ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"275"> créanciers unis font pour l'intérêt commun. Voyez Directeurs & Direction. (A)

Frais extraordinaires de criées, voyez ci - devant frais de criées.

Frais, (faux) sont certaines dépenses qu'une partie est obligée de faire, mais qui n'entrent pas en taxe, comme les ports de lettres, les coûts des actes qu'il faut lever, les gratifications que l'on donne aux secrétaires, aux commis de greffe, &c. (A)

Frais funéraires, sont ceux qui se font pour l'inhumation d'un défunt; ce qui comprend les billets d'invitation, la tenture, la cire, l'ouverture de la terre, l'honoraire des prêtres, & autres frais nécessaires & usités, selon la qualité des personnes.

L'annuel ne fait pas partie des frais funéraires.

Mais le deuil de la veuve & des domestiques qui sont à son service, sont compris dans ces frais.

Ils ne se prennent point sur la masse de la communauté, mais seulement sur la part du défunt & sur ses autres biens personnels.

Ils ne sont point à la charge du légataire universel seul, mais il y contribue avec les héritiers chacun à proportion de l'émolument.

Ils sont privilégiés sur les meubles à tous autres créanciers, même au propriétaire de la maison que le défunt habitoit. L. 45. ff. de reliq. & sumpt. funer. Ils ne passent néanmoins qu'après les frais de justice.

Leur privilége ne s'étend qu'à ce qui est nécessaire pour l'inhumation, selon la qualité de la personne, & non à des superfluités. L. 37. ff. de reliq. & sumpt. fun. (A)

Frais de gesine, sont les frais de l'accouchement d'une femme. Voyez Gesine.

Frais d'inventaire, sont ceux qui se font pour la confection d'un inventaire; il ne faut pas les confondre avec les frais de bénéfice d'inventaire. (A)

Frais de justice: on comprend sous ce nom non seulement tous les frais des procès civils & criminels, mais aussi tous les frais dus à des officiers de justice, tels que les frais de scellé, inventaire, tutele, curatelle; ceux de vente, d'ordre, de licitation, &c. Les frais de justice sont privilégiés & passent avant tous autres frais, même avant les frais funéraires. (A)

Frais légitimement faits, voyez ci - devant frais bien & légitimement faits.

Frais de licitation, sont ceux qui se font pour parvenir à l'adjudication par licitation d'un immeuble indivis entre plusieurs co - propriétaires. Voyez Licitation.

Frais & loyaux coûts, voyez Loy aux couts.

Frais & mises d'exécution, sont ceux qu'un créancier est obligé de faire pour mettre son titre à exécution contre le débiteur. On comprend sous le terme de frais & mises, les frais des commandemens & saisies faites sur le débiteur & autres frais semblables; les frais & mises sont une suite des dépens, c'est pourquoi on les comprend dans la taxe; ils ont aussi les mêmes priviléges & hipotheques que les dépens. (A)

Frais ordinaires de criées, voyez ci - devant frais de criées.

Frais d'ordre, sont ceux que le poursuivant est obligé de faire pour parvenir à faire régler entre les créanciers opposans l'ordre & distribution du prix d'un immeuble vendu en justice.

Frais de partage, sont ceux que l'un des co - propriétaires fait pour parvenir au partage des héritages communs. Voyez Partage. (A)

Frais de poursuite, sont ceux que l'on fait à la poursuite de quelque chose, tels que ceux du poursuivant; la saisie réelle ou ceux qui se sont à la poursuite de la distribution d'un mobilier, d'une contribution, d'une licitation, &c. (A)

Frais préjudiciaux, sont ceux qui sont faits sur des préparatoires & incidens que l'on est obligé de juger avant d'en venir à la question principale, comme lorsque quelqu'un est assigné en qualité d'héritier pour payer une dette du défunt, & qu'il y a d'adord contestation sur la qualité d'héritier; les dépens faits sur cet objet sont des frais préjudiciaux. (A)

Frais & salaires, sont les vacations & déboursés dûs aux procureurs, notaires, huissiers, & sergens qui ont travaillé pour une partie. Ces sortes de frais different des dépens en ce que ceux - ci ne comprennent que les frais qui entrent en taxe; au lieu que les frais & salaires comprennent tous les frais dûs aux officiers de justice par la partie pour laquelle ils ont travaillé, même des vacations & autres frais qui n'entrent point en taxe contre la partie adverse. (A)

Frais de scellé, voyez Scellé.

Frais de séjour, voyez Séjour.

Frais de tutele, voyez Tutele.

Frais de voyage, voyez Voyage.

FRAISE (Page 7:275)

* FRAISE, s. f. ce mot a un grand nombre d'acceptions différentes. C'est le fruit du fraisier. Voyez les articles Fraisier & Fraise. C'est un cordon de petites feuilles placées entre la peluche & les grandes feuilles de quelques fleurs. C'étoit anciennement une partie de l'habillement, une espece de collier de toile, coupé en rond, étendu, plissé, empesé, qu'on voit aux portraits du regne de Henri IV, & que les Espagnols ont conservé. C'est aujourd'hui une autre parure. Voyez Fraise, (Mode.) C'est dans les animaux destinés à notre nourriture, les entrailles avec leur enveloppe. C'est une espece de fortification. Voyez Fraise, (Art milit.) Ce sont dans l'art de bâtir, des pieux qui entourent & défendent les piles d'un pont. C'est un instrument commun à un grand nombre d'artistes. Voyez Fraise. (Arquebusier & Horloger), c'est un coquillage qui ressemble au fruit de même nom. Il se dit aussi de la tête du cerf. Voyez Fraise, (Venerie.)

Fraise (Page 7:275)

Fraise, en termes de Fortification, est une espece de défense ménagée avec des pieux pointus & presque paralleles à l'horison, qu'on enfonce dans les retranchemens d'un camp, d'une demi - lune, pour en empêcher l'approche & l'escalade.

Les fraises different des palissades, en ce que celles - ci sont perpendiculaires à l'horison, au lieu que les autres sont paralleles ou inclinées à l'horison. Voyez Palissade.

On se sert particulierement des fraises dans les retranchemens & aux ouvrages de terre; on en met ordinairement au - dessous du parapet du rempart, c'est - à - dire à son côté extérieur vers le niveau du terre plein du rempart, lorsqu'il n'est point revêtu de maçonnerie. Elles tiennent lieu du cordon de pierre qu'on met aux ouvrages de maçonnerie, & elles empêchent l'ennemi de franchir ou de monter sur le parapet. On leur donne une pente vers le fossé, afin que les bombes & les grenades que l'ennemi peut jetter dessus s'écoulent dans le fossé. (Q)

Fraise (Page 7:275)

* Fraise, (Arquousier.) voyez à l'article Fraise (Horloger) la définition générale de ce mot.

L'arquebusier a quatre especes de fraise: la fraise à bassinet, la fraise plate, la fraise pointue, la fraise à roder.

La fraise à bassinet est un morceau d'acier gros & rond comme un gland, & mâché comme une lime; elle a une petite queue quarrée & longue d'un demi - pouce; cette queue entre dans le trou de la broche qui porte la boîte, & qui traverse le chevalet. Les Arquebusiers s'en servent pour polir le creux d'un bassinet, en posant le gland ou la fraise, & le faisant tourner dedans par le moyen de l'archet dont la corde entoure la boîte. [p. 276]

La fraise plate a un bout rond, plat, & plus gros que le reste; ce bout est cannelé, & sert aux Arquebusiers de la même maniere que la fraise pointue pour faire un trou plat où l'on puisse placer la tête d'une vis plate, & empêcher qu'elle n'excede sur la piece.

La fraise pointue est un petit foret quarré, long de deux à trois pouc. dont un des bouts représente une fraise pointue & cannelée sur toute sa longueur; les Arquebusiers s'en servent pour aggrandir un trou dans une piece de fer, & le faire plus large d'un côté que de l'autre; l'on s'en sert comme des forets en la posant dans la boîte & la tournant de même.

La fraise à roder, est une espece de clou de la longueur du pouce, dont la queue est ronde, unie, & un peu forte; la tête un peu plus large, ronde, épaisse, & un peu mâchée en - dedans comme une lime. Les Arquebusiers s'en servent pour unir en - dessus l'oeil où doit être placé une vis, pour que la tête porte bien à - plomb. Ils font passer la queue de cette fraise dans l'oeil, de façon que le côté mâché de la tête porte dessus la face de cet oeil. Ensuite ils mettent la queue de cette fraise dans l'étau à main, & tournent à droite & à gauche pour faire mordre la fraise sur le fer qu'ils veulent roder & unir.

Fraise (Page 7:276)

Fraise, (Horlogerie.) espece de foret dont les Horlogers & d'autres artistes se servent pour faire des creusures propres à noyer les têtes des vis, & pour d'autres usages. Il y en a dont (fig. 49. & 50. Pl. XIV. de l'Horlogerie) la meche est ou quarrée ou triangulaire, ou ronde; d'autres sont des especes de limes (fig. 41.) fixées à l'extrémité d'un arbre. Celles - ci servent pour dresser le fond d'une creusure, d'un barillet, ou d'une roue de champ. On se sert des fraises de la même maniere que des forets. Voyez Foret.

Les Horlogers appellent encore fraise, une espece de rochet (fig. 40. de la même Planche) monté sur un arbre; cet outil sert à faire au bas de la fusée la creusure destinée à recevoir le rochet de la chaîne. Tous ces outils se meuvent par le moyen de l'archet, dont la corde fait un tour sur le cairrot.

On appelle encore fraise une petite plaque d'acier fort mince, circulaire, trempée fort dur, & taillée sur sa circonférence; elle sert pour fendre les roues. Voyez Machine à Fendre. (T)

Fraise (Page 7:276)

Fraise, en terme de marchand de Modes, est un tour - de - col, à deux ou trois rangs de ruban, ou de blonde sroncée. Voyez Froncer. Ces sortes de colliers s'attachent par - derriere avec un noeud de ruban, & sont garnis par - devant le plus souvent d'un noeud à quatre. Voyez Noeud à quatre.

Fraise (Page 7:276)

Fraise, (Venerie.) c'est la forme des meules & des pierrieres de la tête du cerf & du chevreuil, qui est le plus proche de la tête, que nous appellons massacre.

FRAISER (Page 7:276)

* FRAISER, v. act. ce verbe n'a pas toutes les acceptions du mot fraise, & il en a quelques unes que le mot fraise n'a pas. On dit à la vérité fraiser les dehors d'une place, fraiser des manchettes, fraiser un trou dans un corps de fer; mais on dit encore chez les Pâtissiers fraiser de la pâte, pour la manier beaucoup, en la pétrissant sur elle - même; & fraiser une feve légumineuse, pour lui ôter sa peau, ou robbe.

Fraiser un Bataillon (Page 7:276)

Fraiser un Bataillon, (Art milit.) c'étoit autrefois l'entourer de piquiers qui empêchoient la cavalerie de le forcer. A - présent c'est faire mettre la bayonnette au bout du fusil aux soldats qui le composent, & principalement aux rangs qui en forment la circonference, ou qui le terminent.

La colonne de M. le chevalier de Folard doit être fraisée de fusiliers & de piquiers. Mais ses piquiers au lieu d'une pique de 15 piés de longueur, doivent avoir des especes de pertuisannes de 11 piés.

« On ne regarde pas fixement, dit cet auteur, un corps de troupes fraisé de ces sortes d'armes, jointes aux hallebardes, aux espontons, & aux bayonnettes au bout du fusil, particulierement contre une nation comme la françoise, dont l'ardeur & l'abord est des plus redoutables. Traité de la colonne». (Q)

FRAISIER (Page 7:276)

FRAISIER, s. m. fragaria, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs en rose, composées de plusieurs pétales disposés en rond. Le calice est découpé; il en sort un pistil qui devient dans la suite un fruit presque rond ou ovoïde, & pointu par le bout. Il y a plusieurs semences adhérentes à un placenta qui est charnu dans quelques especes, & sec dans d'autres. Ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les feuilles sont portées trois - à - trois à l'extrémité d'un pedicule. Tournefort, inst. rei lierb. Voyez Plante. (I)

Boerhaave compte six especes de fraisiers fertiles; mais il nous suffira de décrire la plus commune, le fragaria vulgaris, C. B. Pin. 326.

Sa racine est vivace, roussâtre, fibreuse, chevelue, d'une saveur astringente; elle pousie des pédicules longs d'une palme, grêles, velus, branchus à leurs sommets, & qui portent des fleurs; elle jetre aussi des queues de même longueur & de même figure, qui soûtiennent des feuilles; elle pousse encore des jets traçans & rampans sur terre, noüeux, donnant de chaque noeud des feuilles & des racines, par lesquelles cette plante se multiplie. Ses feuilles, au nombre de trois sur une queue, sont oblongues, larges, semblables à celles de l'argentine: veinées, velues, dentelées à leur bord, vertes en - dessus, blanchâtres en - dessous. Ses fleurs, au nombre de quatre ou cinq sur un même pédicule, sont en rose à cinq pétales blancs placés en rond; elles ont beaucoup d'étamines courtes, garnies de sommets jaunâtres, & un pistil sphérique, porté sur un calice découpé en dix parties; le pistil se change en un fruit ovoïde, bon à manger, charnu, mou, rouge quand il est mûr, quelquefois blanc, rempli d'un sue doux, vineux, odorant, chargé de quantité de petites graines entassées les unes sur les autres.

Cette plante fleurit en Mai, & donne son fruit mûr au mois de Juin. Elle vient naturellement dans les forêts & à l'ombre; on la cultive dans les jardins où elle profite davantage, & porte dos fraises plus grosses & plus douces que celles des bois & des montagnes, mais bien moins odorantes & moins agréables au goût.

M. Frézier en revenant de son voyage de la mer du Sud, a le premier fait connoître en Europe le fraisier du Chili, fiagoria chiliensis fructu maximo, foliis carnosis, hirsutis. Il differe de toutes les especes européennes par la largeur, l'épaisseur, & le velu de ses feuilles. Son fruit de couleur rouge - blanchâtre, est généralement de la grosseur d'une noix, & même quelquefois aussi gros qu'un oeuf de poule; mais sa saveur n'a pas l'agrément & le parfam de nos fraises de bois. Cette plante a produit du fruit au jardin royal de Paris, & en porte aujourd'hui dans le jardin de Chelesca par les soins de Miller. Elle réussit le mieux à l'exposition du soleil du matin, & demande de fréquens arrosemens dans les tems de sécheresse.

Le fraisier, tant celui qui porte des fraises rouges, que celui qui sournit des fraises blanches, se multiplie de plan enraciné. Le plan de fraisier qu'on tire des bois, vaut mieux pour transplanter que celui des jardins; les fruits qu'il produit sont plus odorans.

On met les fraisiers en planche ou en bordure, dans une terre bien préparée; & pour le mieux, on les plante sur des à - dos, contre un mur exposé au midi, afin d'avoir des premieres fraises; on les espace de huit pouces en terre sablonneuse. On observe que les

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