ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Il y a dix maréchaux - des - logis dans cette compagnie, parmi lesquels on en choisit deux pour remplir les fonctions de major, sous le titre d'aides - major.

Les deux sous - lieutenans des gendarmes de la garde ont, en qualité de capitaines - sous - lieutenans, la préséance & le commandement dans le service de la maison du roi, sur les lieutenans des gardes - ducorps: c'est un privilége que n'ont point les autres sous - lieutenans des compagnies de la maison du roi.

La compagnie des gendarmes de la garde est divisée en quatre brigades. Il y en a une de service chaque quartier chez le Roi. Cette compagnie a rang immédiatement après les gardes - du - corps. A l'armée, son camp ferme la gauche de celui de la maison du roi.

Il y a quatre étendarts dans cette compagnie, savoir un à chaque brigade. Ils sont de satin blanc relevé en broderie d'or. Leurs devises sont des foudres qui tombent du ciel, avec ces mots pour ame, quo jubet iratus Jupiter. Ces étendarts sont déposés dans la ruelle du lit de Sa Majesté; la compagnie les envoye prendre par un détachement lorsqu'elle en a besoin, & on les reporte au même lieu escortés par un pareil détachement.

La compagnie des chevau - legers de la garde du roi joüit de ce même privilége, pour le dépôt de ses étendarts.

L'uniforme des gendarmes de la garde est d'écarlate avec des galons d'or sur toutes les tailles; les paremens de l'habit sont de velours noir. Il y a quatre trompettes & un tymballier à la suite de la compagnie.

Les gendarmes de la garde, ainsi que les autres maîtres de la maison du roi, ont d'abord le grade de lieutenant de cavalerie; après quinze ans de service ils obtiennent celui de capitaine de cavalerie. Voyez Gardes - du - Corps.

Les compagnies d'ordonnance auxquelles on donne en particulier le nom de gendarmerie, sont au nombre de seize, qui forment huit escadrons.

Les quatre premieres compagnies sont, 1°. les gendarmes écossois, 2°. les gendarmes anglois, 3°. les gendarmes bourguignons, 4°. les gendarmes flamands; ces quatre premieres compagnies sont celles du roi.

Les autres compagnies portent le nom des princes qui les commandent. Les gendarmes de la reine, les chevau - legers de la reine; les gendarmes de M. le dauphin, les chevau - legers de M. le dauphin; les gendarmes de Bourgogne, les chevau - legers de Bourgogne, &c. Chaque compagnie de gendarmes ou de chevau - legers est divisée en deux brigades; le capitaine - lieutenant en entretient une, & le sous - lieutenant l'autre. Outre ces deux officiers il y a dans les compagnies des gendarmes pour troisieme & quatrieme officier un enseigne & un guidon; & dans les compagnies de chevau - legers un premier cornette & un second cornette.

Les gendarmes & les chevau - legers sont armés comme la cavalerie. Ils sont habillés de rouge, avec quelques galons d'argent, & ils ont des bandoulieres qui distinguent les compagnies.

Les capitaines - lieutenans des gendarmes ont rang de mestre - de - camp, aussi - bien que tous les sous - lieutenans, l'enseigne & le guidon des écossois. Ce rang a été fixé par une ordonnance du premier Mars 1718, laquelle accorde aussi aux enseignes & guidons des autres compagnies, le rang de lieutenantcolonel. Les maréchaux - des - logis de ce corps ont rang parmi les capitaines de cavalerie; mais ils ne montent point aux charges supérieures de leurs compagnies. Tous les emplois, jusqu'à ceux des guidons compris, se vendent avec l'agrément & la permission du roi.

La compagnie des gendarmes écossois est très - ancienne; elle etoit sur pié dès le tems de Charles VII. Elle étoit autrefois composée d'écossois; mais il y a du tems qu'elle ne l'est plus que de françois, comme les autres compagnies. Il lui reste encore pour priviléges particuliers, celui d'avoir rang avant les deux compagnies de mousquetaires: elle monte la garde à cheval chez le roi avant ces deux compagnies, lorsque sa majesté est à l'armée ou en voyage.

La gendarmerie forme à la guerre huit escadrons; les huit premieres compagnies sont les premieres de chaque escadron, & les huit dernieres achevent chaque escadron.

Toutes les compagnies de la maison du roi & de la gendarmerie sont subordonnées au commandant de la cavalerie, mais elles font corps entr'elles: elles ont un même commandant, qui a sous lui deux brigadiers; savoir, l'un pour la maison du roi, & l'autre pour la gendarmerie. A l'armée la maison du roi & la gendarmerie campent ensemble. La gendarmerie est à la gauche des gendarmes de la garde; son camp en est seulement separé par un intervalle de vingt ou vingt - cinq toises.

La gendarmerie a la droite sur tous les régimens de cavalerie de l'armée. « C'est le corps, comme le dit le P. Daniel, le plus distingué après la maison du roi. Les quatre officiers supérieurs des compagnies sont toûjours des personnes de naissance. Ce corps s'est souvent signalé & a beaucoup contribué au gain des batailles, comme à Senef, à Cassel, à la Marsaille, à Spire, & sur - tout il s'acquit beaucoup de gloire à la journée de Fleurus » Hist. de la milice franç. tome II. page 233. (Q)

GENDRE (Page 7:548)

GENDRE, s. m. terme de relation, celui qui épouse, devient le gendre du pere & de la mere de la femme qu'il prend; & le pere & la mere sont, l'un son beau - pere, & l'autre sa belle - mere.

GÉNÉALOGIE (Page 7:548)

GÉNÉALOGIE, s. f. (Hist.) mot tiré du grec, & qui n'a que la terminaison françoise. il est composé de GO/NOS2, race, lignée, & de LO/GOS2 discours, traité.

On entend ordinairement par généalogie, une suite & dénombrement d'ayeux, ou une histoire sommaire des parentés & alliances d'une personne ou d'une maison illustre, tant en ligne directe qu'en ligne collatérale. Voyez Ligne directe, Collatéral, Degré , &c.

Il faut prouver sa noblesse par sa généalogie, quand on entre dans des ordres nobles & militaires, ou dans certains chapitres, & c'est ce qu'on appelle faire ses preuves. On est aussi quelquefois obligé de faire apparoir de sa généalogie dans un procès où il s'agit de succession. Voyez Preuves & Naissance.

On forme d'une généalogie une espece d'arbre. Voyez l'article suivant.

L'etude des généalogies est d'une extrème importance pour l'histoire; outre qu'elles servent à distinguer les perionnages historiques du même nom & de même famille, elles montrent les liaisons de parenté, les successions, les droits, les prétentions. Mais il faut être en garde contre les absurdités de certains historiens, qui par adulation font remonter jasqu'aux tems héroiques, l'origine des maisons ou des princes en faveur de qui ils écrivent; comme il arriva à un auteur espagnol, qui vouloit faire la cour à Philippe II. Il le faisoit descendre en ligne directe d'Adam, depuis lequel jusqu'à ce prince, il comptoit cent dix - huit générations sans lacune ou interruption. Il n'est guere de nation qui n'ait ses fables à cet égard.

Si l'on avoit la généalogie exacte & vraie de chaque famille, il est plus que vraissemblable qu'aucun homme ne seroit estimé ni méprisé à l'occasion de sa naissance. A peine y a - t - il un mendiant dans les rues qui ne se trouvât descendre en droite ligne de quel<pb-> [p. 549] que homme illustre, ou un seul noble élevé aux plus hautes dignités de l'état, des ordres & des chapitres, qui ne découvrit au nombre de ses ayeux, quantité de gens obscurs. Supposé qu'un homme de la premiere qualité, plein de sa haute naissance, vit passer en revûe sous ses yeux, toute la suite de ses ancêtres, à - peu - près de la même maniere que Virgile fait contempler à Enée tous ses descendans, de quelles différentes passions ne seroit - il pas agité, lorsqu'il verroit des capitaines & des pastres, des ministres d'état & des artisans, des princes & des goujats, se suivre les uns les autres, peut - être d'assez près, dans l'espace de quatre mille ans? De quelle tristesse ou de quelle joie son coeur ne seroit - il pas saisi à la vûe de tous les jeux de la fortune, dans une décoration si bigarrée de haillons & de pourpre, d'outils & de sceptres, de marques d'honneur & d'opprobre? Quel flux & reflux d'espérances & de craintes, de transports de joie & de mortification, n'essuyeroit - il pas, à - mesure que sa généalogie paroitroit brillante ou ténébreuse? Mais que cet homme de qualité, si fier de ses ayeux, rentre en lui - même, & qu'il considere toutes ces vicissitudes d'un oeil philosophique, il n'en sera point altéré. Les générations des mortels, alternativement illustres & abjectes, s'effacent, se confondent, & se perdent comme les ondes d'un fleuve rapide; rien ne peut arrêter le tems qui entraine après lui tout ce qui paroît le plus immobile, & l'engloutit à jamais dans la nuit éternelle. (D. J.)

Quand les families modernes remontent jusqu'au tems des premieres croisades, & qu'à partir de - là elles prennent pour tige un homme déjà illustre ou de quelque considération, leur généalogie peut être regardée comme respectable. On peut s'aider sur ces matieres des généalogies anciennes de Claude de l'Isle, & d'un livre du P. Buffier, intitulé les souverains de l'Europe, & pour la maison de France en particulier, de l'histoire généalogique qu'en a donné M. le Gendre de Saint - Aubin.

GÉNÉALOGIQUE (Page 7:549)

GÉNÉALOGIQUE, (Arbre) Art. néraldique, stemma dans Séneque, grande ligne au milieu de la table généalogique, qu'elle divise en d'autres petites lignes, qu'on nomme branches, & qui marquent tous les descendans d'une famille ou d'une maison; les degrés généalogiques se tracent dans des ronds rangés au - dessus, au - dessous, & aux côtés les uns des autres, ce que nous avons imité des Romains, qui les appelloient stemmata, d'un mot grec qui veut dire une couronne de branches de fleurs.

C'est un amusement pour un philosophe, que de voir l'arbre généalogique d'un gentihomme buriné sur une grande feuille de vélin; vous trouvez toûjours cet arbre taillé, émondé, cultivé, sans mousse, sans bois - mort, & sans aucune branche pourrie; vous êtes encore presque sûr de trouver à la tête de la plûpart des arbres généalogiaues, un grand ministre d'état, ou un célebre militaire. L'honnête artisan qui a donné la naissance à cet homme illustre, dont on prétend descendre, est retranché de l'arbre généalogique, avec tous ses ancêtres d'une vie frugale, & vous diriez que le fondateur de la maison n'a jamais eu de pere. Mais si nous remontions plus haut vers la source de plusieurs nobles de tout pays, nous les perdrions peut - être dans une foule d'artisans ou de fermiers, sans espérance de les en voir sortir, à - peu - près comme la voie appienne des anciens Romains, qui après avoir couru plusieurs milles, s'alloit perdre dans un marais. (D. J.)

Table généalogique, est la table des ancêtres de quelqu'un. On dispose ces tables en colonnes ou en arbres. Voyez ci - dessus Arbre Généalogique.

GÉNEALOGISTE (Page 7:549)

GÉNEALOGISTE, s. m. (Art. hérald.) faiseur de généalogies, qui décrit l'histoire sommaire des pa<cb-> rentés & des alliances d'une personne, ou d'une maison illustre, qui en établit l'origine, les branches, les emplois, les décorations. C'est une science toute moderne, faite par M. d'Hozier en France; c'est lui qui a débrouillé le premier les généalogies du royaume, & qui les a tirées des plus profondes ténebres.

D'Hozier (Pierre) dont il s'agit ici, étoit fils d'un avocat, & nâquit à Marseille en 1592. Le pur hasard le jetta dans le goût des recherches généalogiques, lorsqu'il y pensoit le moins, & uniquement pour rendre service à M. Créqui de Bernieulle, qui avoit des raisons personnelles d'être au fait de sa généalogie. M. d'Hozier après y avoir travaillé longtems, publia pour son coup d'essai, la généalogie de la maison de Créqui - Bernieulle; le succès qu'il eut, fit sa réputation & sa fortune. Louis XIII. lui conféra en 1641 la charge de juge d'armes de France, vacante par la mort de François de Chevrier de Saint - Mauris, qui exerça le premier cette fonction en 1614; mais M. d'Hozier laissa son prédécesseur bien loin derriere lui, en réduisant la connoissance de tous les titres des nobles, en principes & en art. Alors la noblesse du royaume desira d'avoir une généalogie dressée de sa main; on lui remit les armes, les noms, les sur - noms, & les contrats de chaque famille: à son travail prodigieux il joignoit une mémoire étonnante en ce genre. M. d'Ablancourt disoit qu'il falloit qu'il eût assisté à tous les mariages & à tous les baptemes du royaume. Louis XIV. à son avenement à la couronne, avoit créé en sa faveur la charge de généalogiste de France, & lui donna en 1651 un brevet de conseiller d'état. Il mourut comblé de saveurs le premier Décembre 1660, & laissa trois fils qui marcherent sur ses traces.

Louis - Roger d'Hozier son fils ainé, fut non - seulement pourvû en 1666 de l'emploi de généalogiste & de juge d'armes de France, mais encore d'une charge de gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, & du collier de l'ordre de S. Michel.

Louis Pierre d'Hozier son second fils eut les mêmes titres & les mêmes graces.

Enfin Charles d'Hozier, autre fils de Pierre d'Hozier, trouva dans les mémoires de son pere, quantité de matériaux pour augmenter le nobiliaire de France, & dressa toutes les généalogies des maisons anciennes & illustres, sous le titre de Grand Nobiliaire, qu'il publia à Châlons. Il réduisit dans une forme nouvelle les preuves de noblesse pour les pages du roi, ceux de ses écuries, & les demoiselles de saint Cyr. Sa majesté le gratifia des mêmes titres qu'avoient eu ses freres, & d'une pension de deux mille livres. M. le duc de Savoie l'honora de la croix de la religion, & des ordres militaires de S. Maurice & de S. Lazare.

Parmi les généalogistes les plus accrédités, l'on peut mettre au premier rang M. de Clérambault, spécialement chargé des généalogies & preuves des personnes nommées chevaliers des ordres du roi. (D. J.)

GÉNEHOA ou GHENIOA (Page 7:549)

GÉNEHOA ou GHENIOA, (Géog.) pays d'Afrique dans la Nigritie, le long du Niger; il abonde en coton, orge, ris, troupeaux & poisson. La province de Gualata le borne au nord, la riviere du Sénéga au sud, & l'Océan atlantique le baigne au couchant; c'est - là du - moins en gros ce qu'en disent les voyageurs, qui ont successivement copié Leon l'affriquain. Les cartes de Dapper, celles de Sanson, de Nolin & autres, conservent le pays de Génehoa, au nord du Niger; les nouvelles cartes nomment ce même pays, le pays de Sénega. (D. J.)

GÉNEP (Page 7:549)

GÉNEP, (Géogr.) Genepum, ville d'Allemagne, dans le cercle de Westphalie, au duché de Cleves, sujette au roi de Prusse, avec un château & titre de

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