ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Encore quelques degrés de froid, & les gouttes d'eau perdant leur liquidité, se convertiront en glace.

Ici je pense avec l'auteur de la dissertation couronnée par l'académie de Bordeaux, qu'il faut avoir recours à quelque opération chimique semblable à une infinité d'autres que nous mettons tous les jours sur le compte de la nature.

Nous avons vû que le tonnerre accompagnoit le plus souvent la grêle; le seules vapeurs aqueuses ne paroissent donc pas devoir suffire pour faire naître ce météore: il faut que l'air soit chargé de plusieurs sortes d'exhalaisons.

Les parties propres de l'air qui nous environne & que nous respirons, sont mêlées avec plusieurs substances hétérogenes. Notre atmosphere contient de l'eau, un acide vitriolique connu sous le nom d'acide universel, des matieres oléagineuses, grasses & inflammables fournies par la plûpart des corps terrestres, des alkalis volatils qui s'exhalent des animaux & des végétaux putréfiés.

Je ne parle point du nitre aérien ni de tous ces autres sels fixes qu'on ne faisoit pas difficulté d'admettre autrefois comme abondamment répandus dans notre atmosphere. Ces sortes de sels ne sauroient s'y élever en grande quantité, moins encore s'y soûtenir à une certaine hauteur.

Les alkalis volatils dissous dans l'eau la refroidissent sans la glacer, ils font avec l'acide vitriolique des effervescences froides: ces dissolutions & ces effervescences font descendre le thermometre de plusieurs degrés. Il suit évidemment de - là qu'une certaine quantité d'alkalis volatils combinés avec l'eau & l'acide vitriolique dans une nuée, y exciteront un froid considérable.

Ce froid ne glacera point les gouttes d'eau intimement mêlées avec l'alkali volatil, mais il pourra glacer les gouttes voisines auxquelles il se communiquera. Toutes les gouttes d'eau qui composent une nuée destituée d'alkali volatil, se glaceront par le froid d'une nuée voisine dans laquelle la présence des sels volatils aura excité des dissolutions & effervescences froides.

Les alkalis volatils s'élevent dans l'air avec les matieres inflammables; & quand celles - ci sont abondamment répandues dans l'atmosphere, les premiers s'y trouvent pareillement en grande quantité: voilà pourquoi le tonnerre accompagne si souvent la grêle. On explique aussi par - là pourquoi il grêle plus fréquemment sur la fin du printems & pendant l'été, qu'en aucun autre tems de l'année, toutes ces sortes d'exhalaisons ne s'élevant qu'à un certain degré de chaleur.

Tous les autres phénomenes de la grêle s'expliqueront avec la même facilité, un plus long détail seroit inutile; ceux qui se plaisent à la recherche des causes physiques, pourront appliquer d'eux - mêmes les principes que nous avons exposés; & à l'égard de ceux qui n'exigent de nous que le simple récit des faits, peut - être trouveront - ils que nous en avons trop dit. Musschenbroeck, essai de Physiq. tome II. chap. xxxjx. De Challes, de meteoris; Nollet, leçons de Physiq. tome III. &c. Article de M. de Ratte.

Grêle (Page 7:931)

Grêle, terme de Chirurgie, maladie des paupieres; c'est une petite tumeur ronde, mobile, dure, blanche, assez semblable à un grain de grêle.

La matiere qui forme ces sortes de tumeurs est si épaisse, qu'on ne doit rien espérer des remedes qu'on proposeroit pour ramollir cette humeur: ce n'est point une maladie dangereuse, mais elle est très - incommode quand la grêle est sous la membrane interne des paupieres. L'opération est l'unique ressource, & elle doit se pratiquer différemment suivant le siége de la tumeur.

Quand elle est à la superficie extérieure de l'une ou de l'autre paupiere, on étend avec les doigts la peau de la paupiere d'un angle à l'autre, afin d'affermir la grêle sur laquelle on fait une incision suffisante selon la longueur de la paupiere. On fait sauter le grain avec une petite curette. Le pansement doit être des plus simples, c'est une plaie qui se réunit d'elle - même, & qui seroit indifférente au bon ou au mauvais traitement. Lorsque la grêle est en - dedans, après avoir situé commodément le malade, on renverse la paupiere pour découvrir la maladie; il faut inciser jusqu'au grain: mais à la paupiere inférieure, la direction de l'incision doit être d'un angle à l'autre, comme pour l'extérieur: au contraire à la paupiere supérieure, l'incision doit être longitudinale. Ce sont les connoissances anatomiques qui prescrivent ces différences: par une incision transversale, on pourroit couper les fibres du releveur de la paupiere supérieure, en opérant sans attention sous cette partie. Le pansement consiste à défendre l'oeil de l'inflammation: ce qu'on obtient aisément par le régime, & par l'application des collyres convenables. (Y)

Grêle (Page 7:931)

Grêle, s. f. (Tabletier - Cornetier.) c'est une lame d'acier plate & dentelée, dont on se sert pour grêler les dents de peigne. Voyez Grêler.

Grêle (Page 7:931)

Grêle, adj. il se dit des corps qui ont beaucoup plus de longueur & de fragilité qu'ils n'en doivent avoir naturellement. Un cerf a le merrien grêle: on dit aussi des châtrés & de ceux qui en ont la voix, qu'ils ont la voix grêle. La même épithete se donne à une partie du canal intestinal. Voyez l'article suivant & l'article Intestin.

Grêle (Page 7:931)

Grêle, en Anatomie, c'est un muscle de la jambe ainsi nommé à cause de sa forme grêle. Voyez les Pl. anatomiques.

Il prend son origine par un tendon plat de la branche de l'os pubis & de l'ischium, descend sur le côté interne du fémur, se retrécit & devient tendineux un peu au - dessous du couturier, à la partie supérieure de la face interne du tibia. Lorsqu'il est parvenu à la partie latérale interne du condyle interne de cet os, il se contourne & va s'attacher à la partie latérale interne de la tubérosité antérieure du tibia.

On donne encore le nom de grêle antérieur à un muscle de la jambe qui s'appelle aussi droit antérieur. Voyez Droit. (L)

Grêlé (Page 7:931)

Grêlé, adj. on appelle, en terme de Blason, couronnes grêlées, celles qui sont chargées d'un rang de perles grosses & rondes, comme les couronnes des comtes & des marquis.

GRÊLEAU (Page 7:931)

GRÊLEAU, s. m. (Economie rustique.) C'est ainsi qu'on appelle dans la forêt d'Orléans un baliveau au - dessous de trois piés de tour. C'est ce qu'on appelle chêneteau dans d'autres forêts. Voyez le dictionn. du Commerce & de Trévoux.

GRÊLER (Page 7:931)

GRÊLER, v. n. voyez l'article Grêle, (Physiq.)

Grêler (Page 7:931)

Grêler, en termes de Blanchisserie. Voyez Mettre en Ruban.

Grêler (Page 7:931)

Grêler, en termes de Tabletier - Cornetier, c'est l'action d'arrondir les dents sur toute leur longueur; ce que l'estandon n'avoit point fait, ne les ayant fendues que quarrement. Voyez Estadon.

GRELIN (Page 7:931)

GRELIN, s. m. terme de Corderie, cordage composé de plusieurs aussieres, & commis deux fois.

Les grelins se fabriquent de la même façon que les aussieres; la seule différence qu'il y a entre ces deux sortes de cordages, c'est que les grelins sont composés d'aussieres, au lieu que les aussieres sont faites de torons.

M. Duhamel dit, dans son art de la Corderie, que les grelins ont plusieurs avantages sur les aussieres.

1°. Comme ils sont commis deux fois, les fibres de chanvre sont entrelacées, de maniere que les frot<pb-> [p. 932] temens violens que ces cordages ont à souffrir, ne peuvent déranger facilement ces fibres: avantage que n'ont pas les aussieres; aussi sont - elles moins de durée.

2°. Les grelins sont plus serrés que les aussieres; ainsi l'eau les pénetre plus difficilement.

3°. On a dit dans l'article Aussieres a quatre Torons , qu'il est avantageux de multiplier le nombre des torons: or il n'y a pas de moyen plus sûr de les multiplier, que de faire des cordages en grelin.

On peut faire des grelins avec toutes sortes d'aussieres, & les composer d'autant d'aussieres qu'on met de torons dans les aussieres.

Grelins en queue de rat, sont des grêlins qui ont une fois plus de grosseur par un bout que par l'autre.

Quand on a sait des aussieres eu queue de rat, on en prend autant qu'on veut que le grelin ait de cordons, & on les commet de la même taçon que les grelins ordinaires, excepté que pour tordre les grelins on ne fait virer que les maniveiles du chantier. Voyez l'article Corderie.

GRÊLOIRE (Page 7:932)

GRÊLOIRE, s. f. en termes de Blanchisserie, est une espece d'auge de cuivre rouge étame, de quatre piés de long sur demi - pié de large en - haut, & sur trois pouces par en - bas. Cette partie inferieure est percée de trous égaux dans toute sa longueur; chaque bout en haut est la place d'un petit réchaud, pour empêcher la cire de se figer. La grêloire se nomme ainsi, parce qu'elle partage la matiere en filets qui s'applatissent en tombant sur le cylindre. Voyez Mettre en Ruban. La grêloire est soûtenue sur une chevrette. Voyez Chevrette & l'artic. Blanchir.

GRÊLOT (Page 7:932)

GRÊLOT, s. m. (Hydr.) est un marteau pointu appellé têtu, avec lequel les Limosins piquent les anciens massifs de ciment pour les renduire. (K)

GREMIL (Page 7:932)

GREMIL, s. m. ou HERBE AUX PERLES, lithospermum, genre de plante à fleur monopétale, infundibuliforme, & découpée. Le calice est divisé jusqu'à la base; il en sort un pistil qui entre dans la partie inférieure de la fleur, & qui est entouré de quatre embryons: ces embryons deviennent des semences arrondies, dures, polies & luisantes; elles mûrissent dans le calice qui l'aggrandit. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Sa racine est dans nos climats de la grosseur du pouce, ligneuse & fibreuse. Ses tiges sont hautes de près de deux coudées, droites, roides, cylindriques & branchues. Ses feuilles sont nombreuses, placées alternativement, longues de deux ou trois pouces, pointues, rudes, sans queue, & d'un verd noirâtre. Ses fleurs naissent au sommet des tiges & des rameaux, de chaque aisselle des feuilles; elles sont portées sur des pédicules courts, & sont d'une seule piece, blanches ou d'un verd blanchâtre, à entonnoir, partagées en cinq segmens obtus, renfermées dans un calice velu, découpées jusqu'a la base en cinq quartiers étroits: leur pistil est verd, comme accompagné de quatre embryons, qui se changent ensuite en autant de graines arrondies, dures, polies, luisantes, d'un gris de perle, & semblables à de petites perles: ces graines grossissent & mûrissent dans le calice même; souvent elles sont au nombre de deux ou de trois, rarement de quatre. Cette plante vient dans les lieux secs parmi les haies, & fleurit en Mai; elle ne rougit presque pas le papier bleu; mais comme sa graine est d'usage, elle demande un petit article séparé. (D. J.)

Gremil (Page 7:932)

Gremil ou Herbe aux Perles, (Mat. méd.) La graine de gremil qui est émulsive, est la seule par tie de cette plante qui soit d'usage en Medecine.

Elle passe pour un puissant diurétique, & pour un bon anodyn adoucissant. On prétend qu'elle chasse les graviers & les petits calculs, & même qu'elle les brise. On la prend réduite en poudre, à la dose d'un gros, dans un véhicule convenable, dans du vin blanc par exemple; ou on fait une emulsion, qu'on édulcore avec un sirop approprié, tel que celui de cinq racines. On ne croit aujourd'hui que très - difficilement aux prétendus lythomtriptiques tites des végétaux; & cette incrédulité est très - raisonnable sans doute, lorsqu'il ne s'agit, comme dans ce casci, que d'une semence émulsive. La vertu que Mathiole & quelques autres auteurs accordent à cette semence prise à la do e de deux gros, de favoriser la sortie des foetus dans les accouchemens difficiles, & de chasser l'arriere - faix, ne pareit pas mériter beaucoup plus de confiance, quoiqu'un bon diurétique soit plus capable en général de produire ces derniers effets, que de fondre la pieire dans les reins ou dans la vessie. Voyez Diuré tique & Utérin

La semence du gremil entre dans les deux compositions suivantes de notre pharmacopée; savoir le sirop de guimauve compose, & la bénédicte laxative.

On substitue souvent à la graine de l'herbe aux perles celle du gremil rampant, & même celle d'un autre grennl, connu plus communément sous le nom de larmes de Job. (b)

Gremil rampant (Page 7:932)

Gremil rampant, (Botan.) plante connue des Botanistes sous le nom de lithospermum minùs repens latisolium, C. B. P. 258. J. R. H. 137. Sa racine est ligneuse, tortueuse, noire. Ses tiges sont nombreuses, gréles, longues, noirâtres, rudes, velues, couchées pour la plus grande partie sur terre, & poussant quelques fibres par intervalles. Ses feuilles sont longues d'environ deux pouces, large d'un demi-pouce, terminées en pointe, d'un verd foncé, noirâtres, rudes & velues. Ses fleurs sont bleues, placées au sommet des rameaux en grand nombre; il leur succede des graines dures, blanches, de la grosseur de celles de l'orobe. La tige qui porte les fleurs est droite & garnie de longues feuilles d'un verd pále. (D. J.)

Gremil rampant (Page 7:932)

Gremil rampant, (Mat. méd.) on attribue à sa graine les mêmes proprietés qu'à celle du gremil ou herbe aux perles. Voyez Gremil.

Gremil larme de Job (Page 7:932)

Gremil larme de Job, (Mat. méd.) la semence de cette plante passe pour avoir les memes vertus que celle de l'herbe aux perles, & celle du gremil rampant. Voyez Gremil.

GRENADE (Page 7:932)

GRENADE, s. f. (Pharm. & Mat. méd.) c'est le fruit du grenadier. Voyez l'article Grenadier. Des trois especes de grenades, on n'employe guere en Medecine que la grenade aigre.

Les graines ou semences contenues dans ce fruit, le suc qu'on en exprime, l'écorce du fruit & les fleurs qui l'ont précédé, sont en usage en Medecine.

Le suc des grains de grenade a une saveur aigrelette tres - agreable, il est moins acide que celui du citron, de la groseille, & de l'épine vinette, avec lesquels il est d'ailleurs parfaitement analogue. Il faut les ranger avec ces autres sacs, dans l'ordre des muqueux acides. Voyez Muqueux.

Si l'on garde dans un lieu frais ce suc exprimé, clarifié, & enfermé dans un vaisseau convenable, il donne du sel essentiel d'une saveur acide.

Il est susceptible de la fermentation vineuse, ne donne point de gelée comme le suc de groseille, & peut être mis par conséquent sous la forme de sirop avec suffisante quantité de sucre. Ce sirop se prépare de la même maniere que le sirop de limon. Voyez Citron.

On prépare beaucoup de ces firops dans les pays où les grenades croissent abondamment. Celui qu'on emplove à Paris vient du Languedoc.

Les grains de grenade manges tout entiers sont regardés comme amis de l'estomac, comme en tem<pb->

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