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Le fer étant enlevé, il s'agira de nettoyer le pié de
toutes les ordures qui peuvent soustraire la sole, la
fourchette & les mammelles, ou le bras des quartiers
(Voyez
La plûpart d'entr'eux pour hâter la besogne, pour satisfaire leur avidité, & pour s'épargner une peine qu'ils redoutent, appliquent le fer rouge sur l'ongle, & consument par ce moyen la partie qu'ils devroient supprimer uniquement avec le boutoir. Rien n'est plus dangereux que cette façon de pratiquer; elle tend à l'altération entiere du sabot, & doit leur être absolument interdite. J'ai été témoin oculaire d'évenemens encore plus sinistres, causés par l'application du fer brûlant sur la sole. La chaleur racornit cette partie, & suscite une longue claudication, & souvent les chevaux meurent après une pareille épreuve. Ce fait attesté par quelques - uns de nos écrivains & par un auteur moderne, auroit au moins dû être accompagné de leur part de quelques détails sur la maniere de remédier à cet accident; leur silence ne sauve point le maréchal de l'embarras dans lequel il est plongé, lorsqu'il a le malheur de se trouver dans ce cas affligeant pour le propriétaire du cheval, & humiliant pour lui. J'ai été consulté dans une semblable occasion. Le feu avoit voûté la sole, de maniere qu'extérieurement & principalement dans son milieu, elle paroissoit entierement concave: sa convexité pressoit donc interieurement toutes les parties qu'elle recouvre, & la douleur que ressentoit l'animal étoit si vive, qu'elle étoit suivie de la fievre & d'un battement de flanc considérable. Si le maréchal avoit eu la plus legere théorie, son inquiétude auroit été bien - tôt dissipée; mais les circonstances les moins difficiles, effrayent & arrêtent les artistes qui marchent aveuglément dans les chemins qui leur ont été tracés, & qui sont incapables de s'en écarter pour s'en frayer d'autres. Je lui conseillai de dessoler sur le champ le cheval; & à l'aide de cette opération, il lui conserva la vie: on doit par conséquent s'opposer à des manoeuvres qui mettent l'animal dans des risques évidens; & si l'on permet au maréchal d'approcher le fer, & de le placer sur le pié en le retirant de la forge, il faut faire attention que ce même fer ne soit point rouge, n'affecte & ne touche en aucune façon la sole, & qu'il ne soit appliqué que pendant un instant très - court, & pour marquer seulement les inégalités qui subsistent après la parure, &
On peut rapporter encore à la paresse des ouvriers,
l'inégalité fréquente des quartiers: outre
qu'en coupant l'ongle ils n'observent point à cet
égard de justesse & de précision, le moins de facilité
qu'ils ont dans le maniement de cet instrument lorsqu'il s'agit de retrancher du quartier de dehors du
pié du montoir, & du quartier de dedans du pié hors
du montoir (Voyez
Après qu'on a retranché de l'ongle tout ce qui en
a été envisagé comme superflu, que l'on a donné au
pié la forme qu'il doit avoir, que l'on a rectifié les
imperfections, & que le maréchal ayant fait poser le
pié à terre, s'est assûré que relativement à la hauteur
des quartiers il n'est point tombé dans l'erreur commune,
car il ne peut juger sainement de leur égalité
que par ce moyen, le palefrenier levera de nouveau
le pié, & le maréchal présentera le fer sur l'ongle: ce
fer y portera justement & également, sans reposer
sur la sole; s'il vacilloit sur les mammelles, l'animal
ne marcheroit point sûrement, les lames brochées
seroient bien - tôt ébranlées par le mouvement que
recevroit le fer à chaque pas du cheval, dés que ce
fer n'appuyeroit pas également par - tout; & si son
appui s'étendoit jusque sur la sole, l'animal en souffriroit
assez ou pour boiter tout bas, ou du moins
pour feindre. La preuve que le fer a porté sur cette
partie, se tire encore de l'inspection du fer même qui
dans la portion même sur laquelle a été fixé l'appui
dont il s'agit, est beaucoup plus lisse, plus brillant,
& plus uni que dans toutes les autres. Il est néanmoins
des exceptions & des cas où la sole doit être contrainte;
mais alors le maréchal n'en diminue pas la
force, & lui conserve toute celle dont elle a besoin.
Voyez
Aussi - tôt que l'appui du fer est tel qu'on est en droit de l'exiger, le maréchal doit l'assujettir; il broche d'abord deux clous, un de chaque côté, après quoi le pié étant à terre, il considere si le fer est dans une juste position: il fait ensuite reprendre le pié par le palefrenier, & il broche les autres. La lame de ces clous doit être déliée & proportionnée à la finesse du cheval & à l'épaisseur de l'ongle; il faut cependant toûjours bannir, tant à l'égard des chevaux de legere taille que par rapport aux chevaux plus épais, celles qui par leur grosseur & par les ouvertures énormes qu'elles font, détruisent l'ongle & peuvent encore presser le vif & serrer le pié. Le maréchal brochera d'abord à petits coups, & en maintenant avec le pouce & l'index de la main gauche, la lame sur laquelle il frappe. Lorsqu'elle aura fait un certain chemin dans l'ongle, & qu'il pourra reconnoitre le [p. 546]
Les étampures fixant le lieu où l'on doit brocher, il seroit sans doute inutile de rapporter ici celui que renferment ces expressions, pince devant, talon derriere, & qui ne signifient autre chose, si ce n'est que les fers de devant doivent être assujettis en pince, & les fers de derriere en talon. La routine seule suffit pour graver de tels principes dans l'esprit des maréchaux: il en est cependant plusieurs dans les campagnes qui n'adoptent point celui - ci ou qui l'ignorent, & qui sans égard à la foiblesse de la pince des piés de derriere & des talons des piés de devant, brochent indifféremment par - tout, après avoit indifféremment étampé leurs fers selon leur caprice & leurs idées. Il est facile de prévoir les malheurs qui peuvent en arriver.
Revenons à notre opération. Dès que chaque lame est brochée, l'opérateur doit par un coup de brochoir sur l'affilure, abattre la portion de la lame qui saillit en - dehors le long de l'ongle, ensorte que la pointe soit tournée en - dessous; & tous les clous étant posés, il doit avec ses triquoises rompre & couper toutes les affilures qui ont été pliées & qui excedent les parois du sabot. Il coupe ensuite avec le rognepié toute la portion de l'ongle qui outrepasse les fers, ainsi que les éclats que les clous ont pû occasionner: mais il ne frappe pour cet effet avec son brochoir sur le rogne - pié, que modérément & à petits coups. De - là il rive les clous en en adressant d'autres moins ménagés, sur ce qui paroît encore des affilures coupées ou rompues: mais comme ces mêmes coups sur les affilures pourroient rechasser les clous par la tête, il oppose les triquoises sur chaque caboche, à l'effet de maintenir & d'assûrer les lames dont la tête s'éleveroit au - dessus du fer, & s'éloigneroit de l'étampure sans cette précaution. Il en prend encore une au<cb->
Il ne reste plus ensuite au maréchal qu'à unir avec
la râpe (Voyez
Il seroit superflu de parler des clous à glace & des
clous à grosse tête, que l'on employe pour empêcher
les chevaux de glisser; il n'est personne qui ne connoisse
la forme de ces sortes de clous: mais je ne puis
en finissant cet article, trop faire sentir la nécessité
de ferrer les chevaux un peu plus souvent que l'on ne
fait communément. Il est nombre de personnes qui
se persuadent qu'il est bon d'attendre que les fers
soient entierement usés pour en mettre de nouveaux,
& il en est d'autres qui veulent épargner les relevées
ou les rassis (Voyez
Ferrer (Page 6:546)
FERRET (Page 6:546)
FERRET, s. m. en termes d'Aiguilletier, c'est une petite plaque de laiton ou de cuivre, mince, taillée en triangle isocele, tronqué, dans laquelle on embrasse & serre, sur les créneiures d'un petit enclumeau & avec le marteau, un bout ou même les deux bouts d'un cordon, d'un lacet, &c. pour en faciliter le passage dans les trous ou oeillets qui lui sont destinés. Il y a des ferrets simples, à clavier, & à embrasser.
Les simples prennent un ruban sur sa longueur, le serrent, & vont en diminuant vers leur extrémité.
Les ferrets à embrasser sont des especes de fers fort courts, assez semblables à l'anneau dont on se sert pour retenir la tresse des aiguillettes & à autres usages.
Ceux à bandages sont des fers montés sur des rubans de fil, servant dans les bandages pour les descentes.
Les ferrets de caparasson sont montés sur des gances de fil ou de soie, dont on se sert pour attacher un harnois. Il y a une infinité d'autres ferrets.
Ferret (Page 6:546)
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