ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"547"> poignée de bois. Elle n'est point creuse, l'ouvrier ne s'en servant que pour prendre dans un pot un peu de matiere, qu'il attache à la bosse par la boudine pour l'ouvrir & en faire un plat de verre. Voyez l'article Verrerie.

Ferret (Page 6:547)

Ferret ou Ferretto, (Verrerie.) c'est le nom que donne Antoine Neri, dans son art de la Verrerie, à du cuivre brûlé ou de l'oes ustum, dont on peut se servir pour donner une couleur verte au verre, afin de contrefaire les émeraudes. Voyez l'article AEs ustum, & l'art de la Verrerie de Neri, Merret, & Kunckel, pag. 59. & 61. Il ne faut pas confondre ce mot avec le mot ferretes d'Espagne. ( - )

FERRETE (Page 6:547)

FERRETE, (Géog.) par les Allemands Pfirth, en latin Fierritum; petite ville d'Alsace sur la riviere d'Ill, chef - lieu d'un comté de même nom, dans le Sundgaw - propre, sujette à la France depuis 1648. Ferrette ressortit du conseil de Colmar, & est dans un terroir très - fertile, à 4 lieues S. O. de Bâle, 9 E. de Montbelliard. Long. 25d. 10'. lat. 47d. 40'. (D. J.)

Ferretes d'Espagne (Page 6:547)

Ferretes d'Espagne, (Hist. nat. Minéralogie.) Quelques auteurs, entr'autres Lémery dans son dictionnaire des drogues, nomment ainsi une espece d'hématite qui est une vraie mine de fer, d'une figure réguliere & déterminée, que l'on trouve dans quelques endroits d'Espagne. On dit aussi qu'il s'en rencontre une grande quantité en France, à Bagneres au pié des pyrenées & aux environs. Ce sont de petits corps solides qui n'excedent guere la grosseur du pouce, d'une couleur d'ochre ou de fer rouillé, qui ont ou la forme d'un parallélépipede à six côtés inégaux, & dont les angles sont inclinés; ou bien ils formeroient des cubes parfaits, & ressembleroient à des dés à joüer, si leurs surfaces n'étoient point un peu inclinées les unes sur les autres. On trouve ces pierres ou ferretes seules & détachées; mais souvent elles sont grouppées ensemble, & l'on en rencontre quelquefois une centaine attachées les unes aux autres: il y en a qui ont une espece d'écorce luisante, qui ressemble à une substance métallique. On les trouve par couches dans une espece d'ardoise bleuâtre, enveloppées d'une matiere transparente & fibreuse. Voyez le supplèment de Chambers, & les Transact. philosoph. n°. 472. p. 30. ( - )

FERRETIER (Page 6:547)

FERRETIER, s. m. (Maréchall.) marteau dont le maréchal se sert d'une seule main, pour forger le fer qu'il tient de l'autre main avec la tenaille. Sa longueur n'excede pas cinq pouces: il n'a ni panne ni oreille: son oeil, d'environ quinze lignes de longueur sur douze de largeur, est percé précisément au haut du front. Cette face diminue de largeur également par l'un & l'autre de ses bords, depuis sa sommité jusqu'à la bouche, où elle se trouve réduite à moins de deux pouces dans les plus gros ferretiers. Il n'en est pas de même des joues; elles s'élargissent à mesure qu'elles en approchent, mais un peu plus du côté du bout du manche que de l'autre, & leur largeur en cet endroit est portée jusqu'à trois pouces. Quant aux angles, ils sont si fortement abattus, que la bouche est circonscrite par un octogone très - alongé; elle est de plus très - bombée, & convexe par l'arrondissement de tous ces angles, jusqu'au point qu'il ne reste aucun méplat dans le milieu. Sa longueur doit concourir avec celle du manche, de maniere que son grand axe prolongé idéalement, remonteroit à environ deux pouces près de ce même manche, dont la longueur totale n'en excede pas dix.

On donne à cette sorte de marteau depuis quatre jusqu'à huit ou neuf livres de poids, selon le volume & la force des fers à forgér. Voyez Forger. (e)

FERREUR (Page 6:547)

FERREUR, s. m. (Comm.) celui qui plombe & qui marque avec un coin d'acier les étoffes de laine. A Amiens il y a six esgards ou jurés de la sayetterie, que l'on appelle ferreurs en blanc; d'autres qu'on nomme ferreurs en noir, & d'autres encore qu'on nomme ferreurs de gueldes. Dictionn. de Comm. de Trévoux & Chambers. (G)

FERRIERE (Page 6:547)

FERRIERE, s. f. (Manége, Maréchall.) sorte de valise placée communément dans le train d'une voiture destinée au voyage. Voyez Chaise de Poste. Quelques - uns donnent très - mal - à - propos ce nom au tablier à ferrer du maréchal. Voyez Tablier. (e)

FERRONNERIE (Page 6:547)

FERRONNERIE, s. f. ouvrage de ferronnerie: ce terme comprend tous les petits ouvrages de fer que les Cloutiers & autres artisans qui travaillent en fer, ont droit de forger & fabriquer.

FERRONNIER (Page 6:547)

FERRONNIER, s. m. artisan qui fait & vend des ouvrages de ferronnerie. Les maîtres Cloutiers de Paris prennent la qualité de maîtres Marchands - Cloutiers - Ferronniers. Voyez Cloutier.

FERRUGINEUX (Page 6:547)

FERRUGINEUX, adj. (Medecine.) ce qui participe de la nature du fer, ou qui contient des particules de ce métal. Voyez Fer.

On applique particulierement ce mot à de certaines sources minérales dont l'eau, en passant par les entrailles de la terre, s'impregne des principes de ce métal.

Ces eaux sont encore appellées ferrées & martiales. Voyez Fer & Martiaux.

FERRURE (Page 6:547)

FERRURE, s. f. (Architect. & Serrurerie.) s'entend de tout le fer qui s'employe à un bâtiment, pour les gonds, les serrures, les gaches, les esses, &c. (P)

Ferrures (Page 6:547)

Ferrures d'un vaisseau, (Marine.) c'est tout l'ouvrage de fer qui s'employe dans la construction d'un vaisseau; clous, pentures, ferrares de sabords, de gouvernail, &c. garnitures de poulies, &c. & même. les ancres. (Z)

Ferrure (Page 6:547)

Ferrure, (Maréchall.) La ferrure est une action méthodique de la main du maréchal sur le pié du cheval, c'est - à - dire une opération qui consiste à parer, à couper l'ongle, & à y ajuster des fers convenables. Par elle le pié doit être entretenu dans l'état où il est, si sa conformation est belle & réguliere; ou les défectuofités en être réparées, si elle se trouve vicieuse & difforme.

A la vûe d'un passage qui se trouve dans Xénophon, de re équestri, & par lequelles moyens de donner à l'ongle une consistence dure & compacte, nous sont tracés, on a sur le champ conclu que l'opération dont il s'agit n'étoit point en usage chez les Grecs. Homere & Appien cependant parlent & font mention d'un fer à cheval; le premier dans le 151 vers du second livre de l'Iliade, l'autre dans son livre de bello mithridatico. La conséquence que l'on a tirée, en se fondant sur l'autorité de Xénophon, me paroît donc très - hasardée. On pourroit en effet avancer, sur - tout après ce que nous lisons dans les deux autres auteurs grecs, que ce même Xénophon ne prescrit une recette pour durcir & resserrer le sabot, que dans le cas où les chevaux auroient les piés extrèmement mous & foibles; & dès - lors cette prétendue preuve que les chevaux n'étoient pas ferrés de son tems, s'évanoüit avec d'autant pius de raison, que quoique nous nous servions nous - mêmes de topiques astringens dans de semblables circonstances, il n'en est pas moins certain que la ferrure est en usage parmi nous. On ne sait si cette pratique étoit générale chez les Romains. Fabretti, qui prétend avoir examiné tous les chevaux représentês sur les anciens monumens, sur les colonnes & sur les marbres, déclare n'en avoir jamais vû qu'un qui soit ferré. Quant aux mules & aux mulets, nous ne pouvons avoir aucun doute à cet égard. Suétone, in Nerone, cap. xxx. nous apprend que le luxe de Néron étoit tel, qu'il ne voyageoit jamais qu'il n'eût à sa suite mille voitures au moins, dont les mules étoient ferrées d'argent: Pline assûre que les fers de celles de Poppée, femme de [p. 548] cet empereur, étoient d'or; & Catulle compare un homme indolent & paresseux, à une mule dont les fers sont arrêtés dans une boue épaisse & profonde, ensorte qu'elle ne peut en sortir. Or si la ferrure, relativement aux mules, étoit fi fort en vigueur, pourquoi ne l'auroit - elle pas été relativement aux chevaux, & pourquoi s'éleveroit - on contre ceux qui feroient remonter cette opération jusqu'à des siecles très - reculés? Ces questions ne nous intéressent pas assez pour nous livrer ici à la discussion qu'elles exigeroient de nous, dès que nous entreprendrions de les éclaircir. La fixation de l'époque & du tems auquel les hommes ont imaginé de ferrer les chevaux, ne sauroit nous être de quelqu'utilité, qu'autant que nous pourrions, en partant de ce fait, comparer les idées des anciens & les nôtres, en établir en quelque façon la généalogie, & découvrir, en revenant sur nos pas, & à la faveur d'un enchaînement & d'une succession constante de lumieres, des principes oubliés, & peut - être ensevelis dans des écrits délaissés; mais en ce point, ainsi que dans tous ceux qui concernent l'Hippiatrique, il n'est pas possible d'espérer de tirer de pareils avantages de l'étude des ouvrages qui nous ont été transmis. Sacrifions donc sans balancer, des recherches qui concourroient plùtôt à flater notre curiosité qu'à nous instruire, & ne nous exposons point au reproche d'avoir dans une indigence telle que la nôtre, & dans les besoins les plus pressans, abandonné le nécessaire & l'utile pour ne nous attacher qu'au superflu.

De toutes les opérations pratiquées sur l'animal, il en est peu d'aussi commune & d'aussi répetée que celle - ci; or l'ignorance de la plûpart des artisans aux quels elle est confiée, & qui, pour preuve de leur savoir, attestent sans cesse une longue pratique, nous démontre assez que le travail des mains ne peut conduire à rien, s'il n'est soûtenu par l'étude & par la réflexion. Toute opération demande en effet de la part de celui qui l'entreprend, une connoissance entiere de la partie sur laquelle elle doit être faite: dès que le maréchal - ferrant ignorera la structure, la formation, & les moyens de l'accroissement & de la régénération de l'ongle, il ne remplira jamais les differentes vûes qu'il doit se proposer, & il courra toûjours risque de l'endommager & d'en augmenter les imperfections, bien loin d'y remédier.

Le sabot ou le pié n'est autre chose que ce même ongle dont les quatre extrémités inférieures du cheval sont garnies. La partie qui regne directement autour de sa portion supérieure, est ce que nous nommons précisément la couronne; sa consistence est plus compacte que celle de la peau par - tout ailleurs: les parties latérales internes & externes en forment les quartiers (voyez Quartiers); la portion antérieure, la pince (voyez Pince); la portion postérieure, les talons (voyez Talons); la portion inférieure enfin contient la fourchette & la sole (voyez Fourchette, voyez Sole): celle - ci tapisse tout le dessous du pié.

La forme naturelle du sabot & de l'ongle entier, est la même que celle de l'os qui compose le petit pié; elle nous présente un ovale tronqué, ouvert sur les talons, & tirant sur le rond en pince. Dans le poulain qui naît, l'ongle a moins de force & de soûtien; la sole est molle & comme charnue; la fourchette n'a ni saillie ni forme; elle n'est exactement visible & saillante en - dehors, qu'à mesure que la sole parvient à une certaine consistence, & se durcit. Il en est à cet égard comme des os mêmes, c'est - à - dire qu'ici l'ongle est plus mou que dans le cheval, parce qu'il y a plus d'humidité, & que les parties n'ont pû acquerir leur force & leur solidité.

Quelque compacte que soit dans l'animal fait la substance du sabot, il est constant que l'ongle dépend des parties molles, & reconnoît le même principe. Il n'est réellement dans son origine, ainsi que nous l'observons dans le foetus & dans le poulain naissant, qu'une suite & une production du système général des fibres & des vaisseaux cutanés, & n'est formé que par la continuité de ces fibres & par l'extrémité de ces mêmes vaisseaux. Ces fibres à l'endroit de la couronne sont infiniment plus rapprochées les unes des autres, qu'elles ne l'étoient en formant le tissu des tégumens; & elles se resserrent & s'unissent toûjours davantage à mesure qu'elles se prolongent, & qu'elles parviennent à la pince & aux extrémités du pié: de - là la dureté & la consistence de l'ongle. Quant aux vaisseaux, leur union plus étroite & plus intime contribue à cette solidité; mais ils ne s'étendent pas aussi loin que les fibres: arrivés à une certaine portion du sabot, leur diametre est tellement diminué que leurs liqueurs ne circulent plus, & ne peuvent s'échapper que par des porosités formées par l'extrémité de ces tuyaux. La liqueur échappée par ces porosités, nourrit la portion qui en est imbue; mais comme elle n'est plus soûmise à l'action systaltique, elle ne peut être portée jusqu'à la partie inférieure de l'ongle, aussi cette partie ne reçoit - elle point de nouiriture.

Distinguons donc trois parties dans le sabot; la partie supérieure sera la partie vive; la partie moyenne sera la partie demi - vive, si je peux m'exprimer ainsi; & la portion inférieure sera la partie morte.

La partie supérieure, ou la partie vive, sera aussi la partie la plus molle, parce qu'elle sera tissue de vaisseaux & de fibres qui seront moins serrés à l'origine de l'ongle qu'à son milieu & à sa fin: aussi voyons - nous que le sabot, à la couronne & à son commencement, est moins compacte qu'il ne l'est dans le reste de son étendue, soit par le moindre rapprochement des fibres, soit parce que les liqueurs y circulent & l'abreuvent, malgré l'étroitesse des canaux, dont le diametre, quelque petit qu'il soit, laisse un passage à l'humeur dont il tire & dont il reçoit sa nourriture.

La partie moyenne, ou la partie demi - vive, sera d'une consistance plus dure que la partie supérieure, parce que les fibres y seront plus unies; & que d'ailleurs les vaisseaux s'y terminant, ce n'est que par des filieres extrèmement tenues, ou par des porosités imperceptibles, que la partie la plus subtile de la lymphe qui sert à son entretien & à sa nutrition, pourra y être transmise & y pénétrer.

Enfin la partie inférieure, que j'ai crû devoir appeller la partie morte, sera d'une substance encore plus solide que les autres, parce que la réunion des fibres sera plus intime; & que quand même on pourroit y supposer des vaisseaux, ils seroient tellement oblitérés qu'ils n'admettroient aucun liquide, ce qui est pleinement démontré par l'expérience. En effet, lorsqu'on coupe l'ongle en cet endroit, & que l'on pare un pié, les premieres couches que l'on enleve ne laissent pas entrevoir seulement des vestiges d'humidité; or dès que les liqueurs ne peuvent être charriées jusqu'à cette partie, elle ne peut être en visagée que comme une portion morte, & non comme une portion joüistante de la vie.

Le méchanisme de la formation & de l'entretien du sabot, est le même que celui de son accroissement. Nous avons reconnu dans la couronne & dans la partie vive, des vaisseaux destinés à y porter la noutriture, de maniere que les lois de la circulation s'y exécutent comme dans toutes les autres parties du corps; c'est - à - dire que la liqueur apportée par les arteres, est rapportée par des veines qui leur répondent. Nous avons observé, en second lieu, que les extrémités de ces mêmes vaisseaux qui donnent la vie à la partie supérieure, sont directement à la par<pb->

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