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C'est par ces formules qu'on trouve le rapport
de la force centrifuge à la pesanteur sous l'équateur.
Voyez
Force motrice (Page 7:120)
Force mouvante (Page 7:120)
Ces différentes machines facilitent l'action des
puissances pour mouvoir des poids, soit parce qu'elles
diminuent en effet l'action que la puissance seroit
obligée d'exercer pour mouvoir le poids immédiatement,
soit parce que la maniere dont la puissance
est appliquée favorise son action. Ainsi dans la poulie,
par exemple, la puissance doit être égale au
poids; cependant la poulie aide la puissance, parce
que la maniere dont la puissance y est appliquée facilite
son action, & la met en état d'agir commodément
& sans gêne. Voyez
Force résultante (Page 7:120)
Force des Eaux (Page 7:120)
La force, la dépense & la vîtesse des eaux sont souvent
confondues chez les auteurs; c'est l'effort que
fait l'eau pour sortir & s'élancer contre la colonne
d'air qui résiste & pese dessus; elle dépend donc de
deux choses, de la colonne d'eau, & de la colonne
d'air. Voyez
Les vîtesses sont entre elles comme les racines quarrées des hauteurs, ou en raison soudoublée des hauteurs. Soit la hauteur d'un réservoir supposée de 16 piés, & une autre de 25, les vîtesses de ces deux réservoirs sont entr'elles comme 4 est à 5, parce que 4 est racine de 16, & 5 est racine de 25.
On évalue la force d'un homme qui sert de moteur à une pompe à bras, environ à 25 liv. quand il fait marcher cette pompe sans effort; celle d'un cheval qui fait tourner la manivelle, suivant l'expérience qu'on en a faite, est estimée valoir la force de sept hommes: ainsi elle vaut sept fois 25 livres, qui font 175 livres. Voyez l'article suivant.
On sait de plus que 10 livres de force soûtiennent en équilibre 10 livres d'eau, & qu'il faut un degré de force de plus pour l'entraîner & la faire monter, Sur ce principe, un homme qui est la force motrice d'une pompe à bras, & qui en fait aller la manivelle; s'il employe 11 livres de force, enlevera 10 liv. d'eau en l'air, en supposant qu'il n'y a point de frotemens, pour lesquels on ajoûte toûjours un tiers en sus dans le calcul.
Si, par exemple, la pesanteur du corps que l'on veut élever pese 90 livres, il faut ajoûter à cette somme son tiers, qui est 30, pour l'élever & surmonter la résistance des frotemens; ce qui fait en tout 120 livres de force, pour faire monter une colonne d'eau de 90 livres pesant.
On évalue la force ou la vîtesse d'un courant, d'une
riviere, d'un ruisseau, d'un aqueduc, en déterminant
sur son bord une base à discrétion, & par le
moyen d'une boule de cire mise sur l'eau, & d'une
pendule à secondes, on sait combien de tems la
boule entraînée par le courant, a été à parcourir
l'espace de la base supposée de 20 toises. Si la boule
a été 30 secondes, moitié d'une minute, dans sa course,
ce seroit 20 toises ou 120 piés en 30 secondes, &
4 piés par seconde; vous multiplierez cette vîtesse
de 4 piés par la largeur du ruisseau, qu'on suppose
ici de 12 piés, ce qui donnera 48 piés quarrés par
seconde pour la superficie du canal. Prenez la profondeur
de ce canal ou ruisseau, par exemple de 2
piés, qui en multipliant les 48 piés de la superficie,
vous donneront 96 piés pour la solidité de l'eau qui
s'écoulera dans l'espace d'une seconde: ces 96 piés
cubes multipliés par 35 pintes valeur du pié cube,
font 3360 pintes, qui s'écouleront par seconde. Il y
a une autre méthode que la boule de cire, pour
connoître la vîtesse d'une riviere; on la trouvera
dans les mémoires de l'académie des Sciences, année
1733, page 363. Voyez aussi le mot
Force des Animaux (Page 7:120)
M. de la Hire suppose qu'un homme ordinaire, mais fort, pese 140 livres. Cet homme ayant les [p. 121]
Si un homme qui pese 140 livres saisit un point fixe placé sur sa tête, il peut par l'effort des muscles des bras & des épaules, élever tout son corps, & même un poids de 20 livres, dont il seroit chargé. Suspendu alors à une corde, qui passant sur une poulie soûtient par son autre extrémité un poids de 160 livres, il fait équilibre avec ce poids, & le surmonte, si l'on augmente un peu son fardeau de 20 livres.
Ce même homme prenant avec les mains un poids de 100 livres, placé entre ses jambes, l'éleve en se redressant. Comme les muscles des lombes soûtiennent la moitié supérieure de son corps, on peut évaluer leur effort à 170 liv. Mais M. Desaguliers assûre que les travailleurs en général élevent avec leurs mains un poids de 150, & quelquefois de 200 liv.
Un homme, le corps panché & les genoux phés,
ne pourra lever de terre un poids de 160 liv. que ses
bras soûtiennent d'ailleurs; les muscles des jambes
& des cuisses devroient alors soûtenir le poids de
160 liv. & celui de tout le corps. Or ils ne le peuvent
pas, suivant M. de la Hire, parce que dans cette disposition
de tout le corps, la force se distribue par la
distribution des esprits dans toutes les parties. Cette
raison n'éclaire pas l'esprit; il semble que pour se
former une idée plus nette des résistances immenses
que la nature auroit à surmonter dans cette situation,
il faut rappeller les propositions de Borelli
sur une suite d'articulations fléchies. Je me contenterai
de citer la proposition 54, I. part. du traité de
motu animal. où Borelli prouve que dans un portefaix
panché en - avant, qui auroit les jarrets pliés &
qui s'appuyeroit sur la pointe d'un pié (ce qui est
leur attitude ordinaire en marchant); l'effort combiné
de tous les muscles qui concourent à soûtenir
son fardeau, feroit cinquante fois plus grand que ce
fardeau. Voyez l'article
M. de la Hire avoit vû à Venise un homme jeune & foible, qui soûtenoit un âne en l'air par un moyen singulier. Ses cheveux étoient liés de côté & d'autre par des cordelettes, auxquelles on attachoit par des crochets les deux extrémités d'une sangle large qui passoit par - dessous le ventre de cet âne. Monté sur une petite table, il se baissoit pendant qu'on attachoit les crochets à la sangle; il se redressoit ensuite & élevoit l'âne en appuyant ses mains sur ses genoux. Il élevoit de même des fardeaux qui paroissoient plus pesans, & il disoit qu'il y trouvoit moins
M. de la Hire a considéré dans ce jeune homme la grande force des muscles des épaules & des lombes. M. Desaguliers prétend, avec beaucoup de vraissemblance, que les muscles des lombes sont incapables d'un pareil effort; il aime mieux avoir recours à la force des extenseurs des jambes, qu'il dit être six fois plus considérable. Il assûre que ce jeune homme avoit le corps droit & les genoux pliés; de sorte qu'il mettoit les tresses de ses cheveux dans le même plan que les têtes des os des cusses, & les chevilles. La ligne de direction du corps & de tout le poids passoit ainsi entre les plus fortes parties des piés, qui supportoient la machine; alors il se relevoit sans changer la ligne de direction. La raison pour laquelle l'âne en se débattant, rendoit le fardeau plus incommode, c'est qu'il faisoit vaciller la ligne de direction. Quand elle étoit portée en - avant ou en - arriere, les muscles des lombes se mettoient en jeu pour la rétablir dans sa premiere situation.
M. Desaguliers raconte des tours d'adresse, qu'un allemand montroit à Londres pour des tours de force, & dont il fut spectateur avec MM. Stuart, Pringle, & milord Tullibardin. Cet homme assis sur une planche horisontale (inclinée en - arriere elle l'auroit situé plus avantageusement), & appuyant ses piés coutre un ais vertical immobile, avoit un peu au - dessous des hanches une forte ceinture, terminée par des anneaux de fer; à ces anneaux étoit attachée par un crochet une corde, qui passant entre ses jambes, sortoit par une ouverture pratiquée dans l'appui vertical. Plusieurs hommes, ou deux chevaux même, en tirant cette corde, ne pouvoient l'ébranler. Il se plaçoit encore dans une espece de chassis de bois, préparé pour cet effet, & prétendoit élever, quoiqu'il ne fit réellement que soûtenir, un canon de deux ou trois mille liv. pesant, porté sur le plat d'une balance, dont les cordes étoient attachées à la chaîne qui pendoit de sa ceinture. Les cordes étant bien tendues & ses jambes bien affermies, on poussoit les rouleaux qui supportoient le plat de balance, & le canon restoit suspendu. M. Desaguliers fit une semblable expérience devant le roi Georges I. & plusieurs la répéterent après lui.
Tout cela s'explique aisément par la résistance des os du bassin, qui sont arcboutés contre un appui vertical ou horisontal; par la pression de la ceinture qui affermit les grands trochanters dans leurs articulations; par la force des jambes & des cuisses, qui, lorsqu'elles sont parfaitement droites, présentent deux fortes colonnes capables de soûtenir au - moins quatre ou cinq mille livres. On sait qu'une puissance est inefficace, quand son action se dirige par le centre du mouvement; & M. Desaguliers fait une application ingénieuse de la ceinture dont nous avons parlé plus haut, dont un ou plusieurs hommes pourroient se servir pour hausser ou abaisser le grand perroquet d'un navire, en s'appuyant contre les échelons d'une forte échelle couchée sur le tillac.
Les autres détails du docteur Desaguliers sur les tours d'adresse, qui passent pour des tours de force extraordinaires, sont assez curieux; mais je les supprime, de crainte d'être trop long.
Pour donner une idée de la force des extenseurs
des jambes, M. Desaguliers dit qu'on voit à Londres les fiacres s'élancer hors de leurs siéges dans un
embarras, & soûlever leur voiture avec leur dos
sans le secours de qui que ce soit, quoiqu'ils ayent
quatre personnes dans leur carrosse, & le train chargé
de trois ou quatre coffres. Nos fiacres font de
même à Paris, & appellent cela porter leur derriere.
Les porte faix en Turquie portent sept, huit, &
jusqu'à neuf cents livres pesant. Ils s'appuient sur
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