ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"669"> les verra se succéder assez rapidement & courir l'un après l'autre comme trois tourbillons enflammés.

Les jets dont on garnit les soleils tournans doivent être chargés en massif sur une pointe de culot & engorgés.

Un soleil à cinq reprises se garnit ordinairement de jets chargés pour la premiere reprise en feu chinois blanc, la deuxieme en feu commun, la troisieme en feu blanc, la quatrieme en feu nouveau, & la cinquieme en feu chinois rouge; & pour faire une plus grande variété, on peut charger chaque jet, moitié d'un feu & moitié d'un autre.

La force de la composition devant toûjours être proportionnée à la grosseur des jets, comme leur grosseur doit l'être à la grandeur de la roue qu'il s'agit de faire tourner, on diminuera ou l'on augmentera la force des compositions ci - après, à - proportion que les jets seront plus ou moins gros. [omission: table; to see, consult fac-similé version]

Cet article est tiré du manuel de l'artificier.

GIRASOL (Page 7:669)

GIRASOL, s. m. (Lapid.) pierre à demi - transparente, d'un blanc laiteux mêlé de bleu & de jaune. On la met au rang des pierres précieuses, & on croit qu'elle est de la même pâte que l'opale, quoiqu'elle n'ait pas les brillantes couleurs de cette belle pierre. Voyez Opale. En effet j'ai observé dans un morceau de mine d'opale, qui est au cabinet du roi, quelques parties très - ressemblantes au girasol, placées près des parties d'opale. Cependant on prétend aussi que le vrai girasol est plus dur que l'opale, & d'une pâte plus pure que celle de l'opale qui n'a pas de belles ceuleurs, & que l'on appelle fausse opale. Je ne doute pas qu'il n'y ait des girasols plus ou moins durs & plus ou moins nets; mais il me paroît que l'on peut donner ce nom à toutes pierres vitrifiables demi - transparentes, de belle pâte, & de couleur mêlée de blanc laiteux & de jaune; lorsqu'elles sont taillées en globe ou en demi - globe, ony voit un point brillant qui change de place, quand on change la position de la pierre; c'est pourquoi les Italiens leur ont donné le nom de girasol. Ainsi la fausse opale, c'est - à - dire l'opale qui n'a que des teintes de bleu & de jaune, peut être nommée girasol, & la calcédoine pourroit aussi être prise pour un girasol, lorsqu'elle est nette & teinte de bleu ou de jaune, car elle a tous les caracteres du girasol. Voy. Calcédoine. (I)

GIRAUMON (Page 7:669)

GIRAUMON, s. m. (Hist. nat. Bot. exotiq.) fruit d'un très - grand usage dans les pays chauds de l'Amérique; il est communément plus gros qu'un melon; sa couleur extérieure est verte, mouchetée inégalement, d'un verd beaucoup plus pâle. La chair de ce fruit est jaune, renfermant intérieurement des semences plates, & semblables à celles de la citrouille.

Il y a des giraumons qui sentent un peu le musc, & qui pour cela n'en sont pas moins bons. Les uns & les autres ne different pas beaucoup de la citrouille, si ce n'est que leur chair est plus ferme & d'un goût plus relevé; on en mange dans la soupe avec du lait, ou bien fricassé avec du beurre.

La tige qui produit le giraumon est verte, rude au toucher, ainsi que les feuilles qui sont presque aussi larges qu'une assiette, le tout rempant contre terre comme les melons & les citrouilles: ainsi le dictionnaire de Trévoux se trompe en appellant arbre cette plante rampante. Article de M. le Romain .

GIREFT (Page 7:669)

GIREFT, (Géog.) ville de Perse dans le Kerman dont elle est la capitale. Son commerce consiste en froment & en dattes. Son terroir est fertile en palmiers, en citronniers, & en orangers. Les tables arabes qui la nomment Jirost, lui donnent 93 degrés de longitude, & 27 degrés 30 min. de latitude. Tavernier me paroit fort se tromper, en mettant la position de Gireft à 73 degrés 40 min. de longitude, & à 31 degrés 10 min. de latitude. (D. J.)

GIRELLE (Page 7:669)

* GIRELLE, s. f. (Potier - de - terre.) la partie de l'arbre du tour des Potiers, sur laquelle ils placent la motte de terre dont ils se proposent de figurer un vase, ou quelqu'autre vaisseau.

GIRGE (Page 7:669)

GIRGE, Girgio, Girgium, (Géog.) ville considérable d'Afrique, capitale de la haute Egypte, proche le Nil, à dix lieues au - dessus de Said. Elle a sept grandes mosquées qui ont des minarets, huit grands basards couverts, & peut - être vingt mille habitans. On y vit pour rien; son principal commerce consiste en blé, lentilles, feves, toiles & laines. Longit. 49. 50. lat. 25. 5. (D. J.)

GIRGITE (Page 7:669)

GIRGITE, (Hist. nat.) nom donné par quelques chimistes à une espece de pierres blanches qui se trouvent dans des rivieres, dont on fait un ciment très - fort. On dit que ces pierres sont spathiques, & ont été arrondies par le mouvement des eaux. Voyez le supplément du dictionnaire de Chambers.

GIRIB (Page 7:669)

GIRIB, s. m. (Commerce.) c'est la seule mesure géométrique des Perses: elle contient mille soixante & six gnezes, ou aulnes persannes quarrées, à prendre la gneze à trente - cinq pouces de long mesure de Paris, ou pour l'évaluer plus exactement, à deux piés dix pouces onze lignes. Le girib ne sert qu'à mesurer les terres. Dictionn. de Comm. & de Trév. (G)

GIRO ou AGITO (Page 7:669)

GIRO ou AGITO, s. m. (Comm.) poids dont on se sert dans le royaume de Pégu. Le giro pese vingt - cinq teccalis, dont les cents font quarante onces de Venise. Voyez Agito. Dict. de Comm. & de Trév.

GIROFLE (Page 7:669)

GIROFLE, (Clou de) Botaniq. exotiq. Chimie & Commerce; fruit aromatique d'une nature toute extraordinaire, qui croît aux îles Moluques; ces îles fameuses par leurs diverses révolutions, & plus encore pour produire seules dans le monde ce thrésor singulier de luxe, source d'un commerce étonnant.

Noms de l'arbre qui porte le girofle. L'arbre qui porte le clou de girofle, ou simplement le girofle, s'appelle en françois giroflier des Moluques, & par nos bota<pb-> [p. 670] nistes caryophyllus aromaticus, C. Bauh. Rai, Breynius, Plukenet, Jonston, &c. C'est le ts - kinka de Pison, mantiss. aromatic. 177.

Ses caracteres. Ses fleurs sont en rose, polypétales. Le calice de la fleur se change en un fruit oval, creusé en nombril, à une seule capsule, qui contient une graine oblongue. Ses feuilles ressemblent à celles du laurier.

Sa description. Il est de la forme & de la grandeur du laurier; son tronc est branchu & revêtu d'une écorce comme celle de l'olivier; les rameaux s'étendent au large, & sont d'une couleur rousse - claire, garnis de beaucoup de feuilles serrées, situées alternativement, semblables à celles du laurier, longues d'une palme, larges d'un pouce & demi, unies, luisantes, pointues aux deux extrémités, avec des bords un peu ondés, portées sur une queue longue d'un pouce, laquelle jette dans le milieu de la feuille une côte, d'où sortent obliquement de petites nervures qui s'étendent jusque sur les bords.

Les fleurs naissent à l'extrémité des rameaux en bouquets; elles sont en rose à quatre pétales, bleues, d'une odeur très - pénétrante; chaque pétale est arrondi, pointu, marqué de trois veines blanches; le milieu de ces fleurs est occupé par un grand nombre d'étamines purpurines, garnies de leurs sommets.

Le calice des fleurs est cylindrique, de la longueur d'un demi pouce, épais d'une ligne & demie, ou de deux lignes, partagé en quatre parties à son sommet, de couleur de suie, d'un goût acre, agréable & fort aromatique; lequel après que la fleur est séchée, se change en un fruit ovoïde, ou de la forme d'une olive, creusé en nombril, n'ayant qu'une capsule, de couleur rouge d'abord, ensuite noirâtre, qui contient une amande oblongue, dure, noirâtre, creusée d'un sillon dans sa longueur.

Noms des clous de girofle. Le fruit se nomme en latin, caryophylli aromatici, offic. en grec KARU/OFULLON, par Paul AEginette; & carunsel, par les Arabes.

Les anciens ne les ont point connus. Ces derniers peuples ont connu ce fruit; mais Paul AEginette est le premier des anciens qui en ait parlé. Théophraste, Dioscoride & Galien, n'en ont fait aucune mention. C'est mal - à - propos que Sérapion cite à cet égard l'autorité de Galien; il est constant que le medecin de Pergame n'en a jamais eu de connoissance.

Quelques auteurs ont prétendu que Pline avoit parlé de cet aromate, dans son histoire, liv. XII. chap. xx. & rapportent pour preuve le passage suivant de ce naturaliste: « Il y a encore à - présent dans les Indes quelque chose de semblable aux grains de poivre; on lui donne le nom de garyophyllon; il est plus gros & plus cassant ». Mais les plus savans critiques doutent avec beaucoup de raison, que cet endroit de Pline désigne nos clous de girofle, puisqu'ils ne ressemblent point au poivre, & qu'ils ne sont pas des graines. Cependant nous ne pouvons pas dire avec certitude ce qu'il faut entendre par le garyophyllon de Pline. Clusius croyoit que c'est le poivre de la Jamaïque. L'on est mieux fondé à soupçonner que ce sont les cubebes de nos apothicaires.

Description des clous de girofle. Les clous de girofle sont des fruits desséchés avant leur maturité, longs environ d'un demi - pouce, de figure de clou, presque quadrangulaires, ridés, d'un brun noirâtre, qui ont à leur sommet quatre petites pointes en forme d'étoile, au milieu desquelles s'éleve une petite tête de la grosseur d'un petit pois, formée de petites feuilles appliquées les unes sur les autres en maniere d'écailles, qui étant écartées & ouvertes, laissent voir plusieurs fibres roussâtres, entre lesquelles il s'éleve dans une cavité quadrangulaire un stile droit, de même couleur, qui n'est pas toûjours garni de sa petite tête, parce qu'elle tombe facilement lorsqu'on transporte les clous de girofle; ils sont acres, chauds, aromatiques, un peu amers & agréables: leur odeur est très - pénétrante.

La figure de ce fruit en forme de clou, est sans doute ce qui lui a donné le nom de clou de girofle. Vers la tête il se sépare en quatre, & ces quatre quartiers faits en angle dont la pointe est en - haut, représentent une espece de couronne à l'antique, qui est en quelque sorte fermée par une maniere de bouton tendre & peu solide, lequel se trouve au milieu; c'est ce bouton que quelques - uns appellent le fust du clou de girofle.

Leur choix. Il faut les choisir bien nourris, pesans, gras, faciles à casser, piquant les doigts quand on les manie, d'un rouge tanné, garnies s'il se peut de leur fust, d'un goût chaud & aromatique, brûlant presque la gorge, d'une odeur excellente, & laissant une humidité huileuse lorsqu'on les presse: on rejette, au contraire, les clous qui n'ont point ces qualités, qui sont maigres, mollasses & presque sans goût & sans odeur.

Du clou matrice. Les fruits du girofle qu'on laisse sur le giroflier, ou qui échappent à l'exactitude de ceux qui en font la récolte, étant restés à l'arbre, continuent de grossir jusqu'à la grosseur du bout du pouce, & se remplissent d'une gomme dure & noire, qui est d'une agréable odeur, & d'un goût fort aromatique. Ce fruit tombe de lui - même l'année suivante; & quoique sa vertu aromatique soit foible, il est fort estimé, & sert à la plantation: car étant semé il germe, & dans l'espace de huit ou neuf ans il devient un grand arbre fructifiant.

Les Indiens appellent ce fruit mûr, mere des fruits; les Hoilandois, clou matrice, ou mere de girofle; les droguistes françois, antofle de girofle; & dans les boutiques où il est rare, antophyllus. Il a quelque usage en Medecine; mais les Apothicaires lui substituent souvent le girofle ordinaire: cependant les vertus & l'odeur en sont bien différentes.

Les Hollandois ont coûtume de confire ces clous matrices avec du sucre, lorsqu'ils sont récens; & dans les longs voyages sur mer, ils en mangent après le repas, pour rendre la digestion meilleure, ou ils s'en servent comme d'un remede agréable contre le scorbut muriatique.

Du clou de girofle royal. Les auteurs font mention d'une autre espece de clou de girofle, que l'on trouve très - rarement dans les boutiques, & seulement en qualité de curiosité naturelle très - singuliere. On l'appelle clou de girofle royal, en latin caryophyllus ramosus, vel dentatus, J. Bodaei à Stapel; caryophyllus spicatus, Indis; ts - hinka - popona; Pison, mart. aranoe, 179; caryophyllus regius, Wormii, mus<-> 203.

C'est une espece de petit épi, qui imite la grosseur, la couleur, l'odeur & le goût du clou de girofle. Il n'est pas étoilé, il n'a point de tête; mais il est comme partagé depuis le bas jusqu'au - haut en plusieurs particules ou écailles, & il se termine en pointe.

Les Hollandois le nomment clou de girofle royal; parce que les rois & les grands des îles Moluques l'estiment jusqu'à la superstition, non pas tant pour son goût & sa bonne odeur, que pour sa figure singuliere, ou plûtôt parce qu'il est infiniment rare; car ils soûtiennent qu'on n'en a trouvé jusqu'à - présent qu'un seul arbre, & dans la seule île de Makian.

Rai & Herman croyent que les fruits de ces arbres ne different point de l'espece des clous de girofle ordinaires; mais que ce sont des jeux de la nature, & qu'ils appartiennent à l'ordre monstrueux des végétaux.

Les Indiens ont coûtume de passer un fil dans la

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