ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"999"> xxxvj. Bretagne, art. ccxcij. Auvergne, ch. xxv. art. 17. & ci - devant au mot Garde. (A)

Guet - à - pens (Page 7:999)

Guet - à - pens, (Jurisp.) est l'embuscade qu'une personne a faite pour en assassiner une autre de dessein prémédité.

Ce crime est beaucoup plus grave que le simple meurtre; il est condamné dans le Deuteronome, chap. xxvij. vers. 26. & par nos ordonnances qui ne veulent pas que l'on accorde de rémission de ce crime; elles prononcent même peine de mort contre ceux qui ont conseillé le guet - à - pens, ou qui y ont participé.

Le guet - à - pens est un cas présidial qui se juge en dernier ressort, & sans appel. Voyez l'ordonnance de 1670. tit. j. art. xij. la déclaration du 5 Février 1731 sur les cas prevôtaux ou présidiaux. Voyez Meurtre. (A)

GUETARIA (Page 7:999)

GUETARIA, Menosca, (Géog.) petite ville d'Espagne, dans la province de Guipuscoa, avec un château & un port sur la mer de Biscaye. Long. 15. 12. latit. 43. 26.

C'est la patrie de Cano (Sebastien), ce fameux navigateur, qui fit le premier le tour du monde sous Magellan, & rentra dans Séville le 8 Septembre 1522, apres trois ans un mois de navigation. (D. J.)

GUETE (Page 7:999)

GUETE, (Géog.) ancienne ville d'Espagne dans la nouvelle Castille, dans la Sierra. Alphonse VI. roi de Castille la conquit sur les Maures en 1080. Elle est à 6 lieues N. O. de Cuença, 26 S. E. de Madrid. Long. 15. 36. lat. 40. 20 (D. J.)

GUÉTRES (Page 7:999)

GUÉTRES, s. f. pl. espece de chaussure faite de grosse toile ou de coutis, qui s'attache à boutonniere ou à cordons sur le côté de la jambe qu'elle couvre toute entiere, ainsi que le genou & le coup - depié sur requel elle est detenue par une courroie de cuir, faire en étrier. On en prend pour la chasse, pour le voyage, soit à pié, soit à cheval.

GUETTE (Page 7:999)

GUETTE, s. f. (Charpenterie.) c'est une demi-croix de S. André, posée en contrefiches dans les pans de bois. Voyez les figures du Charpentier.

GUETTES (Page 7:999)

GUETTES, s. m. pl. hommes employés dans les salines; leur fonction est de garder à tour de rôle les portes de la saline, & de remplir tous les devoirs des portiers.

GUETTON (Page 7:999)

GUETTON, s. m. (Charpenterie.) petite guette qui se met sous les appuis des croisées & exhaussemens, sous les sablieres de l'entablement, sur les linteaux des portes, &c. Voyez les figures du Charpentier.

GUEULE (Page 7:999)

GUEULE, s. f. (Gramm.) c'est ainsi qu on appelle dans la plûpart des animaux, l'intérieur de la partie qui est armée de dents, où sont la langue & le palais, & qu'on appelle dans l'homme & le cheval la bouche.

Gueule (Page 7:999)

Gueule droite & renversée, (Architecture.) ce sont les deux parties de la cimaise qui forment un membre, dont le contour est en S. La plus avancée & concave s'appelle gueule aroite ou doucine, voyez Doucine; & l'autre qui est convexe s'appelle gueule renversée ou salon; voyez Cimaise.

Gueule Bée (Page 7:999)

Gueule Bée, terme de Tonnelier; c'est ainsi qu'on appelle une futaille ouverte qu'on a défoncée par un bout. Voyez Futaille.

Gueule de Loup (Page 7:999)

Gueule de Loup, (Bas au métier.) partie du métier à bas. Voyez cet article.

Gueules (Page 7:999)

Gueules, en termes de Blason, c'est la couleur rouge; voyez Rouge.

Le pere Monet dit que le mot de gueules dérive de l'hébreu gulud, ou gulidit, petite peau rougeâtre qui paroît sur une plaie quand elle commence à se guérir: le P. Ménétrier dit que ces mots ne se trouvent point dans la langue hébraique: mais cela n'est pas exactement vrai; car dans les langues orientales, comme l'hébreu, le chaldéen, le syriaque, & l'arabe, on dit gheld, pour cutis, pellis, peau, d'où est venu le mot arabe gulud: & en général le mot de gueules signifie la couleur rouge chez la plûpart des orientaux. Les Arabes & les Persans donnent ce nom à la sose.

D'autres avec Nicod dérivent le mot de gueules de gula, la gueule des animaux, qui l'ont ordinaitement rouge; ou du latin cuseulium, qui est le coccos des Grees, ou la graine d'écarlate.

Dans la Gravure, la couleur de gueules s'exprime par des hachures perpendiculaires, tirées du chef de l'écusson à la pointe. On la maique aussi par la lettre G.

Cette couleur passe pour un symbole de charité, de bravoure, de hardiesse, & de générosite; elle représente la couleur du sang, le cinnabre, & la vraie écarlate; c'est la premiere des couleurs qu'on employe dans les armoiries; & elle marque une si grande distinction, que les ancionnes lois défendoient à tout le monde de la porter dans les armoiries, àmoins qu'on ne fût prince, ou qu'on n'en eût la permission du souverain.

Spelman dans son aspilogia, dit que cette couleur étoit dans une estime particuliere chez les Romains, comme elle avoit été auparavant chez les Troyens: qu'ils peignoient en vermillon les corps de leurs dieux, aussi - bien que de leurs généraux le jour de leur triomphe. Sous le gouvernement des consuls, les soldats étoient habillés de rouge, d'où étoit venu le nom de russati. Jean de Bado Aureo ajoûte que la teinture rouge appellée par les Grecs phénicienne, & par nous écarlate, fut adoptée d'abord par les Romains, pour empêcher que l'on ne s'effrayât du sang qui découloit des plaies des blessés dans la bataille.

En effet le rouge a toûjours passé pour une couleur impériale, & les empereurs étoient toûjours vêtus, chaussés, & meublés de rouge. Leurs édits, dépêches, signatures, & sceaux, étoient d'encre & de cire rouges; & c'est de - là qu'est venu le nom de rubrique. Dictionn. étymol. de Trév. & Chambers.

GUEUSE (Page 7:999)

GUEUSE, s. f. (Art d'ourdissage.) dentelle très legere qui se fait de fil blanc, & dont le fond est de réseau, & les fleurs de couronnes très - déliées; elle se fabrique sur l'oreillier à l'ordinaire. Voyez l'article Dentelle.

Gueuse (Page 7:999)

Gueuse, (Manufact. en laine.) petite étosse qui se fabrique en Flandres, & qu'on nomme plus communément Plicole.

Gueuse (Page 7:999)

Gueuse, (Forges.) dont le diminutif est gueusillon. Ces deux termes se disent dans les grosses forges, des masses prismatiques de fer qu'on a coulées dans le sable au sortir du fourneau de susion. Voyez l'article Forge.

GUEUX (Page 7:999)

GUEUX, (les) Hist. mod. sobriquet qui fut donné aux confédérés des Pays - Bas en 1566; la duchesse de Parme ayant reçû l'ordre de Philippe II. roi d'Espagne d'introduire dans les Pays - Bas de nouvelles taxes, le concile de Trente & l'inquisition, les états de Brabant s'y opposerent vivement, & plusieurs seigneurs du pays se liguerent ensemble pour la conservation de leurs droits & de leurs franchises; alors le comte de Barlemont, qui haïssoit ceux qui étoient entrés dans cette confédération, dit à la duchesse de Parme, gouvernante, qu'il ne falloit pas s'en mettre en peine, & que ce n'étoit que des gueux. Le prince d'orange, Guillaume de Nassau, surnommé le texiturne, & Bréderode, chefs de ces pretendus gueux, furent effectivement chassés d'Anvers l'année suivante; mais ils équiperent des vaisseaux, firent des courses sur la côte, se rendirent maîtres d'Enckhuysen, puis de la Brille, & s'y établirent en 1572 malgré tous les efforts du due d'Albe. Tel fut le commencement de la république de Hollande, qui d'un pays stérile & méprisé, devint une puissance respectable. (D. J.) [p. 1000]

GUEZE (Page 7:1000)

GUEZE, s. f. (Commerce.) mesure des longueurs en usage chez les Persans, pour mesurer les étoffes, les toiles, & autres semblables marchandises.

Il y a deux sortes de gueze en Perse: la gueze roynle, qu'on nomme autrement gueze monkelser: & la gueze racourcie, qu'on appelle simplement gueze. Celle - ci n'est que les deux tiers de l'autre.

La gueze royale contient 2 piés 10 pouces 11 lignes, ce qui revient à 4/3 d'aune de Paris: ensorte que les cinq guezes font quatre aunes, ou les quatre aunes font cinq guezes.

On se sert dans les Indes d'une sorte de mesure de longueurs, qu'on appelle aussi gueze; elle est plus courte que celle de Perse d'environ 6 lignes, ce qui peut aller à 1/78 d'aune moins. Dictionn. de Comm. & de Trévoux. (G)

GUGERNI (Page 7:1000)

GUGERNI, (Géog. anc.) ancien peuple de la Belgique, entre les Eubéens & les Bataves; le canton qu'il habitoit se nomme présentement le pays de Cleves. (D. J.)

GUGUAN (Page 7:1000)

GUGUAN, (Géogr.) île de l'Océan oriental, & l'une des îles Mariannes. Elle a 3 lieues de tour, & est à 17d. 45'. de latit. suivant les observations publiées par le pere Gouye. (D. J.)

GUHR (Page 7:1000)

GUHR, s. m. creta fluida, medulla fluida, lac lunoe, &c. (Hist. nat. Minéralogie.) mot allemand adopté par les Naturalistes pour désigner différentes especes de terres métalliques que l'on rencontre quelquefois, même à la surface de la terre, dans des fentes de roches, & des montagnes qui contiennent des mines. Les premiers auteurs qui ont écrit sur la Minéralogie, ont regardé les guhrs comme la matiere premiere & l'origine de la formation des métaux; ils se présentent aux yeux sous la forme d'une terre blanche en poudre très - fine, semblable à de la craie, mais dans leur origine ils sont d'une consistence fluide comme du lait, ou plûtôt comme de la bouillie; les eaux soûterreines après les avoir atténués, les entraînent & les portent en différens endroits, où ils se durcissent par le contact de l'air, & la partie aqueuse s'en dégage par évaporation ou par dessication.

Les Minéralogistes regardent les guhrs comme un indice assez sûr de la présence d'une mine métallique, & croyent que quand on les rencontre, cela prouye que la nature a été troublée dans l'opération par laquelle elle vouloit encore produire des métaux; de - là vient la façon de s'exprimer des mineurs, qui disent qu'ils sont venus de trop bonne heure, quand ils rencontrent des guhrs. Il y a des guhrs qui ne sont presque que de l'argent tout pur; ceux qui sont d'une couleur verte ou bleue, annoncent une mine de cuivre; ceux qui sont blancs ou d'un bleu clair & leger, & qui se trouvent dans des fentes qui paroissent quelquefois même à la surface de la terre, donnent lieu de soupçonner la présence d'un filon de mine d'argent. Voyez Lehmann, traité des mines.

Wallerius distingue deux especes de guhrs, l'un est crétacé, l'autre est métallique: il définit le premier une terre crétacée, fluide, qui quelquefois se desseche & forme des incrustations, des ftalactites, & autres concrétions semblables; il y en a de blanche & de liquide comme du lait, & de grise, mais d'une consistence épaisse comme de la bouillie.

Le guhr minéral ou métallique est ou gris & blanchâtre; il coule dans les soûterreins des mines, & contient quelque chose de métallique, ou du - moins quelque chose qui est propre à contribuer à la formation des métaux. Voyez la Minéralogie & l'Hydrologie de Wallerius. ( - )

GUI (Page 7:1000)

GUI, s. m. (Hist. nat. Bot.) Cette plante passoit jadis pour une panacée, & faisoit l'objet de la vénération payenne chez les anciens Gaulois; mais les idées de leurs successeurs sont bien différentes. Le gui n'est plus pour eux qu'une plante parasite qui fait grand tort aux arbres dont elle tire sa nourriture, & que les gens soigneux de l'entretien de leurs vergers, s'efforcent à l'envi de détruire.

Cependant cette même plante parasite n'en est pas moins dans l'esprit du physicien un végétal singulier, dont l'origine, la germination, le développement méritent un examen attentif, & des recherches particulieres. C'est ainsi qu'en ont pensé Malpighi, Tournefort, Vaillant, Boerhaave, Linnaeus, Barel, & Camérarius: enfin M. du Hamel a publié dans les mém. de l'Acad. des Scien. année 1740, des observations trop curieuses sur ce sujet, pour négliger de les rapporter ici; elles rendront cet article intéressant.

Caracteres du gui. On pourroit peut - être caractériser ainsi le gui. Il est mâle & femelle; ses feuilles sont conjuguées, étroites, & oblongues; les fleurs de la plante mâle sont monopétales, faites en bassin, divisées d'ordinaire en quatre parties égales, marquetées de porreaux. L'ovaire est une substance tendre, environnée de quatre petites feuilles; il devient ensuite une baie à - peu - près ronde, pleine d'une sorte de glu, & contenant une semence plate, ovale, triangulaire, en forme de coeur, & de différente figure. Les baies du gui donnent chacune quelquefois deux semences.

Il faut remarquer que ces fruits commencent par des embryons couronnés de quatre feuilles, ou qui portent une couronne radiée, composée de quatre petites feuilles jaunâtres, articulées autour de la tête de chaque embryon. Ces embryons partent d'une masse ronde, jaunâtre, articulée avec l'extrémité de la branche & de deux feuilles opposées qui la terminent des deux côtés.

Il n'y a qu'une espece de gui qui vient sur tout arbre. On est presque d'accord à n'admettre qu'une seule espece de gui. Il est vrai que le P. Plumier en décrit plusieurs dans son histoire des Antilles, qui paroissent différentes de notre gui ordinaire; cependant le sentiment le plus généralement reçu des botanistes modernes, est qu'il n'y en a qu'une seule espece, & ils n'en ont jamais vû davantage.

Que l'on seme sur le tilleul, sur le saule, sur le poirier, sur l'épine, &c. des semences, des piés de gui qui auront cru sur le pommier, elles végetent également sur ces différens arbres avec succès. D'ailleurs on ne remarque aucune différence considérable ni dans la figure des feuilles, ni dans la forme des fruits, ni dans le port extérieur des piés de gui qui viennent sur les divers arbres de nos forêts de France. Les expériences faites en Angleterre confirment le même fait. Concluons donc que nous ne connoissons qu'une seule espece de gui; elle est nommée simplement par les Botanistes viscum, viscus, viscum vulgare, viscus arborum, par C. Bauh. J. Bauh. Ray, Gerard, Barkinson, Tournefort, Boerhaave, &c.

Cette plante ne vient jamais à terre, mais sur tous les arbres.

Les uns disent l'avoir trouvé sur le sapin, sur la meleze, sur le pistachier, sur le noyer, sur le coignassier, sur le poirier franc, & sur le sauvage, sur le pommier sauvage & sur le domestique, sur le nefflier, sur l'épine blauche, sur le cormier, sur le prunier, sur l'amandier, sur le rosier. D'autres disent l'avoir vû sur le liége, sur le châtaignier, sur le noisetier, sur le tilleul, sur le saule, sur le peuplier noir & sur le blanc, sur le hêtre, sur l'orme, sur le noirprun, sur le buis, sur la vigne, sur le faux acacia: enfin le gui vient sur l'yeuse, & sur le chêne commun. Comme ce dernier gui est le plus fameux, il suffira d'en donner ici la description.

Description du gui de chêne. C'est une maniere d'arbrisseau qui croît à la hauteur d'environ deux piés;

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