ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Gotha est la partie de deux savans medecins & littérateurs du siecle passé, Gaspard Hofman & Thomas Reynesius. Le premier né en 1572; & mort en 1649, a fait entr'autres livres un excellent traité latin des médicamens officinaux. Le second mourut à Leipsick en 1667 à l'âge de 80 ans, & s'est distingué dans la carriere de l'érudition par son ouvrage de variis lectionibus. (D. J.)

GOTHENBOURG (Page 7:749)

GOTHENBOURG, Gothoburgum, (Géog.) forte ville de Suede dans la Westrogothie, avec un bon port à l'embouchure méridionale de la Gothelba, à une lieue suedoise d'Elfsborg, deux sued. de Bahus, 30 nord - oüest de Copenhague, 60 sud - oüest de Stockholm. Cette ville n'est pas ancienne; elle fut fondée en 1607 sous le regne de Charles IX, & depuis ce tems les rois de Suede lui ont accordé de grands privileges; c'est ici que la mort arrêta les vastes projets que formoit Charles Gustave X. contre le Danemark. Il y mourut le 23 Février 1660 à l'âge de 37 ans. Long. 29. 25. latit. septent. 57. 40. 54. (D. J.)

GOTHIE (Page 7:749)

GOTHIE, (la) ou GOTHLANDE, Golhia, Géogr. une des grandes parties du royaume de Suede; c'est le pays le plus méridional, le plus fertile & le moins froid de toute la Suede. On le divise en trois grandes parties, qu'on appelle Westro - Gothie, Ostro - Gothie & Sund - Gothie. La Westro - Gothie, ou la Gothie orientale est au levant, & comprend l'Ostro - Gothie - propre, & la Smalande avec les îles d'Ocland & de Gothland. La Sund - Gothie, ou la Gothie - méridionale, qu'on nomme quelquefois la Scanie, est au midi. La Gothie appartient à la Suede depuis 1654; ses villes principales sont Clamar, Landscroon, Gothenbourg, Lauden, Malmone, Wexio, &c. (D. J.)

GOTHIQUE (Page 7:749)

GOTHIQUE, adj. (Hist. mod.) qui appartient aux Goths. Voyez Goths. Caractere ou écriture gothique, est un écriture ou un caractere qui dans le fond est le même que le romain, mais qui a beaucoup d'angles & de tortuosités, sur - tout au commencement & à la fin des jambages de chaque lettre. Voyez Caractere & Lettre. Les manuscrits en caracteres gothiques ne sont pas anciens.

Ulpilas évêque des Goths, fut le premier inventeur des caracteres gothiques, & le premier qui traduisit la bible en langue gothique.

Les lettres runiques sont souvent appellées caracteres gothiques. Voyez Mabillon, de re dipiom. liv. I. chap. ij. Mais ceux - là se trompent qui croyent que le caractere gothique est le même que le runique; ils n'ont qu'à consulter Olaüs Vormius, & la préface de Junius sur un livre des évangiles, écrit en lettres gothiques, & l'ouvrage de M. Hicks sur la langue runique. Voyez Runique.

Architecture gothique, est celle qui s'éloigne des proportions & du caractere de l'ansique. Voyez Architecture & Ordre.

L'Architecture gothique est souvent très - solide, très - pesante & très - massive; & quelquefois au contraire extrèmement déliée, delicate & riche. Son principal caractere est d'être chargée d'ornemens qui n'ont ni goût ni justesse.

On distingue deux sortes d'Architecture gothique, l'une ancienne & l'autre moderne. L'ancienne est celle que les Goths ont apportée du nord dans le v. siecle. Les édifices construits suivant cette maniere, sont massifs, pesans & grossiers: ceux de la gothique moderne sont plus délicats, plus déliés, plus legers & surchargés d'ornemens inutiles. Témoin l'abbaye de Westminster, la cathédrale de Litchfreld, &c.

Elle a été long - tems en usage, sur - tout en Italie, savoir depuis le treizieme siecle, jusqu'au rétablissement de l'Architecture antique dans le seizieme. Toutes les anciennes cathédrales sont d'une Architecture gothique. Voyez Architecture.

Les inventeurs de l'Architecture gothique crurent sans doute avoir surpassé les Architectes grecs. Un édifice grec n'a aucun ornement qui ne serve à augmenter la beauté de l'ouvrage. Les pieces nécessaires pour le soûtenir, ou pour le mettre à couvert, comme les colonnes & la corniche, tirent leur beauté de leurs proportions: tout est simple, tout est mesuré, tout est borné à l'usage. On n'y voit ni hardiesse ni caprice qui impose aux yeux. Les proportions sont si justes, que rien ne paroît fort grand, quoique tout le soit. Au contraire l'Architecture gothique éleve fur des piliers très - minces une voûte immense, qui monte jusqu'aux nues. On croit que tout va tomber, mais tout dure pendant bien des siecles. Tout est plein de fenêtres, de roses & de pointes; la pierre semble découpée comme du carton, tout est à jour, tout est en l'air. Lettre de M. de Fénelon sur l'éloquence.

Colonne gothique est un pilier rond dans un bâtiment gothique, qui est trop court ou trop menu pour sa hauteur. Voyez Colonne & Ordre.

On en trouve qui ont jusqu'à 20 diametres, sans diminution ni renflement.

Médailles gothiques (Page 7:749)

Médailles gothiques, voyez Médailles. Dictionn. de Trévoux & Chambers. (G)

Gothique (Page 7:749)

Gothique, (maniere) en Peint. c'est comme on le dit dans le dictionnaire des beaux arts, une maniere qui ne reconnoît aucune regle, qui n'est dirigée par aucune étude de l'antique, & dans laquelle on n'apperçoit qu'un caprice qui n'a rien de noble; cette maniere barbare a infecté les beaux Arts, depuis 611 jusqu'en 1450, tems à jamais mémorable, où on commença à rechercher le beau dans la nature & dans les ouvrages des anciens. (D. J.)

GOTHLAND (Page 7:749)

GOTHLAND, (l'ile de) Géogr. île de la mer Baltique sur la côte orientale de Suede. Elle s'étend en latitude du 57d. jusqu'au 68, depuis son milieu qui est coupé par le 37d. de longitude. Elle se termine en deux pointes, dont la septentrionale est par le 37d. 25'. de long. & la méridionale par les 36d. 40'. Cette île qui maintenant appartient à la Suede, a eu autrefois ses rois particuliers. Wagenseil lui donne quinze milles d'Allemagne dans sa longueur, & cinq dans sa plus grande largeur. Wisbyen en est la seule ville. (D. J.)

GOTO (Page 7:749)

GOTO, (Géogr.) on écrit aussi Gotho & Gotto, royaume du Japon composé de cinq petites îles, situées presqu'à l'entrée de la baye d'Omura à l'oüest, au midi de Firando, par les 32d. 33'. de lat. sept. La capitale de ce royaume se nomme Ocura. (D. J.)

GOTTINGEN (Page 7:749)

GOTTINGEN, Gottinga, (Géogr.) ville d'Allemagne au duché de Brunswick, partage de l'électeur de Hanover à qui elle appartient aujourd'hui. Elle est sur la Leine, à 10 lieues nord - est de Cassel, 12 sud - oüest de Goslar. Long. 27. 40. latit. 51. 34.

Elle est la patrie de Cassel (Jean), savant littérateur, mort à Helmstad le 19 Avril 1613 âgé de 80 ans. (D. J.)

GOUACHE (Page 7:749)

GOUACHE, s. f. (Peinture.) peindre à goüache; la maniere de peindre qu'on distingue par ce nom est une des plus anciennes de celles que nous connoissons, si ce n'est pas celle qu'on doit regarder comme ayant précédé toutes les autres. L'eau est sans doute le moyen le plus facile de donner à des matieres colorées, mises en poudre, la fluidité nécessaire pour pouvoir les étendre sur des surfaces, & les y incorporer. Les premieres couleurs ont été vraissemblablement des terres & des pierres broyées, qu'on a rendu liquides par le moyen de l'eau; mais comme l'usage a fait voir que lorsque l'humidité de ces couleurs étoit totalement dissipée, elles n'étoient plus retenues, & qu'elles quittoient trop aisément les corps sur lesquels on les avoit employées, on a cherché à leur donner plus de consistance par des [p. 750] mélanges de matieres visqueuses; alors les gommes que certains arbres fournissent abondamment, & qui par leur transparence ne peuvent alterer les nuances des couleurs, se sont offertes naturellement pour cet usage.

La goüache n'est autre chose que cet apprêt simple des couleurs broyées, délayées dans de l'eau, que l'on charge plus ou moins d'une dissolution de gomme. On employe les couleurs ainsi préparées sur toutes sortes de corps principalement sur la toile, le vélin, le papier, l'yvoire, &c. On se sert communément de la gomme arabique, que l'on fait fondre dans l'eau commune, comme on fait pour peindre en miniature; & après avoir proportionné le mélange de la gomme avec les différentes couleurs, on couche ces couleurs en les empâtant, & en leur donnant du corps, ce qui n'a lieu, ni dans le lavis, comme je le dirai, ni dans la miniature. Il est des couleurs qui demandent à être plus gommées les unes que les autres; l'expérience donnera des regles à cet égard; & les inconvéniens qu'il faut éviter serviront à les établir. Ces inconvéniens sont que les couleurs qui ne sont point assez gommées, se dissipent lorsqu'elles sont seches, & qu'elles s'evaporent. Elles s'écaillent, se fendent, & se détachent par morceaux lorsqu'elles sont trop gommées: des essais faciles à faire instruiront mieux que tout ce qu'on pourroit dire à ce sujet. La goüache est tres propre à peindre le paysage d'après nature; elle sert aussi à faire des esquisses colorées pour de grandes compositions, &c. Cette maniere est prompte & expéditive, elle a de l'éclat; mais on doit sur - tout éviter, en la mettant en usage, une sécheresse qui dans cette espece de travail, doit provenir de la promptitude avec laquelle les couleurs se sechent. L'artiste qui n'a pas toûjours le tems nécessaire pour dégrader ses teintes, pour fondre ses nuances, & pour accorder son ouvrage, laisse échapper des touches dures, & des passages de tons trop mat qués. La miniature dans l'usage de laquelle on cherche à éviter cet inconvénient, en pointillant, comme je le dirai, tombe assez souvent dans un défaut contraire; & il est aussi commun de voir des goüaches trop dures, que des miniatures dont la maniere est trop molle. Voyez Lavis, Miniature, &c.

Est modus in rebus, sunt certi denique fines, Quos ultra citraque nequit consistere rectum. Article de M. Watelet.

GOUALIAR (Page 7:750)

GOUALIAR, (Géogr.) ville du Mogolistan; les voyageurs en ecrivent le nom de cinq ou six manieres différentes, comme Goualear, Gualiar, Guadeor, Goualor, Goualeor & Gualcor. V. Gualeor. (D. J.)

GOUBLE AUX AINS; (Page 7:750)

GOUBLE AUX AINS; terme de péche, usité dans le ressort de l'amirauté de Poitou ou des Sables d'Olonne; sorte de planche entaillée sur laquelle les pêcheurs de ce ressort arrangent leurs ains ou hameçons.

Les cordes des lignes aux hameçons des pêcheurs sont de trois especes; la premiere a les ains, claveaux ou hameçons de la même grosseur que ceux qui servent aux pêcheurs de Dieppe, pour la pêche des raies, aux grosses cordes, à la côte d'Angleterre; ils servent ici à prendre des posteaux, grosses raies, des tives, & des chiens ou touiles à Bayonne, au cap Breton, & au vieux Boucane. On fait cette pêche durant les mois d'Avril & Mai, & même dutant l'été, si la péche des sardines n'est pas favorable; on met ces ains dans l'ouverture d'un morceau de bois fendu, sur la longueur duquel on les disperse; on nomme ces morceaux de bois gouble: chaque gouble a quarante ains; & un bateau a ordinairement vingt - sept à vingt - huit goubles. Les ains sont parés & frappés sur la ligne ou corde, de brasse - enbrasse. Les femmes qui préparent ces goubles amor<cb-> cent les ains avec de la chair de sardine sraîche pendant la saison, & dans l'hyver avec les sardines salées. La deuxieme espece est semblable aux ains dont on se sert pour la pêche des merlans dans le canal de la Manche; & la troisieme qui a des ains plus petits, les a comme on les employe dans la pêche des soles.

GOUDA (Page 7:750)

GOUDA, Gondoe ou Tergow, (Géogr.) ville considérable de la Hollande meridionale, remarquable par son église cathédrale & par ses écluses. Elle est sur l'Issel, au contluent de la petite riviere de Gow, à trois lieues de Rotterdam, cinq de Leyde. Long. 22. 12. latit. 52. 2.

Cette ville est la patrie de quelques gens de lettres, entre lesquels je peux nommer Schonaeus (Corneille), & Hartsoëker (Nicolas.) Le premier s'est distingué dans son pays par des comédies saintes, où il a téché d'imiter le style de Terence. Il est mort en 1611 à 71 ans. Le second est connu de tous les Physiciens par ses ouvrages en ce genre; son eloge est dans l'hist. de l'acad. des Se. Il est mort à Utrecht le 10 Déc. 1725, âge de 69 ans. (D. J.)

GOUDRON (Page 7:750)

GOUDRON, s. m. (Hist. nat. Chimie, & Mat. méd.) substance resineute noire, d'une consistance molle & tenace, d'une odeur forte, ballamique, & empyreumatique, qui porte dans les traites de drogues, outre le nom de goudron, ceux de brai liquide, de tare, de goudran, de poix noire liquide, de poix liquide, & quelquefois de poix navale, pix navalis, pissa. Voyez Poix.

On la retire par une espece de liquation ou de distillation, per descersum, exécutée dans un appareil en grand, des arbres résineux de notre pavs; du pin, du sapin, du meleze, &c. Ces ptocedes sont decrits à l'article Pin. Voyez cet article. Pomet avance sans fondement que le goudron découle par incision avec sa couleur noire, des troncs des vieux pins dépouilles d'écorce. Voyez Pin.

Le goudron a été mis par les anciens pharmacologistes au rang des médicamens, aussi - bien que tous les produits résineux, soit naturels, soit artificiels, des arbres coniferes. Celui - ci peut, comme toutes les autres matieres balsamiques & résineuses, fournir un ingrédient utile aux emplâtres agglutinatiss, & si l'on veut même aux emplâtres & aux onguens résolutifs; mais on préfere ordinairement les substances analogues qui n'ont éprouvé aucune altération par le feu; cette qualité de substance altérée par le feu, & plus encore un vice plus réel, sa grande ténacité ou viscosité ont banni le goudron de l'ordre des médicamens destinés à l'usage intérieur; ensorte que ce n'étoit plus un remede parmi nous, lorsque nous apprîmes des peuples du nouveau monde à en retirer une insusion à froid, qui fut fort employée il y a quelques années, sous le nom d'eau de goudron, & que nous avons absolument abandonnée aujourd'hui, peut être sans raison, & par pure inconstance: car quoiqu'il soit très - vraissemblable que l'eau de goudron a dû principalement sa vogue au nom du célebre George Berkeley, évêque de Cloyne, qui nous a fait connoître ce remede, & plus encore au singulier ouvrage dans lequel il a publié ses vertus: quoiqu'il ne faille pas croire que l'eau de goudron est un remede souverain contre toutes les affections cachectiques, rhumatiques, arthritiques, scorbutiques, catarrhales, vénériennes, aedémateuses, érésypélateuses, mélancholiques, hystériques, &c. qu'elle produise des effets merveilleux dans l'hydropisie, les coliques, les douleurs néphrétiques, les fleurs blanches, les pleurésies, les péripneumonies, les asthmes, les obstructions des visceres, les hydropisies, les dyssenteries, les ulceres des reins, des poumons, des intestins, de la matrice, les maladies de la peau, la foiblesse de l'estomac, les fievres intermittentes, continues, mali<pb->

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