ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"718"> entrent ensuite dans le duodenum. Le mélange de ces deux biles est peut - être utile pour la parfaite digestion: quoi qu'il en soit, elles sont bien différentes l'une de l'autre; car celle de la vésicule du fiel est plus jaune, plus épaisse, & plus amere que celle du conduit hépatique, ce qu'on ne peut vraissemblablement attribuer qu'au séjour de la bile dans la vésicule du fiel.

Il est très - vraissemblable 1° que la bile du foie coule quelquefois dans la vésicule; 2° qu'elle acquiert la qualité de bile cystique en croupissant dans la vésicule; 3° que son amertume vient peut - être aussi des glandes qui sont placées dans la membrane de cette vésicule, & qu'arrosent les arteres cystiques, comme il arrive dans la membrane du conduit auditif; 4° tous les canaux qui du foie & du pore hépatique se rendent à la vésicule du fiel, & y portent sans cesse le suc hépatique, ont été justifiés par les découvertes de Glisson, de Verheyen, de Perrault, & de Bianchi. Consultez - les.

Observations particulieres. Il s'est trouvé plusieurs fois des pierres ou des concrétions pierreuses dans la vésicule du fiel: ce sont des faits très - connus. Hildanus a vû une de ces pierres de la grosseur d'une noix. Hoffman rapporte avoir trouvé dans la vésicule d'un fourbisseur, extrèmement élargie & aggrandie, trois mille six cents quarante - six grains de bile coagulée & pétrifiée. En effet toutes les concrétions pierreuses qu'on a remarquées par hasard dans la vésicule du fiel, sont formées par l'épaississement & le desséchement de la bile, ce qui est prouvé par la nature de ces pierres; car elles conservent la couleur & le goût de la bile, & elles s'enflamment lorsqu'on les met sur le feu: on a vû même de ces pierres qui ayant traversé le conduit cystique & le cholidoque, sont parvenues jusqu'à l'intestin duodenum, & le malade les a rendues par les selles.

Jeux de la nature. L'anatomie nous apprend que la vésicule du fiel manque quelquefois dans l'homme, comme dans les animaux. L'histoire de l'académie des Sciences (année 1705, pag. 33), en fournit un exemple. Dans un enfant de neuf jours, mort d'un polype qui fermoit l'embouchure du ventricule droit, comme auroit fait un bouchon de figure conique, M. Littre n'a trouvé nulle apparence de vésicule, quoique le foie fût d'ailleurs très - bien formé, ainsi que les autres parties du bas - ventre. Les deux arteres qui doivent se distribuer à la vésicule, se distribuoient au foie à l'endroit où elles auroient dû être; & le canal hépatique beaucoup plus gros que de coûtume, se terminoit à l'ordinaire par un seul tronc dans l'intestin duodenum.

Mais si la vésicule du fiel manque quelquefois, ne se trouve - t - elle point aussi d'autres fois double? Il est vrai qu'il y a dans les ouvrages des Anatomistes plusieurs observations, qui disent qu'on a trouvé au foie deux vésicules du fiel: cependant malgré ces attestations, on doit regarder ce jeu de la nature comme un des plus rares, au cas même qu'il ait existé. Il est certain qu'on rencontre souvent dans les vaches & les veaux, la vésicule du fiel fourchue; mais trouver dans un homme deux vésicules du fiel bien distinctes, c'est un phénomene qui demande des témoignages irréprochables pour pouvoir être cru. Si l'on trouvoit deux vésicules, il y auroit aussi en même tems deux canaux cystiques, sans quoi l'on ne pourroit soûtenir que la vésicule du fiel fût entierement double. Toutes les vésicules du fiel que Ruysch a eu occasion de voir, étoient fourchues & n'avoient qu'un seul canal cystique. Article de M. le Chev. de Jaucourt.

Fiel (Page 6:718)

Fiel, (Econ. anim.) c'est l'humeur jaune, onctueuse, & amere, qu'on trouve dans une petite vessie attachée à la partie concave du foie. Voy. Foie, & l'article précédent. C'est une sorte de bile qui, ou<cb-> tre les qualités qu'elle a contractées par la secrétion qui s'en est faite dans les vaisseaux du foie propres à cet effet, en a acquis de nouvelles par son séjour dans cette vessie, où elle est retenue comme dans un reservoir.

Cependant comme la bile n'est en quantité remarquable que dans ce reservoir, qu'elle se présente moins dans les pores biliaires, dans les conduits hépatiques & cholidoques, qu'elle n'est pas sans mélange dans le canal intestinal; on ne fait communément point de distinction entre le fiel & la bile proprement dite, c'est - à - dire telle qu'elle est dans ses conduits excrétoires, avant d'avoir contracté aucune sorte d'altération étrangere à la secrétion qui s'en est faite du sang de la veine - porte, & à l'élaboration qu'elle reçoit dans ses colatoires: c'est pourquoi les Grecs n'avoient qu'un nom commun XOLP, pour désigner ces deux sortes d'humeurs qu'ils confondoient l'une avec l'autre.

La distinction entre le fiel & la bile n'est admise que par les Anatomistes & par les Physiologistes, qui donnent le nom de fiel à la petite portion de la bile, qui est continuellement portée & déposée dans la vésicule, & qui y contracte par son séjour des qualités qui lui sont propres; savoir la couleur jaune, l'amertume, l'acrimonie, l'alkalescence, & la consistance, que n'a point la plus grande partie de la bile, c'est - à - dire celle qui coule tout de suite & sans interruption vers le conduit cholidoque, à mesure qu'elle est séparée dans le foie, pour être de ce conduit versée dans les intestins. Voyez Bile, Foie, (Physiol.).

Ainsi ces deux biles, quoique de la même nature dans leur origine, dans leurs vaisseaux secrétoires, étant devenues si différentes par le cours continuel de l'une, & la stagnation de l'autre, sont conséquemment destinées à opérer des effets différens, qui décident de leur usage respectif. Il est donc très - important de ne pas confondre ces effets, soit relativement aux fonctions auxquelles ils servent dans l'état de santé, soit par rapport aux symptomes qui en sont produits, & aux signes diagnostics & prognostics qu'on peut en tirer dans les maladies.

Il conviendroit encore que dans les expériences, les analyses chimiques, faites pour en tirer des conséquences sur la nature de la bile, on ne se bornât pas à n'opérer que sur la bile cystique, ou sur son mélange avec la bile hépatique, pris dans le canal cholidoque, ou à la sortie de ce canal. Il faudroit tâcher de ramasser assez de chacune des deux biles séparément, pour pouvoir les soûmettre à l'examen chacune à son tour; en recueillir & en comparer les résultats: ce qui seroit d'une grande utilité pour la théorie & pour la pratique de la science médicinale. Voyez Foie, (Pathol.) (d)

Fiel des Animaux (Page 6:718)

Fiel des Animaux, (Pharm. & Mat. méd.) ce n'est autre chose que la bile cystique, desséchée à l'air dans sa propre vésicule. Voyez Bile.

Le fiel de boeuf a été mis autrefois au rang des médicamens qu'on gardoit dans les boutiques, & qu'on faisoit entrer dans quelques préparations officinales, destinées à l'usage extérieur.

Il entre dans la composition de l'onguent d'arthanita, qui est un de ceux de la pharmacopée de Paris. Je ne lui connois d'ailleurs aucun usage, soit extérieur, soit intérieur. C'est ici une matiere qui pourroit bien être négligée mal - à - propos, & dont il seroit très - raisonnable, ce semble, d'essayer les propriétés, principalement dans certains vices de digestion. (b)

Fiel (Page 6:718)

Fiel, (pierre de) Peinture. La pierre de fiel se trouve dans les amers ou fiels des boeufs plus ou moins grosse, ronde ou ovale; étant broyée sur le porphyre trés - fine, elle fait un jaune doré très - beau: elle [p. 719] peut s'employer à l'huile, quoique rarement, son plus grand usage étant pour la miniatureou détrempe.

FIENTE (Page 6:719)

FIENTE, s. f. (Gramm.) c'est ainsi qu'on nomme les excrémens de plusieurs animaux, dont on fait usage, soit en Medecine, soit ailleurs. Voy. Excrémens.

Fiente des Animaux (Page 6:719)

Fiente des Animaux, (Mat. méd.) on a attribué des vertus médicinales à la fiente de divers animaux, & principalement aux suivantes.

Fiente de boeuf ou de vache. Voyez Vache.

Fiente de bouc ou de chevre. V. Bouc & Chevre.

Fiente de cochon. Voyez Cochon.

Fiente de pigeon. Voyez Pigeon.

Fiente de poule. Voyez Poule.

Fiente de cigogne. Voyez Cigogne.

Fiente de vautour. Voyez Vautour.

Fiente ou crottes de souris. Voyez Souris.

Fiente ou crottes de chien. Voyez Chifn.

Dioscoride parle de la fiente de crocodile terrestre comme d'un cosmétique, dont les femmes se servoient pour se rendre le tein brillant.

Les excrémens humains passent pour vulnéraires, cicatrisans, & maturatifs. V. Maturatif. (b)

Fiente, Crotin (Page 6:719)

Fiente, Crotin, (Manége & Maréch.) termes synonymes. Nous nommons ainsi les excrémens du cheval. Voyez l'article Fumier.

On observe à l'extérieur de l'intestin coecum quatre bandes blanchâtres & ligamenteuses, très - adhérentes à sa membrane commune & à sa tunique charnue. Ces bandes le partagent longitudinalement en quatre portions, & se propagent sur la partie large du colen: elles brident principalement cet intestin, de maniere qu'il est alternativement enfoncé par des plis transverses, & alternativement élevé en bosses très - considérables. Ces bosses sont autant de cellules espacées également, dans lesquelles la fiente séjourne; & de - là la forme maronnée qu'elle contracte, & qu'elle ne tire que de la figure même de ces especes de loges.

L'examen de la qualité de la fiente, de sa couleur, de son odeur, de sa consistance, est important dans le traitement des maladies de l'animal. Voyez Séméiotique. (e)

FIER (Page 6:719)

FIER, adj. (Morale.) Voyez Fierté.

Fier, Fierté, Fierement (Page 6:719)

Fier, Fierté, Fierement, (Peint.) on appelle en Peinture une chose fierement faite, lorsqu'elle l'est avec liberté; que les coups de pinceau ou touches sont grandes & larges; qu'elles sont vives en clairs & en bruns: quelquefois l'on n'entend parler que du coloris ou du dessein; fierement colorié, fierement dessiné, &c.

Fier (Page 6:719)

Fier, adj. (Architecture.) épithete que les ouvriers de bâtimens donnent à la pierre, au marbre & au bois qui est fort dur. On dit aussi qu'un dessein est fier & hardi, quand il est touché avec art & qu'il part d'une main habile, tel que feu M. Oppenord. (P)

Fier (Page 6:719)

Fier, en termes de Blason, se dit d'un lion dont le poil est hérissé.

FIERLIN (Page 6:719)

FIERLIN, s. m. (Saline.) mesure en usage dans nos salines de Moyenvic & autres. Seize fierlins, mesure de Berne, sont évalués à quatre charges & deux tiers de charge, & la charge est évaluée à cent trente livres; cependant les seize fierlins ne pesent qu'environ cinq cents cinquante à cinq cents soixante livres.

FIERLINER BOSSES (Page 6:719)

FIERLINER BOSSES, (Salines.) les bosses sont des tonneaux qu'on remplit de sel en grain ou sel tiré, destiné à satisfaire aux engagemens de la France avec les cantons catholiques suisses; & la mesure à laquelle on rapporte le contenu d'une bosse, s'appelle un fierlin, dont on a fait le verbe fierlenir. Voyez l'article Fierlin. La bosse contient seize fierlins, mesure de Berne.

FIERTE (Page 6:719)

FIERTE, s. f. (Jurisprud.) du latin ferebrum, qui signifie cercueil, châsse, n'est plus en usage qu'en Nor<cb-> mandie, pour exprimer la châsse de S. Romain, archevêque de Roüen. Le chapitre de la cathédrale qui possede cette châsse, joüit en conséquence du privilége de délivrer & absoudre un criminel & ses complices, à la fête de l'ascension, en le faisant passer sous la fierte, ce que l'on appelle lever la fierte, pourvû que ce ne soit pas pour un crime de lése majesté, héresie, fausse monnoie, viol, assassinat de guet - à - pens; ces crimes ne sont point fiertables, selon le langage du pays, c'est - à - dire susceptibles du privilége de la fierte. Suivant la déclaration d'Henri IV. du 25 Janvier 1597, registrée au parlement de Rouen le 23 Avril suivant, le chapitre nomme au roi celui qu'il desire joüir du privilége de la fierte, & l'accusé pour joüir de ce privilége, est obligé d'obtenir des lettres d'abolition, scellées du grand sceau, n'y ayant que le prince qui puisse faire grace à un criminel. Voyez les recherches de la France de Pasquier, liv. IX. chap. xlij. les plaidoyers au sujet de la fierte. Mezeray, hist. d'Henri IV. à l'an 1593. Journ. du palais. Arrêt du 15. Septemb. 1672. Le recueil des mémoires de M. de Sacy, tom. I. p. 1. (A)

FIERTÉ (Page 6:719)

FIERTÉ, s. f. (Morale.) est une de ces expressions, qui n'ayant d'abord été employées que dans un sens odieux, ont été ensuite détournées à un sens favorable. C'est un blâme quand ce mot signifie la vanité hautaine, altiere, orgueilleuse, dédaigneuse. C'est presque une loüange quand il signifie la hauteur d'une ame noble. C'est un juste éloge dans un général qui marche avec fierté à l'ennemi. Les écrivains ont loüé la fierté de la démarche de Louis XIV. Ils auroient dû se contenter d'en remarquer la noblesse. La fierté de l'ame sans hauteur est un mérite compatible avec la modestie. Il n'y a que la fierté dans l'air & dans les manieres qui choque; elle déplaît dans les rois mêmes. La fierté dans l'extérieur, dans la société, est l'expression de l'orgueil: la fierté dans l'ame est de la grandeur. Les nuances sont si délicates, qu'esprit fier est un blâme, ame fiere une loüange; c'est que par esprit fier, on entend un homme qui pense avantageusement de soi - même: & par ame fiere, on entend des sentimens élevés. La fierté annoncée par l'extérieur est tellement un défaut, que les petits qui louent bassement les grands de ce défaut, sont obligés de l'adoucir, ou plûtôt de le relever par une épithete, cette noble fierté. Elle n'est pas simplement la vanité qui consiste à se faire valoir par les petites choses, elle n'est pas la présomption qui se croit capable des grandes, elle n'est pas le dédain qui ajoûte encore le mépris des autres à l'air de la grande opinion de soi - même, mais elle s'allie intimement avec tous ces défauts. On s'est servi de ce mot dans les romans & dans les vers, sur - tout dans les opéra, pour exprimer la sévérité de la pudeur; on y rencontre par - tout vaine fierté, rigoureuse fierté. Les poetes ont eu peut - être plus de raison qu'ils ne pensoient. La fierté d'une femme n'est pas simplement la pudeur sévere, l'amour du devoir, mais le haut prix que son amour propre met à sa beauté. On a dit quelquefois la fierté du pinceau, pour signifier des touches libres & hardies. Article de M. de Voltaire.

Fierté (Page 6:719)

Fierté, terme de Blason, qui se dit des baleines dont on voit les dents.

FIERTON (Page 6:719)

FIERTON, s. m. (ancien terme de Monnoyage.) sorte de poids qui contenoit en lui le poids du remede de poids, ensorte que le trebuchant y étoit compris. Voyez Monnoyage.

FIESOLI (Page 6:719)

FIESOLI, (Géog.) ancienne petite ville d'Italie, connue des Romains sous le nom de Fesula, dans le Florentin, sur une côte, avec un évêché suffragant de Florence, & à deux lieues de cette ville. Elle ne vaut guere mieux aujourd'hui qu'un village. C'est la patrie de Jean Angelic, surnommé de Fiesole, religieux Dominiquain, mort en 1455, & qui se seroit distin<pb->

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