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Méthode curative. Cependant on ne connoît point de méthode curative particuliere pour le traitement des fievres rémittentes; il faut se conduire ici suivant les regles prescrites pour la guérison des fievres en général; & quand la fievre rémittente est symptomatique, sa cure dépend uniquement de la maladie dont elle émane.
Fievre salubre (Page 6:738)
On peut distinguer deux especes de fievres salubres;
celles qui sont simplement dépuratoires, & celles qui
régulierement critiques, se guérissent à jour préfix,
par coction ou par évacuation purulente. Voyez
Mais il y a, selon moi, des fievres salubres, ou pour mieux dire, salutaires, relativement à elles - mêmes & à leurs effets avantageux; car quoique la fievre soit souvent funeste aux hommes, elle n'est pas toûjours le sergent de la mort, comme l'appelle un de nos poëtes, qui avoit puisé cette idée dans la doctrine des medecins de son tems & de son pays. Aujourd'hui on ne peut ignorer que plusieurs fievres intermittentes, & sur - tout la fievre tierce & la fievre quarte, ne soient des fievres plus communément salutaires que nuisibles: en effet, toutes les fois que ces sortes de fievres parcourent leurs périodes sans trop de violence; toutes les fois qu'elles n'attaquent point des gens d'un âge décrépit & dont les forces soient épuisées, elles purifient merveilleusement le sang, résolvent puissamment les engorgemens des visceres, atténuent & mettent dehors les matieres morbifiques, dessechent les nerfs trop humectés, & raffermissent ceux qui sont trop relâchés.
C'est la seule action du mouvement fébrile, excité dans le genre musculaire, qui chasse par les excrétoires destinés à telles ou telles évacuations, la quantité surabondante de sérosité acre, circulante dans les humeurs ou dans quelque organe, comme on le voit dans les fievres catarrheuses & scarlatines.
La fievre est encore salutaire par elle - même dans des maux inaccessibles aux secrets de la Medecine. Elle appaise, par exemple, les douleurs des hypochondres, quand elles ne sont point accompagnées d'inflammation, & elle soulage la passion iliaque causée par la difficulté d'uriner.
Les maladies produites par des obstructions & par la viscosité des humeurs, se guérissent heureusement par le secours de la fievre, qui fait diviser & résoudre les liqueurs épaissies ou croupissantes, les préparer & les disposer à l'excrétion plus salutairement que ne le peut faire le plus habile praticien. Voilà pourquoi dans les obstructions considérables, c'est un mauvais signe, lorsque le mouvement fébrile n'est point proportionné à sa cause.
Si donc le génie du medecin consiste à arrêter une fievre pernicieuse, il ne consiste pas moins à soûtenir une fievre salutaire. Il doit faire plus, il doit l'allumer quand elle est trop lente, afin qu'elle travaille encore mieux à délivrer le corps des atteintes qui lui de<cb->
Fievre scarlatine (Page 6:738)
Ces taches, plus fréquentes dans l'âge tendre que dans aucun tems de la vie, ont coûtume de paroître sur le visage, & quelquefois même couvrent tout le corps. Elles commencent d'ordinaire le trois ou le quatrieme jour d'une petite fievre, deviennent insensiblement plus larges, subsistent peu de tems, & s'évanoüissent en ne laissant sur la peau que quelques écailles farineuses.
Cette maladie paroît avoir son siége dans les vaisseaux de la transpiration, & pour cause une dépravation bilieuse déposée sur la peau par un mouvement fébrile, en conséquence de la chaleur de la saison ou du tempérament. Alors cette matiere dispersée dans la circulation avant l'éruption, & portée au - dehors par le secours de la fievre, produit extérieurement sur la peau un leger sentiment de douleur & de chaleur, & intérieurement quelqu'anxiété, jointe à une petite toux assez fréquente. Si dans cet état l'on faisoit rentrer la matiere morbifique, le mal ne seroit pas sans danger; mais la nature montre le chemin de la guérison: elle ne demande que les diluens, de legers diaphorétiques, un régime cenvenable, une chaleur moderée, & l'abstinence des remedes échauffans. Au reste, les fievres scarlatines sont les plus douces de toutes les fievres exanthémateuses; il est très - rare qu'elles soient suivies de dépôts intérieurs.
Fievre scorbutique (Page 6:738)
Ses signes. Dans cette fievre les urines déposent un sédiment briqueté, dont les molécules rouges, adhérentes à l'urinal en forme de crystaux, y tiennent fortement, tandis qu'il se forme sur l'urine une pellicule qui s'attache au bord du vaisseau, quand on l'incline. C'est à cet indice & aux autres symptomes du scorbut, qu'on reconnoît l'espece de fievre dont il s'agit ici, laquelle est ordinairement plus fatigante que dangereuse.
Mais il y a néanmoins des fievres scorbutiques continues, malignes, contagieuses & cruelles. De telles fievres produisent des vomissemens, des diarrhées, des dyssenteries, des anxiétés, des taches noires, l'abattement des forces; la putréfaction du foie, de la rate, du pancréas, du mésentere; l'atrophie, la phthisie, la mort.
Cure. Cependant, quelle que soit la nature de ces
sortes de fievres, on doit toûjours les traiter par les
anti - scorbutiques opposés à l'espece particuliere de
scorbut dont le malade est attaqué, & à l'acrimonie
dominante, saline, muriatique, acide, alkaline, fétide,
huileuse ou rancide. Voyez
Fievre septimane (Page 6:738)
Par le secours de cette défécation, la fievre s'affoiblit à mesure que la dépuration se fait; & cette dépuration se manifeste dans les urines, qui sont jci fort chargées, troubles & épaisses: car cette fievre n'a ni la violence ni le tems convenable pour produire d'autre coction. Il n'y a même ni jour indicatif ni jour confirmatif qui marque régulierement le tems où ces sortes de fievres doivent finir: quelquefois c'est à la premie e, d'autres fois à la seconde, & d'autres fois à la troisieme exacerbation; rarement elles s'étendent jusqu'à la quatrieme, & par conséquent elles se terminent dans la semaine où elles ont commencé, ce qui leur a fait donner le nom de septimane.
Fievre spasmodique (Page 6:739)
Cause prochaine. Elle est produite par un vice du cerveau, lequel provient ou d'une irritation qui se communique au cerveau par le moyen des nerfs ou du mouvement irrégulier & dérégle des liqueurs qui circulent dans ce viscere; & cette irrégularité peut avoir pour causes toutes celles du délire, du coma, de l'insomnie.
Effets. Si le spasme dure long - tems, il affecte tout le genre nerveux, par la communication réciproque que les nerfs ont ensemble, d'où naissent tant de tristes maux.
Prognostics. L'affection fébrile convulsive est plus ou moins dangereuse, suivant sa violence, ses répétitions, & les causes dont elle émane. Les convulsions qui succedent dans la fievre à de grandes évacuations, sont pour l'ordinaire mortelles, ainsi que celles qui sont accompagnées d'un délire perpétuel.
Cure. On reglera toûjours la méthode curative sur la variété des causes. En géneral, on tentera d'adoucir l'aereté dominante, de résoudre la matiere engagée, de relâcher les parties qui sont en contraction, de fortifier celles qui sont foibles, de procurer une révulsion, &c. Si la fievre spasmodique est occasionnée par une irritation locale, on portera les remedes sur la partie irritée. En un mot, pour abreger ce vaste sujet selon les indications différentes, les causes, les parties affectées, les fonctions dérangées ou suspendues, on combattra le mal par des remedes différens; par la saignée les purgatifs, les émétiques, les bains, les vésicatoires, les épispastiques, les fomentations, les frictions, les relâchans, les calmans, les cordiaux, les aromatiques, les nervins, les tétides, &c. d'où l'on voit assez combien sont ridicules les pretendus spécifiques anti - spasmodiques, auxquels le vulgaire, & principalement les grands seigneurs, donnent sottement leur confiance.
Fievre sporadique (Page 6:739)
Je connois un ancien auteur qui a traité exprès ce sujet; c'est Amicus (Diomedes), dont l'ouvrage écrit en latin, parut à Venise en 1605, in - 4°. Mais l'ouvrage de Ramazzini, de morbis artifieum, fournit encore plus de connoissances sur les maladies sporadiques particulieres.
Fievre stationnaire (Page 6:739)
Fievre stercorale (Page 6:739)
Nous comprenons ici sous le nom de matieres stercorales, non - seulement les matieres fécales dépravées
dans les intestins, mais les matieres perverties contenues
dans l'estomac, la bile dépravée qui est versée
dans les intestins, les sues vicieux qui séjournent
dans les premieres voies, en un mot toutes les matieres
qui sont immédiatement en prise à la purgation,
& dont l'évacuation termine la maladie. Il faut
par conséquent distinguer cette fievre de la fievre putride,
qui dépend réellement de la dépravation putride
des humeurs. Voyez
Caractere de cette fievre. La fievre stercorale n'a aucun caractere distinct; c'est une fievre plus ou moins compliquée, selon le degré d'érétisme que causent dans les premieres voies les matieres nuisibles qui y sont retenues; ensorte que ce genre de maladie est susceptible de plusieurs symptomes spasmodiques plus ou moins considérables.
Signes. Les signes que peut fournir cette fievre, sont un grand dégoût, les rapports desagréables & de mauvaise odeur, l'amertume de la bouche, la langue chargée, la liberté du ventre, la fluidité & la puanteur des déjections, les angoisses ou le malaise des premieres voies, les borborygmes douloureux, les gonflemens, les contractions de l'abdomen, les débilités ou les défaillances qui préecdent les évacuations. Quand ces signes manquent, & qu'on redoute néanmoins des matieres dépravées dans les premieres voies, on tentera d'exciter des évacuations par le moyen de lavemens un peu purgatifs, comme de crystal minéral, dans une décoction émolliente, afin de s'assûrer des qualités des déjections.
Cat. ses. Parmi les causes qui occasionnent les fievres stercorales, souvent épidémiques, la mauvaise constitution de l'air est la plus imperceptible, mais la plus sréquente, & la plus capable de pervertir les alimens dans l'estomac.
Cure. L'essentiel de la cure consiste, comme il est aisé de le comprendre, dans l'évacuation des matieres dépravées, par le vomissement ou par la voie des selles, selon les dispositions favorables à l'un ou à l'autre genre d'évacuation. Les humectans, les relâchans sont nécessaires, & doivent y être joints pour faciliter l'effet des purgatifs, & prévenir l'irritation qu'ils peuvent causer. Si la fievre est violente, le pouls dur & fort, on commencera par la saignée; on la répetera promptement, & on recourra aux lavemens adoucissans & laxatifs, au petit - lait pris en abondance, aux huileux, aux cataplasmes émolliens, pour pouvoir satisfaire au plûtôt à la principale indication par les purgatifs les plus convenables, administrés alternativement avec les parégoriques & les autres remedes relâchans. Si la fievre est accompagnée d'ardeur & de soif pressante, on doit donner au malade pour boisson ordinaire, & en quantité, le petit - lait chargé de creme de tartre, parce qu'il relâche, tempere & évacue sans irritation. On peut encore conseiller la décoction legere de tamarins, ou celle de pruneaux avec le crystal minéral. Voyez Ballonius, épid. lib. II. qui est excellent sur ce sujet.
Fievre subintrante (Page 6:739)
Fievre sudatoire (Page 6:739)
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