RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"609">
Le puits dans lequel doivent être montés les pompes, les bois pour garnir les parois, & ceux pour soûtenir & entretenir les - pompes, y compris la maind'oeuvre, a coûté environ vingt - cinq mille livres, ci . . . . . . . . . 25000 Total . . . . . . . . . 55000 liv.
On observe que la dépense d'une semblable machine à feu, paroit coûter environ cinquante - cinq mille livres, & c'est suivant que le puits est plus ou moins profond, & que la nature du terrein peut permettre de creuser le puits de la profondeur proposée.
Le jeu de cette machine est très - extraordinaire, & s'il falloit ajoûter foi au système de Descartes, qui regarde les machines comme des animaux, il faudroit convenir que l'homme auroit imité de fort près le Créateur, dans la construction de la pompe à feu, qui doit être aux yeux de tout cartésien conséquent, une espece d'animal vivant, aspirant, agissant, se mouvant de lui - même par le moyen de l'air, & tant qu'il y a de la chaleur.
Feu (Page 6:609)
Premierement, comme un des matériaux ou principes
de la composition des corps; car, selon la doctrine
de Stahl bien résumée, le principe que les Chimistes ont designé par les noms de soufre, principe
sulphureux, soufre principe, principe huileux, principe
inflammable, terre inflammable & colorante, & par
quelques autres noms moins connus, que nous rapporterons
ailleurs, voyez
Stahl a designé cette matiere par le mot grec phlogiston, qui signifie combustible, inflammable; expression
que nous avons traduite par celle de phlogistique, qui est devenue technique, & qui n'est pour
nous, malgré sa signification littérale, qu'une de ces
dénominations indéterminées qu'on doit toûjours sagement
donner aux substances, sur l'essence desquelles
regnent diverses opinions très - opposées: or les
dogmes de Becher & de Stahl, sur le principe du
feu, qui paroissent démontiables à quelques chimistes,
sont au contraire, pour quelques autres & pour
un certain ordre de physiciens, incompréhensibles
& absolument paradoxes, & par conséquent faux;
conséquence que les premiers trouveront, pour l'observer
en passant, aussi peu modeste que légitime.
Quoi qu'il en soit, ce sera sous ce nom de phlogistique que nous traiterons du principe de la composition
des corps, que nous croyons être le feu. Voyez
Les phenomenes de la combustion, de la calcination,
de la réduction, de la détonation, en un mot,
de tous les moyens chimiques, dans lesquels le feu
combiné éprouve quelque changement chimique;
tous ces phénomenes, dis - je, appartiennent au feu,
considéré sous ce premier point de vûe. Voyez
Secondement, les Chimistes considerent le feu comme principe de la chaleur. Le mot feu, pris dans ce sens, est absolument synonyme dans le langage chimique, à celui de chaleur. Ainsi nous disons indifféremment le degré de chaleur de l'eau bouillante, ou le degré de feu de l'eau bouillante.
Nous avons dit ailleurs (article
Toutes les opérations chimiques s'exécutent par
deux agens généraux, la chaleur & les menstrues.
Mais cette derniere cause elle - même, quelque générale
& essentielle que soit son influence dans les
changemens chimiques, est entierement subordonnée
à la chaleur, puisque le feu produit absolument
& indépendamment du concours de tout autre agent,
un grand nombre de changemens chimiques, au lieu
que l'action des menstrues suppose nécessairement la
chaleur (voyez l'article
Les Chimistes ont exalté les propriétés du feu avec
un enthousiasme également digne du sujet & de l'art.
Le passage de Vigenere, cité à l'article
Un célebre chimiste de nos jours, l'illustre M.
Pott, fait cet éloge magnifique du feu, dans son
traité du feu & de la lumiere.
D'un autre côté, c'est principalement sur les changemens
opérés par le feu dans les sujets chimiques,
que les détracteurs de la Chimie, soit philosophes,
soit medecins, ont fondé leurs déclamations contre
cette science. Ils ont prétendu que le feu bouleversoit,
confondoit, dénaturoit la composition intérieure
dans les corps; qu'il dissipoit, détruisoit, anéantissoit
leurs principes naturels ou hypostatiques; que
ceux qu'il manifestoit étoient ses ouvrages, ses créatures,
&c. &c. &c. Ces imputations sont exactement
évaluées dans plusieurs articles de ce Dictionnaire,
& nous les croyons sur - tout solidement réfutées par
les notions claires & positives sur l'action du feu,
que nous croyons avoir exposée dans les différens
articles où il s'agit des effets de ce premier agent,
voy.
Usage chimique du feu ou de la chaleur. Le feu est employé par le chimiste dans les distillations, les sublimations, les évaporations, les dessications, l'espece de grillage que nous appellons en latin difflatio, les liquefactions, les fusions, les précipitations par la fonte, les liquations, les dissolutions, les digestions, les cémentations, & même les fermentations. Il faut remarquer que le principe igné, le phlogistique n'éprouve dans aucune de ces opérations ni combinaison ni précipitation.
La façon d'appliquer le feu aux différens sujets de toutes ces opérations, & la théorie de son action [p. 610]
Effets généraux du feu. Les effets chimiques du feu
dans toutes ces opérations, se réduisent à trois; ou
le feu relâche, laxat, l'aggrégation de certaines substances
jusqu'à les réduire en liqueur & même en
vapeur, sans altérer en aucune façon la constitution
intérieure du sujet ainsi disposé (voyez l'article
Les divers effets généraux que nous venons de rapporter sont dûs à une seule & même cause, savoir à la propriété de raréfier du feu, exercée dans une très - grande latitude, depuis le terme où commence la liquidité de l'eau jusqu'à celui que l'on a crû suffisant pour volatiliser les métaux parfaits, selon les fameuses expériences exécutées au foyer de la lentille du palais - royal, & rapportées dans les Mém. de l'académie royale des Sciences, année 1702.
Sources & application du feu. Nous trouvons ce
principe de chaleur dans la température même de
notre atmosphere: nous nous le procurons en exposant
les sujets de nos opérations aux rayons directs
du soleil. Nous mettons à profit quelquefois la
chaleur excitée dans certaines matieres fermentantes
ou pourrissantes, telles que le marc de raisin &
le fumier; ou enfin, ce qui est notre ressource la
plus ordinaire & la plus commode, nous appliquons
aux matieres que nous voulons échauffer, des corps
inflammables actuellement brûlans, tels que le charbon,
le bois, la tourbe, le charbon de terre, l'esprit - de - vin, les huiles par expression dans le fourneau
à lampe, &c. de tous ces alimens du feu, celui
que nous employons généralement & avec le plus
d'avantage, c'est le charbon. Voyez
Cette application du feu varie selon qu'elle est plus ou moins immédiate; car ou on expose la matiere à traiter au contact immédiat du corps dont on employe la chaleur, comme dans la dessication au soleil, la distillation par le premier fourneau de Glauber, la sublimation gébériene, la réverbération de
Degrés du feu. La latitude entiere de la chaleur
employée aux usages chimiques, a été divisée en
différentes portions ou degrés déterminés par divers
moyens; premierement par espece de matiere
échauffée ou brûlante qui fournissoit la chaleur:
ainsi le feu chimique a été distingué en insolation,
ventre de cheval, bain de marc de raisin, feu de
lampe, feu de bois, feu de charbon, &c. secondement
par la circonstance de l'application plus ou
moins immédiate, & par les différens milieux interposés
entre le corps & le feu: le feu a été divisé sous
ce point de vûe en feu nud, bain - marie, bain de sable,
de cendres, de limaille, &c. Voyez
Les chimistes modernes ont rectifié toutes ces divisions, & les ont réduites à la plus grande simplicité, en ne retenant qu'un petit nombre de termes fixes, établis sur la connoissance réfléchie des effets du feu, & très - suffisans dans la pratique.
Ces chimistes ont observé premierement que l'analyse ou solution réelle de la combinaison chimique, ne s'opéroit dans tous les sujets que par le secours d'une chaleur supérieure à celle qui faisoit bouillir l'eau commune; secondement que plusieurs unions beaucoup moins intimes, celles dont j'ai fait la premiere classe des sujets de la distillation, voyez cet article, cédoient à l'action d'une chaleur capable de faire bouillir l'eau, & quelques - unes même à une chaleur plus foible; troisiemement que la plûpart des menstrues appellés communément liquides, du nom de leur état ordinaire, agissoient sous un degré de chaleur inférieur à celui de l'eau bouillante; quatriemement que quelques évaporations, dessications, & un très - grand nombre de combinaisons, s'opéroient sous la température ordinaire de l'air qui nous environne, lors même qu'il n'est échauffé que par les rayons réfléchis du soleil, c'est - à - dire sans feu & à l'ombre.
Ils ont, en conséquence de ces observations, divisé le feu chimique en quatre degrés; le premier ou le plus foible commence à la liquidité de l'eau, & s'étend jusqu'au degré qui nous fait éprouver un sentiment de chaleur; nous appellons ce degré froid. C'est à ce degré que s'exécutent un très - grand nombre d'opérations telles que les dissolutions à froid, les macérations ou extractions à froid, les calcinations à l'air, les dessications à l'ombre, les évaporations insensibles, la plûpart des fermentations, &c. Voyez ces articles particuliers.
Rien n'est si aisé que de se procurer exactement
ce degré de feu dans la pratique, puisqu'il ne s'agit
que d'éloigner les substances traitées, de toute source
de chaleur sensible. Quant au plus ou au moins
de chaleur dans la latitude qu'embrasse ce degré,
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.