ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"605"> dont le bouton m (fig. 15.) glisse sur le ressort G e H, qui est fort poli, en descendant de c en m: ce mouvement ouvre l'orifice no, qui a intérieurement 5 pouces 6 lignes de diametre, sur 13 pouces 6 lignes de hauteur. La figure 13, qui est la plaque dont on a parlé, est plombée au sommet de l'alembic, pour que l'air ne s'introduise pas. La figure 14. représente en plan la partie supérieure du tuyau L, désignée par L M (fig. 15 & 16.), par laquelle ce tuyau se raccorde avec celui qui est au centre de la base du cylindre, avec des vis & écroux (art. 8.).

Art. 16. Situation de l'alembic & du fourneau dans le bâtiment qui renferme la machine. L'on voit l'emplacement de l'alembic dans les bâtimens où il est renfermé, par les figures qui représentent les plans des différens étages, dont le premier est élevé de 7 piés au - dessus du niveau des terres; & à trois piés six pouces plus bas, est le niveau du cendrier: l'on y verra une coupe horisontale du fond de l'alembic (Pl. II. fig. 3.), accompagnée d'un revêtement de maçonnerie qui en soûtient le chapiteau; de cet étage l'on peut descendre par un escalier a b, dans l'endroit ou est le sourneau, fig. 1 & 2. Le fond dudit fourneau est une grille C, élevée de 4 piés au - dessus du niveau du cendrier d (Voyez les profils, Pl. IV. & V.), servant de foyer, & on introduit le charbon de terre ou de bois par une ouverture e, vis - à - vis de laquelle est une porte f qui répond au rez - de - chaussée. On a pratiqué une ventouse g f dans l'épaisseur du massif de la maçonnerie, afin que l'air extérieur puisse aisément s'introduire dans le cendrier sous la grille, pour animer le feu dont la fumée ne peut échapper par la cheminée I K opposée à l'entrée du fourneau, qu'après avoir circulé autour de la chaudicre dans la galerie l m n o I K, fig. 2. Pl. I.

Art. 17. Au - dessus du chapiteau de l'alembic est une ventouse, pour laisser échapper la vapeur quand elle est trop forte. Sur la surface du chapiteau de l'alembic, il y a un bout de tuyau f (Pl. V.) de 4 pouces de hauteur, sur 3 pouces 3 lignes de diametre, soudé verticalement sur le chapiteau. Au sommet de ce tuyau est adapté une soupape chargée de plomb, que l'on nommera ventouse, dont l'objet est de donner issue à la vapeur de l'alembic lorsqu'elle devient par trop forte: cette soupape se leve assez souvent quand le régulateur est fermé, & que le piston descend.

Art. 18. Usages des deux tuyaux pour éprouver la hauteur de l'eau dans l'alembic. L'on remarquera l'ellipse a, b, fig. 5, Pl. II. dont le grand axe a 18 pouces & le petit 12. C'est une plaque de cuivre qui se detache quand on veut entrer dedans l'alembic lorsqu'il y a quelques réparations à y faire. A cette plaque sont attachés aux endroits c g, deux tuyaux de 11 lignes de diametre, dont le premier c est plus court que le second g. Celui g descend jusqu'au niveau a, a, du plat - bord de la chaudiere, comme on peut voir Pl. V. Ces tuyaux ont au sommet chacun une clé de robinet servant à éprouver à quelle hauteur est la surface de l'eau dans l'alembic; par exemple, si en les ouvrant, on s'apperçoit qu'ils donnent tous deux de la vapeur, c'est une marque que l'eau est trop basse; & au contraire, s'ils donnent tous deux de l'eau, c'en est une qu'elle est trop haute: mais si l'un donne de l'eau & l'autre de la vapeur, alors la surface de l'eau est à une hauteur convenable, ce qui arrive quand elle se rencontre à 4 & 5 pouces au - dessus du plat - bord, a, a, de la chaudiere: si l'eau sort par les tuyaux d'épreuve, cela vient de ce que la vapeur faisant effort de toutes parts pour s'échapper, presse la surface de l'eau dans laquelle le tuyau trempe & l'oblige à monter comme dans les pompes foulantes.

Art. 19. De quelle maniere on évacue la vapeur de l'alembic pour arrêter la machine. Au chapiteau de l'alembic, Pl. IV. est adapté un tuyau de plomb r, f, t, que l'on nomme cheminée, dont l'extrémité t, qui aboutit hors du bâtiment, est fermée d'une soupape chargée de plomb, attachée à une corde qui passe sur une poulie M. Ce tuyau qui a 4 pouces 4 lignes de diametre, sert à évacuer la vapeur en ouvrant la soupape lorsqu'on veut arrêter la machine, & à lui donner une échappée lorsqu'elle acquiert assez de force pour lever la soupape; autrement l'alembic seroit en danger de crever.

Art. 20. Usage d'un réservoir provisionnel pour fournir de l'eau à l'alembic. Il y a en - denors du bâtiment deux murs, a b, fig. 1, 2, 3, Pl. I. & II. de maçonnerie, sur lesquels est placé un réservoir provisionnel V, fig. 3, & Pl. IV, fait de madriers doublés de plomb; il contient 339 piés cubes ou 42 [omission: formula; to see, consult fac-similé version] muids d'eau, que l'on entretient ordinairement à cette quantité. Cette eau provient du superflu de la cuvette q d'injection, qui descend par les tuyaux cotés des lettres N S; ce réservoir est accompagné d'un tuyau R T de 2 pouces 2 lignes de diametre; il sert à introduire de l'eau dans l'alembic par le moyen d'un robinet m, dont l'oeil a 2 pouces 2 lignes de diametre réduit; & on vuide ledit alembic par le moyen d'un autre tuyau de cuivre z W Q de 3 pouces 3 lignes de diametre, accompagné du robinet W, dont l'oeil a 2 pouces de diametre réduit. Ce tuyau passe sous le réservoir provisionnel.

Art. 21. De quelle maniere l'eau d'injection sort du cylindre. On a dit (art. 9.) que le collet C N, Pl. IV. facilite l'évacuation de l'eau d'injection qui tomboit dans le cylindre; pour cela le collet est racordé avec un tuyau de cuivre h, l, m, Pl. V. nommé rameau d'évacuation de 4 pouces 4 lignes de diametre, qui va aboutir au fond d'une petite citerne n, dont on voit le plan fig. 2, Pl. I. dans laquelle se décharge environ les [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de l'eau tiede d'injection: à ce rameau il y a une soupape P dans la citerne suspendue à un ressort de fer; cette soupape, qui est fermée quand le piston descend, & qui est toûjours baignée d'eau afin que l'air extérieur ne puisse y entrer, est chargée de plomb, de maniere que le poids de l'eau qui remplit le rameau d'évacuation ne puisse lever à chaque injection la soupape, qu'il ne soit aidé par la force de la vapeur. A la citerne il y a une décharge P q, de superficie, représentée fig. 2, Pl. I.

Art. 22. Une partie de l'eau d'injection passe dans l'alembic pour suppléer au déchet que cause la vapeur. L'on remarquera que le godet a, Pl. V. communique par un tuyau horisontal à un autre tuyau de cuivre i k, nommé tuyau nourricier, de 2 pouces 2 lignes de diametre sur 8 piés 6 pouces de hauteur, dont une partie trempe dans l'eau de l'alembic jusqu'à 15 pouces du fond, & l'autre partie saillie de 2 piés 10 pouces en - dehors; l'on saura que [omission: formula; to see, consult fac-similé version] qui nous reste de l'eau d'injection, & qui sort tiede du cylindre, vient remplacer par ce tuyau le déchet que cause la vapeur à l'eau de l'alembic, qui se trouve par là toûjours entretenue à la même hauteur.

Art. 23. Description du tuyau nourricier. Ayant dit (art. 18.) que la force de la vapeur faisoit monter l'eau bouillante dans des tuyaux d'épreuves lorsqu'ils y trempoient, l'on voit que la même cause doit aussi la faire monter dans le tuyau nourricier i k, puisqu'il est ouvert par les deux bouts; & à un pouce au - dessus du plat - bord a, a, il y a un trou à l'endroit m, par où monte l'eau bouillante, qui fait voir qu'il faut en remettre dans la chaudiere pour conserver le plat - bord: l'eau monte jusqu'à un certain point où la vapeur la soûtient en équilibre [p. 606] avec le poids de la colonne d'air qui est opposé.

Art. 24. De quelle maniere se font les opérations des articles 22 & 23. L'action de la vapeur ne pouvant pousser de bas en haut le piston avec une force capable de surmonter le poids de la colonne d'air dont il est chargé, sans presser de haut en bas avec la même force, la surface de l'eau qui est tombée dans le fond du cylindre; cette eau qui est refoulée dans les deux rameaux, de maniere que celui d'évacuation h, l, m, en reçoit les [omission: formula; to see, consult fac-similé version] (art. 21) & l'autre passe [omission: formula; to see, consult fac-similé version] par le collet Z, a, & le tuyau horisontal dans le tuyau nourricier, on elle contraint l'eau chaude qui s'y trouve de descendre pour en occuper la place, jusqu'à l'instant que renouvellant les opérations, elle l'obligera de passer à son tour au fond de l'alembic.

Art. 25. Détail des pieces qui font joüer le régulateur. Ces pieces sont représentées au plan fig. V. Pl. II. & en perspective, fig. 20, Pl. VI. où l'on voit deux poteaux d d, soûtenant un essieu, e, h, sur lequel passent les anneaux d'un étrier 1, 2, 3, 4. Cet étrier est traversé par un boulon 4, autour duquel joue une fourche 55, dont la queue A aboutit à la clé B du régulateur (art. 15.). Au même essieu est fixé une patte c e 6 à deux griffes, & dont la partie e sert de manche au marteau ou poids 6. Les 2 griffes embrassent le boulon 4 de l'étrier: sur le même axe sont encore deux branches de fer 7, 8, 9. Dans la situation que l'on voit ces attirails, le régulateur est ouvert; il produit des vapeurs dans le cylindre sous le piston, & le robinet P d'injection est fermé.

Art. 26. De quelle maniere le chevron pendant fait agir le régulateur & le robinet d'injection. On a dit (art. 1.) que la chaîne l m attachée à une des jantes du balancier, portoit une coulisse m a, qui n'est autre chose qu'un chevron pendant de 16 piés 6 pouces de longueur, ayant une fente dans le milieu. Cette coulisse dont on voit une portion X Y, fig. 20. joue de même sens que le piston, & sert à communiquer le mouvement au régulateur & au robinet d'injection, elle enfile sur le rez - de - chaussée du premier étage un bout de madrier z de 3 piés 6 pouc. de longueur, sur 14 pouces de large & 4 d'épaisseur, qui la maintient toujours verticale en montant ou en descendant dans le trou C, pratiqué au - dessous de sa direction, comme on peut voir dans la Planche IV.

Art. 27. De quelle maniere le mouvement se communique au régulateur. La fente de la coulisse fig. 20, Pl. VI. est traversée d'un boulon revêtu de plusieurs morceaux de cuir, au - dessus duquel vient se rendre par intervalle la branche 8, 9. A l'instant que le piston étant parvenu au bas du cylindre, le régulateur s'ouvre pour laisser passer la vapeur, alors le balancier éleve la coulisse X Y, le boulon fait monter l'extrémité 9 de cette branche, par conséquent fait tourner l'essieu qui releve le poids 6, & pendant ce tems - là l'étrier reste immobile, à cause de l'intervalle qui est entre les griffes; mais aussi - tôt que le poids 6 a passé le vertical, il imprime en tombant du côté du cylindre une force à une des griffes qui frappe le boulon 4, le chasse, & l'étrier en arriere, & par conséquent la manivelle B ferme alors le régulateur quand la coulisse monte, elle entraîne avec elle la branche 8, 9, qui fait tourner l'essieu. L'essieu en tournant & la chûte du poids 6, font monter aussi l'autre branche 8, 7. Peu après cette coulisse venant à descendre, une cheville % attachée à une de ses faces, ramene la branche 8, 9, qui fait tourner l'essieu & releve le poids 6, qui tombe ensuite de la gauche à la droite; l'autre griffe pousse en avant l'étrier qui étoit resté immobile pendant la descente de la coulisse, alors la manivelle ouvre le régulateur: les chûtes du marteau 6 sont limitées de part & d'autres par des cordes attachées aux parties fixes du bâtiment dans lequel la machine est renfermée.

Art. 28. Dètail des pieces qui appartiennent au robinet d'injection. La clé du robinet d'injection P, fig. 20, Pl. VI. & Pl. IV. est en forme d'une patte d'écrevisse ou de fourche, dans laquelle agit une broche de fer m, qui la frappe par un mouvement de vibration, tantôt d'un sens & tantôt de l'autre, pour ouvrir & fermer le passage de l'eau de la cuvette q dont on a parlé. Cette broche M attachée à l'essieu d'un levier n o, sur lequel se meut un marteau K échancré par - dessus, pour s'accrocher par intervalle dans une coche pratiquée à un morceau de bois T V, nommé décliq, qui passe au - travers d'une fente pratiquée au poteau pendant, l'extrémité T est mobile autour d'un boulon, & l'autre V baisse & hausse suivant le mouvement de la coulisse X Y.

Art. 29. Explication du mouvement qui fait agir le robinet d'injection. On saura qu'à l'une des faces de la coulisse opposée à celle dont on vient de parler (art. 27.), est aussi attachée une cheville qui soûleve le décliq T V, lorsque la coulisse est parvenue à sa plus haute élevation; alors le marteau R cessant d'etre sotitenu, tombe avec violence sur le levier ou broche m, & agit contre une des branches de la fourche qui forme la clé; ce qui ouvre le robinet P d'injection. Pendant que l'eau jaillit dans le cylindre court (fig. 4.), le marteau repose sur une piece de bois, après avoir décrit une courbe R P. Après cette opération, la coulisse X Y redescend; & la cheville qui a levé le décliq, rencontrant en chemin le levier n S, l'oblige de descendre pour relever le marteau R, & le remettre dans sa premiere situation. Cola ne se peut faire sans que la broche m ne pousse enavant l'autre patte de la clé du robinet, pour la ramener d'où elle étoit partie. Le robinet d'injection se referme donc jusqu'au moment où la coulisse remontant de nouveau, recommence la premiere manoeuvre pour faire ouvrir ledit robinet d'injection.

Art. 30. Conclusion sur le jeu du régulateur, & celai du robinet d'injection. Il suit de ce qu'on vient d'exposer, que la coulisse descendant, elle ferme le robinet d'injection immédiatement après le régulateur, dans l'instant qu'elle est parvenue au plus bas; & qu'au contraire lorsqu'elle est montée au plus haut, le robinet d'injection s'ouvre, & le régulateur se ferme: ainsi ces deux effets, quoique contraires, entretiennent toûjours la machine dans un mouvement régulier, lorsque la chaleur du fourneau est uniforme, & que toutes les autres pieces de la machine agissent comme il faut.

Il faut remarquer que l'on rend le jeu du régulateur & celui du robinet d'injection plus ou moins prompts, selon que les chevilles qui accompagnent la coulisse X Y sont placées plus ou moins hautes. Dans la situation où est la machine aujourd'hui, elle a six piés de levée (art. 3.); & si on vouloit lui en donner moins, il faudroit placer une autre cheville plus haut que celle qui fait agir le régulateur, & la charger de cuir (art. 27.): alors la machine auroit moins de levée; & le régulateur étant ouvert produiroit plus de vapeur. La raison en est claire, car alors le mouvement seroit moins accéleré; & qu'au contraire si on lui donne plus d'injection, il faudroit placer une autre cheville plus haut que celle qui leve le décliq: alors le mouvement de la machine seroit plus accéleré, & par conséquent produiroit plus d'injection.

Art. 31. Explication de la manoeuvre que l'on exécute pour commencer à faire joüer la machine. Pour donner le premier mouvement à la machine, l'on commence par remplir d'eau la chaudiere (art. 20.); ensuite on allume le feu, & on laisse couler l'eau dans la coupe (art. 11.) Immédiatement après, celui qui dirige la machine, vient voir dans quelle situation est le régulateur, afin de l'ouvrir s'il étoit fer<pb->

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