ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"232"> fort serré, qui ressemble à un petit satin couleur de perle. L'animal reste en repos dans cette coque, la tête entre les jambes, pendant six semaines plus ou moins avant de se changer en nymphe. Lorsque le tems de cette transformation arrive, l'insecte se dépouille de sa premiere peau, à laquelle les cornes, les yeux, & les poils restent attachés, & il paroît sous la forme d'une nymphe qui a environ trois lignes de longueur, quatre aîles membraneuses, six jambes, deux grosses cornes ou antennes molles & creuses, deux yeux noirs, & deux serres en forme de scies, qui lui servent de dents. Cette nymphe reste encore pendant quelque tems dans la coque: enfin l'insecte se transforme en une belle mouche que l'on appelle demoiselle. Il fait une petite ouverture dans la coque; & en s'insinuant dans cette ouverture, il y laisse la seconde peau. C'est un fourreau membraneux & transparent, qui a la forme des cornes ou antennes, des yeux, des dents, des aîles, des jambes, &c. de la mouche qui en est sortie. On trouve ainsi dans la coque la peau du fourmi - lion, qui est pelotonnée, & quelquefois un oeuf que la mouche y a fait avant d'en sortir: la longueur de cet oeuf est de deux lignes, & l'épaisseur d'une ligne; il a une coque semblable à celle des oeufs de poule; mais il n'est pas fécond, puisqu'il a été pondu avant l'accouplement du mâle avec la femelle. Cependant on n'a trouvé qu'un seul oeuf dans le corps de quelques - unes de ces femelles que l'on a ouvertes; elles sont insecondes, lorsqu'elies le pondent avant les approches du mâle: aussi les fourmi - lions sont assez rares.

La demoiselle du fourmi - lion a quinze ou seize lignes de longueur: en sortant de son fourreau, ses ailes sont courtes & plissées; mais en deux minutes, elles se développent & deviennent plus longues que le corps. Elle reste d'abord pendant quelque tems sur ses piés sans mouvement, pour se secher, avant de prendre l'essor. Les demoiselles de cette espece ont deux antennes, qui sont menues pres de la tête, & deviennent de plus en plus grosses jusqu'à l'extrémité. Le bout de la queue est herisse de poils, & les ailes sont d'un blanc cendré, avec quelques points noirs, & sans aucune couleur vive. Elles ont deux gros yeux aux côtés de la tête, & elles different des autres insectes de ce genre, en ce qu'elles n'ont point d'yeux au - dessus de la tête, & que le ventre n'est pas cannelé tout du long. Mém. de l'acad. royale des Sciences, année 1704, p. 235 & suiv. Voyez les mém. pour servir à l'hist. des insectes, tom. VI. p. 333 & suiv. Voy. aussi les Transact. philosophiq. n°. 469. Voyez Demoiselle, insecte. (I)

FOURNAGE (Page 7:232)

FOURNAGE, s. m. (Jurisprad.) est le droit que le seigneur prend par chacun an, ou autrement, sur ceux qui sont obligés de faire cuire leur pain en son four bannal, ou pour la permission de le cuire en leurs maisons. Voyez le glossaire de M. de Lauriere au mot fournage.

Ce terme se prend aussi quelquefois pour foüage ou feu, à cause du fourneau ou cheminée. Voyez cidevant Fouage. (A)

FOURNAISE (Page 7:232)

* FOURNAISE, s. f. (Gramm.) espece de four où l'on pourroit allumer un grand feu. Nous ne connoissons plus de fournaise; & ce mot n'est guere employé que dans cette phrase, & quelques autres: L'ame s'épure dans l'adversité, comme le métal dans la fournaise; les trois enfans de la fournaise.

Fournaise (Page 7:232)

Fournaise, ancien terme de Monnoyage, étoit l'endroit où les ouvriers s'assembloient pour battre les carreaux sur le tas ou enclume, pour flatir & ré chauffer les flancs.

FOURNALISTE (Page 7:232)

FOURNALISTE, s. m. en terme de Potier de terre, est l'ouvrier qui fait toutes les grosses pieces comprises sous le nom général de four neaux. Voy. Fourneaux à l'article Poterie, C'est encore un ouvrier qui fait tous les vaisseaux de Chimie en terre en usage dans les laboratoires, les atteliers des Artistes, & les cuisines.

Les fournalistes ne sont point du corps des Potiers de - terre. Il n'appartient qu'aux fournalistes de faire les fourneaux de ciment, qui servent aux hôtels des monnoies, aux affinages & fontes de métaux, aux distillations; enfin à tous les ouvrages d'Orfévrerie, de Fonderie, & d'opérations de Chimie.

C'est pareillement à eux seuls qu'il appartient de faire & vendre toutes sortes de creusets, de quelque forme & grandeur, & de quelque usage que ce soit. Outre les ouvrages de terre ordinaire pour lesquels ils dépendent de la communauté des Potiers, ils ne dépendent que de la cour des monnoies. C'est pardevant le procureur général de cette cour qu'ils font leur chef - d'oeuvre, sont reçus maîtres, & prêtent serment.

Cette petite communauté n'a point de jurés; la cour des monnoies leur en tient lieu.

L'apprentissage est de cinq ans; & le service chez les maitres après l'apprentissage, de deux autres années.

Le fils de maître ne doit que la simple expérience, & l'apprentif étranger le chef - d'oeuvre. L'un & l'autre leur est donné à la cour des monnoies, où l'aspirant est reçu à la maîtrise; son brevet d'apprentissage & ses lettres de maîtrise enregistrés, aussi bien que la réception du serment qu'il y fait.

Les veuves joüissent des priviléges de la maîtrise de leurs maris; elles ne peuvent cependant obliger de nouveau apprentif, mais seulement achever celui qui est commencé. Elles peuvent travailler par elles - mêmes ou faire travailler des compagnons.

Les maîtres ne peuvent vendre des fourneaux & des creusets propres aux fontes des métaux ou aux distillations, qu'à gens connus, ou avec permission obtenue par écrit des officiers de la cour des monnoies. Ils ont liberté entiere pour la vente des autres ouvrages de terre ordinaire.

La matiere dont on fait les fourneaux & les creusets, est partie de ciment & partie de terre glaise, bien courroyés ensemble. Le ciment ne doit être que de grès de pot - à - beurre pulvérisé & bien battu, le ciment de tuileau n'y étant pas propre.

Les outils sont en petit nombre & simples. Un maillet ou masse de bois à long manche, dont la tête est armée de clous. Il sert à battre le ciment; un petit rabot aussi de bois, ou plus simplement une palette faite d'une douve, à le courroyer & le mêler avec la terre glaise.

Les fourneaux se font à la main avec la seule palette que l'on poudre de sablon, afin qu'elle ne s'attache point à la terre. Les creusets ont des moules de bois plus ou moins grands, suivant l'ouvrage, & de la figure de l'ouvrage même. Ces moules se tiennent par une queue ou manche aussi de bois; & après les avoir saupoudrés d'un peu de sable, on les couvre à discrétion d'autant de terre bien courroyée qu'on le croit nécessaire, qu'on arrondit ensuite toutautour, & qu'on applatit par - dessous avec la palette.

Il y a de grandes & de petites palettes, de quarrées, de longues, & en triangle. Ces dernieres sont un peu tranchantes, & servent comme de couteau pour enlever ce qu'il y a de trop de matiere, & reduire l'ouvrage à sa juste épaisseur. On les appelle palettes, parce qu'en effet les plus grandes ressemblent à celles dont les enfans se servent dans quelques - uns de leurs jeux.

Des bâtons longs, ronds & pointus, de diverses longueurs & de différens diametres, servent à ouvrir les trous, qu'en terme de l'art on appelle des registres, qu'on laisse aux fourneaux pour, en les bou<pb-> [p. 233] chant ou en les laissant ouverts, y entretenir le degré de feu convenable. Ces bâtons, à cause de leur figure, se nomment des fuseaux.

Outre les sourneaux & les creusets, les Fournalistes ne sont guere que des réchaux & des especes de sourneaux quarrés, mais plus longs que larges, dont les blanchisseuses se ser vent pour chauiser leurs sers - à - repasser. Ces sortes d'ouvrages sont aussi de gres de pot - à - beurre, de même que les fourneaux d'une nouvelle invention propres à faire du café. Dictionnaire & réglemens du Commerce.

Cet état demanderoit beaucoup plus de connoissance d'Histoire naturelle, de Physique & de Chimie, que ces ouvriers n'en ont communément.

FOURNEAU (Page 7:233)

FOURNEAU d'une mine, s. m. (Fortificat.) c'est une espece de cosse pratiqué à l'extrémite la galesie pour mettre la poudre dont la mine doit etre chargée. On appelle aussi le fourneau la chamore de la mune Voyez Mine & Chambre. (Q)

Fourneau superficiel (Page 7:233)

Fourneau superficiel, terme de Fortification qui signifie la même cho e que caisson. C'est une caisse remplie de trois, quatre, cinq ou six bombes, & souvent lemplie simplement de poudre. On s'en est servi dans les sieges pour faire sauter les logemens du che<-> couvert & du fosse sec; mais ces caissons ne sont plus guere d'usage. On leur a substitué les fougasses. Voyez ci - dev. Fougasse ou Fougade. (Q)

Fourneau (Page 7:233)

* Fourneau, chez les Bimblotiers faiseurs de dragées pour la chasse; c'est un massif de maçonnerie qui entoure une chaudiere de fer dans laquelle on fond le plomb dont on doit faire les bailes ou dragées. Voyez la Planche de la fonte des dragées. C'est le fourneau; A la chaudiere, autour de laquelle sont deux anneaux de fer qui garantissent la maçonnerie du fourneau du frottement des moules qui la détruiroit en peu de tems; D l'ouverture par laquelle on met le bois allumé sous la chaudiere; E la cheminee du fourneau par laquelle la fumée du bois qui est sous la chaudiere passe dans la grande cheminée F qui couvre tout le fourneau, d'ou elle se perd hors de l'atrelier; B une ouvriere assise près du fourneau, & qui tient un moule dans ses mains qu'elle ouvre pour en faire sortir la branche (voyez Branchi), qu'elle tire avec des béquettes, sorte de pinces plates: les branches sorties au moule sont posées à terre sur un ais placé en G à côté de l'ouvriere.

Fourneau (Page 7:233)

Fourneau à fondre les caracteres d'Imprimerie; il est sait de la teire dont se servent les Fournalistes pour la fabrique des creusets, mais moins fine. C'est un mélange de ciment de pot - à - beurre cassé & de terre glaise petris ensemble; sa grandeur ou hauteur est de 18 à 20 pouces, 10 à 12 de diametre, sur deux piés & demi de longueur. Il est séparé en deux dans la hauteur; on met le bois dans la partie supérieure, au bout de laquelle est une grille aussi de terre qui donne l'air qui est nécessaire pour faire allumer le bois. La partie inserieure est composée du cendrier & des ventouses pour l'air; on pose sur la parlie supérieure dudit fourneau la cuilliere dans laquelle est le métal qui est toûjours en susion par le feu continuel qui est dessous. Depuis la grille jusqu'à la partie supérieure, on ménage une ouverture sur laquelle on met un tuyau de tôle, qui sert de passage à la fumée qui s'echappe hors l'attelier. Voyez les Planches de la Fonderie en caracteres.

Fourneau (Page 7:233)

* Fourneau, (Chapelier.) Ces ouvriers en ont de trois sortes: un qu'ils mettent sous les plaques, lorsqu'ils bâtissent & dressent; un plus grand dans la soulerie sous la petite chaudiere, qui contient l'eau chaude & la lie à fouler; un troisieme tres - grand sous la chaudiere à teinture. Ces fourneiux n'ont rien de particulier, qu'on n'apperçoive d'un coup - d'oeil sur les Planches. Voyez les Planches de Chapellere & leur explication.

Fourneau (Page 7:233)

* Fourneau, (Cuisine.) c'est un ouvrage de maçonnerie qui est fait de brique, qui a environ trois piés de haut, & sur lequel sont sceliés des réchaux qui déposent leurs cendres dans une espece de voûte pratiquée sous le fourneau, & à - peu - pres vers le milieu. Le bâti qui soûtient cette maçonnerie est de pierre. Les contours de la partie supérieure sont garnis & liés de bandes de fer.

Fourneau des grandes Fonderies (Page 7:233)

Fourneau des grandes Fonderies; voyez l'article Bronze.

Fourneau des Usines en Cuivre (Page 7:233)

Fourneau des Usines en Cuivre; voyez l'article Cuivre.

Fourneau des Usines en Fonte (Page 7:233)

Fourneau des Usines en Fonte; voyez ci - devant à l'article Forge, Forges (grosses).

Fourneau des Usines en Fer (Page 7:233)

Fourneau des Usines en Fer; voyez aussi cidevant à l'article Forges (grosses. ).

Fourneau (Page 7:233)

* Fourneau des Tailleurs de limes; c'est une espece de mousle faite de brique. Le tailleur de limes les y renferme avec la suie, & autres matieres de la trempe en paquet. Voyez l'article Trempe. Voyez aussi Planches de Taillanderie & Fourneau. 9 le fourneau, 5 son cendrier, l les supports de la grille qui porte le paquet.

Fourneau (Page 7:233)

Fourneau, chez les Mégissiers; voyez l'article Chamoisfur.

Fourneau des Fondeurs en sable (Page 7:233)

Fourneau des Fondeurs en sable; voyez à l'article Sable, Fondfur en sable

Fourneau (Page 7:233)

* Fourneau, (Plombiers.) ils en ont trois; la fosse, la poesle, & le fourneau à étamer.

Ils fondent dans la fosse le plomb destiné pour les prandes & petites tables; & c'est - là qu'ils jettent aussi d'autres ouvrages. Voyez l'article Fosse.

La poesle est une partie de la fosse. Voyez le même article & l'article Poesle.

Le fourneau à étamer est un chassis quarré de grosses pieces de bois ou massif de maçonnerie, sur lequel est un foyer de brique. Il est élevé de terre d'environ deux piés & demi, sur quatre piés de longueur, & presque la même largeur; il est bordé de brique ou de terre grasse tout - autour; mais le rebord est plus haut par - derriere & par devant, que par les côtes: c'est - là que les Plombiers étament. Voy. l'article Etamer.

Leur étamage occupe deux ou trois ouvriers qui tiennent la piece à étamer élevée au - dessus du fourneau, jusqu'à ce qu'elle ait pris le degré de chaleur convenable. Voyez nos Planches de Plomberie & leur explication.

Fourneau (Page 7:233)

* Fourneau, (Potier d'etain.) il est comme le fourneau de cuisine, fait de brique, long d'environ huit à dix pouces, de la même profondeur, large de six à sept pouces, ouvert par - devant, coupé par une grille qui porte le charbon. On y met chauffer les fers à souder; fondre l'étain dans la cuillere à jetter les anses ou autres garnitures, &c. Les Potiers d'étain ont des fourneaux portatifs de fer, de tôle ou de brique, qui leur servent aux mêmes usages.

Fourneau (Page 7:233)

* Fourneau, en termes de Raffineur de sucre, est un massif de brique à plusieurs feux, d'environ six piés de large sur quinze de long; il est ordinairement chargé de trois chaudieres, séparées par des élévations triangulaires, sous lesquelles sont les évents des fourneaux. Au - dessous des chaudieres qui y sont descendues jusqu'à un pié de leur bord, sont des grilles sur lesquelles on jette le charbon, & qui donnent passage aux cendres & au vent qui vient des aspiraux. Voyez Aspiraux. Ce fourneau est fermé sur le devant d'une porte de fer, couvert de plomb & garni de trois poeslettes. Voyez Poeslette & nos Planches.

Fourneau (Page 7:233)

Fourneau, (Fontaines salantes.) Voyez les articles Sel & Salines.

Fourneau (Page 7:233)

Fourneau des Teinturiers. Voyez l'article Teinture.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.