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HARDESSEN (Page 8:45)
HARDESSEN, (Géog.) ville d'Allemagne dans la principauté de Calemberg, dépendante du duché de Hanovre.
HARDI (Page 8:45)
* HARDI, adj. (Gram.) épithete qui marque une
confiance de l'ame, qui nous présente comme faciles
des entreprises qui étonnent les hommes ordinaires &
les arrêtent. La différence de la témérité & de la hardiesse
consiste dans le rapport qu'il y a entre la difficulté
de la chose & les ressources de celui qui la tente.
D'où il s'ensuit que tel homme ne se montre que hardi
dans une conjoncture où un autre mériteroit le nom
de téméraire. Mais on ne juge malheureusement & de
la tentative & de l'homme que par l'évenement; &
souvent l'on blâme où il faudroit loüer, & on loüe
où il faudroit blâmer. Combien d'entreprises dont le
bon ou le mauvais succès n'a dépendu que d'une circonstance
qu'il étoit impossible de prévoir! Voyez
l'article
Le mot hardi a un grand nombre d'acceptions différentes tant au simple qu'au figuré: on dit un discours hardi, une action hardie, un bâtiment hardi. Un bâtiment est hardi, lorsque la délicatesse & la solidité de sa construction ne nous paroît pas proportionnée à sa hauteur & à son étendue: un dessinateur, un peintre, un artiste est hardi, lorsqu'il n'a pas redouté les difficultés de son art, & qu'il paroît les avoir surmontées sans effort.
Hardi (Page 8:45)
HARDIESSE (Page 8:45)
HARDIESSE, s. f. (Morale.) Locke la définit une
puissance de faire ce qu'on veut devant les autres,
sans craindre ou se decontenancer. La confiance qui
consiste dans la partie du discours, avoit un nom
particulier chez les Grecs; ils l'appelloient
Le mot de hardiesse, dans notre langue, désigne communément une résolution courageuse, par laquelle l'homme méprise les dangers & entreprend des choses extraordinaires. Si nous envisageons simplement la hardiesse comme une passion irascible, elle n'est en cette qualité ni vice ni vertu, & ne mérite ni blâme ni loüange. Si nous n'avons égard qu'à l'éclat qui paroît briller dans certaines actions, sans considérer que toute affection violente peut également les produire, nous regarderons souvent pour vertu ce qui n'en est qu'une fausse image, & les fruits de la bile passeront dans notre esprit pour les fruits d'une hardiesse admirable.
En effet, je trouve cinq sortes de hardiesse, qui ont une fausse ressemblance avec la vraie & la légitime. L'hardiesse militaire n'a souvent d'autre appui que l'exemple & la coûtume: celle des ivrognes est fondée sur les fumées du vin: celle des enfans sur l'ignorance: celle des amans & de tous ceux qui se laissent aller à des passions tumultueuses, sur le
Il est rare de voir dans le monde une hardiesse assez pure, pour ne pouvoir pas être rapportée à l'une des cinq sortes dont nous venons de parler, qui n'ont toutefois que l'apparence trompeuse des qualités qu'elles représentent. De plus elles ne produisent rien qu'un peu d'oplum ne fasse exécuter à un turc, un verre d'eau - de - vie à un moscovite, une razade d'arrak à un anglois, une bouteille de Champagne à un françois.
Mais quand la hardiesse est le fruit du jugement, qu'elle émane d'un grand motif, qu'elle mesure ses forces, ne tente point l'impossible, & poursuit ensuite avec une fermeté héroïque l'entreprise des belles actions qu'elle a conçues, quelque péril qui s'y rencontre; c'est alors que devenant l'effet d'un courage raisonné, nous lui devons tous les éloges que mérite une vertu qui ne voit rien au - dessus d'elle.
Cette sorte de hardiesse, dit Montagne, se présente aussi magnifiquement en pourpoint qu'en armes, en un cabinet qu'en un camp, le bras pendant que le bras levé. Scipion nous en fournit un exemple remarquable, lorsqu'il forma le projet d'attirer. Syphax dans les intérêts des Romains. Pénétré de l'avantage qu'en recevroit la république, il quitte son armée, passe en Afrique sur un petit vaisseau, vient se commettre à la puissance d'un roi barbare, à une foi inconnue, sous la seule sûreté de la grandeur de son courage, de son bonheur, de sa haute espérance, surtout du service qu'il rendoit à sa patrie. Cette noble & généreuse hardiesse ne peut se trouver naive & bien entiere, que dans ceux qui sont animés par des vûes semblables, & à qui la crainte de la mort, & du pis qui peut en arriver, ne sauroit donner aucun effroi. (D. J.)
HARDILLIERS (Page 8:45)
HARDILLIERS, sul st. m. pl. (Tapissier.) terme de
Haute - Lissier. Ce sont des fiches ou morceaux de fer
qui ont un crochet à un des bouts: ils servent à soûtenir
cette partie du métier des Haute - Lissiers, qu'on
appelle la perche de lisse, c'est - à - dire cette longue
piece de bois avec laquelle les ouvriers bandent
ou lâchent les lisses qui font la croisure de leur tapisserie.
Voyez
HARDOIS (Page 8:45)
HARDOIS, subst. m. pl. terme de Venerie. C'est ainsi qu'on appelle de petits liens de bois où le cerf touche de sa tête, lorsqu'il veut séparer cette peau velue qui la couvre: on les trouve écorchés.
HARENG (Page 8:45)
HARENG, s. m. (Hist. nat. Litholog.) harengus rond. gem. ald. poisson de mer connu dans toute l'Europe. Il a neuf pouces ou un pié de longueur, & deux ou trois pouces de largeur; la tête & tout le corps sont applatis sur les côtés. Ce poisson a les écailles grandes, arrondies, peu adhérentes, & le dos de couleur bleue - noirâtre; le ventre a une couleur blanche - argentée; il est très - menu & n'a qu'une file d'écailles dentelées qui s'étend depuis la tête jusqu'à la queue sur le tranchant que forme le ventre. La mâchoire du dessous est plus saillante enavant que celle du dessus, & a des petites dents; il s'en trouve aussi de pareilles sur la langue & sur le palais: le hareng meurt dès qu'il est hors de l'eau. Rai, synop. piscium, pag. 103.
M. Anderson prétend que les harengs des golphes de l'Islande sont gras & meilleuts que par tout ailleurs; que l'on y en trouve qui ont près de deux piés de longueur & trois doigts de largeur; & que c'est peut - être ceux que les Pêcheurs appellent rois [p. 46]
Les harengs sortent du nord au commencement de l'année, & se divisent en deux colonnes, dont l'une se porte vers l'occident, & arrive au mois de Mars à l'île d'Islande. La quantité des harengs qui forment cette colonne est prodigieuse; tous les golfes, tous les détroits & toutes les baies en sont remplis; il y a aussi un grand ncmbre de gros poissons & d'oiseaux qui les attendent & qui les suivent pour s'en nourrir. Cette colonne fait paroître noire l'eau de la mer & l'agite; on voit des harengs s'élever jusqu'à la surface de l'eau, & s'élancer même en l'air pour éviter l'ennemi qui les poursuit; ils sont si près les uns des autres, qu'il suffit de puifer avec une pelle creuse pour en prendre beaucoup à - la - fois. M. Anderson soupçonne qu'une partie de cette colonne peut aller aux bancs de Terre neuve, & il ne sait quelle route prend la partie qui défile le long de la côte occidentale de l'Islande.
Lorsque les harengs arrivent dans toutes ces mers,
ils sont si remplis d'oeufs, que l'on peut dire que
chaque poisson en amene dix mille avec lui; ils jettent
leurs oeufs sur les côtes; car long - tems avant
de les quitter ils n'ont plus d'oeufs. Le banc de hareng qui vient vers les côtes d'Angleterre à - peu près
au commencement de Juin, en comprend un nombre
si prodigieux, qu'il surpasse tous les nombres
connus; ce banc occupe pour le moins autant d'espace
en largeur que toute la longueur de la Grande - Bretagne & de l'Irlande.
Il me paroît que les harengs quittent le Nord pour aller dans un climat tempéré où leurs oeufs puissent éclorre: comme ils font leur route en très - grand nombre, ils occupent un grand espace dans la mer, & dès qu'ils rencontrent la terre, les uns se portent à droite, & les autres à gauche; ils forment ainsi plusieurs colonnes; elles se divisent encore à mesure qu'ils se trouvent de nouveaux obstacles qui les empêchent d'aller tous ensemble. Enfin, lorsque les petits sont éclos & en état de suivre les grands, ils retournent tous dans les mers d'où ils sont venus. (I)
Hareng (Page 8:46)
Ce sont sans doute les Hollandois, les Ecossois, les Danois, les Norvégiens, qui ont les premiers été en possession de l'art de pêcher le hareng, puisqu'on trouve ce poisson principalement dans les mers du Nord, que son passage est régulier, en troupe immense, par éclairs; & qu'enfin le tems dans lequel on ne le pêche point, est appellé des gens de mer, morte - saison.
On prétend que cette pêche a commencé en 1163;
on la faisoit alors dans le détroit du Sund, entre les
îles de Schoonen & de Séeland; mais faute de pouvoir
remonter à ces siecles reculés, j'avois cherché
du - moins plus près de nous, quelque monument historique
qui parlât de cette pêche, & je desesperois
du succès, lorsqu'enfin j'ai trouvé pour la consolation
de mes peines, dans le XVI. tome de l'Académie des Inscript. page 225, un passage fort curieux
sur cet article. Il est tiré du songe du vieux pélerin,
ouvrage, comme on sait, de Philippe de Maizieres,
qui l'écrivit en 1389, sous notre roi Charles VI,
dont il avoit été gouverneur. Il fait faire dans ce
livre, que le cardinal du Perron estimoit tant, des
voyages à la reine Vérité; & en même tems il y
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