ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"33"> y sont plus au frais, ne craignant point la vermine, & n'ont besoin ni de matelats ni d'oreillers, non plus que de couvertures, les bords du hamac se recroisant l'un sur l'autre.

Dans les isles françoises il est fort ordinaire de voir au milieu des salles de compagnie un beau hamac de coton blanc ou chamarré de diverses couleurs, orné de réseaux, de franges & de glands. Là nonchalamment couchée & proprement vêtue, une très - jolie femme passe les journées entieres, & reçoit ses visites sans autre émotion que celle que peut occasionner un léger balancement qu'une jeune négresse entretient d'une main, étant occupée de l'autre à chasser les mouches qui pourroient incommoder sa maîtresse.

Les femmes de distinction, allant par la ville, se font ordinairement porter dans des hamacs suspendus par les bouts à un long bambou ou roseau creux & léger que deux negres portent sur leurs épaules; mais dans les voyages, au lieu d'un seul bambou, on fait usage d'un brancard porté par quatre forts esclaves.

Les Portugais du Bresil ajoûtent au - dessus du hamac une petite impériale, avec des rideaux qui les garantissent de la pluie & des ardeurs du soleil.

Sur les vaisseaux les matelots couchent dans des hamacs de grosse toile, communément nommés branles, qui different des précédens en ce qu'ils sont moins grands & garnis à leurs extrémités de morceaux de bois un peu courbes, percés de plusieurs trous. au - travers desquels passent les filets de façon qu'ils sont un peu écartés les uns des autres, & par conséquent le hamac reste toûjours suffisamment ouvert pour y recevoir une espece de matelas.

HAMACHATES (Page 8:33)

HAMACHATES, (Hist. nat. Litholog.) nom donné par les anciens naturalistes à une agathe dans laquelle se trouvent des taches ou des veines rouges & de couleur de sang: quelques auteurs ont aussi donné ce nom au jaspe rouge. ( - )

HAMADE (Page 8:33)

HAMADE. Voyez Sameide.

HAMADRIADE (Page 8:33)

HAMADRIADE, s. f. (Mythol.) nymphe de la fable; les hamadryades étoient des nymphes dont le destin dépendoit de certains arbres avec lesquels elles naissoient & mouroient; ce qui les distingue des dryades, dont la vie n'étoit point attachée aux arbres. C'étoit principalement avec les chênes que les hamadryades avoient cette union, comme l'indique leur nom, composé de A(\MA, ensemble, & DRU=S2, un chêne.

Quoique ces nymphes ne pussent survivre à leurs arbres, elles n'en étoient pas cependant absolument inséparables; puisque, selon Homere, elles alloient par échappées sacrifier à Vénus dans les cavernes avec les satyres; &, selon Séneque, elles quittoient leurs arbres pour venir entendre le chant d'Orphée. On dit qu'elles témoignerent quelquefois une extrème reconnoissance à ceux qui les garantirent de la mort; & que ceux qui n'eurent aucun égard aux humbles prieres qu'elles leur firent d'épargner les arbres dont elles dépendoient, en furent sévérement punis: Péribée l'éprouva bien, au rapport d'Apollonius de Rhodes.

Mais il vaut mieux lire la maniere dont Ovide dépeint les complaintes & l'infortune de l'hamadryade que l'impie Erysichton fit périr; elle vivoit dans un vieux chêne respectable, qui, dit - il, surpassoit autant tous les autres arbres que ceux - ci surpassent l'herbe & les roseaux. A peine Erysichton lui eut - il porté un premier coup de hache, qu'on l'entendit pousser des gémissemens, & qu'on en vit couler du sang; le coup étant redoublé, l'hamadryade éleva fortement sa voix: « Je suis, dit - elle, une nymphe chérie de Cérès; tu m'arraches la vie, mais j'au<cb-> rai au moins en mourant la consolation de t'apprendre que je serai bien - tôt vengée »:

Editus e medio sonus est cum robore talis: Nympha sub hoc ego sum, Cereri gratissima, ligno, Quoe tibi factorum poenas instare tuorum Vaticinor moriens, nostri solatia lethi. Métam. lib. viij. v. 763.

Les hamadryades ne doivent donc pas être censées immortelles, puisqu'elles mouroient avec leurs arbres. Je sai bien qu'Hésiode donne à leur vie une durée prodigieuse dans un fragment cité par Plutarque, selon lequel, en prenant la supputation la plus modérée des Mythologistes, la carriere des hamadryades s'étendoit jusqu'à 9720 ans; mais ce calcul fabuleux ne s'accorde guere avec la durée des arbres, de ceux - là même à qui Pline, lib. XVI. c. xliv. donne la plus longue vie.

Cependant il n'a pas été difficile au payens d'imaginer l'existence de ces sortes de nymphes; car ils concevoient des sentimens de vénération & de religion pour les arbres, qu'ils croyoient être fort vieux, & dont la grandeur extraordinaire leur paroissoit un signe de longue durée. Il étoit simple de passer de - là jusqu'à croire que de tels arbres étoient la demeure d'une divinité. Alors on en fit une idole naturelle; je veux dire, qu'on se persuada que sans le secours des consécrations, qui faisoient descendre dans les statues la divinité à laquelle on les dédioit, une nymphe, une divinité, s'étoit concentrée dans ces arbres. Le chêne qu'Erysichton coupa étoit vénéré pour sa grandeur & pour sa vieillesse. On l'ornoit comme un lieu sacré; on y appendoit les témoignages du bon succès de sa dévotion, & les monumens d'un voeu exaucé; Ovide nous apprend tout cela:

Stabat in his ingens annoso robore quercus Una, nemus: vitoe mediam memoresque tabelloe Certaque cingebant, voti argumenta potentis.

HAMAH (Page 8:33)

HAMAH, (Géogr.) ville de Syrie, à laquelle le géographe Abulfeda donne 60d 45'de longit. & 34d 45'de latit. Elle fut renversée par un horrible tremblement de terre en 1157, & a été depuis rétablie. C'est la même que l'Apamée de Strabon sur l'Oronte, fondée par Seleucus Nicanor, qui faisoit nourrir 500 éléphans dans son territoire fertile. C'est ici que se donna sous Aurélien la fameuse bataille entre les Romains & Zénobie reine de Palmyre; on sait qu'elle la perdit, & qu'elle fut menée prisonniere à Rome avec son fils. Ce qui reste aujourd'hui de cette ville mérite encore quelques regards des curieux, au rapport de M. de la Roque, dans son Voyage de Syrie. Un Pacha a le gouvernement de tout le canton. (D. J.)

HAMAMET (Page 8:33)

HAMAMET, (Géogr.) ville d'Afrique en Barbarie, sur le golfe de même nom, à dix - sept lieues de Tunis par terre. C'est une ville nouvelle, bâtie il y a environ 350 ans par un peuple Mahométan, & les habitans en sont fort pauvres. Longit. 28. 50. Latit. 36. 35. (D. J.)

HAMANS (Page 8:33)

* HAMANS. s. m. (Manufact.) toiles de coton, fines, blanches & serrées, dont la fabrique revient à celle des toiles de Hollande. On les apporte des Indes orientales. Les meilleures sont de Bengale. La piece porte sur une aune & un sixieme de large, neuf aunes & demie de longueur.

HAMAXITUS (Page 8:33)

HAMAXITUS, (Geogr. anc.) ville de la Troade, dont parlent Xénophon, Thucydide, Pline, & Strabon. Il y avoit près de cette ville une saline, où durant un certain tems de l'année le sel se formoit de lui - même. Hamaxitus fut le premier établissement des Teucriens (Teucri), peuple amené de Crete par Callinus, poëte élégiaque. (D. J.) [p. 34]

HAMAXOBIENS (Page 8:34)

HAMAXOBIENS, s. m. pl. (Hist. anc.) peuples qui n'avoient point de maisons, & qui vivoient dans des chariots. Ce mot est formé du grec A(MACA, chariot, & BI/OS2, vie.

Les Hamaxobiens, qu'on appelloit aussi Hamaxobites, étoient un ancien peuple de la Sarmatie européenne, qui habitoient les parties méridionales de la Moscovie, & qui se servoient d'une espece de tentes de cuir dressées sur des chariots, au lieu de maison, pour être toûjours en état de changer de demeure, & de se mettre en voyage.

HAMBACH (Page 8:34)

HAMBACH, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans le haut Palatinat, sur le Fils, à deux lieues d'Amberg.

HAMBELIENS (Page 8:34)

* HAMBELIENS, s. m. pl. (Hist. mod.) une des quatre sectes anciennes du mahométisme. Hambel ou Hambeli, dont elle a pris son nom, en a été le chef. Mais les opinions des hommes ont leur période, court ordinairement, à moins que la persécution ne se charge de le prolonger. Il ne reste à la secte hambeliene que quelques Arabes entêtés, dont le nombre ne tarderoit pas à s'accroître, si par quelque travers d'esprit un muphti déterminoit le grandseigneur à proscrire l'hambélianisme sous peine de la vie.

HAMBOURG (Page 8:34)

HAMBOURG, (Géog.) Hamburgum, grande & très - riche ville d'Allemagne, au cercle de basse - Saxe, dans le duché de Holstein, dont elle est indépendante. Elle fut fondée par Charlemagne: vous trouverez toute son histoire dans quantité d'écrivains, Lambecius, Zeyler, Hubner, & autres.

Il y a aujourd'hui dans cette ville un sénat composé de quatre bourguemestres & de vingt conseillers, dont dix sont gens lettrés, & dix négotians, de trois syndics, & un secrétaire. La ville & le chapitre sont de la confession d'Augsbourg; la magistrature de Hambourg a le libre gouvernement dans les affaires temporelles & spirituelles; les rois de Danemarck ont fait tous leurs efforts pour s'emparer de cette ville, mais la protection des puissances voisines la garantit de l'esclavage.

Elle a autrefois tenu la premiere place entre les villes hanséatiques; elle tient aujourd'hui le premier rang pour le commerce du nord, & sa banque y a le plus haut crédit. Sa situation sur l'Elbe, qui y fait remonter de grands vaisseaux, lui est très - avantageuse pour le trafic. Elle est à 14 lieues N. O. de Lunebourg, 15 S. O. de Lubeck, 24 S. de Sleswig, 22 N. E. de Brême, 170 N. O. de Vienne. Longit. suivant Cassini, 27. 35. 30. lat. 52. 42.

Voici plusieurs savans qu'Hambourg a produits, & qu'il faut connoître.

Gronovius (Jean Fréderic) habile critique, naquit dans cette ville en 1611, & devint professeur en Belles Lettres à Leyde, où il mourut en 1672. Il a donné quelques éditions d'anciens auteurs, des observations en trois livres, & un excellent traité des Sesterces; mais son fils Jacques Gronovius a effacé, ou, si l'on aime mieux, a encore augmenté sa gloire.

Holstenius (Luc), garde de la bibliotheque du Vatican, étoit éclairé dans l'antiquité ecclésiastique & prophane; il en a donné des preuves par des dissertations exactes & judicieuses; il a publié la vie de Pythagore par Porphyre, & celle de Porphyre. Il est mort à Rome en 1661, âgé de 65 ans.

Krantzius (Albert), historien célebre pour son siecle; car il mourut en 1517, à l'âge d'environ 70 ans, après avoir composé de bons ouvrages latins sur l'histoire, imprimés plusieurs fois depuis sa mort; savoir 1°. une chronique de Danemarck, de Suede, & de Norvege; 2°. une histoire de Saxe en treize livres; 3°. une histoire des Vandales; 4°. un ouvrage intitulé Metropolis, qui contient en 14 livres l'histoire ecclésiastique de Saxe, de Westphalie, & de Jutland. Il est vrai que la réputation de Krantz a été fort mal - traitée par quelques censeurs, & qu'on ne peut pas trop le justifier de grands plagiats.

Lambecius (Pierre) passe sans aucune accusation de ce genre, pour un des savans historiographes d'Allemagne, comme le prouvent ses ouvrages; j'entends les suivans: 1°. les origines Hamburgenses, en 2 vol. imprimés à Hambourg in - 4°. en 1652 & 1661; 2°. ses lucubrationes Gellianoe, Paris 1647, in - 4°. 3°. animadversiones ad codini origines Constantinopolitanas, Paris, 1665, in - fol. elles sont pleines d'érudition; 4°. le catalogue latin de la bibliotheque impériale en 8 vol. in - fol. Ce catalogue est par - tout accompagné d'un commentaire historique curieux, mais trop diffus; Lambecius mourut à Vienne en 1680, à 52 ans.

Placcius (Vincent) mourut d'apoplexie en 1699 à 57 ans, a publié quantité d'écrits, dont vous trouverez la liste dans Morery & dans le P. Niceron, tome I. Le principal de ses ouvrages latins est son recueil des anonymes & des pseudonymes, Hamb. 1674. in - 4°. premiere édition, & qui a ensuite été réimprimé plus complet par Mathias Dreyer en 1708, in - fol.

Rolfinck (Guerner), en latin Rolfincius, élevé par Schelhamer son oncle, fut un médecin de réputation; mais entre beaucoup d'ouvrages qu'il a faits, & dont Lippenius ou Manget ont donné la liste, les seuls qu'on achete encore, sont ses dissertationes anatomicoe, Noribergoe, 1656 in - 4°. Il mourut à Jéne en 1673, agé de 74 ans, & laissa plusieurs écrits sur la Médecine qui ont vû le jour.

Wower (Jean) est auteur d'un ouvrage plein d'érudition, intitulé de polymathia tractatio, à Basle, 1603, in - 4°. Il a aussi publié avec des notes, Pétrone, Apulée, Sidonius Apollinaris, & Minutius Felix. Il mourut gouverneur de Gottorp en 1612, âgé de 38 ans; il faut le distinguer de Jean Wower, son parent, ami de Lipse, qui mourut à Anvers en 1635 à 69 ans. (D. J.)

HAMBU (Page 8:34)

HAMBU, (hist. nat. botan.) arbre du Japon, de la grandeur du palmier, dont les feuilles sont vertes toute l'année, les fleurs jaunes sans odeur, & rayées à l'intérieur de bandes purpurines; la graine d'un jaune tirant sur le gris & velue, & les rameaux cendrés. Les chevres & les brebis mangent les feuilles avec avidité; le bois n'est bon qu'à brûler. Ephemerides naturoe curiosor. dec. II. amt. X. observ. xxxvj. page 78.

HAMEAU (Page 8:34)

HAMEAU, (Géog.) assemblage de quelques maisons sans église ni jurisdiction locale; le hameau dépend à ces deux égards d'un village ou d'un bourg; il vient de hamellus, terme dont se sont servi les auteurs de la basse latinité, & qui est un diminutif de ham. Ce mot de ham, qui signifie maison, habitation, se trouve en forme de terminaison dans un grand nombre de noms propres géographiques, surtout en Angleterre, où l'on voit Buckingham, Nottingham, Grandham, &c. & quoique plusieurs de ces noms appartiennent aujourd'hui à des bourgs, à des villes, à des provinces, cela n'empêche pas que leur premiere origine n'ait été un hameau; de même en Allemagne, cette syllabe est changée ordinairement en heim, comme dans Manheim, Germersheim, Hildesheim, &c. & quelquefois en hain. Ce nom ham est reconnoissable non - seulement dans le mot françois hameau, mais encore dans plusieurs noms, comme Estreham vient d'Oistréham pour Westerham, qui veut dire demeure occidentale; nom qui marque la situation de ce lieu, qui est au couchant de l'embouchure de l'Orne: en Normandie on change communément la syllabe ham en hom, comme le Hommet, Robehomme, Brethomme;

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.