou une casaque toute d'une venue, d'un gros camelot rayé de blanc; ou une grande veste blanche d'une étoffe tissue de poil de chevre & de lin, qui leur descend jusqu'aux talons, & dont les manches tombent sur leurs bras, comme celles de nos moines Bernardins & Bénédictins. La habe avec le capuchon est sur - tout à l'usage des Arabes de Barbarie qui demeurent dans les campagnes, où ils vivent sous des tentes, loin des villes dont ils méprisent le séjour & les habitans.

HABEAS CORPUS (Page 8:5)

HABEAS CORPUS, (Jurisprud. d'Angleterre.) loi commune à tous les sujets anglois, & qui donne à un prisonnier la facilité d'être élargi sous caution.

Pour bien entendre cette loi, il faut savoir que lorsqu'un Anglois est arrêté, à - moins que ce ne soit pour crime digne de mort, il envoye une copie du mittimus au chancelier, ou à quelque juge de l'échiquier que ce soit, lequel est obligé, sans déplacer, de lui accorder l'acte nommé habeas corpus. Sur la lecture de cet acte, le geolier ou concierge doit amener le prisonnier, & rendre compte des raisons de sa détention au tribunal auquel l'acte est renvoyé. Alors le juge prononce si le prisonnier est dans le cas de pouvoir donner caution ou non; s'il n'est pas dans le cas de la donner, il est renvoyé dans la prison; s'il en a le droit, il est renvoyé sous caution.

C'est un des plus beaux priviléges dont une nation libre puisse jouir; car en conséquence de cet acte, les prisonniers d'état ont le droit de choisir le tribunal où ils veulent être jugés, & d'être élargis sous caution, si on n'allegue point la cause de leur détention, ou qu'on differe de les juger.

Cette loi nécessaire pour prévenir les emprisonnemens arbitraires dont un roi se serviroit pour se rendre absolu, pourroit avoir de fâcheuses suites dans les cas extraordinaires, par exemple dans une conspiration, où l'observation exacte des formalités favoriseroit les mal - intentionnés, & assûreroit aux personnes suspectes la facilité d'exécuter leurs mauvais desseins. Il semble donc que dans des cas de cette nature le bien public demande qu'on suspende la loi pour un certain tems; & en effet depuis son établissement, elle l'a été quelquefois en Angleterre.

Elle le fut pour un an en 1722, parce qu'il y avoit des bruits d'une conspiration formée contre le roi Georges I. & contre l'état. Les seigneurs qui opinerent alors dans la chambre haute pour cette suspension, dirent que quand un acte devenoit contraire au bien public par des circonstances rares & imprévûes, il falloit nécessairement le mettre à l'écart pour un certain tems; que dans la République Romaine composée du pouvoir royal, de celui des nobles, & de celui du peuple représenté par le sénat & les tribuns, les consuls n'avoient qu'un pouvoir assez limité; mais qu'au premier bruit d'une conspiration, ces magistrats étoient dès - lors revêtus d'une autorité suprème, pour veiller à la conservation de la république. Cependant d'autres seigneurs attaquerent la suspension en général, & plus encore la durée, à laquelle ils s'opposerent par de fortes raisons. Ils soutinrent qu'un tel bill accordoit au roi d'Angleterre un pouvoir aussi grand que l'étoit celui d'un dictateur romain; qu'il faudroit que personne ne fût arrêté, qu'on ne lui nommât le délateur qui l'auroit rendu suspect, afin qu'il parût que la conspiration ne servoit pas de couverture à d'autres sujets de mécontentement; que l'acte habeas corpus n'avoit pas encore été suspendu pour plus de six mois; qu'en le suspendant pour un an, on autoriseroit par ce funeste exemple le souverain à en demander la prorogation pour une seconde année ou davantage: au moyen de quoi l'on anéantiroit insensiblement l'acte qui assûroit mieux que tout autre la liberté de la nation.

« Il est vrai, dit à ce sujet l'auteur de l'Esprit des loix, que si la puissance législative laisse à l'exécutrice le droit d'emprisonner des citoyens qui pourroient donner caution de leur conduite, il n'y a plus de liberté; mais s'ils ne sont arrêtés que pour répondre sans délai à une accusation que la loi a rendu capitale, alors ils sont réellement libres, puisqu'ils ne sont soumis qu'à la puissance de la loi. Enfin si la puissance législative se croit en danger par quelque conspiration secrette contre l'état, ou quelque intelligence avec les ennemis du dehors, elle peut, pour un tems court & limité, permettre à la puissance exécutrice de faire arrêter les citoyens suspects, qui ne perdront leur li<pb-> [p. 6] berté pour un tems, que pour la conserver pour toujours ». (D. J.)

HABELSCHWERDA (Page 8:6)

HABELSCHWERDA, (Géog.) ville de Bohème, au comté de Glatz.

HABERWERTH (Page 8:6)

HABERWERTH, (Géog.) jolie ville de Bohème, sur la Neiss, au comté de Glatz.

HABHAZZIS (Page 8:6)

HABHAZZIS, s. f. (Hist. nat. Botan.) nom donné par quelques auteurs à une plante d'Afrique qui produit sous terre un fruit en petits globules, qui a le goût d'une amande, & qui est attaché à la racine de la plante par des petites fibres ou filets. Les Africains s'en nourrissent, & les Espagnols les appellent avellana, parce que ce fruit ressemble à des avelines. On dit que la plante qui la produit est le trasi. Voyez Supplém. de Chambers.

HABILE (Page 8:6)

HABILE, (Gramm.) terme adjectif, qui, comme presque tous les autres, a des acceptions diverses, selon qu'on l'employe: il vient évidemment du latin habilis, & non pas, comme le prétend Pezron, du celte abil: mais il importe plus de savoir la signification des mots que leur source.

En général il signifie plus que capable, plus qu'instruit, soit qu'on parle d'un général, ou d'un savant, ou d'un juge. Un homme peut avoir lû tout ce qu'on a écrit sur la guerre, & même l'avoir vûe, sans être habile à la faire: il peut être capable de commander; mais pour acquérir le nom d'habile général, il faut qu'il ait commandé plus d'une fois avec succès.

Un juge peut savoir toutes les loix, sans être habile à les appliquer. Le savant peut n'être habile ni à écrire, ni à enseigner. L'habile homme est donc celui qui fait un grand usage de ce qu'il sait. Le capable peut, & l'habile exécute.

Ce mot ne convient point aux arts de pur génie; on ne dit pas un habile poëte, un habile orateur; & si on le dit quelquefois d'un orateur, c'est lorsqu'il s'est tiré avec habileté, avec dextérité d'un sujet épineux.

Par exemple, Bossuet ayant à traiter dans l'oraison funebre du grand Condé l'article de ses guerres civiles, dit qu'il y a une pénitence aussi glorieuse que l'innocence même. Il manie ce morceau habilement, & dans le reste il parle avec grandeur.

On dit habile historien, c'est - à - dire historien qui a puisé dans de bonnes sources, qui a comparé les relations, qui en juge sainement, en un mot qui s'est donné beaucoup de peine. S'il a encore le don de narrer avec l'éloquence convenable, il est plus qu'habile, il est grand historien, comme Tite - Live, de Thou.

Le mot d'habile convient aux arts qui tiennent à la - fois de l'esprit & de la main, comme la Peinture, la Sculpture. On dit un habile peintre, un habile sculpteur, parce que ces arts supposent un long apprentissage; au lieu qu'on est poëte presque tout d'un coup, comme Virgile, Ovide, &c. & qu'on est même orateur sans avoir beaucoup étudié, ainsi que plus d'un prédicateur.

Pourquoi dit - on pourtant habile prédicateur? c'est qu'alors on fait plus d'attention à l'art qu'à l'éloquence; & ce n'est pas un grand éloge. On ne dit pas du sublime Bossuet, c'est un habile faiseur d'oraisons funebres. Un simple joueur d'instrumens est habile; un compositeur doit être plus qu'habile, il lui faut du génie. Le metteur en oeuvre travaille adroitement ce que l'homme de goût a dessiné habilement.

Dans le style comique, habile peut signifier diligent, empressé. Moliere fait dire à M. Loyal:

......... Que chacun soit hablle A vuider de céans jusqu'au moindre ustensile.

Un habile homme dans les affaires est instruit, prudent, & actif: si l'un de ces trois mérites lui manque, il n'est point habile.

L'habile courtisan emporte un peu plus de blâme que de louange; il veut dire trop souvent habile flateur, il peut aussi ne signifier qu'un homme adroit, qui n'est ni bas ni méchant. Le renard qui interrogé par le lion sur l'odeur qui exhale de son palais, lui répond qu'il est enrhûmé, est un courtisan habile. Le renard qui pour se venger de la calomnie du loup, conseille au vieux lion la peau d'un loup fraîchement écorché, pour réchauffer sa majesté, est plus qu'habile courtisan. C'est en conséquence qu'on dit, un habile fripon, un habile scélérat.

Habile, en Jurisprudence, signifie reconnu capable par la loi; & alors capable veut dire ayant droit, ou pouvant avoir droit. On est habile à succéder; les filles sont quelquefois habiles à posséder une pairie; elles ne sont point habiles à succéder à la couronne.

Les particules a, dans, & en, s'employent avec ce mot. On dit, habile dans un art, habile à manier le ciseau, habile en Mathématiques.

On ne s'étendra point ici sur le moral, sur le danger de vouloir être trop habile, ou de faire l'habile homme; sur les risques que court ce qu'on appelle une habile femme, quand elle veut gouverner les affaires de sa maison sans conseil.

On craint d'enfler ce Dictionnaire d'inutiles déclamations; ceux qui président à ce grand & important Ouvrage doivent traiter au long les articles des Arts & des Sciences qui instruisent le public; & ceux auxquels ils confient de petits articles de littérature doivent avoir le merite d'être courts.

HABILETÉ (Page 8:6)

HABILETÉ, s. f. (Gramm.) ce mot est à capacité ce qu'habile est à capable; habileté dans une science, dans un art, dans la conduite.

On exprime une qualité acquise, en disant, il a de l'habileté; on exprime une action en disant, il a conduit cette affaire avec habileté.

HABILEMENT (Page 8:6)

HABILEMENT, adv. a les mêmes acceptions; il travaille, il joue, il enseigne habilement; il a surmonté habilement cette difficulté. Ce n'est guere la peine d'en dire davantage sur ces petites choses.

HABILITATION (Page 8:6)

HABILITATION, s. f. (Jurisprud.) est l'action de procurer à quelqu'un l'habileté ou capacité de faire quelque chose; par exemple le consentement du pere de famille habilite le fils de famille à s'obliger; l'autorisation du mari habilite la femme à contracter; les lettres de naturalité habilitent les étrangers à posséder en France des offices & bénéfices. Voyez Réhabilitation. (A)

HABILLAGE (Page 8:6)

HABILLAGE, s. m. voyez Habiller, (Cuisine, Pelletier, Potier de terre, &c.)

HABILLÉ (Page 8:6)

HABILLÉ, adj. terme de Blason. Il ne se dit que des figures d'hommes & de femmes couvertes de leurs habits. On dit aussi un navire d'or habillé d'argent, pour dire, qu'il a ses voiles & ses agrès. Dictionnaire de Trévoux.

HABILLEMENT (Page 8:6)

HABILLEMENT, s. m. voyez Habit.

Habillement, Équipement (Page 8:6)

Habillement, Équipement, & Armement des troupes, (Art milit.) Ces trois dénominations expriment collectivement les divers effets uniformes qui servent à habiller, à équiper, & à armer les cavaliers, hussards, dragons & soldats. Nous donnerons ci - après des devis détaillés de ces effets.

Cette opération doit suivre immédiatement celle des enrollemens dont nous traiterons dans un article particulier; voyez Levée de troupes, & précéder celle des exercices, matiere approfondie au moins dans les préceptes & dans la théorie. Voyez Exercice, Evolution. Toutes trois par un concours mutuel tendent à l'amélioration de la police, de l'art, & du méchanisme de la guerre.

Dans notre ancienne institution militaire, presque tous les corps étoient livrés à une routine arbitraire qui se plioit aux caprices des colonels, & perpétuoit les défectuosités & les abus. Un ministre

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.