ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"915"> nous l'avons dit de la mine de plomb, mais sans addition.

La mine d'antimoine se calcine peu, si on a soin de lui ajoûter de la poudre de charbon, & n'a guere de chaux que l'apparence.

Dans la cémentation du zinc avec le cuivre pour en faire du laiton, on employe le poussier de charbon. Voyez plus bas le zinc comme fondant du cuivre.

Le fourneau allemand fournit, par le contact immédiat des charbons ardens, aux metaux qu'on y fond, un phlogistique continuel qui pénetre les pores ouverts des molécules metalliques, & les réduit. Voyez Fonte en grand.

On convertit le fer en acier, en lui donnant un phlogistique surabondant par la cémentation avec la poudre de charbon, les ongles, les cornes, les poils, la graisse des animaux, & avec de l'huile. Les autres ingrédiens qu'on y ajoûte, ne servent que pour donner du corps au cément. Voyez Acier. Ce n'est pas qu'il en devienne plus fusible, mais il fait exception parmi les autres metaux & demi - metaux, excepté l'arsenic dont la chaux est fusible, &c. On fait encore de l'acier en plongeant l'extrémité d'une barre de fer dans la fonte en bain. La barre enleve le phlogistique à la fonte.

La trempe en paquet, cette opération qui consiste à réduire en acier les épées, les pieces des platines des fusils, & autres petits ustensiles d'acier, se fait avec un cément où les Ouvriers font entrer la boue des rues, l'ail, les oignons, l'urine, les excrémens, le suif, la graisse, l'huile, la farine, les oeufs, le lait, le beurre, &c. Voyez Trempe en paquet.

On fait aussi de l'acier en mettant une barre de fer dans un creuset sans addition, fermant le creuset & l'exposant pendant un certain tems au feu.

Ce qui précede prouve donc que tout corps inflammable, de quel regne & de quel individu des trois regnes qu'il soit tiré, produit toûjours les phénomenes de la réduction. Voyez Calcination, Chaux, Phlogistique & Réduction. Venonsen actuellement aux fondans ou menstrues secs.

Le feu mérite la premiere place, comme étant le fondant de tous les corps & l'instrument sans lequel ils seroient dans une inaction parfaite, à l'exception peut - être de l'air & du mercure.

Si l'on met du cuivre sur du plemb bouillant, celui - là disparoît bien - tôt, pour ne plus former avec le plomb qu'une seule & même masse homogène en apparence.

Le plomb produit encore le même phénomene avec l'or & l'argent, & les fond à un moindre degré de feu que s'ils eussent été seuls. Voyez Essai, Affinage & Raffinage de l'argent.

Ce métal dissout encore le cuivre, l'or & l'argent alliés ensemble. Voyez OEuvre & Liquation.

L'étain est aussi dissous par le plomb, au degré de feu nécessaire à tous les deux, & forme avec lui une masse homogène en apparence, plus fusible que l'un & l'autre ne l'étoient avant. Voyez Soudure des Chauderonniers & des Ferblantiers. Mais pour que la combinaison persiste, il ne faut pas leur donner un plus grand degré de feu. Voyez calcination de l'étain par le plomb. Potée.

Le plomb & le fer réduits en scories, se dissolvent aisément, ce qu'ils ne pouvoient faire avec leur metallicité, & forment un verre d'un roux opaque.

Les demi - métaux fondent aisément avec le plomb, mais ils lui enlevent sa malléabilité, & lui donnent une couleur noire, d'obscure qu'elle étoit avant. Il est bon d'avertir ici qu'en nous servant de l'expression générale de demi - métaux, nous ferons toûjours exception du mercure & du cobolt. Ainsi nous les spécifierons quand il sera nécessaire.

La litharge, ou le verre de plomb par lui - même, étant mêlé par la trituration à des pierres vitrescibles, les réduisent en verre à un feu beaucoup moins violent qu'il n'eût été nécessaire à tous les deux pour subir cet état. Ce verre devient si pénétrant par une quantité considérable de litharge, qu'il perce les creusets, à moins qu'ils ne soient d'une composition particuliere. Voyez Litharge, Verre de Saturne & Creuset.

Elle produit le même effet avec toutes les pierres calcaires; avec cette différence, qu'elles en demandent une plus grande quantité pour devenir aussi fluides.

Elle dissout les apyres même les plus réfractaires, pourvu toutefois qu'on ait la précaution de bien mêler par la trituration, & de donner un leger degré de feu long - tems continué.

Le cuivre entre aisément en fonte à l'aide de la litharge; mais elle en consume une très - grande partie, & le change avec elle en un verre très - pénétrant.

Elle réduit l'étain & sa chaux en un verre blanc de lait brillant & opaque, avec une legere teinte de jaune. Voyez Émail.

L'or & l'argent en sont aussi dissous, mais sans perte, parce qu'elle n'a pas les propriétés d'enlever leur phlogistique. Voyez Essai, Affinage & Raffinage de l'argent.

L'étain dissout aisément l'or, l'argent & le cuivre; mais il les rend très - fragiles, s'ils n'en contiennent qu'une petite quantité. Voyez Bronze. Il dissout aussi le fer, & il sert même à le souder.

Les demi - metaux se fondent aisément avec ce metal; mais il leur donne de la fragilité, s'il est en petite quantité avec eux.

Le cuivre dissout l'or & l'argent. Voyez Monnoie.

L'or & l'argent se dissolvent l'un l'autre. Voyez Inquart, Départ, Monnoie , &c.

Ils se mêlent intimement aussi avec le fer; & même l'or sert à souder le fer & l'acier, pourvu toutefois qu'il soit bien pur.

L'arsenic mêlé par une trituration exacte aux différentes terres & pierres vitrescibles, calcaires & apyres, les dispose ordinairement à une prompte fusion.

Fondu avec le cuivre, il lui donne une fusion aisée & assez prompte; & il le réduit en un metal d'autant plus aigre, qu'il est en plus grande quantité.

Avec l'étain, il en fait une masse blanche, claire, par écailles, & qui imite presque le zinc à l'inspection: mais il se forme une grande quantité de chaux d'étain, mêlée d'arsenic, qui lui adhere.

Le plomb mêlé à l'arsenic & exposé à un feu doux auquel il ne bout ni ne fume tout seul, éprouve ces deux états, & est volatilisé, s'élevant sous la forme d'une fumée très - épaisse, & laissant après lui un verre jaune très - fusible. Il reste aussi du plomb qui est fragile & obscur.

L'arsenic pénetre aussi l'argent, & en fait un composé d'un beau rouge vif, si on y ajoûte une petite quantité de soufre.

Il pénetre l'or aussi, & le rend terne & fragile: & si l'on expose alors ce mélange subitement à un grand feu, l'or s'y dissipe en partie.

Mêlé au verre de plomb, il lui donne plus de pénétration & d'activité. Il fond aussi le spath.

Il fait un verre avec l'alkali fixe & les cailloux.

Ce demi - metal est enfin résous à son tour par différens metaux, sur lesquels il produit mutuellement la même action.

Le régule d'antimoine donne un verre qui agit beaucoup plus puissamment sur les corps que la litharge; car il a la propriété d'atténuer les pierres de toutes les especes, de les dissoudre, & de les changer même en scories. [p. 916]

L'antimoine & son régule causent la même altération à tous les metaux, les réduit même en scories, & les volatilise.

Ce que nous avons dit de l'arsenic au sujet de l'union qu'il fait avec les différens metaux, est également viai du régule d'antimoine. Car le metal qu'il fond le plus rapidement, est le fer, & après lui le cuivre, &c. Voyez Caracteres d'Imprimerie.

Le bismuth a la propriété de fondre à un degré de feu bien moins considérable que le régule d'antimoine, les métaux de difficile fusion. Il s'unit facilement avec eux. Voyez ce qu'on en dira dans la partie des flux.

Le zinc se mêle aisément avec le plomb & l'étain, qu'il aigrit en raison de sa quantité.

Si on le fond avec quatre ou même six parties de cuivre, celui - ci est plus fusible. C'est le laiton. Il prend une belle couleur d'or, si on lui mêle de l'étain d'Angle erre.

L'alkali fixe dissout au grand feu toutes sortes de pierres & de terres, & principalement les vitrescibles; d'où il résulte différens verres. Voyez la lithogéognosie de Pott; la verrerie de Kunckel, & les articles Verrerie, Email & Porcelaine.

Il fond aisément l'or & l'argent.

Il facilite aussi beaucoup la fusion du fer & du cuivre, qu'il consume ensuite.

L'alkali fixe est sur - tout employé à la réduction des précipités métalliques, c'est - à - dire des chaux des métaux faites par les acides; mais on ne l'employe guere seul que pour l'or, l'argent ou le mercure. Voyez Nitre alkalisé par les métaux.

Le borax fond & vitrifie toutes les terres, & les terres qu'on mêle avec lui.

Il tacilite extrèmement la fusion de l'or, de l'argent & du cuivre. Voyez Soudure.

Le nitre facilite beaucoup la fusion des métaux; mais on ne l'employe seul que pour l'or & l'argent. Voyez Nitre alkalisé par les métaux.

Le sel marin ne s'employe seul non plus que le nitre, & est plûtôt regardé comme un défensif du contact de l'air que comme un fondant. Voyez Essai, Fusion, & plus bas ce qui regarde les flux réductifs.

Le fiel de verre est d'un usage fréquent dans la partie de la chimie qui traite des métaux; mais mal - à - propos, selon M. Roüelle. Cet illustre chimiste ayant remarqué que ce corps est un mélange de verre, d'alkali, de la soude, de tartre vitriolé, & de sel de Glauber, a conclu justement que par ces deux derniers sels il faisoit un foie de soufre, qui, dissolvant les métaux au lieu de les réduire, rendoit un essai faux. Voyez Foie de Soufre & Soufre artificiel. Il est étonnant qu'un chimiste aussi éclairé que M. Cramer, n'ait pas assez observé ce corps, & qu'il ne fasse presque pas un essai sans y faire entrer cet absurde ingrédient. Voyez plus bas l'article des Flux composés, qui sont de lui.

Le sel ammoniac n'est employé comme fondant qu'au défaut du nitre & du sel marin.

Le soufre fond aisément l'argent, & lui donne assez l'apparence du plomb.

Il pénetre le cuivre & le réduit en une masse friable & spongieuse. Voyez Cémentation du cuivre avec le soufre ou cuivre brûlé.

Il fond promptement le fer, & le réduit en une scorie spongieuse: il suffit pour cela de rougir une barre de fer, & de la froter avec un bâton de soufre.

Il facilite extrèmement la fonte du régule d'antimoine, auquel il rend son premier état de mine d'antimoine.

Il fond aussi le bismuth, mais moins aisément que le régule d'antimoine.

Il rend l'arsenic d'autant plus fusible, qu'il lui est uni en plus grande quantité. Voyez Arsenic jaune, rouge, Rubis d'arsenic, Orpiment, Réalgar .

Fondu avec deux parties d'alkali fixe, il fait le foie de soufre. Voyez Foie de Soufre.

Ce foie a la propriété, par rapport au sel alkali qu'il contient, de faciliter & d'accélérer la fusion de toutes les pierres & les terres, ainsi que tous les métaux, même les réfractaires & les demi - métaux, excepté le mercure. Voyez sa révivification. Cramer.

Le sel fusible de l'urine, mêlé à parties égales avec l'argille, entre en fonte; mais le mélange devient compacte & tout noir, semblable à une agate de cette couleur. Si on met deux parties de ce sel contre une d'argille, le mélange se fond très - bien; mais il en résulte une masse compacte & grisâtre, dont la cassure ressemble presque à une agate ou à un caillou grisâtre. Quant au sel dont il est ici question, voyez Phosphore.

Six parties de craie, qui est un corps infusible par lui - même, & quatre parties d'argille, aussi infusible par elle - même, donnent un corps dur & bien lié, mais sans transparence.

Quatre parties d'argille avec une partie de spath alkalin, donne une masse très liée, & qui reste opaque: mais si l'on mêle ces deux substances en une certaine proportion, & qu'on expose ce mélange à un feu suffisant & long - tems continué, il se changera enfin en un corps tirant sur le jaune, & pour l'ordinaire verdâtre, transparent & parfaitement dur, qui peut être compté parmi les chefs - d'oeuvres de l'art, Pott. Nous allons passer aux flux réductifs simples & composés.

Le tartre crud, le résidu de sa distillation, le savon, le flux blanc & le flux noir, sont des flux réductifs simples. Voyez ce que nous avons dit des deux derniers, au commencement de cet article, & les exemples que nous en allons donner de chacun en particulier.

De la limaille ou des lamines de fer fondues rapidement avec leur double d'étain, du tartre, du verre, & des cendres gravelées, donnent un régule blanc, fragile, & attirable par l'aimant.

Le cuivre facilite la fusion du fer; mais on ne réussit bien dans cette opération, qu'en couvrant la surface de la matiere avec un mélange de tartre & de verre.

L'arsenic & l'alkali fixe, mêlés avec un corps contenant beaucoup de phlogistique comme le savon, la poudre de charbon & de tartre, fondus dans un bon creuset avec de la limaille & des lamines de fer, donnent un régule de fer blanchâtre & fragile. Si on veut unir au fer une grande quantité d'arsenic par cette méthode, il faudra mêler ensemble égales portions de limaille de fer & de tartre, y ajoûter le double d'arsenic, & jetter le tout dans un creuset rouge, afin de le fondre le plus rapidement qu'il sera possible. On versera cet alliage dans un cone ou une lingotiere, si - tôt qu'on s'appercevra que la fusion est achevée.

Si l'on traite le cuivre avec l'arsenic par la même méthode, il en résulte un composé qui est blanc, & qui conserve encore assez de malléabilité, principalement si on le fait fondre une fois ou deux avec le borax, afin de dissiper l'arsenic superflu. Si cependant on mêle une grande quantité d'arsenic avec le cuivre, il en devient cassant & obscur, & sa surface est sujette à se noircir dans l'espace de peu de jours, par le seul contact de l'air.

Si on allie le bismuth avec des métaux qui se fondent difficilement, il faut faire cette opération dans les vaisseaux fermés, parce qu'il se détruit aisément; outre cela il faut augmenter le feu très - rapidement, & y faire les additions que nous avons prescrites en parlant de la limaille de fer, jointe avec son double d'étain.

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