RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"830">
Fistule lacrymale (Page 6:830)
Si l'on consulte d'une part la disposition des parties sur lesquelles cette maladie s'exerce, & de l'autre les causes qui y donnent communément lieu; malgré la déférence dûe aux auteurs qui ont travaillé à l'histoire des maux auxquels le cheval est sujet, on se persuadera difficilement que cet animal en a toûjours été exempt, & qu'il ne sauroit en être atteint. Ruini qui a consacré quinze chapitres de son ouvrage à l'exposition des infirmités de l'organe dont il s'agit, & qui parmi celles qu'il décrit compte, outre la fluxion lunatique, l'épiphora, c'est - à - dire un écoulement continuel de larmes, accompagné d'inflammation, de rougeur & de picotement, n'en fait mention que très - imparfaitement: tous les écrivains connus, qui l'ont précédé & qui l'ont suivi, se taisent entierement sur ce point; leur silence naîtroit - il donc de l'impossibilité réelle de l'existence de cet ulcere dans le cheval, ou la difficulté de le reconnoître à des signes certains & très - sensibles, leur en a - t - elle dérobé la présence? C'est ce qu'il est important d'approfondir.
Cette eau limpide, filtrée par la glande lacrymale, & à qui la cornée doit sa transparence, ainsi qu'à l'humeur aqueuse, n'étoit pas moins nécessaire à l'entretien de la netteté, de la flexibilité, de la mollesse, & de la mobilité des yeux du cheval que de l'homme. Ceux de l'un & de l'autre en sont également pourvûs; elle est versée lentement & sans cesse entre le globe & la surface interne de la paupiere supérieure. Le superflu de cette lymphe lacrymale, qui n'est pas toûjours dans une juste proportion, poussé dans un espece de canal, qui résulte de la forme & du concours des bords des paupieres, est détermine vers le grand angle. Là elle frappe contre la caroncule lacrymale, & ne pouvant surmonter l'obstacle que lui oppose cette digue, elle est renvoyée à quelques lignes du même angle, vers les orifices des points lacrymaux qu'elle enfile, & qui sont chargés de la reprendre: un canalrépond à chacun de ces points; & ces canaux, dénommés ainsi que ces mêmes points qui en sont les ouvertures, se rendent dans un réservoir appellé le sac lacrymal; ce sac ou cette poche membraneuse m'a constamment paru plus petite que celle de l'homme. A peine a - t - elle reçu la sérosité qui lui est envoyée, qu'elle la verse & s'en décharge dans le canal nasal qui, percé dans l'os angulaire & pénétrant dans les fosses nasales, y vuide la liqueur inutile & surabondante, dont il est question.
Supposons ensuite de ce détail anatomique, la grande acreté de cette liqueur, conséquemment à l'acrimonie de la masse du sang en général, ou conséquemment à quelqu'autre cause, il n'est pas douteux que la membrane qui forme le sac sera irritée; elle se resserrera; elle comprimera les vaisseaux répandus dans son tissu, & sera considérablement enflammée. Les larmes obligées dès lors d'y séjourner, & se pervertissant toûjours davantage, l'inflammation accroîtra au point que les vaisseaux sanguins, & même les vaisseaux lymphatiques, souffriront une rupture, & le mélange disproportionné des liqueurs hors de leurs canaux, donnera incontestablement lieu à l'anchilops, c'est - à - dire à un abcès. La com<cb->
Telle est en peu de mots la marche de cette maladie, & telle est aussi son dernier degré. J'ose dire qu'il suffit d'appercevoir dans l'animal un assemblage de parties destinées à l'absorption de la lymphe lacrymale, qui ne different point de celles qui, dans le corps humain, sont préposées aux mêmes fonctions, pour les croire susceptibles des mêmes dérangemens; & si l'on ajoûtoit à cet argument, tiré de l'uniformité du méchanisme qui nous a frappé, ceux que suggere la source la plus ordinaire des altérations fréquentes de cet organe dans le cheval, tous les doutes s'évanoüiroient. J'avoue que tous les signes de cette fistule ne se montrent point avec autant d'évidence au maréchal qu'au chirurgien; l'inflammation de la peau se dérobe à sa vûe; la tumeur, pour être apperçue, veut être considérée de près; le larmoyement, d'abord peu considérable, ou ne fixe point son attention, ou il en accuse une infinité d'autres causes; il ne peut s'assûrer par aucun moyen de la sécheresse d'une des cavités des nasaux, &c. mais la rougeur de la conjonctive, l'écoulement abondant des larmes, l'espece de chassie qui aglutine les paupieres en ce même lieu, l'ulcération des points lacrymaux & de la caroncule, le reflux de la liqueur purulente par ces points, l'égylops, & tous les autres symptomes que j'ai décrits, sont d'une nature à ne devoir pas lui échapper; ainsi il est très - difficile de ne pas attribuer le silence, dont je me suis proposé d'abord de rechercher la raison, ou à une profonde ignorance, ou à un oubli toûjours condamnable.
Quoi qu'il en soit, certain & assûré de la possibilité de cet accident, que j'ai observé moi - même dans un cheval, accident qui peut non - seulement être occasionné, ainsi que je l'ai dit, par le vice de la masse, mais encore par des coups, par l'inflammation, & l'épaississement de la membrane muqueuse, si souvent attaquée dans l'animal par un polype situé tr&eagrave;s avant dans une des fosses nasales, par les retours réitérés des fluxions, & principalement de celle que nous distinguons des autres par le terme de fluxion lunatique; je me crois obligé d'indiquer les moyens d'y remédier. [p. 831]
Ils varient selon les degrés de la fistule & ses complications, & c'est aussi sur ces différens degrés que le maréchal doit asseoir son prognostique.
Il s'agit d'abord de fixer le cheval dans le travail,
de maniere qu'il ne puisse mouvoir sa tête en aucune
maniere. Voyez
Si ce procédé n'avoit point été suivi d'un succès aussi heureux, je me serois déterminé à faire l'opération que demande & qu'exige la fistule compliquée; car l'impuissance où nous sommes de tenter la voie de la compression, ainsi qu'on le pratique dans l'homme, & l'avantage d'accélérer sûrement la guérison d'un animal que nous pouvons traiter avec moins de ménagement, sont des motifs qui doivent nous empêcher de balancer dans des conjonctures semblables.
Pour cet effet, j'aurois mis le cheval dans la même
position; j'aurois fait mon incision avec un bistouri
courbe, un aide me secondant, & s'occupant
du soin d'affermir la peau de l'angle interne, & de
contenir les paupieres. Cette incision auroit pénétré
jusqu'aux os, & j'aurois eu l'attention de diriger mon
instrument de façon à ne point intéresser la commissure
de ces mêmes paupieres, & à ne point offenser
des vaisseaux. J'aurois ensuite dilaté la plaie, dans
laquelle j'aurois glissé quelques bourdonnets, afin de
la rendre plus vaste, & je les aurois assujettis par
le moyen d'un des côtés des lunettes. Voyez
Mais quel est le pansement méthodique qui doit suivre cette opération? L'objet qu'on doit se proposer se réduit à procurer l'exfoliation de l'os brulé, & à maintenir le canal artificiel qui doit desormais fournir un passage aux larmes. Le maréchal introduira donc d'abord une sorte de bougie de plomb dans le trou pratiqué à l'os, & il l'y fixera, il garnira ensuite la plaie de bourdonnets enduits de baume d'Arceus ou de quelqu'autre digestif, auxquels il substituera dans la suite des bourdonnets trempés dans l'huile de gayac, s'il y a eu une carie. Il appliquera enfin un collyre rafraîchissant, & maintiendra tout son appareil avec l'un des especes de chapeaux qui constituent les lunettes: il saignera l'animal trois heures après l'avoir opéré; il le tiendra à une diete sévere, à un régime exact, au son, à l'eau blanche; il attaquera le mal jusque dans sa source, par des remedes intérieurs administrés; & sur la fin de sa cure, lorsqu'il s'appercevra que l'exfoliation est faite, qu'il n'y a plus de larmoyement, & que les chairs qu'il aura toûjours eu soin de reprimer sont loüables, il hâtera la cicatrice au moyen des remedes balsamiques & dessicatifs. C'est ainsi que, guidé par l'analogie & par la connoissance de l'économie animale, il trouvera dans les lumieres qui éclairent la Chirurgie, une grande partie de celles qui peuvent contribuer aux progrès de son art. (e)
Fistules (Page 6:831)
Fistule (Page 6:831)
Les principaux instrumens à vent des anciens,
étoient la tibia à la fistule. A l'égard de la maniere
dont ces instrumens étoient faits, ou en quoi ils différoient
l'un de l'autre, ou comment on en joüoit,
cela nous est absolument inconnu. Nous savons seulement
que la fistule étoit faite de roseau, & que par
la suite on employa d'autres matieres pour la fabrique.
Quelquefois la fistule avoit des trous, quelquefois
elle n'en avoit pas; souvent elle n'étoit composée
que d'un seul tuyau, & quelquefois elle en avoit
plusieurs, comme la flûte de Pan. Voyez
FITZ (Page 6:831)
FITZ, vieux mot françois qui à la lettre signifie fils. On ajoûte ordinairement ce terme au nom des fils naturels des rois d'Angleterre, comme James fitz<-> roi, duc de Grafton; Jacques fitz - James, duc de Berwik, &c.
En Irlande, plusieurs familles portent ce titre de fitz devant le nom de leur famille, comme les fitz<-> Morits, les fitz - Gerald, & d'autres.
Les Moseovites ont employé dans le même sens le mot witz qui répond à fils, mis après le nom de leur pere; ainsi le czar Pierre I. est appellé Pierre Alexiowitz, c'est - à - dire Pierre fils d'Alexis; & son fils étoit nommé Alexis Petrowitz, c'est - à - dire Alexis fils de Pierre. On le nommoit encore le Czarwitz, ou fils du czar. Chambers. (G)
FIVELINGO (Page 6:831)
FIVELINGO, Fivelingia, (Géogr.) contrée des
Ommelandes, dans la province de Groningue. Une
inondation arrivée en Novembre 1686, y fit périr
416 personnes; & une autre pendant la nuit de Noël
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.