ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"653"> peut seul exprimer. Ce grand ressort dans l'acteur, qui le possede, pose, détermine, arrange toutes les parties sans que l'art s'en mêle; les bras, les piés, le corps, se trouvent d'eux - mêmes dans les places, dans les mouvemens où ils doivent être. Tout suit l'ordre avec l'aisance de l'instinct. Voyez Grace, Chant.

Mais souvent le talent est égaré par l'esprit; alors il fait toûjours plus mal, pour vouloir mieux faire. Ainsi à ce théatre il arrive quelquefois que les acteurs les plus estimables abandonnent l'objet qui les amene, pour joüer sur les mots, & pour peindre en contre - sens ce qu'ils chantent. On en a vû faire murmurer les ruisseaux dans l'orchestre & dans le parterre; les y suivre des yeux & de la main; aller chercher les zéphirs & les échos dans les balcons & dans les loges où ils ne pouvoient être; & laisser tranquillement pendant toute la lente durée de ces beaux chants, les berceaux & l'onde pure qu'offroient les côtés & le fonds du théatre, sans leur donner le moindre signe de vie. (B)

GESTICULATION (Page 7:653)

GESTICULATION, s. f. (Belles - Lettres.) s'entend des gestes affectés, indécens, ou trop fréquens. Voy. Geste.

La gesticulation est un grand défaut dans un orateur. Quand on compare ce que les anciens nous racontent de la déclamation de certains orateurs qui frappoient violemment des piés & des mains, à notre maniere de prononcer un discours, on sent toute la différence qui se rencontre entre la déclamation & la gesticulation. Voyez Action & Geste. (G)

GESTION (Page 7:653)

GESTION, s. f. (Jurisprud.) fignisie administration de quelque affaire, comme la gestion d'une tutelle, la gestion des biens d'un absent ou de quelque autre personne.

La gest on que quelqu'un fait des affaires d'autrui sans son ordre, appellée en Droit negotiorum gestio, forme un quasi - contrat qui produit action directe & contraire; la premiere au profit de celui dont on a géré les affaires, pour obliger celui qui a géré à rendre compte; & la seconde au profit de celui qui a géré, pour répéter ses impenses. Voyez les instit. liv. III. tit. xxviij. §. 1. (A)

GESTRICIE (Page 7:653)

GESTRICIE, Gestricia, (Géog.) province de Suede dans sa partie septentrionale; elle a des mines de fer & de cuivre, mais elle ne recueille de grains qu'autant qu'il en faut pour la nourriture de ses habitans. Le golfe de Bothnie la baigne à l'est; elle est bornée au nord par l'Helsingie, au couchant par la Dalécarlie, & au sud par la Westmanie & par l'Uplande. Gévali en est la capitale. (D. J.)

GÉSULA (Page 7:653)

GÉSULA, (Géog.) province d'Afrique sur la côte de Barbarie au royaume de Maroc. Elle a beaucoup d'orge, de troupeaux, & plusieurs mines de fer & de cuivre: la plûpart des habitans sont chauderonniers ou forgerons. Il s'y tient tous les ans une foire célebre, où tous les marchands étrangers, quoique quelquefois au nombre de dix mille, sont nourris & défrayés aux dépens de la province; mais malgré cette depense considérable, la province y gagne encore par le débit de ses marchandises. (D. J.)

GETES (Page 7:653)

GETES, (les) Géog. anc. ancien peuple de Scythes, qui ayant passé en Europe, vinrent s'établir aux envirous du Danube. Dès le tems d'Auguste, ils occupoient la rive gauche du Danube, avec les Baftarnes, les Besses, & les Sarmates. Les oeuvres d'Ovide sont remplies des plaintes qu'il fait de vivre au milieu d'eux. Quoique le lieu où il étoit relegué, soit à - peu - près sous le parallele de Bordeaux, il le dépeint comme s'il se trouvoit jetté dans le climat de la Norvege. Du tems d'Auguste, les Getes n'étoient point encore établis en - deçà du Danube, mais il paroît qu'ils l'avoient passé au moins en partie sous Claudius. Au reste, Strabon est le seul des anciens qui ait bien marqué les divisions des Getes, & qui nous apprenne les vrais détails de cette nation.

Les Getes, selon cet auteur, habitoient le pays qui est au - delà de celui des Sueves, à l'orient, le long du Danube; c'est ce que nous appellons aujourd'hui la Transylvanie, la Valachie, & la partie de la Bulgarie qui est à la droite du Danube. Ils parloient la même langue que les Thraces; le nom de Getes étoit le nom commun à toute la nation, & le nom particulier d'un peuple de cette nation. L'autre peuple étoit composé de Daces, Daci, que Strabon appelle DAUOI, Davi, Daves. De ces noms de Getes & de Daves, sont venus les noms de valets Geta & Davus, si communs dans les comédies latines.

Il faut bien distinguer les Goths des Getes. Les Goths habitoient près de la mer Baltique, à l'occident de la Vistule, & les Getes dès le commencement ont été sur les bords du Danube, près de la Dacie. Voyez Goths. (D. J.)

Getes (Page 7:653)

Getes, Philosophie des Getes. Voyez l'article Scythes.

GETH (Page 7:653)

GETH, (Géog. sacrée.) c'étoit une ville de la Palestine, située sur une montagne, près de la mer de Syrie, à quatre lieues de Joppé au midi. Elle étoit une des cinq Satrapies des Philistins; aujourd'hui c'est un petit village nommé Ybna. Au reste, comme geth ou gath en hébreu, signifie pressoir, il n'est pas étonnant que l'on trouve dans la Palestine pays de vignobles, plus d'un lieu de ce nom. (D. J.)

GÉTULE (Page 7:653)

GÉTULE, (Géog. anc.) ancien peuple de la Lybie intérieure & de la Guinée. Ils habitoient au midi de la Mauritanie, & s'avancerent dans la Mauritanie & la Nunudie. Ortelius croit que les Gétules étoient une nation errante, tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre, qui ne se servoit point de brides, & dont les chevaux étoient conduits à la baguette. Cette idée s'accorde parfaitement avec celle qu'en donnent Claudien & Silius Italicus. L'Afrique entiere est quelquefois nommée Getulie par les Poëtes. (D. J.)

GÉVALI, ou GASLE (Page 7:653)

GÉVALI, ou GASLE, Gevalia, (Géog.) est une ville de Suede, capitale de la Gestricie, proche le golphe de Bothnie, à 18 lieues N. O. d'Upsal, 26 N. O. de Stockholm, 14 E. de Coperberg. Long. 34. 50. lat. 60. 32. (D. J.)

GEVAUDAN (Page 7:653)

GEVAUDAN, (le) Gabalensis pagus, Gabalitana regio, (Géogn.) contrée de France en Languedoc, une des trois parties des Cévennes, bornée N. par l'Auvergne, O. par le Rouergue, S. par le bas - Languedoc, E. par le Vivarais & le Vélay; c'est un pays de montagnes assez stérile: Mende en est la capitale.

Le Gévaudan a pris son nom des peuples Gabali, & le mot de Gévaudan s'écrivoit autrefois Gabauldan. Le baillage du Gévaudan est en partage entre le Roi & l'évêque de Mende. Les rivieres de Tarn, de Lot, & d'Allier, y ont leurs sources. (D. J.)

GEULEBÉE (Page 7:653)

GEULEBÉE, s. f. (Hydr.) c'est une décharge de quelque bassin supérieur, qui fournit une nappe ou un reservoir. Cette eau vient tomber sous la bordure du gazon sans faire aucun effet. (K)

GEUM (Page 7:653)

GEUM, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond; il sort du calice un pistil fourchu qui devient un fruit oblong, ressemblant en quelque façon à une aiguiere à deux becs, partagé en deux loges, & rempli de semences ordinairement très - petites. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Le geum ordinaire, geum rotundi folium majus (Tournefort) pousse des tiges à la hauteur d'un pié, rondes, un peu tortues, vertes, velues, qui se divisent vers leur sommité en plusieurs petits ra<pb-> [p. 654] meaux; ses feuilles sont larges, rondes, grasses, fort velues, dentelées tout - au - tour, d'un goût astringent tirant sur l'acre; les unes sont attachées à la racine par des queues longues, rougeâtres, velues; les autres sont jointes aux tiges sans queue, ou par une queue très - courte.

Ses fleurs naissent trois ou quatre sur chaque petit rameau; elles sont composées de cinq pétales oblongs, disposés en rose, blancs, marqués de plusieurs points rouges, qui paroissent comme des gouttelettes de sang: il leur succede des capsules membraneuses, divisées en deux loges, remplies de semences menues.

Cette plante aime les terres fortes; stériles, ombrageuses; on en compte quelques especes qu'on cultive, en en transplantant les racines, car elles viennent mal de graine; elles produisent de jolies fleurs, & prosperent dans tous les lieux des jardins où d'autres plantes ne sauroient réussir. (D. J.)

GEX (Page 7:654)

GEX, Gesium, (Géog.) petite ville de France dans le pays ou baronnie de Gex, au pié du mont Saint - Claude, qui fait la séparation du pays de Gex, de la Franche - Comté. Il est du gouvernement de Bourgogne, & du ressort du parlement de Dijon. Il n'y a rien d'important dans le pays de Gex, que le pas ou passage de l'Ecluse, autrement dit de la Cluse, servant de défense à l'entrée de Bugey & de la Bresse, par un fort creusé dans le roc, qui fait partie du Mont Jura, escarpé en cet endroit, & borné par le Rhone qui coule au pié.

La ville de Gex est située entre le Mont - Jura, le Rhone, le lac de Genève, & la Suisse, à 4 lieues N. O. de Genève. Long. 23d. 44. lat. 46. 20. (D. J.)

GÉZIRAH (Page 7:654)

GÉZIRAH, (Géog.) ce mot qu'on rencontre partout dans d'Herbelot & dans les Géographes, est un motarabe qui signifie île; mais comme les Arabes n'ont point de terme particulier pour désigner une peninsule ou presqu'île, ils se servent indifféremment du nom de gézirah, soit que le lieu dont ils parlent, soit entierement isolé & entouré d'eaux, soit qu'il soit attaché au continent par un isthme. (D. J.)

GÉZIRE (Page 7:654)

GÉZIRE, (Géog.) on écrit aussi Gézirah, & il faut rappeller ici la remarque faite au mot Gézirah; car elle s'applique à Gézire. C'est une ville d'Asie, au Diarbeck, dans une île formée par le Tigre, à 28 lieues N. O. de Mésul, & à 18 d'Amadie: elle est sous l'obéissance d'un Bey. Long. 58. 45. lat. 36. 30. (D. J.)

GHAN (Page 7:654)

GHAN, s. m. (Commerce.) nom qu'on donne en Moscovie à ces bâtimens que dans tout l'orient on appelle caravanserais. Voyez Caravanserai. (G)

GHEBR (Page 7:654)

GHEBR, (Littér.) nous écrivons guebre: ghebr est un mot persien qui signifie un sectateur de Zoroastre, un adorateur du feu, celui qui fait profession de l'ancienne religion des Perses; mais chez les Turcs, ce mot est injurieux, & se prend pour un idolatre, pour un infidele qui vit sans loi & sans discipline; les Guebres sont les mêmes que les Gaures. Voyez Gaures. (D. J.)

GHÉRON (Page 7:654)

GHÉRON, (Géog.) ville de Perse dans le Farsistan. Long. 893. latit. 28. 30. (D. J.)

GHET (Page 7:654)

GHET, (Hist. mod.) les Juifs appellent ainsi la lettre ou l'acte de divorce qu'ils donnent à leurs femmes quand ils les répudient; ce qu'ils font pour des causes souvent très - legeres. Leur coûtume à cet égard est fondée sur ces paroles du Deutéronome, chap. xxjv. Si un homme a épousé une femme, & que cette femme ne lui plaise pas à cause de quelque défaut, il lui écrira une lettre de divorce qu'il lui mettra entre les mains, & la congédiera. Pour empêcher qu'on n'abuse de ce privilége, les rabbins ont ordonné plusieurs formalités, qui pour l'ordinaire consument un si long tems, que le mari a le loisir de faire ses réflexions, de ne pas prendre conseil du dépit, & de se réconcilier avec son épouse. Cette lettre doit être faite par un écrivain en présence d'un ou de plusieurs rabbins, être écrite sur du velin qui soit reglé, ne contenir que douze lignes ni plus ni moins en lettres quarrées; tout cela est accompagné d'une infinité de minuties tant dans les caracteres, que dans la maniere d'écrire, & dans les noms & surnoms du mari & de la femme. L'écrivain, les rabbins, & les témoins nécessaires à la cérémonie, ne doivent point être parens les uns des autres, & encore moins appartenir par le sang aux parties intéressées dans le divorce. Le ghet est conçû en ces termes après les dates du jour, du mois, de l'année, & du lieu: Moi N. te répudie volontairement, t'éloigne, & te répudie toi N. qui as ci devant été ma femme, & te permets de te marier avec qui il te plaira. La lettre étant écrite, le rabbin interroge le mari pour savoir s'il est volontairement déterminé à cette action, on tâche que dix personnes au moins soient présentes à cette scene, sans compter deux témoins qui signent, & deux autres appellés seulement pour attester la date. Si le mari persiste dans sa résolution, le rabbin commande à la femme d'ouvrir les mains & de les approcher l'une de l'autre, pour recevoir cet acte que le mari lui donne en disant: Voilà ta répudiation; je t'éloigne de moi, & te laisse en liberté d'épouser qui bon te semblera. La femme le prend, le donne au rabbin qui le lit encore une fois, & lui déclare qu'elle est libre, en l'avertissant toutefois de ne point se marier de trois mois, de peur qu'elle ne soit actuellement enceinte. R. Léon Modene, cérémon. des Juifs, partie IV. chap. vj. (G)

GHIABER (Page 7:654)

GHIABER, s. m. (Hist. mod.) nom que l'on donne en Perse aux idolatres de ce pays, qui ont retenu l'ancienne religion de ceux qui adoroient le feu. Ils y sont en grand nombre, & occupent un des fauxbourgs d'Ispahan tout entier. On les appelle aussi atech perest, c'est - à - dire adorateurs du feu. Il y a un proverbe persan qui dit: quoiqu'un ghiaber alume & adore le feu cent ans durant, s'il y tombe une fois, il ne laisse pas que de se brûler. D'Herbelot, biblioth. orient. Ricaut, de l'Emp. ottom.

Ces Ghiabers paroissent être les mêmes que ceux que nous nommons Gaures ou Guebres. Voyez Guebres & Gaures. (G)

GHIAONS ou GHIAAURS (Page 7:654)

GHIAONS ou GHIAAURS, s. m. (Hist. mod.) nom que les Turcs donnent à tous ceux qui ne sont pas de leur religion, & particulierement aux Chrétiens: il signifie proprement infideles. L'origine de ce mot vient de Perse, où ceux qui retiennent l'ancienne religion des Persans, & qui adorent le feu, sont appellés ghiaours ou ghiabers. Voyez Ghiaber; Ricaut, de l'Emp. ottom. (G)

GHILAN (Page 7:654)

GHILAN, (Géog.) province d'Asie dans la Perse, au bord de la mer Caspienne, à laquelle elle donne son nom.

M. d'Herbelot l'étend depuis le 75d de longitude jusqu'au 76e inclusivement; & pour sa largeur, qu'il prend du nord au sud, il dit qu'elle occupe le 35 ou 36d de latitude Elle fait une partie considérable de l'Hircanie des anciens. C'est la plus belle & la plus fertile province de toute la Perse. Les habitans du pays sont mahométans de la secte d'Omar. La ville de Reschts, située à 37d de latitude, est maintenant la capitale de cette province. Abdalcader, surnommé le scheik, c'est - à - dire le grand docteur, étoit de Ghilan. Voici sa priere: « O Dieu tout - puissant, comme je te rends un culte perpétuel dans mon coeur, daigne l'avoir pour agréable »! (D. J.)

GHIR (Page 7:654)

GHIR, (Géog.) riviere d'Afrique. Elle a sa source au mont Atlas; & coulant vers le midi, arrose le royaume de Tasilet, entre ensuite dans les deserts

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