ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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Feve
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Feve, (Manége, Maréchall.) maladie de la bouche;
elle est encore connue sous le nom de lampas.
Elle consiste dans un tel degré d'épaisseur de la membrane
qui tapisse intérieurement la mâchoire supérieure,
& qui revêt le palais, que cette membrane
excede considérablement la hauteur des pinces; souvent
aussi elle se propage de maniere qu'elle anticipe
sur ces mêmes dents. Je ne sai pourquoi les auteurs
qui ont traité de l'art vétérinaire, n'ont point parlé
de ce dernier cas. Ce prolongement ou ce volume
contre nature n'a rien qui doive étonner, lorsque
l'on considere que la mucosité filtrée & séparée dans
la membrane de Schucider, se répandant sur celle
dont il s'agit, par les ouvertures que lui présentent
les fentes incisives, l'humecte & l'abreuve sans
cesse. C'est précisément dans le lieu de ces ouvertures
qu'elle s'étend ou s'épaissit au point de rendre
l'action de manger difficile à l'animal; & celle de
tirer le sourrage encore plus laborieuse & même impossible,
vû la douleur qu'il ressent à chaque instant
où se joignent les extrémités des dents antérieures,
entre lesquelles cette membrane se trouve prise &
serrée. Dans la pratique, on remédie par le moyen
du cautere actuel à cette maladie. Le maréchal,
après avoir mis un pas - d'âne dans la bouche du cheval,
& s'être armé d'un fer chaud, tranchant & recourbé
à l'une de ses extrémités (voyez Fer a Lampas), consume cette partie gonflée précisément entre
les deux premiers de ces sillons transverses qui,
très - évidens dans l'animal & fort obscurs dans l'homme,
s'étendent d'un bord de la mâchoire à l'autre.
On observe que le fer ne soit point trop brûlant, &
ne porte atteinte à la portion osseuse de la voûte palatine;
ce qui nécessairement occasionneroit une exfoliation
& de véritables accidens. Quelqu'ancienne,
quelque commune que soit cette opération, je ne la
crois point indispensable. S'il n'est question que du
gonflement de la membrane, gonflement qui ne survient
ordinairement que dans la bouche des jeunes
chevaux, & qui souvent ne les incommode point,
il suffira, pour le dissiper, d'ouvrir la veine palatine
avec la lancette ou avec la corne. Voyez Phlébotomie. Si la membrane s'est prolongée jusque sur
les pinces, on pratiquera la même saignée, apres
avoir coupé avec des ciseaux ou avec un bistouri
cette partie excédante; & lorsque l'animal aura répandu
une suffisante quantité de sang, on lui lavera
la bouche avec du vinaigre, du poivre & du sel, &
on lui fera manger ensuite du son sec. Ces précautions
réussissent toûjours, ainsi on peut envisager
l'application du cautere comme une ressource consacrée
plûtôt par l'usage que par la nécessité. (e)
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