ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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FOYER
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FOYER, s. m. ce mot a deux acceptions, l'une
en Géométrie, l'autre en Optique, & ces deux acceptions
ont quelque chose d'analogue.
En Géométrie il s'employe principalement en parlant
des sections coniques: on dit le foyer de la parabole, les foyers de l'ellipse, les foyers de l'hyperbole;
& on a expliqué au mot Conique ce que c'est que
ces foyers. On a appellé ces points foyers, par la propriété
qu'ils ont de réunir les rayons qui viennent
frapper la courbe suivant certaines directions. Cette
propriété est détaillée au mot Conique. Voyez ausse
Ellipse, Hyperbole, & Parabole
Les points qu'on appelle aujourd'hui foyers, s'appelloient
autrefois umbilics ou nombrils, umbiliei;
parce qu'on peut les regarder comme les points les
plus remarquables qui se rapportent à la courbe,
& qu'on peut même déterminer l'équation de la
courbe par des rayons tirés à ces points, ainsi qu'on
l'a vû au mot Ellipse.
Il est quelquefois plus commode de représenter
une courbe par l'équation entre les rayons tirés d'un
point fixe à cette courbe, & les angles que forment
ces rayons, que de la représenter par l'équation entre
les co - ordonnées rectangles (Voyez Courbe & Equation); en ce cas on donne quelquefois par
extension le nom de foyer à ce point fixe, duquel
on suppose que les rayons soient tirés, quoique co
point n'ait pas la propriété de rassembler les rayon,
qui tomberoient sur la courbe. Tel seroit par exemple
le point F (figure 18. Coniq.), par rapport à la
courbe A M m, si on déterminoit l'équation de cette
courbe, non par le rapport en're les variables A P
& P M, mais par le rapport entre la variable F M,
& l'angle variable A F M, que la ligne F M fait avec
la ligne fixe FA Voyez la seconde section des infin. ment
petits de M. de l'Hopital, vers la fin.
En Optique on appel e foyer d'un miroir, foyer d'un
verre, foyer d'une lunitte, le point où les ravons refléchis
par le miroir, ou rompus par le veire ou la
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lunette, se réunissent, soit exactement, soit physiquement: sur quoi voyez l'article Ardent. On trouve
dans les mémoires de l'acad. des Sciences de 1710,
une formule générale pour connoître le foyer des miroirs;
& dans ceux de 1704, une formule pour déterminer
celui des verres. Nous donnerons ces formules
aux mots Lentille & Miroir, où est leur
véritable place. Voyez aussi
Convergent, Divergent, Concave, Convexe
, &c.
M. Bouguer a remarqué dans son ouvrage sur la
figure de la terre, p. 203. & suiv. que le foyer des grandes
lunettes est différent, 1°. selon la constitution des
yeux de l'observateur; 2°. selon qu'on enfonce ou
retire l'oculaire; 3°. selon la constitution actuelle de
l'atmosphere; & il donne des moyens de se précautionner
contre ces variations. Voyez l'article Lunette.
Lorsque les rayons refléchis ou rompus sont divergens,
mais de maniere que ces rayons prolongés
iroient se réunir, soit exactement, soit physiquement,
en un même point, ce point est appellé foyer
virtuel ou imaginaire, & par d'autres points de dispersion. Ainsi (fig. 11. Optiq.) si les rayons fa paralleles
à l'axe de, sont rompus par le verre a b suivant
a K, ensorte qu'ils concourent en e étant prolongés,
ce point e est le foyer virtuel de ces rayons.
Comme les rayons qui partent du foyer d'une hyperbole
sont refléchis par cette hyperbole, de maniere
qu'étant prolongés ils passeroient par le foyer
de l'hyperbole opposée, on peut regarder ce second
foyer comme un foyer virtuel.
Sur les propriétés des différentes especes de foyers,
voyez la dioptrique de Descartes, celle de Huyghens,
& beaucoup d'autres ouvrages. (O)
Foyer
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Foyer, (Econ. anim.) Les anciens philosophes
& medecins désignoient par ce terme le siége principal
de ce qu'ils apppelloient calidum innatum, chaud
inné. Ils fixoient ce siége dans le coeur; d'où ils pensoient
qu'il se distribue dans toutes les parties du
corps. Selon eux, ce chaud inné qu'ils regardoient
comme une substance, & qu'ils distingucient de la
chaleur naturelle, qui n'étoit dans leur systeme qu'une
qualité, résidoit principalement dans cet organe
où ils trouvoient tout ce qui est nécessaire pour l'y
entretenir; parce que d'après les idées qu'ils s'en
étoient faites, il a besoin non - seulement de l'humide
radical pour lui servir d'aliment (Voyez Humide radical), mais encore de l'air qui lui sert,
comme au feu domestique, pour le fomenter & l'exciter
continuellement. Or cet air se renouveile sans
cesse dans les poumons, qui font, par rapport au
coeur, fonction de soufflet pour l'usage qui vient
d'être dit.
Les modernes ont abandonné cette théorie sur
les causes de la chaleur animale, pour en substituer
d'autres, analogues aux differentes manieres dominantes
de philosopher; causes sur lesquelles on a
par conséquent beaucoup varié depuis un siecle,
mais sans avoir fourni jusqu'à - présent rien de bien
satisfaisant. On n'est pas même encore parvenu à
déterminer si c'est à des causes méchaniques ou physiques,
qu'il faut attribuer cet esset si important dans
l'économie animale; & dans les différens systèmes
qui l'ont attribué à des causes purement méchaniques,
on n'a pas pû non plus s'accorder sur le lieu
du corps où la chaleur est puncipalement produite;
sur la partie que l'on peut regarder comme en étant
le foyer: les uns l'ont fixé dans le coeur; d'autres
dans les poumons; d'autres enfin dans les vaisseaux
capillaires sanguins, sans qu'aucune de ces opinions
soit incontestablement reçûe: ainsi on n'a encore
rien de bien décidé sur ce sujet en général, d'autant
moins qu'on commence à appercevoir que les causes
méchaniques ne sont pas suffisantes pour rendre
raison de tous les phénomenes, relatifs aux différentes
altérations qu'éprouvent les humeurs animales
dans les corps vivans. On revient à chercher
dans les causes physiques l'explication que celleslà
n'ont pû donner jusqu'à - présent d'une maniere
bien complete; on parviendra peut - être à découvrir,
à trouver dans les influences de l'électricité,
dans l'action universelle de cette puissance physique,
& dans la nouvelle théorie que se fait la Chimie,
d'après les seules expériences, les lumieres que
n'ont pû fournir sur ce sujet les autres parties de
la science des corps, qui ne sont fondées pour la
plûpart que sur les productions de l'imagination.
Voyez
Chaleur animale, Coction
. (d)
Foyer
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Foyer se dit aussi, dans la Pratique médicinale,
de la partie du corps où l'on conçoit que sont déposées
des humeurs, des matieres morbifiques, qui
étant susceptibles d'etre portées de - là dans la masse
des humeurs, leur communiquent, leur procurent
& produisent de mauvaises qualités; d'où s'ensuivent
différens desordres dans l'économie animale.
On trouve souvent dans les écrits des praticiens
modernes, le mot foyer appliqué sous cette acception,
principalement aux premieres voies; en tant
qu'ils supposent que c'est le résultat des mauvaises
digestions; que ce sont les mauvais levains qu'elles
fournissent aux secondes voies; que c'est la corruption
des sucs digestifs qui y sont portés: d'ou se
forment les causes efficientes de la plûpart des maladies.
Voyez Maladie. (d)
Foyer
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Foyer, (Marine.) ce sont des feux qu'on allume
la nuit au - haut de quelque tour elevée, pour
servir de guide aux vaisseaux par leur lumiere. Voy.
Phare. (Z)
Foyer
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Foyer, en Architecture, c'est la partie de l'atre
qui est au - devant des jambages d'une cheminee,
& qu'on pave ordinairement de grand carreau quarré
de terre cuite, ou de marbre; alors c'est le plus
souvent un compartiment de divers marbres de couleur,
mastiques sous une dale de pierre dure, ou
incrustés sur un fond de marbre d'une couleur, comme
blanc ou noir pur, qu'on met au - devant des jambages
d'une cheminée. Il s'en fait aussi de marbres
feints, & de carreaux de fayence. (P)
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