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Filiere (Page 6:798)
Pour former les filets, on prend de petites planches d'un pouce environ de large, & d'une longueur à discrétion, que l'on refend comme du bois de placage, & dont on égalise l'épaisseur en les passant plusieurs fois dans la filiere.
La filiere est composée de deux parties: l'inférieure, que l'on appelle base, & que l'on assujettit dans un étau par la partie A, lorsque l'on veut s'en servir, à une mortoise qui reçoit un fer de guillaume de la forme de la lettre T, que l'on serre dans la mortoise par le moyen d'un coin de bois, ensorte que le tranchant du fer n'excede que très - peu la surface supérieure de la base, dans laquelle est encore pratiquée une ouverture latérale, qui est la lumiere de cet outil, & par laquelle s'échappent les copeaux ou raclures que le fer emporte, en agissant sur les petites planches. Les extrémités C D de la base sont, l'une fendue pour recevoir l'oeil d'une vis C X, qui traverse la piece supérieure F G, que l'on appelle la tête de la filiere: l'autre extrémité de la base est traversée par une vis à laquelle cette partie sert d'écrou, & dans laquelle cette vis peut être fixée par la contre - vis, & qui traverse une des faces latérales.
La tête de la filiere G F est traversée en F par la vis C X sur laquelle passe un écrou à oreille; cette vis & la vis H K, terminée en K par un rivet à tête ronde, servent à approcher ou à éloigner les deux parties de la filiere l'une de l'autre; toutes ces pieces sont de cuivre.
La partie K N de la filiere, & qui fait face au fer
de guil aume, est doublée inférieurement d'une plaque
d'acier, sur & entre laquelle & le fer, passent
les lames de bois que l'on veut égaliser, & que l'on
égalise en effet avec cette machine en les y passant
plusieurs fois successivement; & en resserrant la filiere, on les réduit au degré d'épaisseur convenable,
qui est d'environ une demi - ligne; réduction à
laquelle on ne sauroit parvenir en se servant seulement
d'une varlope, vû que des planches aussi
minces plieroient sur l'établi; & d'ailleurs la patte
de l'établi n'auroit pas de prise sur leur petite épaisseur: c'est sans doute ce qui a rendu cette machine
nécessaire; on pourroit en faire une beaucoup plus
simple, mais moins commode, & qui suffiroit cependant
pour plusieurs usages; telle est celle représentée
dans nos
Après que les petites planches de bois sont égalisées, on les refend à deux ou trois lignes de largeur, avec un trusquin; & on s'en sert pour former les filets, ainsi que nous allons expliquer.
L'instrument auquel on veut adapter cet ornement
étant presque entierement achevé, on prend le
trace - filet,
Filiere (Page 6:798)
Les filieres sont de toutes les grandeurs que l'on a besoin; elles sont percées de plusieurs rangs de trous plus larges d'un côté que de l'autre, pour donner une entrée plus libre. Le côté le plus large est dans le fer; & le plus étroit, qui est celui qui travaille, est dans l'acier.
Les trous se suivent en diminuant graduellement, & sont numérotés sur la filiere en commençant par le plus grand, & finissant par le plus petit.
Lorsqu'il y a plusieurs rangs de trous dans une filiere, on observe de ne mettre point les grands au - dessous des grands, ce qui diminueroit trop la force de la filiere; mais on les perce de maniere que les plus petits sont toûjours au - dessous ou au - dessus des plus grands.
Il y a des filieres rondes, demi - rondes, quarrées,
plates - quarrées, étoilées, &c. selon la forme qu'on
veut donner au fil en le tirant. Voyez les
On pourroit rendre la filiere beaucoup plus solide encore, en l'enfermant entre deux plaques de fer très - épaisses, auxquelles on pratiqueroit des ouvertures coniques, pour que le fil sortit sans résistance.
Filiere à vis (Page 6:798)
Filiere (Page 6:798)
La filiere double est celle qui est composée des pieces
suivantes, qu'on voit dans nos
1°. 5, 6, 7, 8 & 9, est une filiere à charniere com<pb-> [p. 799]
12, 13, 14, est une autre espece de filiere double qui a deux vis, qui sont aux extrémités des jumelles en 13 & 14; les jumelles 12; 15, 15, est la même filiere: on voit une des jumelles séparée de sa vis, comme la jumelle 16.
Autre filiere double 17, 18, 19; bras de la filiere 17, corps de la filiere 19, vis à filets quarrés & servant à serrer les jumelles lorsqu'on veut faire une vis 18; 20 entaille faite dans le côté du corps de la filiere, dans laquelle coulent les jumelles. 21, 21, jumelles; les jumelles sont les pieces qui forment les filets de la vis. 22, 23, jumelles de la même filiere. 24 un des côtés de la même filiere, dont la cannelure est faite avant de la couder. 25 la même filiere, dont les cannelures & tenons sont prêts à être montés sur la piece 26. 27 mandrin qui sert à pratiquer l'espace qui est entre les deux côtés de la filiere. 28 la même filiere dont un des côtés est tourne, & l'autre droit. 29 tête de la filiere, dans laque le les bras ou côtés de la filiere s'assemblent à tenons & mortoises.
Autre espece de filiere double dite à l'angloise. 31 & 32 les jumelles, semblables à celles de l'espece précédente; à cette différence pres, que les côtés de la filiere précédente sont creusés en dos d'âne: au lieu que ceux de la filiere dont il s'agit, entrent dans les rainures ou cannelures qui sont dans les côtés. 33 vis qui serre les jumelles. 34, 35, bras de la filiere.
Filiere simple; c'est une piece de fer plat, acerée dans le milieu, où sont plusieurs trous taraudés pour faire les vis. Cette sorte de filiere fait les vis du premier coup; au lieu que les doubles ne les font qu'à plusieurs reprises. x, x, y, filiere simple; x, x, trous filetés.
Filiere à vis (Page 6:799)
L'espece la plus simple (telle est celle qu'on voit
représentée
L'autre espece de filiere, représentée dans nos Pl. de Taillanderie, consiste en un chassis ou parallélogramme de fer B C E D, d'une grandeur & d'une épaisseur convenables. La largeur B C doit égaler au moins trois fois le diametre des plus grosses vis que l'on puisse fabriquer avec cet outil. A l'extrémité D E du chassis est un bossage K, percé d'un trou nommé oeil, dans le même plan que le chassis: ce trou est taraudé pour recevoir la vis H F du manche H G. L'autre extrémité du chassis est terminée par le manche X A, de la même piece de fer que le chassis, ou rapporte dans un oeil semblable à celui qui reçoit la vis F G, si on ne veut pas l'enlever de la même piece.
Chacun des longs côtés du chassis de la filiere est
gravé d'une rainure d'un calibre convenable, & àpeu - près large du tiers de l'épaisseur du chassis: cette
rainure reçoit les languettes e d, f g pratiquées aux
coussinets,
Pour faire une vis avec cet outil; après avoir tourné
le cylindre sur lequel on veut tracer ou former un
silet, on le met verticalement entre les mâchoires
d'un étau; & après avoir choisi la paire de coussinets
convenable (car une filiere doit être assortie d'un
grand nombre de coussinets, pour pouvoir faire des
vis de différentes sortes de pas, & sur différentes sortes
de grosseurs de corps), on la place dans le chassis
& par - dessus une piece plate de fer, pour recevoir la
pression de la vis F H: en cet état on présente la filiere au cylindre qui est dans l'étau, ensorte que le cylindre
passe entre les coussinets, que l'on serre contre
ce cylindre en faisant tourner la vis F H par le moyen
d'un levier placé dans le trou F, que l'on fait tourner
jusqu'à ce que la pression soit suffilante: en cet état &
apres avoir arrosé d'huile le cylindre, on fait tourner
le chassis de la filiere, en tirant & poussant alternativement
les manches, jusqu'à ce qu'elle soit descendue
jusqu'en - bas de la partie que l'on veut tarauder.
Par cette premiere opération, la vis n'est guere
que tracée sur le cylindre. On acheve de l'imprimer
profondément, en réitérant cette opération autant
de fois qu'il est nécessaire; observant de mettre de
l'huile à chaque fois, tant pour faciliter le mouvement,
que pour faire sortir les copeaux que les angles
saillans internes des coussinets enlevent, en formant
les vuides ou intervalles qui séparent les filets
de la vis. Il faut observer qu'au lieu d'huile on se sert
de cire, lorsque l'on veut tarauder des pieces de cuivre.
Un tarau,
Filiere à bois, ou pour faire des vis de bois, comme
celles des presses de Relieurs, & autres. Cette sorte de
filiere représentée dans les mêmes
Pour en faire usage; après avoir arrondi la piece
de bois dont la vis doit être faite, & l'avoir mise de
calibre & placée verticalement dans un étau ou autre
chose équivalente, on présente la filiere le plan en embas;
on la fait tourner en appuyant pour l'amorcer:
aussi - tôt l'V coupe le bois, & forme par celui qu'il
épargne le filet de la vis, qui s'engage dans le filet
creux de la filiere, & sert par ce moyen de guide pour
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