ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"866"> tions sont du chevalier de Ville & du maréchal de Vauban. Les Anglois prirent Gravelines en 1383, & les François en 1644: l'archiduc Léopold la reprit en 1652, & le maréchal de la Ferté en 1658. Elle fut cédée à la France par le traité des Pyrénées; elle est dans un terrein marécageux sur l'Aa, près de la mer, à 5 lieues O. de Calais, 6 S. O. de Dunkerque, 16 S. O. de Gand. Long. suivant Cassini, 15d. 39'. 5''. latit. 50d. 58'. 40''. (D. J.)

GRAVELLE (Page 7:866)

GRAVELLE, s. f. (maladie) voyez Pierre.

Gravelle (Page 7:866)

Gravelle, voyez Cendres.

Gravelle (Page 7:866)

Gravelle; les Cloutiers d'épingle appellent de ce nom le tartre qui s'attache aux douves de tonneau; ils le font sécher, & s'en servent pour jaunir leurs clous. Voyez Jaunir. Les Teinturiers se servent du même nom.

GRAVER (Page 7:866)

* GRAVER, v. act. & neut. c'est imiter les objets de la nature & les scenes de la vie, avec des traits tracés au burin, ou autrement, sur des substances capables de les retenir, & d'en laisser l'empreinte sur le papier, la toile, le satin, par le moyen de l'impression. On grave sur presque toutes les matieres du<-> es, le fer, l'acier, la pierre, le cuivre, le bois, &c. Voyez ces différens travaux aux articles Gravure.

Graver (Page 7:866)

Graver, en terme d'Artificier, se dit de l'effet d'un feu trop vif à l'égard d'un cartouche qui n'est pas de force suffisante pour y résister parfaitement, soit parce que les révolutions du carton ne sont pas exactement collées les unes sur les autres, soit parce qu'elles ne sont pas assez nombreuses, ce qui fait que le cartouche perce ou se fend. Dictionn. de Trév.

Graver (Page 7:866)

Graver, en terme de Boutonnier, c'est l'action d'imprimer sur un cerceau tel ou tel dessein. On a pour cela des poinçons qui couvrent tout le cerceau; & d'un coup de marteau fort ou foible, selon l'épaisseur de la piece, on y marque l'empreinte du poinçon. Quoiqu'il n'y ait rien de trop merveilleux dans cette espece de gravure, ceux qui la font ne laissent pas de se cacher soigneusement pour travailler: si c'est de peur qu'on ne leur dérobe leur secret, où est - il donc ce secret? Il est plus vraissemblable de croire que c'est pour prêter à cette manoeuvre une difficulté imaginaire, qui abuse ceux qui voudroient s'occuper dans cette partie, ou pour donner du relief à leur ouvrage, & se faire mieux payer de leur tems. Si c'est cela, ces ouvriers ne sont pas mal - adroits.

Graver (Page 7:866)

Graver, en terme de Piqueur en tabatiere, c'est tracer les desseins sur la tabatiere, en sorte que les traits ne s'effacent point; ce qui arriveroit, si l'on ne se servoit que du crayon ou d'autre matiere semblable. On ne peut cependant faire aucun usage du burin dans cette opération; sa forme triangulaire feroit des traits qui couvriroient les clous, &c. mais on ne se sert que d'une aiguille ordinaire.

GRAVESENDE (Page 7:866)

GRAVESENDE, (Géogr.) petite ville d'Angleterre, dans la province de Kent, sur la Tamise, à 20 milles au - dessous de Londres, & à 7 de Rochester. C'est un port & passage très - fréquenté. Long. 17. 58. latit. 51. 30. (D. J.)

GRAVEUR (Page 7:866)

GRAVEUR en cuivre, en acier, au burin, à l'eau forte, en bois, en maniere noire, & en clair - obscur, (Arts modernes.) ce sont - là autant d'artistes qui par le moyen du dessein & de l'incision sur les matieres dures, imitent les lumieres & les ombres des objets visibles.

Les glorieux monumens du savoir des anciens ont presque tous péri: mais si à tant d'avantages qu'ils semblent avoir sur nous ils avoient joint l'art de graver, que de richesses nous en reviendroient? elles tromperoient notre douleur, tanti solatia luctûs! & peut - être nous appercevrions - nous moins de nos pertes. Il seroit sans doute échappé quelques empreintes de tant de rares productions de leur génie; nous aurions du - moins quelques images des grands hommes que nous admirons, ce patrimoine de la postérité, & qui la touche si fort. Cependant loin de nous affliger davantage, cherchons dans ce que nous avons, des motifs de consolation sur ce que nous n'avons plus. Ne songeons desormais qu'à tirer parti de la découverte admirable de la Gravure, moyen sûr de faire passer d'âge en âge jusqu'à nos derniers neveux, les connoissances que nous avons acquises.

J'envisage les productions de ce bel art comme un parterre émaillé de quantité de fleurs variées dans les formes & les couleurs, qui quoique moins précieuses les unes que les autres, concourent toutefois à l'effet de ce tout ensemble brillant, que les yeux du spectateur avide ne peuvent se lasser de considérer. Tels sont les ouvrages des habiles Graveurs qu'un curieux délicat a sû réunir dans son cabinet; il les parcourt avec un plaisir secret ignoté des hommes sans goût: tantôt il admire à quel point de grands maîtres ont porté leur burin par une touche forte, vigoureuse & hardie; tantôt il se plaît à voir la correction qui se présente sous des travaux plus agréables; ensuite satisfait des beautés propres au burin, il passe à celles de l'eau - forte, qui moins recherchée dans ses atours, lui peint l'aimable nature dans sa simplicité: telle il la chérit dans les estampes du Parmesan, du Guide, & autres grands peintres qui ont laissé couler leurs pensées sur le cuivre avec cette facilité qu'on retrouve dans leurs desseins. Il est vrai qu'à regret il voit ces précieuses eaux fortes dénuées de ce clair - obscur, le charme de la vûe; mais il les retrouve dans d'autres maîtres, qui célebres en cette partie, ont produit comme par enchantement sur les objets, les jours & les ombres qu'y répand la lumiere.

Ces maîtres méritent d'être connus non - seulement des amateurs, qui goûtent tant de plaisir au spectacle de leurs ouvrages, mais sur - tout des personnes qui se destinant au même art, brûlent de courir avec honneur dans la même carriere. C'est par ces raisons que nous nous croyons obligés de nommer ici ces illustres artistes, & de jetter en passant quelques fleurs sur leur tombe. On trouvera dans Moréri & dans le P. Anselme, la généalogie, la naissance, les noms des rois, des princes, des grands seigneurs; l'Encyclopédie ne leur doit rien à ce titre, mais elle doit tout aux Arts & aux talens.

Albert Durer, né à Nuremberg en 1470, & dont j'ai parlé comme peintre au mot École, ne laisse presque à desirer dans les ouvrages de son tems, dont les Italiens eux - mêmes profiterent, sinon que cet illustre artiste eût connu l'antique, pour donner à ses figures autant d'élégance que de vérité.

Aldegraf, (Albert) né en Westphalie, disciple de Durer, en a saisi la maniere, & s'est fait autrefois une grande réputation.

Audran, (Gérard) mort en 1703 âgé de soixante trois ans, a exercé son burin à multiplier les grands morceaux du Poussin, de Mignard, & autres. On connoît ses magnifiques estampes des batailles d'Alexandre, qu'il a gravées d'après les desseins de le Brun: l'oeuvre de cet artiste est recommandable par la force & le bon goût de sa maniere.

Baldini, (Baccio) florentin, fut éleve de Maso Finiguerra, inventeur du secret de la Gravure en cuivre, & fit paroître encore quelque chose de mieux que son maître.

Belle, (Etienne de la) né à Florence en 1610, mort dans la même ville en 1664, acquit une maniere d'eau - forte très - expéditive, & d'un si grand effet, que quelques curieux le mettent au - dessus de Callot. Si la maniere de ce maître n'est point si finie de gravure ni si précise de dessein que celle de Callot, sa touche est plus libre, plus savante, & plus pittoresque: peu de gens l'ont surpassé pour l'esprit, la finesse, [p. 867] & la legereté de la pointe. Il a généralement négligé les piés & les mains de ses petites figures, mais ses têtes ont une noblesse & une beauté de caractere séduisante; son oeuvre est très - considérable.

Bénédette Castiglione, peintre & graveur, né à Gènes en 1616, mort à Mantoue en 1670, a gravé à l'eau forte plusieurs pieces, où il a mis autant d'esprit que de goût. Le clair - obscur de ses estampes fait le charme des connoisseurs.

Bloëmaert, (Corneille) né à Gorkum vers l'an 1606, est un des plus célebres graveurs au burin; & c'est une chose étonnante, qu'avec une maniere précise & finie il ait pû donner autant d'ouvrages que nous en avons de lui. Frédéric Bloëmaert est bien inférieur à Corneille.

Bloettling, l'un des grands artistes de Hollande, a principalement réussi dans la gravure en maniere noire.

Blond, (Michel le) mort à Amsterdam en 1656, a laissé plusieurs monumens de son habileté dans la gravure.

Bollswert (Scheldt) né dans les Pays - Bas, a beaucoup travaillé d'apres les ouvrages de Rubens, de Vandick, & de Jordan, dont il a rendu le goût & les grands effets. Adam & Boëce Bolswert n'ont pas eu les rares talens de Scheldt, & cependant ils sont mis au nombre des bons artistes.

Bosse, (Abraham) né à Tours au commencement du dernier siecle, avoit une maniere de graver à l'eau - forte qui lui est particuliere; ses estampes sont agréables. Il étoit savant dans la Perspective & dans l'Architecture. Nous avons de lui deux bons traités, l'un sur la maniere de dessiner, l'autre sur l'art de la Gravure.

Bruyn, (Nicolas de) a fait quantité de grands morceaux au burin, entre lesquels il y en a qui sont finis avec beaucoup de soin; sa maniere est d'une propreté charmante, mais seche & maigre; on lui reproche encore un goût de dessein gothique.

Bry, (Théodore de) est mis au rang des petits maîtres, quoiqu'il ait gravé plusieurs morceaux d'histoire; les estampes qu'il a copiées d'après d'autres estampes, & qu'il a réduites en petit, sont plus estimées que les originaux: s'il y a beaucoup de netteté & de propreté, il y a aussi trop de secheresie dans son burin.

Callot, (Jacques) né à Nancy en 1593, mort dans la même ville en 1635; il s'échappa deux ou trois fois de la maison paternelle dans sa tendre jeunesse, pour se livrer à la Gravure; arrivé à Florence, le grand duc Côme II. charmé de ses talens, prit soin de se l'attacher; c'est alors que Callot imagina ses petits sujets, dans lesquels il a si bien réussi. Son oeuvre contient environ seize cents pieces, la plûpart gravées à l'eau - forte, & ce sont les plus estimées; il a sû rendre les moindres choses intéressantes par la facilité du travail, l'expression des figures, le choix & la distribution. On recherchera toûjours ses foires, ses supplices, ses miseres de la guerre, sa passion, son éventail, son parterre, & sa grande rue de Nancy. L'esprit & la finesse de sa pointe, le feu & l'abondance de son génie, la variété de ses grouppes sans contrastes forcés, font les délices des amateurs.

Carrache, (Augustin) également versé dans les Sciences & dans les Beaux - Arts, a gravé plusieurs morceaux au burin, d'après le Corrège, le Tintoret, le Barroche, Voënius, & Paul Véronese. On admire dans ses pieces la plus grande correction, qui se présente sous des travaux agréables.

Château, (Guillaume) natif d'Orléans, mort à Paris en 1683, âgé de cinquante ans, a mis au jour d'assez bonnes estampes, d'après les - ouvrages du Poussin.

Chauveau, (François) mort à Paris en 1674, s'e<cb-> xerça d'abord à graver au burin quelques tableaux de la Hire; mais il quitta bien - tôt le burin pour graver à l'eau - forte ses propres pensées. Si l'on ne trouve point dans ses ouvrages la douceur & le moëlleux de la gravure, on y voit avec étonnement le feu, la force, la variété, & le tour ingénieux de ses compositions. Lorsqu'on s'adressoit à lui pour quelque dessein, il prenoit aussi - tôt une ardoise, & y crayonnoit son sujet en plusieurs façons différentes, jusqu'à ce qu'on fût content, ou qu'il le fût lui - même; car on l'étoit souvent, qu'il ne l'étoit pas encore.

Clerc, (Sébastien le) né à Metz en 1637, mort à Paris en 1714. Il mania le burin avec succès, & se d stingua dans la gravure à l'eau forte: son oeuvre est très - considérable & très - variée. Ses compositions sont gracieuses, sa gravure nette, & sa touche facile. Ses meilleures pieces sont 1°. le catafalque en l'honneur du chancelier Séguier, mort en 1672: 2°. la pierre du Louvre, estampe de 1679: 3°. l'arc de triomphe de 1680: le grand concile, & le S. Augustin prêchant, toutes deux de 1683, & toutes deux les plus rares vignettes de son burin: 4°. la passion de Notre Seigneur, en trente - six planches, en 1695: 5°. la multiplication des pains, en 1696: 6°. l'entrée triomphante d'Alexandre dans Babylone, en 1706, &c. C'est dans ces morceaux recherchés des gens de de goût, que l'on apperçoit les talens de cet artiste.

Coëch, (Pierre) naquit à Alost, & mourut en 1551. Il voyagea en Italie & ensuite dans le Levant, où il fit une suite de desseins qui représentoient des cérémonies des Turcs; & ces dessems ont été depuis gravés en bois.

Cort, (Corneille) né en Hollande, vivoit dans le seizieme siecle; il se fixa à Rome, & devint un des plus corrects graveurs qu'il y ait eu. Ce fut de lui qu'<-> Augustin Carrache apprit la gravure, & c'est lui qui publia le premier les ouvrages de Raphaël & du Titien.

Dassier, (les) pere & fils, de Genève, ont rendu leurs noms célebres par le même talent: leurs belles médailles d'après nature & plusieurs autres ouvrages de leur burin, prouvent qu'ils sont dignes d'être comptés parmi les plus célebres graveurs.

Drevet, (Pierre) les Drevet pere & fils, tous deux nommés Pierre, se sont acquis une très - grande réputation par leur burin: on connoît les portraits qu'ils ont gravés d'après Rigaud. Drevet fils est mort à Paris en 1739, âgé de quarante - deux ans.

Edelinck, (Gérard) ou le Chevalier, natif d'Anvers, mort en 1707 dans un âge fort avancé, a gravé des pieces qui sont des chefs - d'oeuvre, où regnent la pureté de burin, la fonte, & la couleur; M. Colbert l'attira en France. Nous avons de lui des estampes des hommes illustres, une sainte - famille d'après Raphaël, la famille de Darius, & la Madeleine de le Brun, trois pieces admirables; mais il regardoit le portrait de Champagne comme son triomphe.

Falda, (Jean - Baptiste) né en Italie, a donné des estampes à l'eau - forte, qui sont d'un très - bon goût: ses livres des palais, des vignes, des fontaines de Rome & des environs, sont aussi très - recherchés.

Goltz, (Henry) né en 1558 dans le duché de Juliers, mort à Harlem en 1617; il a gravé plusieurs sujets en diverses manieres. On a beaucoup de ses estampes extrèmement estimées, faites d'après les desseins qu'il avoit apportés d'Italie: si celles de son invention ont quelquefois un goût de dessein un peu rude, on admire en échange la legereté, la fermeté, & tous les autres talens de ce célebre artiste.

Le Guide, dont le pinceau leger & la touche gracieuse enchantent, déploya le même esprit dans les gravures à l'eau - forte, qu'il fit d'après les tableaux de piété des grands maîtres d'Italie.

Hollard, (Vinceslas) né à Prague en 1607, tenta

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