ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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On entend aussi par le terme de gresse, l'office de gressier. Voyez ci - après Greffier.

Chaque tribunal, soit supérieur ou inférieur, a au - moins un gresse; il y en a même plusieurs dans certains tribunaux: chacun de ces greffes contient le dépôt d'une certaine nature d'actes.

Les greffes, ou plûtôt leurs expéditions, étoient appellés anciennement écritures ou clergies; on les vendoit quelquefois, ou bien on les donnoit à ferme: l'un & l'autre fut ensuite défendu, & on ordonna qu'il y seroit pourvû de personnes capables. Enfin les greffes, qui n'étoient que de simples commissions révocables ad nutum, ont été érigés en titre d'office. Les greffes royaux sont domaniaux; ceux des justices seigneuriales sont patrimoniaux à l'égard des seigneurs; à l'égard de leurs greffiers, ce ne sont que des commissions révocables, à - moins que les greffiers n'ayent été pourvûs à titre onéreux. (A)

Greffe des Affirmations (Page 7:921)

Greffe des Affirmations, est le bureau où l'on reçoit les affirmations de voyages des parties qui sont venues d'un lieu dans un autre, pour apporter leurs pieces & faire juger quelque affaire. (A)

Greffe d'Appeaux (Page 7:921)

Greffe d'Appeaux, ou Greffe pour les Appellations; voyez Greffier d'Appeaux.

Greffe des Apprentissages (Page 7:921)

Greffe des Apprentissages: il fut ordonné par l'édit du mois d'Août 1704, que dans chaque ville du royaume où il y a maîtrise & jurande, il seroit établi un greffe pour insinuer & registrer tous les brevets d'apprentissage, lettres de maîtrise & actes de réception. Ces offices ont depuis été réunis aux communautés. (A)

Greffe des Arbitrages (Page 7:921)

Greffe des Arbitrages; il fut créé par édit du mois de Mars 1673, à Paris & dans plusieurs autres villes du royaume, un certain nombre d'offices de greffiers des arbitrales, pour recevoir & expédier, chacun dans leur district, toutes les sentences arbitrales: mais ces offices furent bientôt unis à ceux des notaires, par différentes déclarations rendues pour chaque lieu où il se trouvoit de ces greffiers établis. (A)

Greffe de l'Audience (Page 7:921)

Greffe de l'Audience, est l'office du greffier particulier qui tient la plume à l'audience. (A)

Greffe des Baptêmes, Mariages et Sépultures (Page 7:921)

Greffe des Baptêmes, Mariages et Sépultures. Voyez Greffier des Baptêmes, &c.

Greffe en chef (Page 7:921)

Greffe en chef, c'est l'office du premier greffier d'un tribunal dont les autres greffiers ne sont que les commis. Au parlement il y a présentement deux greffes en chef, l'un appellé le greffe en chef civil, l'autre le greffe en chef criminel. Il y a aussi un greffe en chef pour les requêtes du palais. Voyez Greffier en chef. (A)

Greffe civil (Page 7:921)

Greffe civil, est celui qui contient le dépôt de tous les actes concernant les affaires civiles. (A)

Greffe des Criées (Page 7:921)

Greffe des Criées ou des Decrets, c'est l'office du greffier qui reçoit toutes les criées & jugemens concernant les saisies réelles: on entend aussi par - là le dépôt de ces sortes d'actes. (A)

Greffe criminel (Page 7:921)

Greffe criminel, est le lieu où sont en dépôt tous les jugemens & autres actes & pieces concernant les affaires criminelles: on entend aussi quelquefois par - là l'office de greffier au criminel. (A)

Greffe des Decrets (Page 7:921)

Greffe des Decrets, est la même chose que greffe des criées. Voyez ci - dev. Greffe des Criées. (A)

Greffe des Dépôts (Page 7:921)

Greffe des Dépôts: tous les greffes en général sont autant de dépôts particuliers; mais ceux auxquels le titre de greffe des dépôts est propre, sont des bureaux & dépôts particuliers où l'on conserve d'autres actes que les jugemens: tels sont les greffes des présentations & des affirmations; ceux des greffiers appellés garde - sacs, qui gardent les productions des parties; & le greffe des dépôts proprement dit, où l'on conserve les registres de distributions des procès, les procédures faites dans les jurisdictions, telles qu'in<cb-> terrogatoires sur faits & articles, enquêtes, informations, récollement, confrontations, procès - verbaux, &c. (A)

Greffe des Dépris (Page 7:921)

Greffe des Dépris; voyez ci - après Greffier des Dépris.

Greffe des Domaines des Gens de Mainmorte (Page 7:921)

Greffe des Domaines des Gens de Mainmorte; c'étoient des bureaux établis dans chaque ville pour le contrôle & enregistrement des titres des gens de main - morte de leurs baux, de la déclaration de leurs biens. Il y a eu plusieurs sois de ces greffes établis & ensuite supprimés, selon les occurrences. (A)

Greffe de l'Ecritoire (Page 7:921)

Greffe de l'Ecritoire ou des Experts; voy. Greffier de l'Ecritoire, &c.

Greffe garde - sac (Page 7:921)

Greffe garde - sac; voyez Garde - sac.

Greffe des Gens de Main - morte (Page 7:921)

Greffe des Gens de Main - morte; voyez Greffe des Domaines des Gens de Mainmorte.

Greffe de Geole (Page 7:921)

Greffe de Geole, c'est l'office de greffier d'une prison, & le lieu où il tient ses registres. Voyez Greffier de Geole. Ces offices ont été déclarés domaniaux par une déclaration du 16 Janvier 1581. (A)

Greffe des Hypotheques (Page 7:921)

Greffe des Hypotheques, est le bureau où le conservateur des hypotheques enregistre les oppositions qui se font entre ses mains au sceau des lettres de ratification que l'on obtient en chancellerie pour purger les hypotheques sur un contrat de rente assigné sur les revenus du roi. Voyez Conservateur des Hypotheques. (A)

Greffe des Insinuations (Page 7:921)

Greffe des Insinuations, c'est le bureau où l'on insinue les actes sujets à la formalité de l'insinuation. Il y a un greffe pour l'insinuation des donations; un autre pour les insinuations laïques; un autre pour les insinuations ecclésiastiques. Ces bureaux ont été appellés greffes, parce qu'autrefois ces insinuations se faisoient en effet au greffe du tribunal. Voyez Insinuation. (A)

Greffe des Inventaires (Page 7:921)

Greffe des Inventaires; voyez Greffier des Inventaires.

Greffe des Main - mortes (Page 7:921)

Greffe des Main - mortes; voyez Greffier des Main - mortes.

Greffe des Notifications (Page 7:921)

Greffe des Notifications; voyez Greffier des Notifications.

Greffe des Présentations (Page 7:921)

Greffe des Présentations, est celui où se font les actes de présentations, tant du demandeur que du défendeur, de l'appellant & de l'intimé. Voy. Présentation. (A)

Greffe des Prisons (Page 7:921)

Greffe des Prisons, c'est la même chose que greffe de la geole. Voyez Geole, Greffe de la Geole & Prison . (A)

Greffe plumitif (Page 7:921)

Greffe plumitif; voyez Greffier au Plumitif.

Greffe sanguin (Page 7:921)

Greffe sanguin, se disoit anciennement pour greffe criminel: de même qu'on disoit une enquête de sang, pour une information en matiere criminelle. (A)

Greffe de Subdélégation (Page 7:921)

Greffe de Subdélégation; voyez Greffier des Subdélégations.

Greffe des Tailles (Page 7:921)

Greffe des Tailles; voyez Greffier des Tailles. (A)

Greffe (Page 7:921)

Greffe, s. f. (Jar.) c'est proprement une partie d'une jeune branche d'un nouveau rejetton de l'année, prise sur un arbre que l'on veut multiplier, pour l'insérer sur un autre arbre qui sert de sujet, & dont on veut améliorer le fruit ou changer l'espece: mais plus ordinairement on entend par le mot greffe, l'opération même de greffer, ou le produit de cette opération; & c'est dans ce dernier sens que l'on a dit, que la greffe étoit le triomphe de l'art sur la nature. Par ce moyen en effet on force la nature à prendre d'autres arrangemens, à suivre d'autres voies, à changer ses formes, & à suppléer le bon, le beau, le grand à la place de l'abject: enfin on peut par le moyen de la greffe transmuer le sexe, l'espece, & même le genre [p. 922] des arbres, relativement aux méthodes des Botanistes, dont les systèmes en plusieurs cas sont peu d'accord avec les résultats de la greffe. Ce petit art est ce que l'on a imaginé de plus ingénieux pour la perfection de la partie d'Agriculture qui en fait l'objet; & cette partie s'étend principalement sur tous les arbres fruitiers. Par le secours de la greffe on releve la qualité des fruits, on en perfectionne le coloris, on leur donne plus de grosseur, on en avance la maturité, on les rend plus abondans, enfin on change dans plusieurs cas le volume que les deux arbres auroient dû prendre naturellement. Mais on ne peut créer d'autres especes: si la nature se soûmet à quelques contraintes, elle ne permet pas qu'on l'imite. Tout se réduit ici à améliorer ses productions, à les embellir & à les multiplier; & ce n'est qu'en semant les graines, en suivant ses procédés, qu'on peut obtenir des variétés ou des especes nouvelles; encore fautil pour cela tout attendre du hasard, & rencontrer des circonstances aussi rares que singulieres.

On se dispensera de faire ici l'énumération de tous les arbres qui peuvent se greffer les uns sur les autres, & des sujets qui conviennent le mieux à chaque espece d'arbre; parce qu'il en sera fait mention à l'article de chaque arbre en particulier. Venons à l'explication des différentes méthodes de greffer, qui sont la greffe en fente, la greffe en couronne, la greffe à emporte - piece, la greffe en flûte, la greffe en approche, & la greffe en écusson.

Greffe en fente; c'est la plus ancienne façon de greffer: on en fait usage sur - tout pour les fruits à pepin. On peut l'appliquer sur des sujets qui ayent depuis un pouce jusqu'à six de diametre; mais pour la sûreté du succès le moindre volume doit prévaloir, quoiqu'il y ait exemple d'avoir vû réussir cette greffe sur des sujets de trois piés de pourtour, sur lesquels on avoit inséré des greffes d'un pouce & demi de diametre: mais quand les arbres sont si gros, il vaut mieux les greffer sur leurs branches moyennes. Le tems propre à faire cette greffe est depuis le commencement du mois de Février, jusqu'à ce que la seve soit en action, au point de faire ouvrir les boutons ou de faire détacher l'écorce. Il faut éviter la pluie, le hâle & l'ardeur du soleil. La greffe proprement dite doit être choisie sur des arbres vigoureux & de bon rapport, où il faudra couper des branches de la derniere pousse qui soient bien saines & disposées à se mettre à fruit; à la différence des branches gourmandes & de faux bois, qui ne conviennent nullement à faire des greffes. On peut faire provision de bonnes branches, & les couper quelque tems avant de s'en servir; il faudra dans ce cas les laisser de toute leur longueur & les couvrir de terre jusqu'à moitié dans un lieu frais & à l'ombre, où on pourra les garder pendant un mois ou deux. Elles n'en seront que mieux disposées à prospérer: ces branches se trouvant privées de la nutrition de seve, ne se soûtiennent à la faveur de l'humidité de la terre, que dans un état de médiocrité; mais elles se relevent vivement dès qu'elles se trouvent appliquées sur des sujets vigoureux, dont elles tirent un suc nourricier plus analogue: par ce moyen encore on prolonge le tems de greffer, par la raison que ces branches reçoivent plûtard l'impression des premieres chaleurs, qui mettent la seve en mouvement au printems.

Cette maniere de greffer exige plus d'attirail qu'aucune autre; il faut une scie pour couper le tronc du sujet, un greffoir pour entr'ouvrir la fente, un fort couteau de cinq ou six pouces de lame pour fendre le tronc, une serpette ordinaire pour tailler la greffe & unir l'écorce du tronc après le sciage, un coin de fer ou de bois dur, & un marteau pour frapper sur le couteau qui doit commencer la fente, & ensuite sur le coin afin de l'ouvrir & de l'entretenir; il faut aussi être pourvu de terre grasse qui soit maniable, de quelques morceaux d'écorces, de mousse & d'osier.

Voici la façon d'y procéder. On coupe la greffe de deux ou trois pouces de longueur, ensorte qu'elle reste garnie de trois ou quatre bons yeux ou boutons; on fait au gros bout & sur la longueur d'un demi - pouce, une entaille en forme de coin sur deux saces, en conservant avec précaution l'écorce qui reste sur les autres côtés, & qui doit être bien adhérente. Il faut que le côté qui sera tourné en dehors soit un peu plus épais que celui du dedans, & que de ce même côté du dehors & précisément au - dessus de l'entaille, la greffe ait un bon oeil; ensuite il faudra scier le tronc du sujet à plus ou moins de hauteur, suivant que l'on se propose d'en faire un arbre d'espallier, de demi - tige, ou de haut vent. Ce sciage doit être fait un peu en pente, tant pour l'écoulement des eaux que pour faciliter la réunion des écorces; puis il sera très - à - propos d'unir & ragréer avec la serpette le déchirement qu'on aura fait avec la scie à l'écorce du sujet: après cela, on appliquera le couteau transversalement sur le tronc à - peu près au milieu; on frappera avec ménagement quelques coups de marteau sur le couteau, pour commencer la fente & donner entrée au coin que l'on forcera à coups de marteau autant qu'il sera besoin pour faire place à la greffe. Si par l'examen que l'on fera ensuite on appercevoit que la fente eût occasionné des inégalités soit au bois soit à l'écorce, il faudra les retrancher avec la serpette, ensorte que la greffe soit bien saisie & arrêtée, sans qu'il reste de jours ni de défectuosités. Ces dispositions étant bien faites, on placera la greffe, avec grande attention sur - tout de faire correspondre l'écorce de la greffe avec celle du sujet: c'est - là le point principal d'où dépend tout le succès.

J'ai dit plus haut qu'à l'endroit de l'entaille de la greffe, il devoit rester deux côtés garnis d'écorce, & que l'un de ces côtés devoit être plus épais que l'autre; c'est ce côté plus épais qui doit faire face au dehors, & l'écorce de cette partie de la greffe doit si bien se rapporter à celle du sujet, que la seve puisse passer de l'un à l'autre sans obstacle ni détour, comme si les deux écorces n'en faisoient qu'une. La nécessité de ce rapport très - exact des écorces vient de ce qu'on s'est assûré par des expériences, que le bois de la greffe ne s'unit jamais avec celui du sujet; que la réunion se fait uniquement d'une écorce à l'autre, & que l'accroissement des parties ligneuses ne devient commun qu'à mesure qu'il se forme de nouveau bois.

La greffe ainsi appliquée, on recouvre toutes les fentes & coupures d'une espece de mastic composé de cire & de poix. pour parer aux inconvéniens de la pluie, de la sécheresse, & des autres intempéries de l'air qui ne manqueroient pas d'altérer la greffe; mais les gens moins arrangés se contentent de mettre un morceau d'écorce sur la fente horisontale; de recouvrir le dessus du tronc avec de la glaise mêlée de mousse ou de menu foin, & d'envelopper le tout avec du linge qui laisse passer & dominer la greffe; on attache ce linge par le bas avec un bon osier qui resserre en même tems la fente faite au sujet.

On peut mettre deux greffes sur le même sujet, ou même quatre s'il est gros, en faisant une seconde fente en croix; mais il est plus ordinaire de n'en mettre qu'une.

La greffe en fente est bien moins usitée à - présent que la greffe en écusson, quoiqu'il soit vrai que la premiere pousse plus vigoureusement & forme plûtot un arbre de haute tige que la seconde.

Greffe en couronne. Le procédé pour cette greffe est à - peu - près semblable à celui de la greffe en fente; il

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