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A cette table j'ajoûterai la suivante que M. l'abbé de la Caille m'a communiquée.
Dans l'hypothèse de la longueur d'un degré du
méridien sous l'équateur, de 56753 toises, comme il
résulte des mesures faites sous l'équateur, & de celle
de 57422 toises sous le parallele de 66
Latitude. Longueur Longueur du degré. mesurée. 0d 56753, 0 56753, 0 sous l'équateur. 5 56759, 0 10 56777, 0 15 56806, 4 20 56846, 3 25 56895, 4 30 56952, 4 33 18 [omission: formula; to see, consult fac-similé version] 56993, 5 57037 au Cap. 35 57015, 4 40 57082, 6 41 57096, 3 42 57110, 1 43 57124, 0 43 30 57131, 0 56979 en Italie. 44 57137, 9 45 57151, 8 46 57165, 7 47 57179, 6 48 57193, 5 49 57207, 3 49 22 57212, 3 57074, 4 en France. > 50 57221, 0 57183 selon d'autres. 55 57288, 1 60 57351, 2 65 57408, 1 66 19 [omission: formula; to see, consult fac-similé version] 57422, 0 57422 en Lapponie. 70 57457, 2 75 57497, 2 80 57526, 6 85 57544, 6 90 57550, 6
On voit par cette table, que le degré du cap est
moindre de 44 toises seulement que le degré mesuré;
que celui de France à 49
Avant que de porter notre jugement sur l'état présent
de cette grande question de la figure de la l'erre,
& sur tout ce qui a été fait pour la résoudre, il est
nécessaire que nous parlions des expériences sur l'alongement
& l'accourcissement du pendule, observés
aux différentes latitudes; car ces expériences
tiennent immédiatement à la question de la figure de
la Terre. Il est certain en général, que si la Terre est
applatie, la pesanteur doit être moindre à l'équateur
qu'au pole, que par conséquent le pendule à secondes
doit retarder en allant du pole vers l'équateur, &
que par la même raison, le pendule qui bat les secondes
à l'équateur, doit être alongé en allant de l'équateur
vers le pole. De plus, si l'applatissement [omission: formula; to see, consult fac-similé version], donné
par M. Newton, avoit lieu, il est démontré que la pesanteur
à l'équateur seroit moindre de [omission: formula; to see, consult fac-similé version] que la pesanteur
au pole, & de plus, que l'accroissement de
la pesanteur, de l'équateur au pole, doit suivre la raison
des quarrés des sinus de latitude. Or, par la loi
observée de l'alongement du pendule, en allant de
l'équateur vers le pole, on connoît la loi de l'augmentation
de la pesanteur dans le même sens, & cette
augmentation qui est proportionnelle à l'alongement
du pendule (voyez
En effet les longueurs du pendule corrigées par le barometre, & réduites à celle d'un pendule qui oscilleroit dans un milieu non
résistant, sont sous l'équa - Lign. Differenc. teur . . . . . . . . . . . 439, 21 A Portobello à 9 degrés de latitude . . . . . . . . . . 439, 30 0, 09 Au petit Goave à 18 degrés de latitude . . . . . . . . . 439, 47 0, 26 A Paris . . . . . . . . . . 440, 67 1, 46 A Pello . . . . . . . . . . 441, 27 2, 06
Or, selon le calcul du P. Boscovich, les differeuces
proportionnelles aux quarrés des sinus de latitude,
ou, ce qui revient au même, à la moitié du
sinus verse du double de la latitude (voyez
Mais si d'un côté la loi de l'accourcissement du pendule est assez conforme à l'hypothese elliptique, de l'autre la quantité de l'accourcissement sous l'équateur ne se trouve pas telle qu'elle devroit être, si l'applatissement de la Terre étoit [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; elle est plus grande que cette fraction. Ainsi les expériences du pendule semblent aussi donner quelque échec à la théorie Newtonienne de la figure de la Terre, dans laquelle on regarde cette planete comme fluide & homogene. Ceci nous conduit naturellement à parler de tout ce qui a été fait jusqu'à nos jours, pour étendre & perfectionner cette théorie.
M. Huyghens avoit déterminé la figure de la Terre dans l'hypothese, que la pesanteur primitive fût dirigée au centre, & que la pesanteur altérée par la force centrifuge fût perpendiculaire à la surface. M. Newton avoit supposé que la pesanteur primitive résultât de l'attraction de toutes les parties de la Terre, & que les colonnes centrales fussent en équilibre, sans égard à la perpendicularité à la surface. MM. Bouguer & de Maupertuis ont fait voir de plus dans les mémoires de l'académie des Sciences de 1734, que la Terre étant supposée fluide avec MM. Huyghens & Newton, il étoit nécessaire, pour qu'il y eût équilibre entre les parties, dans une hypothèse quelconque de pesanteur vers un ou plusieurs centres, que les deux principes hydrostatiques de M. Huyghens & de M. Newton s'accordassent entr'eux, c'est - à - dire que la direction de la pesanteur fût perpendiculaire à la surface, & que de plus les colonnes centrales fussent en équilibre. Ils ont démontré l'un & l'autre qu'il y a une infinité de cas où les colonnes centrales peuvent être en équilibre, sans que la pesanteur soit perpendiculaire à la surface, & réciproquement; & qu'il n'y a point d'équilibre, à moins que l'observation de ces deux principes ne s'accorde à donner la même figure. Du reste ces deux habiles géometres ont principalement envisagé la question de la figure de la Terre, dans la supposition que la pesanteur primitive ait des directions données vers un ou plusieurs centres: l'hypothèse newtonienne de l'attraction des parties rendoit le problème beaucoup plus difficile.
Il l'étoit d'autant plus que la maniere dont il avoit éte résolu par M. Newton pouvoit être regardée non seulement comme indirecte, mais encore comme insuffisante & imparfaite à certains égards: dans cette solution, M Newton supposoit d'abord que la Terre fût elliptique, & il déterminoit d'après cette hypothèse l'applatissement qu'eile devoit avoir: or quoique cette supposition de la Terre elliptique fût légitime dans l'hypothèse de la Terre homogene, cependant elle avoit besoin d'être démontrée; sans cela c'étoit proprement supposer ce qui étoit en question. M. Stirling démontra le premier rigoureusement dans les Transactions philosoph. que la supposition de M. Newton étoit en effet légitime, en regardant la Terre comme un fluide homogene, & comme très - peu applatie. Bien - tôt après M. Clairaut, dans les mêmes Transactions, n°. 449. étendit cette théorie beaucoup plus loin. Il prouva que la Terre devoit être un sphéroïde elliptique, en supposant non - seulement qu'elle fût homogene, mais qu'elle fût composée de couches concentriques, dont chacune en particulier différât par sa densité des autres couches; il est vrai qu'il regardoit alors les couches comme
En 1740, M. Maclaurin, dans son excellente piece
sur le flux & reflux de la mer, qui partagea le
prix de l'académie des Sciences, démontra le premier
cette belle proposition, que si la Terre est supposée
un fluide homogene, dont les parties s'attirent,
& soient attirées outre cela par le Soleil ou par
la Lune, suivant les lois ordinaires de la gravitation,
ce fluide tournant autour de son axe avec une
vitesse quelconque, prendra nécessairement la forme
d'un sphéroïde elliptique, quel que soit son applatissement,
c'est - à - dire très - petit ou non. De plus
M. Maclaurin faisoit voir que dans ce sphéroïde,
non - seulement la pesanteur étoit perpendiculaire à
la surface, & les colonnes centrales en équilibre,
mais encore qu'un point quelconque pris à volonté au - dedans
du sphéroïde, étoit également pressé en tout
sens. Cette derniere condition n'étoit pas moins nécessaire
que les deux autres, pour qu'il y eût équilibre; cependant aucun de ceux qui jusqu'alors avoient
traité de la figure de la Terre, n'y avoient pensé; on
se bornoit à la perpendicularité de la pesanteur à la
surface, & à l'équilibre des colonnes centrales, & on
ne songeoit pas que selon les lois de l'Hydrostatique
(voyez
M. Clairaut ayant médité sur cette derniere condition, en a déduit des conséquences profondes & curieuses, qu'il a exposées en 1742 dans son traité intitulé, Théorie de la figure de la Terre, tirée des principes de l'Hydrostatique. Selon M. Clairaut, il faut pour qu'un fluide soit en équilibre, que les efforts de toutes les parties comprises dans un canal de figure quelconque qu'on imagine traverser la masse entiere, se détruisent mutuellement. Ce principe est en apparence plus général que celui de M. Maclaurin; mais j'ai fait voir dans mon essai sur la résistance des fluides, 1752. art. 18. que l'équilibre des canaux curvilignes n'est qu'un corollaire du principe plus simple de l'équilibre des canaux rectilignes de M. Maclaurin; ce qui, au reste, ne diminue rien du mérite de M. Clairaut, puisqu'il a déduit de ce principe un grand nombre de vérités importantes que M. Maclaurin n'en avoit pas tirées, & qu'il avoit même assez peu connues pour tomber dans quelques erreurs; par exemple, dans celles de supposer semblables entr'elles les couches d'un sphéroïde fluide, comme on le peut voir dans son traité des fluxions, art. 670. & suiv.
M. Clairaut, dans l'ouvrage que nous venons de
citer, prouve (ce que M. Maclaurin n'avoit pas fait
directement) qu'il y a une infinité d'hypothéses, où
le fluide ne seroit pas en équilibre, quoique les colonnes
centrales se contre - balançassent, & que la pesanteur
fût perpendiculaire à la surface. Il donne une
méthode pour reconnoître les hypothèses de pesanteur,
dans lesquelles ane masse fluide peut être en
équilibre, & pour en déterminer la figure; il démontre
de plus, que dans le système de l'attraction des parties,
pourvû que la pesanteur soit per pendiculaire à
la surface, tous les points du sphéroïde seront également pressés en tout sens, & qu'ainsi l'équilibre du
sphéroïde dans l'hypothèse de l'attraction, se réduit
à la simple loi de la perpendicularité à la surface.
D'après ce principe, il cherche les lois de la figure de
la Terre dans l'hypothèse que les parties s'attirent, &
qu'elle soit composée de couches hétérogenes, soit
solides, soit fluides; il trouve que la Terre doit avoir
dans tous ces cas une figure elliptique plus ou moins
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