ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Filet (Page 6:796)

Filet, (Chasse, Pêche, &c.) ce sont des tissus à mailles plus ou moins larges, faites avec du fil ou de la ficelle, ou de la soie, pour prendre ou les poissons ou les oiseaux, &c.

Ces filets se font de la même maniere que ceux des jeux de paume, & autres.

Nous donnerons la maniere de les travailler à l'article Rets.

Filet (Page 6:796)

Filet se dit proprement, parmi les Blondiers, du brin doublé de plusieurs autres, dont on fait le toilé. Voyez Doubler & Toilé.

Filet (Page 6:796)

* Filet, (Armurier, Coutelier, Serrurier, & autres ouvriers tant en fer qu'en autres métaux.) c'est ainsi qu'on appelle une petite éminence longitudinale & linéaire exécutée sur certains endroits d'une piece, pour y servir d'ornement. Ces filets sont de grosseurs & formes différentes: il y en a qui sont contournés & circulaires, ils se font à la lime; d'autres sont droits, & se peuvent faire avec un instrument fort simple. Imaginez un morceau d'acier très - fin, & trempé fort dur, au milieu duquel on ait pratiqué une fente du diametre ou de l'épaisseur qu'on veut donner au filet. Les côtés de cette fente sont très vifs & fort tranchans. En appuyant cet instrument sur un ouvrage où l'on veut tirer un filet droit, tel, par exemple, que le dos de la lame d'un couteau, & en observant de l'appliquer le long du dos de la lame du couteau, de maniere que dans le mouvement de cette espece de filiere, la fente corresponde toûjours au milieu de l'épaisseur du dos de la lame; il est évident que la partie du dos correspondante à la fente de la filiere, entrera dans la fente à mesure que ses parties latérales seront coupées & enlevées par les côtés vifs & tranchans de la fente même; & qu'il se formera ainsi une petite élevation qui regnera également tout le long & sur le milieu du dos de la lame du couteau. On appelle cette élevation un filet. On repare ensuite ce filet à la lime, c. à d. qu'on l'arrondit. Cette manoeuvre est très - ingénieuse, & épargne beaucoup de tems & d'adresse que demanderoit, sans cette filiere, un ouvrage de cette nature. Au reste, autant j'admire les filets sur un certain genre d'ouvrage, autant je desapprouve cette espece de petite moulure sur tous ceux qui servent aux tables à manger, & dans d'autres occasions semblables; la crasse s'y loge, & il faut un soin extrème pour y entretenir une propreté dont les formes simples & unies sont beaucoup plus susceptibles. Lorsque la partie d'une piece sur laquelle on se propose de former un filet, a une certaine épaisseur, on pratique au milieu de la filiere une échancrure où cette épaisseur puisse entrer, & s'avancer; à mesure que le filet se forme par la fente pratiquée au milieu même de l'échancrure. On peut varier à l'infini la figure de ce petit instrument, selon les ouvrages & les endroits des ouvrages qu'on veut orner d'un filet; mais la partie essentielle de cet instrument, celle qui l'exécutera toûjours & qui ne variera pas, c'est la fente & ses côtés tranchans. On pourroit rapporter cette filiere au genre des rabots.

Filet (Page 6:796)

Filet, (Couvreur.) est le plâtre qui se met au haut du comble qui porte contre un mur, comme les appentis.

Filet (Page 6:796)

Filet, (Horlog.) nom que les Horlogers donnent à une petite partie saillante qui regne ordinairement tout - autour d'un corps. Le nom de filet vient vraissemblablement de ce qu'il fait un effet pareil à celui que feroit un fil qu'on auroit roulé autour d'un corps. Voyez l'article Filet, (Coutell./) comme il s'exécute quand il est droit. (T)

Filet (Page 6:796)

Filet, en terme d'Orfévre en grosserie; c'est un trait qu'on exécute le long des cuilleres & des fourchettes, & qui regne ordinairement le long de la spatule des cuilleres & fourchettes, jusqu'au cuilleron, & quelquefois même borde aussi le cuilleron.

Filet (Page 6:796)

Filet se dit aussi généralement, en terme d'Orfévre, d'un trait formé à l'onglette, & qui regne au bas des moulures. On borde presque tous les creux dans les ornemens de gravûres.

Filets (Page 6:796)

Filets, terme de Paumiers; c'est ainsi qu'on nomme de grands réseaux faits de ficelle, qu'on place sous la corde, dans le dedans, au galeries, & autour des jours qui font au haut des jeux de paume, pour arrêter les balles qu'on y jette. Voyez Jeu de Paume. Voyez aussi Filet (Pêche & Chasse); ils se font de même.

Filet (Page 6:796)

Filet, (Relieur.) voyez Palette & Roulette.

Filet (Page 6:796)

Filet, (Serrurerie.) est un ornement qui s'exécute au bout d'un bouton, & qui est la même chose que ce qu'on appelle en Architecture, congé.

Il se dit aussi du pas de la vis qui est cavé ou tranchant; c'est ce qui fait qu'on dit, une vis à double, triple filet ou pas.

Filet (Page 6:796)

Filet. Les Tireurs d'or appellent filet, un trait d'or ou d'argent battu & devidé sur de la soie.

Filet (Page 6:796)

Filet, en Blason, signifie une espece de bord ou bordure qui comprend le tiers ou le quart de la largeur d'une bordure ordinaire. Voyez Bordure.

On suppose que le filet est tiré du haut en - bas, qu'il est d'une autre couleur que l'écusson, & qu'il tourne tout - autour proche du bord, comme un galon sur un manteau.

Filet est un terme dont on se sert aussi pour signifier une des pieces de l'écusson qui est tirée, comme la barre, du point gauche du chef à - travers l'écusson, en maniere d'écharpe; cependant on la voit aussi quelquefois dans la position d'une bande, d'une fasce, d'une croix, &c. Voyez le P. Ménétrier.

Suivant Guillim, le filet est la quatrieme partie du chef, & il est placé dans le chef - point de l'écusson. Voyez Chef.

FILEUR (Page 6:796)

FILEUR, s. m. terme de Corderie, est un artisan qui, en fournissant une quantité toûjours égale de chanvre, s'éloigne du roüet en reculant, & donne lieu à l'action de la roue qui tortille le chanvre & en forme des fils.

On distingue deux sortes de fileurs, savoir les fileurs à la ceinture, & les fileurs à la quenouille.

Les fileurs à la ceinture sont ceux qui en travaillant portent le chanvre attaché autour d'eux, comme une ceinture. Voyez les Planches de Corderie.

Les fileurs à la quenouille sont ceux qui attachent les peignons à une perche de sept à huit piés qu'ils portent à leur côté.

L'une & l'autre de ces deux méthodes a ses inconvéniens. Il semble que le fil qu'on a filé à la quenouille doit être plus fort, par la raison que le chanvre s'y trouve dans toute sa longueur; mais aussi cela occasionne un déchet considérable, en ce que les brins courts tombent par terre. Cet inconvenient ne se rencontre pas quand on file à la ceinture.

Soit que le fileur travaille à la ceinture ou bien à la quenouille, voici comment il s'y prend. Tandis qu'un homme se met à la manivelle du roüet pour tourner la roue, le fileur prend un peignon qu'il ajuste à sa ceinture ou à sa quenouille; & ayant fait une petite boucle de chanvre, il l'engage dans le crochet d'une molette. Comme la molette tourne, le chanvre qu'il y a attaché se tortille; & le fileur fournissant du chanvre à mesure qu'il recule, commence à former un bout de fil: pour lors il prend dans sa main droite un bout de lisiere (V. Corderie) qu'on nomme une paumelle; & en ayant enveloppé le fil qui est déjà fait, il serre fortement la main & tire à lui: en tirant ainsi, il empêche le fil de se tortiller sur lui - même & de se gripper; & en serrant la main il retient le tortillement qu'imprime la roue, [p. 797] jusqu'à ce qu'il ait bien disposé avec la main gauche le chanvre, qui étant tortillé, doit augmenter la longueur du fil: alors il desserre un peu la main droite, & le tortillement se communique au chanvre qui avoit été disposé par la main gauche; & en reculant un petit pas, il fait glisser la lisiere sur le fil qui se tortille actuellement. En repétant cette même manoeuvre, le fil prend de la longueur; & quand il en a assez, le fileur l'accroche dans les dents d'un ratelier; ce qu'il repete dans la longueur de la silerie toutes les sois qu'il le juge à propos, car il y a de ces rateliers de distance en distance.

Quand le fileur est arrivé au bout de la filerie, il en avertit par un cri: alors on detache le fil de la molette, & on se dispose à le devider sur les tourets. Voyez l'article Corderie, & les Planches.

Fileur (Page 6:797)

Fileur, (Drap.) ouvrier employé dans le travail des étoffes en laine. Voyez l'article Manufacture en Laine, au mot Laine.

FILEUSE (Page 6:797)

FILEUSE, s. f. (Manufacture en soie.) ouvriere employée au travail & à la préparation de la soie. Voyez l'article Soie.

FILEUX ou TAQUETS (Page 6:797)

FILEUX ou TAQUETS, s. m. (Marine.) ce sont des crochets de bois à deux branches courbées en façon de croissant, que l'on attache ordinairement au vibord pour amarrer les manoeuvres. (Z)

FILIAL (Page 6:797)

FILIAL, adj. (Théol.) signifie ce qui appartient à la relation de fils; voyez Fils.

Les theologiens distinguent la crainte servile & la crainte filiale: la crainte qu'ils appellent simplement servile, simpliciter servilis, est bonne & loüable: celle qu'ils nomment servilement servile, serviliter servilis, est mauvaise; elle se trouve même dans le coeur des plus grands scélérats: mais la crainte, timor filialis, qui resulte de l'amour & du respect filial, est la plus parfaite, & se rencontre dans les ames les plus justes; voyez Crainte. (G)

FILIATION (Page 6:797)

FILIATION, s. f. (Jurisprud.) c'est la descendance de pere en fils.

La maxime de droit en matiere de filiation, est que pater est quem nuptioe demonstrant; mais cela ne s'entend que de la filiation légitime qui procede du mariage, & il peut aussi y avoir une filiation naturelle qui est celle des enfans procréés hors le mariage.

L'ordonnance de 1667, tit. xx. art. 7, veut que les preuves de l'âge & du mariage soient reçûes par des registres en bonne forme, qui font preuve en justice.

L'art. 9. ordonne que dans l'article des baptêmes, il sera fait mention du jour de la naissance, qu'on y nomme l'enfant, le pere, la mere, le parrain & la marraine.

Il est ordonné par l'article suivant, que les baptêmes seront écrits aussi - tôt qu'ils auront été faits, & signés par le pere, s'il est présent, & par les parrains & marraines, & que si aucuns ne savent signer, ils le déclareront, étant de ce interpellés par le curé ou vicaire, dont il sera fait mention.

Si les registres des baptêmes sont perdus, ou qu'il n'y en ait jamais eu, l'art. 14. porte que la preuve en sera reçûe, tant par titre que par témoins, & qu'en l'un & l'autre cas, les baptêmes & mariages pourront être justifiés, tant par les registres ou papiers domestiques des pere & mere décédés, que par témoins, sauf à la partie de vérifier le contraire.

Il y a encore des cas où l'on est obligé d'avoir recours à d'autres preuves qu'aux registres de baptêmes, & où la preuve, même testimoniale, est admise: c'est lorsque l'enfant n'a pas été baptisé ni ondoyé, ou que l'acte n'a pas été porté sur les registres, ou que l'enfant y a été déclaré sous des noms supposés.

L'éducation donnée à un enfant n'est pas seule une preuve de filiation; mais la possession d'être traite comme enfant, est une preuve assez forte & suffit pour faire adjuger à l'enfant une provision alimentaire jusqu'à ce que le contraire soit prouvé.

Voy. la loi 1. §. 12. ff. de agnosc. liberis, & la loi 14. au cod. de probat. Franc - Marc, t. II. quest. 457. Soesve, tom. I. cent. 1. ch. xxxjv. & tom. II. cent. 1. ch. c. Boniface, tom. IV. liv. IX. tit. IV. ch. ij. Basset, tom. II. liv. IV. tit. XII. ch. j. Voyez aussi Enfant, État: & ci - après, Fils légitimé, Mariage, Part, Supposition de part . (A)

FILIGULE (Page 6:797)

FILIGULE, filicula (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont les feuilles ressemblent en quelque façon à celles de la fougere. Tournefort, inst. rei herb. voyez Plante. (I)

FILIERES (Page 6:797)

FILIERES, s. f. terme d'ouvrier de bátiment, veines à plomb, qui interrompent les bancs dans les carrieres, & par où l'eau distille de la terre. (P)

Filieres (Page 6:797)

Filieres, terme d'usage dans les ardoiseries, voyez l'article Ardoise.

Filiere (Page 6:797)

Filiere, terme d'Aiguilliers, est un morceau de fer plat, percé d'une grande quantité de trous, tous plus petits les uns que les autres, par lesquels les aiguilliers font passer successivement un cylindre d'acier, jusqu'à ce qu'il soit parvenu à former un fil de la grosseur qu'ils veulent donner à leurs aiguilles.

Filiere (Page 6:797)

Filiere, outil d'Arquebusier: cette filiere ressemble à celle des horlogers, serruriers, &c. & sert aux arquebusiers pour former des vis sur des morceaux de fer rond; ils en ont de plusieurs grandeurs, & percés de trous plus grands & plus petits.

Filiere double (Page 6:797)

Filiere double, outil d'Arquebusier, c'est une espece de compas plat & large d'environ trois pouces, dont chaque branche est coupée par en - bas, & se termine par deux petits manches ronds; un peu au - dessus de ces petits manches en - dedans, est un tenon qui est retenu à demeure dans la branche droite, & qui entre dans un trou vis - à - vis le tenon & pratiqué dans la branche gauche; le milieu de ce compas est percé de plusieurs trous vissés comme les trous de filiere, & plus larges d'un côté que de l'autre; les arquebusiers s'en servent pour former des vis pointues.

Filiere (Page 6:797)

Filiere, terme & outil de Chaînetier; c'est un morceau d'acier de la longueur de sept ou huit pouces, qui est percé de plusieurs trous de différens calibres, & qui sert aux Chaînetiers à diminuer la grosseur du fil - de - fer, du cuivre & du laiton qu'ils veulent employer; cela se fait en faisant passer leurs fils par les trous de cette filiere d'un plus petit calibre que n'est le fil; pour y parvenir, ils commencent par limer environ un pouce de leur fil de la grosseur à - peu - près du trou de la filiere par où ils le veulent faire passer; ils assujettissent leur filiere devant les coins du banc à tirer; ils font sortir le petit bout limé & qui excede le trou de la filiere, par la pince qui est au bout de sa sangle, qui se roule sur le noyau du banc à tirer; après quoi l'ouvrier fait tourner le moulinet dudit banc à tirer, ce qui force le reste du fil à passer par le trou de la filiere, & à diminuer de grosseur. Voyez Banc à tirer.

Filiere (Page 6:797)

Filiere, outild. Charron; cette filiere est un morceau d'acier plat, percé de plusieurs trous en vis de différente grosseur; les Charrons s'en servent pour former des pas de vis sur un morceau de fer rond.

Filiere (Page 6:797)

Filiere, en terme de Cirier, c'est une plaque de cuivre ronde ou quarrée, percée de plusieurs trous dont la grandeur va toûjours en augmentant de l'un à l'autre d'un degré seulement: ces trous sont plus larges - d'un côté que de l'autre, afin de vuider la matiere superflue du cirier.

Filiere (Page 6:797)

Filiere, en terme d'épinglier, c'est une plaque de fer plus ou moins longue & large, percée de plusieurs trous, diminuant toûjours proportionnellement de

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