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Mais on a très - bien observé que M. Frezier ne dit pas avoir vû lui - même quelques - uns de ces géans; & comme les relations vagues des Portugais, des Espagnols, & des premiers navigateurs hollandois, ne sont point confirmées par des voyageurs éclairés de ce siecle; que de plus elles sont remplies d'exagérations ou de faussetés en tant d'autres choses, on ne sauroit trop s'en défier.
Enfin il est contre toute vraissemblance, comme
le remarque l'auteur de l'histoire naturelle,
L'expérience nous apprend que lorsqu'il se rencontre quelquefois parmi nous des géans, c'est - à - dire des hommes qui ayent sept à huit piés, il, sont d'ordinaire mal conformés, malades, & inhabiles aux fonctions les plus communes.
Après tout, si ces géans des terres Magellaniques
existent, ce que le tems seul peut apprendre,
On lit dans les journaux que le P. Joseph Tarrubia, espagnol, a fait imprimer tout récemment (1756) une giganthologie, dans lequel ouvrage il prétend réfuter le chevalier Hans - Sloane, & prou ver l'existence des géans sur des monumens d'antiquité indienne: mais en attendant que quelqu'un se donne la peine d'examiner la valeur de pareils monumens, qui selon toute apparence ne seront pas plus authentiques que tant d'autres en ce genre; le lecteur curieux d'une bonne giganthologie physique, fera bien d'étudier celle du même chevalier Hans - Sloane, qui n'a pas plû au bon pere espagnol; elle est insérée dans les Transact. philosoph. n°. 404; & par extrait, dans le suppl. du dict. de Chambers. (D. J.)
Géans (Page 7:538)
Ces géans, disent - ils, étoient d'une taille monstrueuse & d'une force proportionnée à cette prodigieuse hauteur; ils avoient cent mains chacun, & des serpens au lieu de jambes. Résolus de déthroner Jupiter, ils entreprirent de l'assiéger jusque sur son throne, & entasserent pour y réussir le mont Ossa sur le Pélion, & l'Olympe sur le mont Ossa, d'où ils essayerent d'escalader le ciel, jettant sans cesse contre les dieux de grands quartiers de pierre, dont les unes
Un ancien oracle avoit prononcé que les géans seroient invincibles, & qu'aucun des dieux ne pourroit leur ôter la vie, à - moins qu'ils n'appellassent quelque mortel à leur secours. Jupiter ayant défendu à l'Aurore, à la Lune & au Soleil d'annoncer ses desseins, devança la Terre qui cherchoit à soûtenir ses enfans, & par l'avis de Pallas fit vénir Hercule pour combattre avec lui; à l'aide de ce héros, il extermina les géans Encélade, Polybetès, Alcyonée, Porphyrion, les deux Aloides, Ephialte, Othus, Eurytus, Clytius, Tithyus, Pallas, Hippolitus, Agrius, Thaon, & le redoutable Typhon, qui seul, dit Homere, donna plus de peine aux dieux que tous les autres géans ensemble. Jupiter après les avoir défaits, les précipita jusqu'au fond du Tartare, ou, suivant d'autres poëtes, il les enterra vivans, soit sous le mont Ethua, soit en différens pays; Encélade fut enseveli sous la Sicile, Polybetès sous l'île de Lango, Othus sous l'île de Candie, & Typhon sous l'île d'lschia.
Ces prétendus géans de la fable n'étoient, suivant plusieurs de nos Mythologistes, que des brigands de Thessalie qui vinrent attaquer Jupiter sur le mont Olympe où ce prince avoit fait bâtir une forte citadelle: ce mont Olympe, ajoûtent - ils, a été pris par les plus anciens poëtes pour le Ciel, & parce que les monts Ossa & Pélyon, qui sont peuéloignés de l'Olympe, servoient de retraite à ces bandits qui s'y étoient forcifiés, & qui de - là tenoient en respect la garnison de l'Olympe, on imagina de leur faire entasser montagnes sur montagnes, pour atteindre jusqu'au ciel.
Mais quoique cette explication soit généralement adoptée, je croirois plûtôt que toute la fable des géans n'est qu'une tradition defigurée de l'histoire de Typhon & d'Osiris. On sait qu'il y avoit en Egypte des monumens plus anciens que les fables des Grecs, des villes sondees & un culte établi en l'honneur des mêmes animaux dont leurs poetes nous disent que les dieux prirent la figure, en se retirant de frayeur dans ce pays là. (D. J.)
Géans (Page 7:538)
Géans (Page 7:538)
GEARON (Page 7:538)
GEARON, (Géog.) ville de Perse au Tarsistan, entre Schiras & Bander - Congo, dans un terrein qui produit les meilleures dattes de toute la Perse. Long. 72. 32. latit. 28. 25. (D. J.)
GEASTER (Page 7:538)
GEASTER, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante ronde, composée de deux écorces, dont la premiere est découpée jusqu'à la base en forme d'étoile à plusieurs rayons; l'autre n'est ouverte qu'au sommer par un orifice étoilé, rayonné, ou frangé: la substance du fruit adhere à la seconde écorce, & se trouve placée avec des semences & des filamens dans plusieurs cellules. Ajoûtez au caractere de ce genre, que dans le tems de la maturité la substance du fruit & les semences sortent au - dehors, comme dans le lycoperdon, par l'ouverture dont il a été fait mention. Nova plantar. americ. genera, &c. par M. Micheli. (I)
GEBHA (Page 7:538)
GEBHA, (Géog.) ancienne ville ruinée de Barbarie au royaume de Fez dans la province d'Errif, à
huit lieues de Vélez du côté du levant. Il y a tout
pres de cette ville un cap que les anciens nommoient
le cap des oliviers, à cause de la quantité d'oliviers
sauvages qui y sont. Ptolomée donne à Gebha 9
GEDENG (Page 7:539)
* GEDENG, s. m. (Commerce.) mesure d'usage aux Indes, où l'on s'en sert à mesurer le poivre & autres denrées de la même nature: Savari dit qu'elle contient quatre livres pesant de poivre, la livre sur le pié de seize onces. Voyez le dict. de Comm.
GÉDROSIE (Page 7:539)
GÉDROSIE, (Géog. anc.) grande province d'Asie qui s'étendoit depuis la Carmanie jusqu'à l'Inde, & avançoit beaucoup vers le nord. Les peuples les plus remarquables de ce pays étoient les Arbites, les Orites, & les Ichtyophages, ou mangeurs de poisson: Arrien donne en étendue à cette province 450 milles de côtes. La Gédrosie est présentement le pays de Mekran, qui en renferme la plus grande partie. (D. J.)
GEELAEUM (Page 7:539)
GEELAEUM, (Hist. nat.) ce mot qui signifie huile de la terre, a été employé par quelques anciens auteurs, pour désigner la même chose que nous appellons pétrole. Voyez cet article.
GÉELMUYDEN (Page 7:539)
GÉELMUYDEN, (Géog.) petite ville des Pays - Bas dans l'Overyssel, à l'embouchure du Wecht dans
le Zuydersée, à une lieue de Kampen. Longit. 23
GEGENBACH (Page 7:539)
GEGENBACH, (Géog.) petite ville libre impériale d'Allemagne dans la Soüabe au Mordenaw, sous la protection de la maison d'Autriche; elle est sur le Kintsig, à six lieues S. de Strasbourg, dix N. E. de Fribourg. Lon. 25. 40. 58. latit. 48. 24. 50. (D. J.)
GEHENNE (Page 7:539)
* GEHENNE, s. f. (Théolog.) terme de l'Ecriture qui a fort exercé les critiques; il vient de l'hébreu gehinnon, c'est - à - dire la vallée de Hinnon: cette vallée étoit dans le voisinage de Jérusalem; & il y avoit un lieu appellé tophet, où des Juifs allosent sacrifier à Moloch leurs enfans qu'on faisoit passer par le feu. Pour jetter de l'horreur sur ce lieu & sur cette superstition, le roi Josias en fit un cloaque où l'on portoit les immondices de la ville & les cadavres auxquels on n'accordoit point de sepulture; & pour consumer l'amas de ces matieres infectes, on y entretenoit un feu continuel. Ainsi en rapportant au mot gehenne toutes ces idées, il signifieroit une caverne remplie de matieres viles & méprisables, consumées par un feu qui ne s'éteint point; & par une métaphore assez legere, on l'auroit employé à désigner le lieu où les damnés seront détenus.
GÉHON (Page 7:539)
GÉHON, (
On sait combien l'explication des quatre fleuves de Moyse embarrasse les savans, & en particulier combien ils ont disputé sur le Géhon. Ce fleuve a passé chez les uns pour le Gange, chez les antres pour l'Oxus; on l'a pris pour l'Araxe ou pour le Nahar - Malea, canal fait à la main afin de joindre l'Euphrate au Tigre. Josephe, la plûpart des peres de l'Eglise, & une infinité d'interpretes, veulent que le Gehon soit le Nil; & M. Huet prétend que c'est le canal oriental du Tigre & de l'Euphrate: c'est ainsi que plusieurs critiques prévenus que le paradis terrestre étoit auprès du Tigre & de l'Euphrate, cherchent le Géhon dans un des bras de ces deux fleuves. M. Leclerc persuadé au contraire que le paradis terrestre étoit vers la source du Jourdain, croit que le Géhon est l'Oronte; & par la terre de Chus, que le Géhon arrosoit, il entend la Cassiotide.
Le P. Hardoüin a un sentiment particulier; il donne
un sens nouveau à ces paroles du texte latin: Et
fluvius egrediebatur de loco voluptatis ad irrigandum paradisum,
qui indè dividitur in quatuor capita; c'est - à - dire, selon le P. Hardoüin:
Il trouve avec raison qu'il n'est pas commode de supposer sans nécessité que les quatre fleuves, savoir, le Phison, le Géhon, le Tigre, & l'Euphrate fussent
Si cette explication du P. Hardoüin ne satisfait pas tout le monde, du - moins faut - il convenir qu'elle est ingénieuse, & qu'elle a l'avantage de sauver les difficultés géographiques de toutes les autres interprétations. (D. J.)
GEISLENGEN (Page 7:539)
GEISLENGEN, (Géog.) ville impériale d'Allemagne dans la Soüabe, à 7 lieues nord - oüest d'Ulm. Long. 27. 37. latit. 48. 38. (D. J.)
GÉLA (Page 7:539)
GÉLA, (Géog. anc.) petite ville de Sicile qui prenoit son nom de la riviere Géla qui l'arrosoit: Virgile le dit, immanisque Géla fluvii cognomine dicta. Le nom moderne de cette riviere est fiume di Terra - Nova; & la ville ou bourg s'appelle Terra - Nova. Il falloit que ce fût une grande ville du tems de Virgile, puisqu'il la nomme immanis. (D. J.)
GELALÉEN (Page 7:539)
GELALÉEN, (
GELÉE (Page 7:539)
GELÉE, s. f. (Physique.) froid par lequel l'eau &
les liquides aqueux se gelent naturellement, se convertissent
d'eaux - mêmes en glace dans un certain canton,
dans toute une région déterminée. La gelée est
opposée au dégel. qui est proprement ce relâchement
du grand froid, cet adoucissement qui rend à l'eau
sa liquidité, & qui détrempe la terre en fondant les
glaces & les neiges dans tout un pays. Voy.
L'eau & les liquides aqueux sont les seuls fluides
dont on ait dû faire mention dans les deux définitions
précedentes: ce n'est pas que d'autres liqueurs,
l'huile d'olive, par exemple, ne gelent plus facilement
& plus promptement que l'eau, & à de moindres
degrés de froid: mais tant que la froideur de l'air
n'opere que la congelation des huiles grasses, & que
l'eau se maintient dans sa liquidité ordinaire, l'usage
autorise à dire qu'il ne gele point. La gelée n'arrive
dans un pays, que quand l'eau & les liqueurs aqueuses
qui ne sont pas trop agitées, se glacent d'elles - mêmes
à l'air libre; c'est - là le premier & le moindre
degré de la gelée. On verra ailleurs (artic.
Nous connoissons divers agens capables d'opérer
dans une certaine étendue de pays la congelation naturelle
de l'eau: on peut consulter sur ce sujet les
articles
Il se présente une question que l'observation seule
pourra résoudre: on demande si dans tous les pays
du monde l'eau se gele constamment par le même degré
de froid; ou si le climat, dont l'influence est si sensible
sur une infinité de phénomenes, met ici de la
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