ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"729"> hôtel nommé l'hôtel des Gobelins, qui est destiné aux manufactures royales. On y loge aussi des artistes & des ouvriers qui travaillent ordinairement pour le roi, sous la direction du sur intendant des bâtimens. C'est - là que se font les plus belles tapisseries de l'Europe, qu'on nomme tapisseries des Gobelins. Les grands peintres du royaume sont chargés de composer les cartons de ces tapisseries. Voyez à l'article Tapisserie, l'explication de ce travail. (D. J.)

GOBER (Page 7:729)

GOBER, v. act. c'est en général avaler avec vitesse; mais il se dit, en Fauconnerie, dans un sens assez différent, d'une maniere de chasser ou voler les perdrix avec l'autour & l'épervier.

GOBERGE (Page 7:729)

GOBERGE, s. f. (Hist. nat. Icthiolog.) poisson de mer qui est une espece de merlus, asellus; on l'apporte de Terre - Neuve tout salé; il est plus large & plus grand que la morue; il a le ventre arcqué en - dehors, la bouche petite & les yeux assez grands. Ce poisson est couvert d'écailles & de couleur cendrée; il n'a point de dents; il ressemble aux autres merlus par le nombre & la position des nageoires; il a la chair plus dure que celle du merlus, & moins gluante que celle de la morue. Rondelet, histoire des poissons, liv. IX. Voyez Poisson. (I)

Goberge (Page 7:729)

* Goberge, s. f. (Layetier.) petites planches de hêtre, façonnées de maniere qu'elles ont un pouce ou environ d'épaisseur d'un côté, & un demi - pouce de l'autre; cinq, six à sept pouces de largeur, & depuis deux piés jusqu'à quatre de hauteur: voilà les dimensions des goberges ordinaires. Les autres qui se nomment layetes n'ont ni plus ni moins d'épaisseur que les communes; mais elles ont depuis dix pouces jusqu'à treize de large, & dix piés au moins de long. On les compte par poignée, & se vendent par millier. Les Layetiers & les Coffretiers employent beaucoup de ce bois dans leur ouvrage.

Goberge (Page 7:729)

Goberge, (Marqueterie.) Les Ebenistes appellent ainsi des perches dont ils se servent pour tenir sur l'établi leur besogne en état apres l'avoir collee, & jusqu'à ce que la colle soit seche: ce qui se fait en appuyant un bout de la perche contre le plancher, & l'autre contre l'ouvrage en maniere d'étrésillon. Voyez Étrésillon.

Goberges (Page 7:729)

Goberges, (Tapissier.) petits ais de quatre à cinq pouces de large, liés avec de la sangle, & placés sur le bois de lit, où ils servent à soûtenir une paillasse ou un sommier de crin; on les appelle aussi enfonçoirs.

GOBETER (Page 7:729)

GOBETER, (Architecture.) c'est, dans l'art de bâtir, jetter avec la truelle du plâtre, & passer la main dessus pour le faire entrer dans les joints des murs faits de plâtre & de moillon. (P)

GOBEUR (Page 7:729)

GOBEUR, s. m. (Commerce.) on nomme ainsi sur la riviere de Loire les forts & compagnons de riviere qui servent à la charge, décharge & conduite des bateaux, mais qui n'y peuvent entrer ni travailler à les conduire contre la volonté du maître marinier, suivant la déclaration du roi du 24 Avril 1703, pour le rétablissement du commerce & navigation de la Loire. Dictionnaire de Commerce & de Trévoux. (G)

GOCH (Page 7:729)

GOCH, Herenatium, (Géogr.) petite ville d'Allemagne au duché de Cleves, sujette au roi de Prusse. Elle est sur le Néers entre Cleves & Nimegue, à douze lieues sud - oüest de la premiere Goch: c'étoit vraissemblablement une habitation des anciens Gugerniens (Gugerni), qui habitoient le territoire de Juliers. Long. 23d. 44. latit. 51d. 40'. (D. J.)

GODAH (Page 7:729)

GODAH, (Géog.) ville d'Asie dans l'Indoustan, fermée de murs, mais beaucoup moins florissante que dans le siecle passé, parce que le Raja qui gouverne hérite de tous ses sujets; cependant sa situation à environ 20 lieues de Brampour, est admirable pour le commerce, & la terre y est très - fertile en blé, en coton & en pâturages. Longit. 95. 45. latit. 21. 50. (D. J.)

GODARD (Page 7:729)

GODARD, (Saint) Géogr. le mont Saint - Godard ou Saint - Gothard - Adula, selon Ptolomée & Strabon. Despréaux l'a francisé, & l'a nommé le mont Adule, mot qui est effectivement très - beau en poésie. C'est une des plus hautes montagnes des Aipes, sur les consins de la Suisse, du Valais & du pays des Grisons; aussi cette montagne est - elle la source du Rhin, du Russ, de l'Aar, du Rhone & du Tessin. On a une des vûes des plus étendues du monde sur son sommet, dans l'endroit où se trouve un hôpital de Capucins établi pour héberger les passans. (D. J.)

GODE (Page 7:729)

GODE, s. f. (Commerce.) mesure éttangere des longueurs dont il est parlé dans les tarifs de 1664 & 1667, aux endroits ou il est fait mention des frises blanches appellées de coton qui se vendent à la gode. Par ces tarifs qui ne disent point en quel pays cette mesure est en usage, il paroît que les 100 godes font 125 aunes mesure de Paris; sur ce pié la gode contiendroit cinq quarts d'aune de Paris. Voyez Aune. Diction. de Commerce & de Trévoux. (G)

GODET (Page 7:729)

GODET, s. m. (Gram.) petit vaisseau rond, plus large que haut, sans anse; il a plusieurs acceptions différentes. Voyez les articles suiv.

Godet (Page 7:729)

Godet, (Hist. nat. bot.) est la partie d'une fleur qui soûtient & renferme les feuilles.

Godet (Page 7:729)

Godet, (Hydr.) ce sont de petites auges qui se pratiquent dans les pompes à chapelet. Voyez Chapelet, Pompe & Roue . (K)

Godet (Page 7:729)

Godet, (Foncerie.) c'est une espece d'entonnoir par lequel le métal fondu qui est dans l'écheno passe dans les jets. Voyez les Planches de la Fonderie en statue équestre.

Godet (Page 7:729)

Godet, (Peinture.) on appelle godets en Peinture les petits vaisseaux où les Peintres mettent leur huile & leurs couleurs; les Peintres en mignature n'étalent point les couleurs sur la palette comme les Peintres à huile, mais les tirent immédiatement des godets ou coquilles.

Godet (Page 7:729)

Godet, (Barre de) voyez Barre.

GODIVEAU (Page 7:729)

GODIVEAU, s. m. (Cuisine.) espece de pâte de veau haché & mis en andouillettes, avec d'autres ingrédiens, comme culs d'artichaux, asperges, écrevisses, champignons, &c.

GOEGHY (Page 7:729)

GOEGHY, (Hist. de l'Asie.) nom d'une secte de Bénians dans les Indes; ils se distinguent des autres Bénians par les jeûnes & les austérités les plus outrées; ils ne possedent aucuns biens, vont tout nuds, couvrant seulement les parties que la pudeur fait cacher dans nos climats; ils se frottent le visage & tout le corps avec des cendres pour se défigurer davantage; ils n'ont point de temples, vivent dans les bois & dans les deserts, & font leurs prieres & leurs adorations dans de vieux bâtimens ruinés. Mandeslo ajoûte plusieurs autres détails sur leur genre de vie, leurs rits & leur croyance; mais il est vraissemblable qu'il n'en a pas été mieux informé qu'un voyageur indien le seroit de l'ordre des capucins, en traversant quelques villages d'Espagne. (D. J.)

GOELETTE (Page 7:729)

GOELETTE, s. f. (Marine.) quelques - uns prononcent gaulette, petit bâtiment du port de 50 à 60 tonneaux, & quelquefois davantage; il a deux mâts portant ensemble trois principales voiles, dont deux s'amarrent aux piés des mâts, & se manoeuvrent de bas en - haut, au moyen d'une corne à laquelle sont attachés un dérisse, une balancine & des halebas; le point de la grande voile opposé à l'armure est porté en - dehors du bâtiment, soit à droite ou à gauche par une baume ou grande piece de bois mobile, & retenu par des palancs. La troisieme voile est un foc se manoeuvrant le long de l'étai qui descend du haut du mât d'avant sur l'extrémité du beau - pré; [p. 730] aux grandes goelettes on ajoûte quelquefois un faux foc & de petits huniers volans. Les goelettes sont fort en usage aux iles de l'Amérique; elles servent à faire le cabotage ou navigation de cap en cap, ou d'une ile à l'autre. Il y a une autre petite goelette qui n'est pas plus grande qu'une moyenne chaloupe; on la nomme goelette à chaux, servant à pêcher au fond de la mer les pierres dont on fait la chaux, ou à transporter la chaux brûlée dans les lieux où on en a besoin. On peut observer en passant que les pierres dont on fait la chaux aux iles de l'Amérique, ne sont autre chose que des madrepores, des coralloydes & des coquillages. Art. de M. le Romain.

GOEREE (Page 7:730)

GOEREE, (Géogr.) petite île des Provincesunies dans la Hollande méridionale, entre l'île de Voorn & celle de Schouwen, au couchant septentrional de l'ile d'Overslakée; la bonne rade qu'il y a devant cette île lui a donné le nom qu'elle porte. (D. J.)

Goérée (Page 7:730)

Goérée, (Géogr.) ile de l'Océan ainsi nommée par les Hollandois qui l'ont possédée les premiers. Elle appartient présentement aux François qui s'en rendirent maîtres en 1677; son nom signifie bonne rade, & c'est uniquement ce qu'elle a de bon, car elle est petite & tout - à - fait stérile. Long. suivant des Hayes, de la Hire, Desplaces & Cassini, 0d. 26'. 30''. latit. 14d. 39'. 51''. (D. J.)

GOES, ou TER - GOES (Page 7:730)

GOES, ou TER - GOES, Goeja, (Géogr.) ville forte des Provinces - unies en Zélande, dans la partie septentrionale du Zuyd - Beveland; ce fut la seule qui échappa à l'inondation de l'année 1532. Elle est à quatre lieues de Middelbourg, à cinq de Bergop - zoom, douze nord - oüest de Gand. Long. suivant Desplaces 21d. 31'. 30''. & suivant Harris, 21d. 31'. 15''. latit. suivant le même Desplaces, 51d. 30'. 30''. & suivant Harris, 51d. 30'. seulement. (D. J.)

GOETIE (Page 7:730)

GOETIE, s. f. (Magie.) espece de magie infame qui n'avoit pour objet que de faire du mal, séduire le peuple, exciter des passions déréglées, & porter au crime. Les philosophes Plotin, Porphire & Jamblique, définissoient la goétie l'invocation des démons malfaisans pour nuire aux hommes avec plus de sûreté.

Les ministres de cet art funeste & ridicuie, se vantoient aussi de tirer par leurs enchantemens les manes de leurs demeures sombres. Voyez l'art. Evocation des manes.

Ils employoient dans toutes leurs cérémonies tout ce qui pouvoit redoubler la terreur & l'effroi des esprits foibles; nuir obscure, cavernes soûterreines à proximité des tombeaux, ossemens de morts, sacrifices de victimes noires, herbes magiques, lamentations, gémissemens; selon l'appareil ordinaire de leurs cérémonies, ils passoient même pour égorger de jeunes enfans, & chercher dans leurs entrailles l'horoscope de l'avenir.

C'est ici qu'il faut bien distinguer cette magie goëtique ou sorcellerie odieuse, de la magie théurgique; dans cette derniere on n'invoquoit que les dieux bienfaisans, pour procurer du bien aux hommes & les porter à la vertu. Les magiciens théurgiques souffroient déjà autrefois très - impatiemment qu'on les mit dans la classe des Goëtiques qu'ils regardoient avec horreur. Voyez Théurgie. (D. J.)

GOETRE (Page 7:730)

GOETRE, s. m. terme de Chirurgie, quelques - uns écrivent goitre ou gouetre; c'est une tumeur indolente, mobile & sans changement de couleur à la peau, qui vient au - devant de la gorge. Les Savoyards & tous les habitans des montagnes sont fort sujets à cette maladie; on attribue cette endémie aux eaux & neiges fondues & de sources froides qu'ils sont obligés de boire.

Le mot goëtre est formé par corruption du latin guttur, gorge; plusieurs autres ont confondu mal - à - propos le goétre avec une autre maladie de la gorge, nommée bronehocele. Voyez Bronchocfle.

Le goëtre est formé par une congestion de sucs lymphatiques; & l'on tient que le signe de cette tumeur est dans la glande thyroidienne. Il y a bien plus d'apparence que l'engorgement de l'humeur se fait dans le tissu cellulaire, puisqu'on voit aux habitans des Alpes & des Pyrénées ces tumeurs très considérables, molles & pendantes sur la poitrine. Il y a, dit - on, des villages entiers où personne n'en est exempt, & où les hommes & les femmes disputent entr'eux de beauté, suivant la disposition plus ou moins réguliere du goétre qu'ils portent.

Il y en a de différentes especes; quelquefois la tumeur est enkistée, & contient une matiere plus ou moins épaisse, qui ressemble par sa consistance à du miel ou à du suif; dans d'autres personnes la tumeur est sarcomateuse, & présente une masse charnue qui a la consistance d'une glande tuméfiée, sans être devenue skirrheuse.

Ces différens caracteres font connoître que les moyens curatifs ne doivent point être les mêmes dans tous les cas. Lorsque la tumeur est enkistée, & qu'on y sent de la fluctuation, si elle n'est encore qu'obscure, il ne faut pas se presser de faire l'ouverture; les émolliens & les maturatifs pourront avec le tems favoriser une plus parfaite dissolution de l'humeur: on pourra alors obtenir par une simple ouverture à la partie déclive, un dégorgement complet de la matiere contenue, & la guérison se fera aisément. La tumeur étant affaissée, les parois du kiste peuvent se réunir très - solidement, s'il ne reste point de vûe organique, ou que celui qui reste soit si peu de chose que le tems puisse le dissiper Voyez Enkisté.

La nature a quelquefois opéré ces sortes de guérisons sans le secours de l'art, au moyen d'une petite ouverture faite par la peau usée & émincée. C'est la mollesse & la fluctuation de la tumeur qui feront raisonnablement présumer qu'on peut se contenter d'ouvrir ces tumeurs. La suppuration se soûtient quelquefois plusieurs années pour mettre les choses en cet état: elle se fait sourdement & très lentement; mais elle est quelquefois si complette, qu'un seul coup de trois - quarts suffit pour les vuider, & donner occasion à la nature d'opérer la réunion.

M. d'Eucery maître en Chirurgie à Cavaillon, a communiqué à l'académie royale de Chirurgie plusieurs observations de cures radicales de goétre d'un volume considérable, obtenues en ouvrant ces tumeurs des deux côtés, & faisant ensuite suppurer l'intérieur par le moyen d'un séton ou bandelette de linge effilé, chargée des remedes convenables.

Si le goëtre est sans fluctuation, il faut tâcher de donner de la fluidité à l'humeur, par les remedes délayans & fondans pris intérieurement; & pour l'usage des discussifs & résolutifs extérieurs que nous avons indiqués dans la cure des tumeurs serophuleuses. Voyez Ecrouelles. Dionis recommande l'emplâtre diabotanum, & dit que si la tumeur ne se résout pas, il faut en faire l'extirpation: c'est le précepte de Celse, suivi par Aquapendente. Mais si l'on fait attention à la nature de la tumeur qui est indolente, on trouve peu de malades qui veulent souffrir cette opération, lorsque la tumeur sera d'un petit volume; & lorsqu'elle en aura acquis un plus considérable, il faudra que le chirurgien examine bien attentivement si l'extirpation est possible: j'en ai peu vû que l'on eût pû extirper sans un péril mamfeste de la vie. L'importance & la quantité immense des vaisseaux qui arrosent ou qui avoisinent les parties où sont situées ces tumeurs, défendent au chirurgien de les emporter; mais elles ne sont pas toûjours incurables, & hors de la portée des se<pb->

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