ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"854"> Riom, en 1546; à Tours, en 1547; à Troyes, en 1535; à Lyon en 1596, & ailleurs. Avant l'érection du parlement de Dijon, les grands - jours du duché de Bourgogne se tenoient à Beaune.

Les lettres patentes portant établissement de grands - jours, nommoient les juges & les autres officiers dont le tribunal devoit être composé, & détailloient les matieres dont ils devoient connoître.

Les lettres patentes données pour les grands - jours établis à Clermont en Août 1665, attribuoient aux commissaires pour la province d'Auvergne, à - peu - près la même autorité qu'ont les parlemens dans leur ressort, tant en matiere civile qu'en matiere criminelle & de police. Ces sortes de lettres patentes devoient être enregistrées au parlement; celles données pour l'Auvergne l'ont été le 5 Septembre 1665; mais aussi depuis ce tems les grands - jours se sont évanoüis. (D. J.)

Grand - Croix (Page 7:854)

Grand - Croix, (Hist. mod.) dans l'ordre de Malte, on donne ce nom aux piliers ou chefs des langues qui sont baillifs conventuels, aux grands - prieurs, aux baillifs capitulaires, à l'évêque de Malte, au prieur de l'église, & aux ambassadeurs du grand-maître auprès des souverains. Voyez Malte ou Ordre de Malte. (G)

Grand - Maître des Arbalétriers de France (Page 7:854)

Grand - Maître des Arbalétriers de France, (Hist. mod.) c'étoit anciennement un des grands officiers de la couronne, qui avoit la surintendance sur tous les officiers des machines de guerre, avant l'invention de l'artillerie; on en trouve dans notre histoire une suite depuis S. Louis jusque sous François premier. (G)

Grand - Maître de France (Page 7:854)

Grand - Maître de France, (Hist. mod.) officier de la couronne appellé autrefois souverain maître d'hôtel du roi; il a le commandement sur tous les officiers de la maison & de la bouche du roi, qui lui prêtent tous serment de fidélité, & des charges desquels il dispose: depuis Arnoul de Wesemale, qualifié de souverain maitre d'hôtel du roi Philippe - le - Bel, vers l'an 1290, on compte quarante - deux grands - maîtres de France, jusqu'à M. le prince de Condé, qui est aujourd'hui revêtu de cette charge, qui pendant sa minorité a été exercée par M. le comte de Charolois, son oncle.

Grand - Maître des Cérémonies de France (Page 7:854)

Grand - Maître des Cérémonies de France, (Hist. mod.) officier du roi dont la charge étoit autrefois annexée à celle de grand - maître de la maison du roi; elle en fut séparée par Henri III. en 1585. Le grand - maître des cérémonies a soin du rang & de la séance que chacun doit avoir dans les actions solemnelles, comme au sacre des rois, aux réceptions des ambassadeurs, aux obseques & pompes funebres des rois, des reines, des princes & des princesses; il a sous lui un maître des cérémonies & un aide des cérémonies. La marque de sa charge est un bâton couvert de velours noir, dont le bout & le pommeau sont d'yvoire. Quand le grand - maître, le maître, ou l'aide des cérémonies, vont porter l'ordre & avertir les cours souveraines, ils prennent place au rang des conseillers; avec cette difference, que si c'est le grand - maître, il a toûjours un conseiller après lui; si c'est le maître ou l'aide des cérémonies, il se met après le dernier conseiller, puis il parle assis & couvert, l'épée au côté & le bâton de cerémonie en main. [omission: table; to see, consult fac-similé version]

Grand - Maître d'Artillerie (Page 7:854)

Grand - Maître d'Artillerie, (Hist. mod. & Art milit.) étoit en France le chef supreme de l'Artillerie.

Par les provisions que le roi lui saisoit expédier, il avoit la sur - intendance, l'exercice, l'auministration, & le gouvernement de l'etat, & charge de grand maître, & capitaine général de l'Artillerie de France, tant deçà que delà les monts & les mers, dedans & dehors le royaume, pays & terres étant sous l'obéissance & la protection de sa majesté.

Il ne se faisoit aucuns mouvemens de munitions d'Artillerie dans le royaume, que par les ordres du grand - maître, ou de ses lieutenans, ou officiers, à qui il donnoit des commissions particulieres pour cet effet, ensuite des ordres qu'il recevoit du roi.

Tous les marchés se faisoient en son nom, stipulant pour sa majesté; il arrêtoit le compte général de l'Artillerie que le thrésorier rend à sa chambre des comptes, où le grand - maitre étoit reçù comme ordonnateur de tous les fonds qui ont rapport à la dépense d'Artillerie de quelque nature qu'elle pût être.

Le grand - maître avoit encore un privilége dont il n'étoit pòint fait mention dans les provisions de sa charge; c'est que quand on prenoit une ville sur laquelle on avoit tiré du canon, les cloches des églises, les ustenciles de cuivre & autre métal, lui appartenoient, & devoient être rachetés d'une somme d'argent par les habitans, à - moins que dans la capitulation on ne fût convenu du contraire.

Il avoit encore le droit en entrant & en sortant d'une place où il y avoit de l'Artillerie, d'être salué de cinq volées de grosses pieces de canon, sans préjudice du plus grand nombre, auquel il pourroit avoir droit par sa naissance, ou par quelqu'autre qualité.

Le grand - maître d'Artillerie prêtoit serment entre les mains du roi, au - moins depuis que cette charge avoit été érigée en charge de la couronne; car avant ce tems - là Armand de Biron, sous le regne de Charles IX. prêta serment, non pas entre les mains de ce prince, mais entre les mains de Henri, duc d'Anjou, qui fut depuis roi de France, troisieme du nom. Ce serment fut fait le 3 de Février 1570.

Mais ce qui ajoûta le plus de splendeur à cette haute dignité, est le relief que lui donna Henri IV. en l'érigeant en charge de la couronne, en faveur de Maximilien de Béthune, marquis de Rosni, & depuis duc de Sully. Cette érection se fit en 1601 au mois de Janvier.

Le grand - maître de l'Artillerie avoit un grand nombre d'offiers, & même des corps de troupes seus sa jurisdiction & dans sa dépendance; aux officiers desquels il pourvoyoit & donnoit à la plûpart des provisions en vertu de sa charge.

Le grand - maître pour marque de sa dignité, mettoit au - dessous de l'écu de ses armes deux canons sur leurs affuts, des caques de poudre, des boulets, & des gabions.

« Il seroit difficile, dit le P. Daniel, de déterminer le tems où le titre de grand a été donné au maitre d'Artillerie. Il est certain qu'il lui a été donné au - moins quelquefois, même dans des actes authentiques, long - tems avant que cette dignité fût érigée en charge de la couronne. Henri III. Charles IX. Henri II. le lui donnoient dans leurs ordonnances. L'usage en étoit dès le regne de François I.» Histoire de la milice françoise.

On peut voir dans le I. vol. de la troisieme édition des mémoires de Saint - Remi, le détail de tous les droits & priviléges qui étoient attribués à la charge de grand - maître de l'Artillèrie. Cette importante charge a été supprimée au mois de Décembre 1755, sur la [p. 855] démission de Louis - Charles de Bourbon, comte d'Eu, qui en avoit été pourvû en survivance de M. le duc du Maine, le 12 Mai 1710. Voyez Génie. (Q)

Grand Acquit (Page 7:855)

Grand Acquit, (Commerce.) on nomme ainsi à Livourne un droit qui se leve sur chaque vaisseau ou barque de sel qui se met en coûtume. Ce droit est de quatre livres par bâtiment, & c'est un de ceux que l'on paye au convoi. Voyez Convoi. Dictionn. de Commerce, de Chambers, & de Trévoux. (G)

Grande Chartre (Page 7:855)

Grande Chartre, (Hist. d'Angl.) voyez Chartre, & vous observerez qu'elle n'est pas le fondement, mais une déclaration des libertés de l'Angleterre. La nation, par l'établissement de ce corps de lois, se proposa d'assermir ses libertés naturelles & originaires, par l'aveu authentique du roi (Henri III.) qui étoit sur le throne, afin de ne laisser ni à lui ni à ses successeurs aucun prétexte pour empiéter à l'avenir sur les priviléges des sujets. (D. J.)

Grand'OEuvre (Page 7:855)

Grand'OEuvre, (Alchimie.) voyez Pierre philosophale & Philosophie hermétique.

Grand Gosier (Page 7:855)

Grand Gosier, (Ornith.) gros oiseau marin plus fort qu'une oie; il a l'air triste & pesant; ses jambes sont courtes & fortes: son cou est long, ainsi que son bec, dont la partie inférieure s'élargit à volonté pour laisser passer librement les gros possons que l'oiseau reçoit dans une grande poche qu'il a au - dessous de ce bec. On prétend qu'on peut apprivoiser cet oiseau, & s'en servir comme d'un pourvoyeur, en lui faisant regorger le poisson qu'il a pris. Nous ne garantissons point ce fait. Son plumage est blanchâtre & gris - mêlé de quelques plumes noires aux aîles. Quelques - uns le nomment pélicant.

GRANDESSE (Page 7:855)

GRANDESSE, s. f. (Hist. mod.) qualité des grands d'Espagne. Voyez l'article Grand.

GRANDEUR (Page 7:855)

GRANDEUR, s. f. (Philos. & Mathém.) Voilà un de ces mots dont tout le monde croit avoir une idée nette, & qu'il est pourtant assez difficile de bien définir. Ne seroit - ce pas parce que l'idée que ce mot renferme, est plus simple que les idées par lesquelles on peut entreprendre de l'expliquer? Voyez Définition & Elémens des Sciences . Quoi qu'il en soit, les Mathématiciens définissent ordinairement la grandeur, ce qui est susceptible d'augmentation & de diminution; d'après cette notion l'infini ne seroit pas plus une grandeur que le zéro, puisque l'infini n'est pas plus susceptible d'augmentation que le zéro ne l'est de diminution; aussi plusieurs mathématiciens regardent - ils le zéro d'une part & l'infini de l'autre, non comme des grandeurs, mais comme la limite des grandeurs; l'une pour la diminution, l'autre pour l'augmentation. Voyez Limite. On est sans doute le maître de s'exprimer ainsi, & il ne faut point disputer sur les mots; mais il est contre l'usage ordinaire de dire que l'infini n'est point une grandeur, puisqu'on dit une grandeur infinie. Ainsi il semble qu'on doit chercher une définition de la grandeur plus analogue aux notions communes. De plus, suivant la définition qu'on vient d'apporter, on devroit appeller grandeur tout ce qui est susceptible d'augmentation & de diminution; or la lumiere est susceptible d'augmentation & de diminution; cependant on s'exprimeroit fort improprement en regardant la lumiere comme une grandeur.

D'autres changent un peu la définition précédente, en substituant ou au lieu de &, & ils définissent la grandeur, ce qui est susceptible d'augmentation ou de diminution. Suivant cette définition dans laquelle ou est disjonctif, zéro seroit une grandeur; car s'il n'est pas susceptible de diminution, il l'est d'augmentation; cette définition est donc encore moins bonne que la précédente.

On peut, ce me semble, définir assez bien la grandeur, ce qui est composé de parties. Il y a deux sor<cb-> tes de grandeurs, la grandeur concrete & la grandeur abstraite. Voyez Concret & Abstrait. La grandeur abstraite est celle dont la notion ne désigne aucun sujet particulier. Elle n'est autre chose que les nombres, qu'on appelle aussi grandeurs numériques. Voyez Nombre. Ainsi le nombre 3 est une quantité abstraite, parce qu'il ne désigne pas plus 3 piés que 3 heures, &c.

La grandeur concrete est celle dont la notion renferme un sujet particulier. Elle peut être composée ou de parties co - existantes, ou de parties successives; & sous cette idée elle renferme deux especes, l'étendue, & le tems. Voyez Etendue & Tems.

Il n'y a proprement que ces deux especes de grandeurs; toutes les autres s'y rapportent directement ou indirectement L'étendue est une grandeur dont les parties existent en même tems; le tems une grandeur dont les parties existent l'une après l'autre.

La grandeur s'appelle aussi quantité, voyez Quantité; & sous cette idée on peut dire que la grandeur abstraite répond à la quantité discrete, & la grandeur concrete à la quantité continue. Voyez Discret & Continu.

La grandeur & ses propriétés sont l'objet des Mathématiques, ce qui sera expliqué plus au long à l'article Mathématiques.

Sur la grandeur apparente des objets, voyez les mots Optique & Vision. (O)

Grandeur (Page 7:855)

Grandeur, s. f. (Phil. mor.) ce terme en Physique & en Géométrie est souvent absolu, & ne suppose aucune comparaison; il est synonyme de quantité, d'étendue. En Morale il est relatif, & porte l'idée de supériorité. Anisi quand on l'applique aux qualités de l'esprit ou de l'ame, ou collectivement à la personne, il exprime un haut degré d'élévation au - dessus de la multitude.

Mais cette élévation peut être ou naturelle, ou factice; & c'est - là ce qui distingue la grandeur réelle de la grandeur d'institution. Essayons de les définir.

La grandeur d'ame, c'est - à - dire la fermeté, la droiture, l'élévation des sentimens, est la plus belle partie de la grandeur personnelle. Ajoûtez - y un esprit vaste, lumineux, profond, & vous aurez un grand homme.

Dans l'idée collective & générale de grand homme, il semble que l'on devroit comprendre les plus belles proportions du corps; le peuple n'y manque jamais. On est surpris de lire qu'Alexandre étoit petit; & l'on trouve Achille bien plus grand lorsqu'on voit dans l'Iliade qu'aucun de ses compagnons ne pouvoit remuer sa lance. Cette propension que nous avons tous à mêler du physique au moral dans l'idée de la grandeur, vient 1°. de l'imagination qui veut des mesures sensibles; 2°. de l'épreuve habituelle que nous faisons de l'union de l'ame & du corps, de leur dépendance & de leur action réciproque, des opérations qui résultent du concours de leurs facultés. Il étoit naturel sur - tout que dans les tems où la supériorité entre les hommes se décidoit à force de bras, les avantages corporels fussent mis au nombre des qualités héroiques. Dans des siecles moins barbares on a rangé dans leurs classes ces qualités qui nous sont communes avec les bêtes, & que les bêtes ont au - dessus de nous. Un grand homme a été dispensé d'être beau, nerveux, & robuste.

Mais il s'en faut bien que dans l'opinion du vulgaire l'idée de grandeur personnelle soit réduite encore à sa pureté phiosophique. La raison est esclave de l'imagination, & l'imagination est esclave des sens. Celle - ci mesure les causes morales à la grandeur physique des effets qu'elles ont produites, & les apprétie à la toise.

Il est vraissemblable que celui des rois d'Egypte

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