ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"78">

Le fondement est non - seulement sujet à des jeux de la nature dans les nouveaux - nés, mais il est exposé dans l'homme à plusieurs maladies, comme à des tubercules & excroissances charnues, à des hémorrhoïdes, des fistules, des abcès, & des corps étrangers qui s'y arrêtent.

Les tubercules qui se forment au fondement sont internes ou externes. Quoique l'on divise ces tubercules en différentes especes, eu égard à leur grandeur & à leur figure, & qu'on leur donne le nom de condylomes, de crêtes, de fics & de fungus: ils ont cependant cela de commun, qu'ils doivent d'ordinaire leur origine à la surabondance & à la stagnation du sang dans ces parties, & sur - sout dans les petites glandes, dont la grosseur augmente peu - à - peu, ainsi qu'il arrive aux tubercules du vagin. Ils surviennent encore fréquemment à ceux qui sont sujets aux hémorroïdes. Pour les guérir, il faut les extirper au moyen d'une ligature, ou les couper avec un bistouri ou des ciseaux; ensuite on continuera le traitement avec des baumes vulnéraires, des onguens dessicatifs, & sinalement avec de la charpie seche, pour hâter la consolidation de la plaie.

L'intestin rectum sort quelquefois hors du fondement de quelques personnes, enfans ou adultes, de la longueur de deux à six pouces, & même davantage. Saviard rapporte l'exemple d'un enfant à qui cette partie sortoit de la longueur d'un pié: la cause de cet accident est sans doute la trop grande foiblesse de l'intestin rectum, que plusieurs autres causes contribuent à augmenter: tels sont les cris violens, le tenesme, les douleurs des hémorrhoïdes, la constipation, la dyssenterie, la pierre, les accouchemens laborieux, &c. La methode curative demande, après avoir fomenté l'intestin avec une liqueur convenable, de le remettre dans sa place ordinaire & de l'y maintenir. Si la partie de l'intestin sostie est extremement enflée, on doit employer préalablement la saignée, & ensuite des fomentations digestives, juiqu'à ce que la tumeur soit dissipée, & que la partie soit en état d'être replacée.

Il y a des personnes qui éprouvent souvent cet accident lorsqu'elles vont à la selle: le remede est de commencer par remettre elles - mêmes l'intestin avec leurs doigts, & puis de recourir au chirurgien pour qu'il l'empêche par les secours de l'art de tomber de nouveau. Quelques auteurs assûrent que le malade pent prévenir une nouvelle chûte de cet intestin, pourvû qu'il ait soin toutes les fois qu'il va à la garderobe, de s'asseoir sur un siége qui ait une ouverture d'environ deux travers de doigt: mais si la maladie est invétérée, il faut des compresses & des bandages pour retenir l'intestin dans sa place naturelle.

Une maniere bien simple de préserver les enfans des chûtes de fondement auxquelles ils sont sujets, est de les asseoir dans des fauteuils de paille ou de jonc, dont le milieu soit relevé & ne puisse s'enfoncer. Pour cet effet on met sous le milieu du siége une vis de bois qui monte & descende, sur laquelle soit posée une petite planche, en sorte qu'en tournant la vis selon un certain sens elle pousse la planche, & fasse monter en - haut la paille qui est sous la chaise. Comme cette vis doit porter sur quelque chose qui lui serve d'appui, on la pose sur une petite traverse de bois dont on cloue en - bas les deux bouts aux bâtons de la chaise: il n'y a jamais de creux aux siéges faits de cette maniere, & la vis qui empêche le creux ne paroît point, à moins qu'on ne renverse la chaise. Les siéges dont je parle ont un second avantage, c'est d'empêcher les enfans de se gâter la taille; parce qu'étant assis dans ces sortes de chaises, ils sont obliges de tenir leur corps droit, au lieu qu'ils le voûtent toûjours dans les fauteuils de paille ou de jonc, qui font un enfoncement au milieu.

L'anus est sujet aux hémorrhoïdes (voyez Hémorrhoïdes), à des sistules (voyez Fistule), & par conséquent à divers abcès dont on a dû parler au mot Fistule de l'anus, puisque la sistule à l'anus ne semble devoir pour l'ordinaire son origine qu'à un abcès qui se forme auprès de cette partie. Il y a un cas bien singulier en ce genre, que M. Destendau, chirurgien de la Haye, a eu occasion de voir en faisant l'opération d'un abcès au fondement dont il ignoroit la cause. Il trouva sous la lancette un corps étranger fort dur, qui ne plioit ni ne cédoit. Il prit le parti de dilater le fond de la plaie, pour connoître ce corps & le tirer dehors. C'étoit un éclat d'os de la longueur de deux travers de doigt, un peu plus large & plus épais que la lame d'un canif, & pointu à chaque bout. Voici comment la chose peut arriver. Les personnes qui mangent avidement, avalent quelquefois sans s'en appercevoir de petits os couverts de viande; alors quand la viande est digérée dans l'estomac, si ces petits os s'arrêtent au fondement sans en pouvoir sortir, ils causeront quelque tems après en piquant l'intestin, l'irritation de cette partie, l'inflammation, & des abcès qui dégénerent en sistule. On verra la conduite qu'un chirurgien doit tenir en parcil cas, dans les observations chirurgicales de Saviard. Lisez l'observation lxvj. page 293.

Il est encore bon que l'on sache ici que le fondement donne souvent passage à des concrétions calculouses, & même à des pierres considérables. Les Transactions philosophiques citent l'exemple d'une pierre pesant plus de deux onces, qui sortit par le fondement après des douleurs excessives. Enfin pour comble de singularités, le lecteur trouvera dans le même ouvrage ou dans l'abregé, tome. VIII. le fait détaillé de la sortie du foetus par cet orisice; & c'est un fait qui a été communiqué à la société royale par M. Giffard, célebre accoucheur anglois. (D.J.)

Fondement (Page 7:78)

Fondement, (Manége & Maréchal.) On appelle de ce nom, dans le cheval ainsi que dans l'homme, l'extremité du canal intestinal, ou l'orisice qui permet les déjections, c'est - à - dire la sortie des excrémens.

Des tenesmes, une toux longue & violente, la foiblesse des muscles qui dans le corps de l'animal répondent aux releveurs de l'anus du corps humain, l'abondance des humeurs qui abreuvent ces parties, peuvent en occasionner la chûte. Cet évenement, qui est néanmoins assez rare, arrive encore ensuite de la trop fréquente introduction de la main & du bras du maréchal qui n'agit point avec toute la précaution qu'exige l'action de vuider le cheval pour le disposer à recevoir un lavement.

La cure de cette maladie consiste non - seulement à remettre l'intestin, mais à le maintenir dans sa place. La réduction en doit être tentée sur le champ - Bassinez - le d'abord avec du vin chaud, faites ensuite avec un linge trempé dans ce même vin des compressions legeres sur les côtés de la portion qui se trouve près de l'anus, & soûtenez - le toûjours avec attention en le repoussant doucement, pour le rétablir peu - à - peu dans sa situation naturelle. Cette epération ne présente pas beaucoup de difficulté, lorsque l'enslure & l'inflammation ne sont pas considérables: mais dans le cas où elles s'opposeroient au replacement, saignez l'animal, & employez des fomentations digestives jusqu'à ce que l'intestin soit disposé à la réduction. Aussi - tôt qu'elle sera faite, appliquez des compresses trempées dans du vin astringent composé avec les racines de bistorte, de tormentille, l'écorce de grenade, de chêne, les noix de galle, l'alun, les balaustes, &c. Si l'intestin re<pb-> [p. 79] tomboit conséquemment aux efforts auxquels l'animal qui se décharge de ses excrémens est obligé, bassinez - le avec ce vin composé; saupoudrez - le même avec parties égales de bitume & de noix de galle pulvérisées: réduisez - le de nouveau; appliquez encore des compresses trempées dans le même vin, & soûtenues par un bandage en T double, non moins praticable relativement au cheval que relativement à l'homme. (e)

FONDERIE (Page 7:79)

FONDERIE, s. f. (Métallurgie & Minéralogie.) On nomme fonderie dans les travaux des mines, le bâtiment dans lequel se font toutes les opérations pour fondre, purisier, & raffiner les métaux. La fonderie est ordinairement un grand hangard ou bâtiment de bois ou de mâçonnerie, couvert de tuile, sous lequel sont placés les différens fourneaux, & les autres choses nécessaires pour l'exploitation de mines. La grandeur du bâtiment doit être proportionnée à la quantité de mine qui doit y être exploitée, & à celle de bois & de charbons qui est nécessaire pour cette exploitation, qu'il convient de mettre à couvert dans la fonderie même. Cet avis, quelque peu important qu'il paroisse, est bon à suivre, sur - tout en France, où J'on n'est que trop disposé à faire dans les commencemens d'un établissement, de grandes dépenses, sans être assûré si le succès répondra aux espérances qu'on a formées.

Pour que la situation d'une fonderie soit avantageuse, il faut, autant que cela est possible, qu'elle soit proche de la mine, afin d'éviter aux cessionnaires les frais du transport. Il faut pour la même raison qu'elle soit à portée d'une forêt, afin d'avoir commodément du bois & du charbon. Il est à - propos de placer, autant qu'on peut, la fonderie de façon que le vent emporte facilement la fumée qui s'en éleve, & qui, si elle étoit rabattue, pourroit nuire à la santé des ouvriers, & même quelquefois les faire périr, attenau que souvent elle est dangereuse par les parties arsénicales dont elle est remplie. C'est à quoi il faut sur tout avoir égard, lorsqu'il s'agira d'exploiter des mines de plomb, d'étain, de cobalt, &c. Ainsi avant que de construire une fonderie, il convient d'observer les vents qui regnent dans l'endroie où l'on veut la placer. Il est encore très - important que la fonderie soit à portée d'une riviere, d'un ruisseau, ou d'un étang, parce que l'eau est absolument nécessaire pour faire aller les soufflets. Il seroit à souhaiter même que cette eau ne gelât poine en hyver; parce qu'alors on est obligé de cesser le travail: rien ne seroit plus avantageux pour cela que le voisinage d'une source d'eau chaude.

Il faut avoir soin de construire la fonderie dans un endroit sec, parce que l'humidité est très - nuisible aux travaux qui se font dans les fourncaux qui peuvent en être endommagés malgré les évents & soupiraux qu'on pourroit faire. Pour remedier à ces inconvéniens, on aura soin que les fourneaux dans lesquels on grillera la mine, si elle a besoin d'être grillée, soient très - proches de la fonderie, afin de ne pas multiplier les voyages & transports inutiles. Il en doit être de même du boccard, c'est - à - dire de l'endroit où sont les pilons qui servent à écraser la mine, & des lavoirs où on la sépare des parties terreuses & pierreuses qui peuvent y être attachées. Ceux qui voudront un plus grand détail sur les fondertes, pourront consulter le second volume du traité de la fonte des mines de Schlutter, publié par M. Hellot de l'academle royale des Sciences de Paris. Voyez les articles Grhlages, Lavoir, Boccard, Mine, Métallurgie &c. ( - )

Fondfrie (Page 7:79)

* Fondfrie. On trouvera à l'art. Bronze, la fonderie des statues équestres; à l'artiele. Caractère, la fonderie des caracteres; la fonderie des canons, à l'article Canon; la fonderie des cloches, à l'artiele Cloche; à l'article Dragée, la fonderie des balles de plomb & du petit plomb; à l'article Forges, la fonderie des différens ouvrages que l'on fait avec le fer fondu; à l'article Monnoie, la fonderie du monnoyage; la fonderie en sable, à l'article Sable; & ainsi de la plûpart des autres fonderies, aux articles des substances qu'on fond.

Fonderie (Page 7:79)

* Fonderie, en terme de Blanchisserie, est le lieu où l'on fond la cire. La fonderie d'Antoni est au bout à gauche d'une grande piece à - peu - près quarrée. On monte aux chaudieres an nombre de trois, par un escalier de dix piés ou environ. Elles sont placées sur la même ligne, au - dessus chacune de son fourneau, & derriere une cheminée qui regne sur toute leur longueur, n'ayant qu'un foyer un peu enfoncé dans le mur au milieu de la cheminée. Ces chaudieres qui tiennent un millier, sont séparées les unes des autres par trois especes de portes ceintrées, par lesquelles les ouvriers vont & viennent pour veiller au feu, ou pour échauffer le robinet des chaudieres, qui, quoique la matiere soit fort chaude, ne laisse pas de se refroidir à la longue; ensorte qu'elle s'y sige quelquefois. Au - dessous des chaudieres sont les cuves: au - dessous de celles - ci, sont les baignoires. Voyez Cuves & Baignoires. Aux parties latérales de la fonderie se trouvent des chassis en charpente, sur lesquels on dresse des tables pour y appuyer des planches à peints. Voyez Planches_A_Points">Planches A Points. L'eau qui tombe des baignoires se perd dans un puisard couvert d'une grille de fer, & pratiqué au milieu de la fonderie. Voyez la vignette de la Planche de la blanchisserie des cires, & l'article Blanchir.

FONDEUR (Page 7:79)

* FONDEUR, s. m. (Arts méch.) c'est un artiste qui fond ou qui jette les métaux, en leur donnant différentes formes, suivant les différens usages que l'on en veut faire: tels que des canons, des cloches, des statues, des bombes, des caracteres d'imprimerie; & d'autres petits ouvrages, comme chandeliers, boucles, &c.

Ce mot vient du mot fondre: dans la loi romaine, les Fondeurs sont appellés statuaril.

Les Fondeurs ont différens noms, suivant leurs différentes productions ou leurs différens ouvrages; comme Fondeurs de petits ouvrages, Fondeurs de cloches, Fondeurs de canons, Fondeurs de caracteres d'Imprimerie, Fondeurs de figure, &c. Voyez ce qui regarde chaque espece de Fondeurs, à l'article Fonderie.

Fourneau de Fondeur. Voyez Fourneau.

Moules de Fondeur. Voyez Moules.

Presse de Fondeur. Voyez Presse.

Fondeur de petit Plomb (Page 7:79)

* Fondeur de petit Plomb, est un ouvrier qui fait le plomb à tirer de toutes les especes, les balles de toutes les grosseurs, les plombs des manches des dames, &c. Ils ne peuvent vendre leurs plombs eux - mêmes, à moins qu'ils n'en ayent acheté le privilége, en se faisant passer marchand. Ils sont du corps des Miroitiers, & suivent les statuts & les réglemens de cette communauté, comme ces derniers. Voyez l'article Dragée.

Fondeur (Page 7:79)

* Fondeur, (Grosles Forges.) ouvrier important dans les grosses forges; c'est celui qui conduit la fonte de la mine au fourneau. Voyez ci - après Grosses Forges.

FONDI (Page 7:79)

FONDI, (Géog.) en latin Fundi; petite ville de la terre de Labour dans le royaume de Naples en Italie, avec un évêché suffragant de Capoue. Elle est dans une plaine fertile, mais en mauvais air, auprès du petit lac de même nom, à 5 lieues de Terracine; 15 lieues N. O. de Capoue; 18 N. O. de Naples; 20 S. E. de Rome. Longit. 31. 3. latit. 41. 25.

Fundi étoit une ancienne ville municipale de Latium dans le canton des Ausones, dont Strabon, liv. III. Silius Italicus, liv. VIII. v. 530. Martial, liv;

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.