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GÊNER (Page 7:550)
* GÊNER, v. act. vient de mettre à la gêne, questionner, tourmenter, donner la torture; il se dit même encore en ce sens: si l'on eût gêné violemment ce criminel, croit - on qu'il n'eût pas nommé ses complices? Mais il se prend en deux autres sens assez différens; l'un au moral, comme dans cet exemple; les juges ont été gênés dans leur conduite, dans leur procédure; & l'autre en physique, comme dans celui - ci: cette piece gêne celle - ci, & l'empêche de se mouvoir librement. Toutes les expressions telles que celles - ci ont été empruntées des phénomenes sensibles, & ce sont les obstacles au mouvement des corps qu'on a d'abord designés, ensuite les mêmes dénominations ont été transportées aux mouvemens de l'ame.
GÉNÉRAL (Page 7:550)
GÉNÉRAL, adj. (Gram.) on désigne par cet adjectif
quelque chose de commun à tout ce qui peut
être considéré sous un même point de vûe; ainsi on
dit en Physique de la pesanteur, que c'est une propriété
générale de la matiere; en Métaphysique de la
sensibilité, que c'est une propriété générale des animaux;
en Mathématique d'un théorème, d'un problème, d'où résultent un grand nombre de conséquences
& d'applications, & qui s'étendent quelquefois sur
presque toute une science, qu'ils sont généraux: on
dit aussi d'une formule qui comprend un très - grand
nombre de cas, & dont on peut tirer plusieurs autres
formules particulieres, qu'elle est générale. Voyez
GÉNÉRAL (Page 7:550)
GÉNÉRAL D'ARMÉE, (Hist anc.) chef ou commandant de l'armée. Chez les Grecs, on le nommoit polémaque, & c'étoit à Athènes l'un des archontes; à Rome sous la république, c'étoient les consuls, les préteurs ou les pro - consuls, qui commandoient les armées, en conséquence des decrets du sénat; ils avoient un ou plusieurs lieutenans sous leurs ordres. Quoique la cavalerie eût un chef particulier nommé magister equitum, il étoit toûjours subordonné aux consuls. S'il y avoit un dictateur, ce premier magistrat nommoit le général de la cavalerie, lequel faisoit exécuter ses ordres, & lui servoit de lieutenant; mais Jules César s'étant servi de la dictature, pour faire revivre en sa personne le gouvernement monarchique, il abolit la charge de général de la cavalerie.
Dans les campemens & les marches, le général de l'armée romaine se plaçoit ordinairement au centre, entre les princes & les triaires, accompagné de ses gardes & de ses véterans, s'il en avoit; car quelquefois il jugeoit à propos de les distribuer dans les rangs, pour animer & soûtenir les autres soldats.
Quelquefois avant que de combattre, il haranguoit ses troupes, soit pour leur inspirer plus de courage, soit pour les instruire de ses projets. Il est vrai qu'il ne pouvoit pas être entendu de toute l'armée; mais il suffisoit qu'il le fût de ceux qui étoient les plus près de sa personne, des tribuns, des centurions, & d'autres officiers subalternes des cohortes; ceux - ci faisoient passer jusque aux dernier soldats, le précis ou l'objet de la harangue.
Le général des armées romaines avoit le droit, entr'autres prérogatives, de porter le paludamentum, ou la cotte d'armes teinte en pourpre; il la prenoit en sortant de Rome, & la quittoit avant que d'y rentrer.
Il avoit seul le pouvoir de dévoüer un de ses soldats pour le falut de l'armée; & ce qui est plus éton<cb->
S'il avoit remporté quelque grande victoire, il ne manquoit guere d'envoyer au sénat des lettres ornées de feuilles de laurier, par lesquelles il lui rendoit compte du succès de ses armes, & lui demandoit qu'il voulût bien décerner en son nom, des supplications & des actions de graces aux dieux. Le decret du sénat étoit souvent une assûrance du triomphe pour le vainqueur, triumphi proerogativa. Ce fut cet honneur du triomphe, qui dans les beaux jours de la république, anima tant de ses généraux à faire les plus grands efforts pour obtenir la victoire.
Mais dès qu'ils eurent passé les Alpes & les mers, & qu'ils eurent séjourné plusieurs campagnes avec les légions dans les pays qu'ils soûmettoient, ils sentirent leurs forces, disposerent des armées, & s'arrogerent le triomphe, sans daigner le demander au sénat. Les soldats à leur tour commencerent à ne reconnoître que leur général, à fonder sur lui toutes leurs espérances, & à regarder la ville de loin: ce ne furent plus les soldats de la république, mais de Sylla, de Pompée, de César. Rome douta quelquefois, si celui qui étoit à la tête d'une armée dans une province, étoit son général ou son ennemi.
Enfin, quand les empereurs eurent succédé à la république, ils garderent pour eux les triomphes, & donnerent à des gens qui leur marquoient un dévoüement inviolable, le commandement des armées; alors ceux qui furent nommés généraux, craignant d'entreprendre de trop grandes choses, en firent de petites. Ils modérerent aisément leur gloire que rien ne soûtenoit, & se conduisirent de maniere qu'elle ne réveillât que l'attention, & non pas la jalousie des empereurs, afin de ne point paroître devant leur throne avec un éclat que leurs yeux ne pouvoient souffrir. (D. J.)
Général (Page 7:550)
On ne peut guere se dispenser d'entrer ici dans quelque détail sur les qualités qu'exige l'emploi de général: mais l'on fera parler sur ce sujet M. le maréchal de Saxe. C'est aux grands maîtres, comme cet illustre général, qu'il appartient de prescrire les regles & les préceptes pour marcher sur leurs traces & servir avec la même distinction.
Le général doit avoir le talent des promptes &
heureuses ressources; savoir pénétrer les hommes,
& leur être impénétrable; la capacité de se prêter
à tout; l'activité jointe à l'intelligence; l'habileté
de faire en tout un choix convenable; & la justesse
du discernement.
Il doit être doux, & n'avoir aucune espece d'humeur;
ne savoir ce que c'est que la haine; punir
sans miséricorde, & sur - tout ceux qui lui sont les
plus chers; mais jamais ne se fâcher; être toûjours
affligé de se voir dans la nécessité de suivre à la rigueur
les regles de la discipline militaire; & avoir
toûjours devant les yeux l'exemple de Manlius; s'ôter
de l'idée que c'est lui qui punit; & se persuader
à soi - même & aux autres, qu'il ne fait qu'admi - »
Les parties d'un général sont infinies. L'art de savoir faire subsister une armée, de la ménager; celui de se placer de façon qu'il ne puisse être obligé de combattre que lorsqu'il le veut; de choisir ses postes, de ranger ses tronpes en une infinité de manieres, & savoir profiter du moment favorable qui se trouve dans les batailles, & qui décide de leur succès. Toutes ces choses sont immenses & aussi variées que les lieux & les hasards qui les produisent.
Il faut pour les voir, qu'un général ne soit occupé que de l'ennemi un jour d'affaire: l'examen des lieux & celui de son arrangement pour ses troupes, doit être prompt comme le vol d'un aigle; sa disposition doit être courte & simple. Il s'agit de dire, par exemple, la premiere ligne attaquera, la seconde soûtiendra; ou tel corps attaquera & tel soûtiendra.
Il faudroit que les généraux qui sont sous lui fussent bien bornés pour ne pas savoir exécuter cet ordre, & faire faire la manoeuvre qui convient chacun à sa division: ainsi le général ne doit pas s'en occuper ni s'en embarrasser; car s'il veut faire le sergent de bataille & être par - tout, il sera precisément comme la mouche de la fable, qui croyoit faire marcher un coche.
Il faut donc qu'un jour d'affaire un général ne fasse rien; il en verra mieux; il se conservera le jugement plus libre, & il sera plus en état de profiter des situations où te trouve l'ennemi pendant la durée du combat; & quand il verra sa belle, il devra baisser la main pour se porter à toutes jambes dans l'endroit défectueux; prendre les premieres troapes qu'il trouve à portée, les faire avancer rapidement, & payer de sa personne: c'est ce qui gagne les batailles & les décide. Je ne dis point ou ni comment cela se doit faire, parce que la variété des lieux & celle des dispositions que le combat produit, doivent le démontrer; le tout est de le voir & d'en savoir profiter.
Bien des généraux en chef ne sont occupés un jour d'affaire, que de faire marcher les troupes bien droites; de voir si elles conservent bier. leurs distances; de répondre aux questions que les aides de camp leur viennent faire; d'en envoyer par - tout, & de courir eux - mêmes sans cesse; enfin ils veulent tout faire, moyennant quoi ils ne font rien. Je les regarde comme des gens à qui la tête tourne, & qui ne voyent plus rien; qui ne favent faire que ce qu'ils ont fait toute leur vie, je veux dire, mener des troupes méthodiquement. D'où vient cela? c'est que très - peu de gens s'occupent des grandes parties de la guerre; que les officiers passent leur vie à faire exercer des troupes, & croyent que l'art militaire consiste seulement dans cette partie: lorsqu'ils parviennent au commandement des armées, ils y sont tout neufs; & faute de savoir faire ce qu'il faut, ils font ce qu'ils savent.
L'une de ces parties est méthodique, je veux dire, la discipline & la maniere de combattre; & l'autre est sublime: aussi ne faut - il point choisir pour celle - ci des hommes ordinaires pour l'administrer.
L'on doit, une fois pour toutes, établir une maniere de combattre que les troupes doivent savoir, ainsi que les généraux qui les menent: ce sont des regles générales, comme, par exemple, qu'il faut garder ses distances dans la marche; que lorsqu'on charge, il faut le faire vigoureusement; que s'il se fait des troüées dans la premiere ligne, c'est à la seconde à les boucher; il ne faut point d'écritures pour cela, c'est l'a b c des troupes: rien n'est si ai<cb->
Si l'on veut s'instruire plus particulierement de tout ce qui concerne l'emploi de général, on pourra consulter Vegece, le commentaire sur Polybe du chevalier Folard, les réflexions militaires de M. le marquis de Santa - Crux, &c. (Q)
Général des Dragons (Page 7:555)
Le corps des dragons a un autre chef, c'est le mestre de camp général: en l'absence de ces deux officiers, c'est le plus ancien brigadier du corps qui en a le commandement.
Lorsque les dragons sont mêlés dans les brigades de cavalerie, ils doivent obéir à celui qui commande; s'il arrive que ce soit un officier de dragons, il est en ce cas sous les ordres du général de la cavalerie; s'il se trouve dans les brigades mêlées de cavalerie & de dragons, un brigadier de ce dernier corps, il roule avec les brigadiers de cavalerie; & il est obligé de reconnoître le général ou le commandant de la cavalerie. Les officiers de cavalerie & de dragons de pareils grades, tiennent rang entr'eux de la date de leurs commissions; lorsqu'elles sont datées du même jour, l'officier de cavalerie commande celui de dragons. S'il arrive que par ancienneté, le brigadier, colonel ou autre officier de dragons, se trouve commander un corps ou un détachement composé de cavalerie & de dragons, l'officier de dragons doit, en ce cas, après avoir rendu compte au général de l'armée, le rendre ensuite au général de la cavalerie ou à celui qui la commande, comme étant le premier corps, & ensuite au commandant des dragons. Dans tout autre service qui concerne les dragons, les officiers de ce corps n'ont aucun compte à rendre ni aucun ordre à recevoir de celui qui commande la cavalerie; les dragons faisant un corps distinct & séparé. Code milit. par M. Briquet.
Ce qu'on vient d'ajoûter à l'article
Général de la Cavalerie (Page 7:555)
Les princes ont ordinairement le commandement de la cavalerie dans leur seconde campagne. (Q)
Général des Galeres (Page 7:555)
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