ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
Previous page
"899">
Flute allemande
(Page 6:899)
Flute allemande, (Jeu d'orgue.) ce jeu qui est
de plomb, n'a ordinairement que les deux octaves
des tailles & du dessus, & sonne l'unisson du huit
piés, dont il ne differe que parce qu'il est de plus
grosse taille. Voyez la table du rapport & de l'étendue
des jeux de l'orgue.
Flute
(Page 6:899)
Flute, (Jeu d'orgue.) ce jeu qui a quatre octaves,
sonne l'unisson du prestant ou du quatre - piés. Voyez
la table du rapport & de l'étendue des jeux de l'orgue.
La flûte est de plomb; les basses sont bouchées à
raz & à oreilles; les tailles sont à cheminées & à
oreilles, & les dessus ouverts. Voyez la fig. 35, Pl.
d'orgue. A est un tuyau des basses, B un tuyau des
tailles, C un tuyau des dessus. Ce jeu doit être de
plus grosse taille que le prestant, quoiqu'il lui soit
à l'unisson.
Flute douce
(Page 6:899)
Flute douce ou à Bec. Il y a deux especes de
flûtes; savoir, les flûtes douces ou à bec, & les flûtes
traversieres. Les flûtes douces représentées dans nos
Planches de Lutherie, sont composées de trois parties:
la premiere marquée A dans la Planche, & qu'on
appelle la tête, est percée d'un trou, ainsi que les
autres parties, dans toute sa longueur; ce trou qui
est rond, va en diminuant vers la partie B qu'on appelle
le pié; en sorte qu'il n'a vers l'extrémité B, que
la moitié de diametre de l'ouverture A; on perce
ces trous avec des perces, voyez Perces, qui sont des
especes de tarieres pointues. Après que chaque morceau
est perforé dans toute sa longueur, & que le
trou est agrandi autant qu'il convient, on enfile dedans
un mandrin cylindrique, par le moyen duquel
on monte les pieces de la flûte sur le tour à deux
pointes, pour les arrondir extérieurement & les orner
de moulures. Quelques facteurs se servent pour
la même opération, du tour à lunette. Voyez Tour
à Lunette. On observe en tournant la piece C,
qu'on appelle le corps de ménage, deux parties, a, b,
d'un moindre diametre, pour qu'elles entrent dans
les trous D E, d'un plus grand diametre que le trou
intérieur, qui sont pratiquées dans les grosseurs ou
renflemens D E qu'on appelle noix, voyez Noix. A
la partie supérieure de la piece A, est un trou quarré
qu'on appelle bouche: ce trou quarré est évuidé,
ensorte qu'il reste une languette, levre, ou biseau,
dont la tête se présente vis - à - vis de l'ouverture appellée
lumiere: cette lumiere est l'ouverture ou le vuide
que laisse le bouchon, avec lequel on ferme l'ouverture
supérieure de la flûte; ce bouchon n'est point
entierement cylindrique, comme il faudroit qu'il fût,
pour serrer exactement le tuyau; mais après avoir
été fait cylindrique, on en a ôté une tranche sur toute
sa longueur; en sorte que la base du bouchon est
un grand segment de cercle: la partie supérieure du
bouchon & de la flûte est luthée en biseau du côté
opposé à la lumiere. Ce biseau que l'on fait pour que
l'on puisse mettre la flûte entre les levres, doit être
tourné vers le menton de celui qui joue.
Pour joüer de cet instrument, il faut tenir la flûte
droite devant soi; placer le bout d'en - haut A entre
les levres, le moins avant que l'on pourra, & la tenir
ensorte que le bout d'en - bas, ou la patte B, soit
éloignée du corps d'environ un pié: il ne faut point
lever les coudes, mais les laisser tomber négligemment
près du corps. On posera la main gauche en
haut, & la droite on bas de l'instrument, ensorte que
le pouce de la main gauche bouche le trou de dessous
la flûte marquée I, & les doigts indicateur,
moyen, & annulaire de la même main, les trous
marqués 2, 3, 4; le doigt indicateur de la main
droite doit boucher le trou 5; le doigt moyen, le
trou 6; le doigt annulaire, le trou 7; & le petit
doigt de la même main, le trou 8. Le pouce de la
main droite, comme celui de la main gauche, doit
être par - dessous la flûte; il sert seulement à la tenir
en état.
Pour apprendre à faire tous les sons & les cadences
de cet instrument qui a deux octaves & un ton
d'étendue, il faut boucher ou ouvrir les trous, comme
il est marqué dans la tablature qui suit, dont les
notes de musique marquent les tons, & les zéro
blancs & noirs, la disposition des doigts. On conçoit
aisément que les zéro blancs marquent les trous ouverts,
& que les noirs marquent les trous bouchés:
ainsi pour faire le ton fa, premiere note de la tablature,
& sous lequel on voit huit zéro noirs, il
faut boucher tous les trous; pour faire le sol, note
troisieme, il faut boucher tous les trous, excepté le
huitieme; ainsi des autres.
On doit observer que plus on monte sur cet instrument,
plus on doit augmenter le vent; & que les
zéro à demi - fermés qui répondent au premier trou,
marquent un pincé; le pincé se fait en faisant entrer
l'ongle du pouce de la main gauche dans le trou 1,
afin de le fermer à moitié; ce qui se pratique pour
tous les trous hauts, comme on peut le voir dans la
tablature.
Il ne suffit pas, pour bien joüer de cet instrument,
de faire tous les tons de la tablature, il faut encore
pouvoir faire les cadences sur tous ces tons; c'est ce
qui est enseigné par la suite de la tablature intitulée
cadences de la flûte à bec, où les zéro conjoints par une
accolade, comme on le voit dans les figures, marquent,
le premier, le trou d'où est prise la cadence;
& le second, celui sur lequel il faut frapper avec le
doigt: lorsque le trou est ouvert, il faut finir la cadence
en levant: telle est celle du fa >, du ré, &c.
Au contraire, lorsque le zéro est noir, on doit finir
la cadence en fermant le trou qui lui répond
avec le doigt.
Pour ce qui est des coups - de - langue, des coulés,
ports - de - voix, accens, &c. voyez l'article Flute
Traversiere, & les principes pour joüer de cet
instrument, du sieur Hottere le Romain, flûte de la
chambre du Roi, imprimés à Paris chez J. B. Christophe Ballard.
[p. 900]
TABLATURE DE LA FLUTE DOUCE OU A BEC.
[omission: musical score; to see, consult fac-similé version]
CADENCES.
[omission: musical score; to see, consult fac-similé version]
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the
French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et
Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division
of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic
Text Services (ETS) of the University of Chicago.
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.