ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"541"> de ses extrémités d'une grosse houpliere: on s'en sert à fermer les trains en route. Voyez Train.

FERMO ou FIRMO (Page 6:541)

FERMO ou FIRMO, Firmium, (Géog.) ville de l'état de l'Eglise, dans la Marche d'Ancone, avec un archevêché érigé en 1589 par Sixte V. remarquable par la naissance de Lactance, & du P. Annibal Adami, jésuite italien, né en 1626, connu par des ouvrages de poésie & d'éloquence. Elle est aussi la patrie du cardinal Phil. Ant. Gualtério, qui y naquit en 1660, & qui cultiva sans cesse les Arts & les Sciences avec une espece de passion. Deux fois il perdit ses livres & ses manuscrits, entr'autres une histoire universelle qu'il avoit composée, dont les matériaux formoient quinze grandes caisses; ses médailles, ses recueils de toutes sortes de raretés: & réparant toûjours ses pertes, il laissa après sa mort, arrivée en 1727, une nouvelle bibliotheque de 32 mille volumes imprimés ou manuscrits, outre une dixaine de cabinets remplis de curiosités de l'art & de la nature.

Je reviens à Fermo: elle est située proche du golfe de Venise, à 7 lieues S. E. de Macérata, 9 N. E. d'Ascoli, 13 S. E. d'Ancone, 40 N. E. de Rome. Long. 31. 28. lat. 43. 8. (C. D. J.)

FERMOIR (Page 6:541)

* FERMOIR, s. m. (Tailland.) c'est nn ciseau qui a deux biseaux. Il a différentes formes. Les ouvriers en bois, comme les Menuisiers, les Ebénistes, les Sculpteurs, les Charpentiers, les Charrons, sont ceux qui s'en servent le plus. Pour faire cet outil, le forgeron prend une barre de fer, la plie en deux, met une acérure entre deux, corroye le tout ensemble, & enleve le fermoir. La partie qui n'est point acérée, forme la tige & l'embase: la tige est la pointe qui entre dans le manche de bois: l'embase est cette saillie qui arrête le manche, & qui empêche que la tige ne dépasse plus ou moins. Le fermoir, en cette partie, est semblable au ciseau de menuisier. Voyez les Planches de la Taillanderie.

Fermoir (Page 6:541)

Fermoir, (Bourr. & autres ouvriers) celui des Tonneliers est un instrument de fer dont les Bourreliers se servent pour tracer sur des bandes de euir des raies pointées. Il est rond, un peu courbé, de la longueur d'un pié, garni d'un manche de six pouces. Ce manche s'applatit par le bout, & se sépare en deux parties, entre lesquelles est placée une petite roue dentelée, fort mince, dont le centre est traversé par un clou rivé, dont les extrémités sont soûtenues dans les plaques du manche; en conséquence cette roue tourne sur son axe, & marque sur le cuir une raie pointée, lorsqu'on glisse cet instrument dessus. Voyez les figures, Pl. du Bourrelier.

Fermoir (Page 6:541)

Fermoir, (Charpenterie.) c'est un ciseau à deux biseaux, qui sert aux Charpentiers & aux Menuisiers à ébaucher & hacher leur bois avant de passer la demi - varlope dessus.

Fermoir (Page 6:541)

Fermoir, (Jardinage.) voyez l'art. Jardinier, où nous donnerons le détail de ses principaux outils.

Fermoir (Page 6:541)

Fermoir, (Menuiserie.) est un ciseau à deux biseaux, qui sert aux Menuisiers à ébaucher ou hacher le bois: il y en a de différentes largeurs; il a un manche de bois. Voyez les figures des Planches de Menuiserie.

Fermoirs (Page 6:541)

* Fermoirs, (Reliûre.) ce sont des assemblages de pieces de cuivre, d'argent, ou d'un autre métal. L'une de ces pieces est une plaque, sur laquelle un crochet se meut à charniere. Cette plaque s'attache avec de petits clous sur un des côtés de la couverture du livre; sur l'autre côté, & à un endroit correspondant à ce crochet, est attachée une autre plaque qui fait la fonction d'agraffe: le crochet entre dans cette agraffe, & tient le livre fermé. Quelquefois l'extrémité du crochet, au lieu d'être recourbée pour saisir l'agrasse, est percée d'un trou, & l'agraffe est alors terminée par un bouton: ce bouton entrant avec force dans l'oeil du crochet, tient le livre fermé. On appelle les premiers fermoirs, fermoirs à crochet; & les seconds, fermoirs à bouton. Les fermoirs ne sont plus guere d'usage qu'à ces livres d'église de peu de volume, qu'on appelle des heures. Ils se font de cuivre jaune, avec des emporte - pieces qui coupent d'un coup une des plaques, d'un autre coup l'autre plaque, ensuite le crochet. Nous donnerons dans nos Planches la figure de ces emporte - pieces. Voyez ces Planches & leur explication.

Fermoir (Page 6:541)

Fermoir, (Stuccateur.) c'est une espece de ciseaux dont les Artistes se servent pour travailler en stuc. Voyez la Planche de Stuc.

FERMURES (Page 6:541)

FERMURES, s. f. pl. (Marine.) ce sont des bordages qui se mettent par couples entre les préceintes; ils s'appellent aussi couples. Voyez Bordages & Couples. (Z)

Fermure (Page 6:541)

Fermure, terme de Riviere, perche qui a aux extrémités une roüette pour attacher un bout au train, & l'autre à la rive, avec des pieux.

FERNANDO (Page 6:541)

FERNANDO, (Géog.) île de la mer du Sud, d'environ douze lieues de tour, à quelque distance du Chily, découverte par Jean Fernando, mais qui est encore deserte. Longit. 302. 40. lat. mérid. 36. 30. (D. J.)

FERO ou FARE (Page 6:541)

FERO ou FARE, en latin Glossarioe, (Géog.) île de l'Océan septentrional, au nord des Westernes & de l'Irlande, en allant vers l'Islande; elles dépendent du roi de Danemark. Il y en a vingt - quatre, douze grandes & douze petites. M. d'Audifret se trompe en les mettant entre le 51 & le 61e degré de latitude, puisque la plus méridionale est au - delà du 61e degré, & qu'elles occupent tout le 62e de latitude dans leur longueur. Elles sont au nord N. O. sous le même méridien d'Armagh en Irlande, pour les plus orientales, c'est - à - dire par les 10 degrés de longitude pour la pointe boréale de Suidro. (D. J.)

FÉROCE (Page 6:541)

* FÉROCE, adj. épithete que l'homme a inventée pour designer dans quelques animaux qui partagent la terre avec lui, une disposition naturelle à l'attaquer, & que tous les animaux lui rendroient à juste titre, s'ils avoient une langue; car quel animal dans la nature est plus féroce que l'homme? L'homme a transporté cette dénomination à l'homme qui porte contre ses semblables la même violence & la même cruauté que l'espece humaine entiere exerce sur tous les êtres sensibles & vivans. Mais si l'homme est un animal féroce qui s'immole les animaux, quelle bête est - ce que le tyran qui dévore les hommes? Il y a, ce me semble, entre la férocité & la cruauté cette différence que, la cruauté étant d'un être qui raisonne, elle est particuliere à l'homme; au lieu que la férocité étant d'un être qui sent, elle peut être commune à l'homme & à l'animal.

FERONIA (Page 6:541)

FERONIA, (Mythol.) divinité célebre à laquelle on donnoit l'intendance des bois, des jardins, des vergers. Les affranchis la regardoient aussi comme leur patrone, parce que c'étoit sur ses autels qu'ils prenoient le chapeau ou le bonnet qui marquoit leur nouvelle condition.

Feronia avoit dans toute l'Italie des temples, des sacrifices, des fêtes & des statues. Un de ses temples étoit bâti in campis Pometinis, dans le territoire de Suessia - Pométia, à 24 milles du marché d'Appius. C'est - là qu'Horace décrivant son voyage de Rome à Brindes, ajoûte en plaisantant qu'il ne manqua pas de s'arrêter pour rendre ses hommages à Féronie: « ô déesse, s'écrie - t il, nous nous lavâmes les mains & le visage dans la fontaine qui vous est consacrée ».

Ora, manusque, tuâ lavimus, Feronia, lymphâ. Sat. V. liv. I. v. 24.

Mais le temple principal de cette divinité chanr<pb-> [p. 542] pêtre étoit sur le Mont - Soracte (aujourd'hui Montetristo), dans le pays des Falisques, à 24 milles de Rome, entre le Tibre & le chemin de Flaminius, près de la ville Feronia, d'où la déesse avoit pris son nom. Les habitans de Capene, dit Tite - Live, & ceux des environs, qui alloient offrir dans ce temple les prémices de leurs fruits, & y consacrer des offrandes à proportion de leurs biens, l'avoient enrichi de beaucoup de dons d'or & d'argent, quand Annibal le ravagea & emporta toutes ses richesses.

Auprès de ce temple, que les Romains rebâtirent étoit un petit bois dans lequel on célébroit la fête de la déesse par un grand concours de monde qui s'y rendoit assidûment. Ovide se plaît à nous assûrer que ce bois ayant été brûlé une fois par hasard, on voulut transporter ailleurs la statue de Féronie; mais que le bois ayant aussi - tôt reverdi, on changea de dessein, & on y laissa la statue. Strabon parlant de ce bois, rapporte une autre particularité très - curieuse: c'est que tous les ans on y faisoit un grand sacrifice, où les prêtres de la déesse, animés par son esprit, marchoient nuds piés sur des brasiers, sans en ressentir aucun mal. Voyez Epreuves.

Il ne faut pas oublier de remarquer ici que les prêtres d'Apollon, leurs voisins, avoient aussi le même privilége, du moins Virgile le prétend. Il raconte dans son Enéide, liv. XI. qu'Arons, avant que d'attaquer Chlorée, fit cette priere: « Grand Apollon, qui tenez un rang si considérable parmi les dieux; vous qui protégez le sacré Mont Soracte; vous qui êtes le digne objet de notre vénération; vous pour qui nous entretenons un feu perpétuel de pins; vous enfin qui nous accordez la grace de marcher sur les charbons ardens au - travers du feu, sans nous brûler, pour récompenser les soins que nous prenons d'encenser vos autels.....» Voilà donc divers prêtres qui, dans un même lieu, faisoient à l'envi, sans disputes & avec le même succès, l'épreuve du fer chaud, quoique, suivant Pline & Varron, ils ne marchoient impunément sur les charbons ardens, qu'après s'être frotés en secret d'un certain onguent la plante des piés; mais le vulgaire attribuoit toûjours à la puissance des divinités dont ils étoient les ministres, ce qui n'étoit que l'effet de leur supercherie.

Maintenant personne ne sera surpris que pendant la solennité des sêtes de Féronie les peuples voisins de Rome y accourussent de toutes parts, & qu'on eût dressé à cette déesse quantité d'autels & de monumens dont il nous reste encore quelques inscriptions: voyez - en des exemples dans Feretti, inscript. p. 443. Gruter, inscript. tom. III. p. 308. & Spon, antiq. sect. iij. n°. 23.

Nous avons aussi des médailles d'Auguste qui représentent la tête de Feronia avec une couronne, & c'est sans doute par cette raison qu'on la nommoit FILOSQE/FANO/S2, qui aime les couronnes. On l'appelloit encore A)NTHFOROZ, porte - fleurs. Au reste Servius a travesti Féronie en Junon, & le scholiaste d'Horace en a fait une maîtresse de Jupiter. Virgile lui donne pour fils Hérilus, roi de Préneste. Consultez sur tout cela nos Antiquaires, nos Mythologistes, nos Littérateurs, & en particulier Struvius, antiq. rom. synt. cap. j. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

FERRA (Page 6:542)

FERRA, s. f. (Hist. nat. Ichtiolog.) poisson du lac de Lausanne; il est aussi appellé par les gens du pays farra & pala: ce poisson ressemble au lavaret, il a une coudée de longueur, & une couleur cendrée; le corps est large & applati, & la bouche petite sans aucunes dents. Il a la chair blanche & aussi bonne au goût que celle du lavaret & de la truite. On le pêche en été & en automne, on le sale pour l'hyver; dans cette saison il reste au fond du lac. Rondelet, Histoire des poissons des lacs, chap. xvij. Voyez Poisson. (I)

FERRAGE (Page 6:542)

FERRAGE, s. m. (Commerce.) droit qu'on paye aux esgards ou jurés de la sajetterie d'Amiens pour marquer les étoffes & leur apposer le plomb. Voyez Esgards, Jurés, Plomb . Dictionn. de Commerce, de Trév. & de Chambers (G)

Ferrages (Page 6:542)

Ferrages, ancien terme de monnoie; droit qu'on avoit établi pour remplir les frais des tailleurs particuliers qui étoient obligés de fournir les fers nécessaires pour monnoyer les especes. Ce droit de serrage étoit de seize deniers par marc d'or, & de huit par marc d'argent, que le directeur payoit en conséquence de la quanttité de marcs d'or, d'argent, passés en délivrance.

FERRAILLE (Page 6:542)

FERRAILLE, s. f. (Chauderonnerie) Les Chauderonniers appellent ainsi les fers qui servent à monter les réchaux de tôle, comme sont les piés, la grille & la fourchette.

FERRAILLEUR (Page 6:542)

FERRAILLEUR, s. m. (Chauderonnerie.) Les Chauderonniers nomment ainsi des maîtres Serruriers, qui ne travaillent que pour eux, & dont tout l'ouvrage consiste à faire les grilles, les piés & les fourchettes des réchaux de tôle. Diction. de Trév.

FERRANDINES (Page 6:542)

* FERRANDINES, s. m. pl. manufacture en soie, étoffes dont la chaîne est de soie & la trame de laine, de fleuret, ou de coton; elles sont ordonnées par les reglemens à demi - aulne de largeur sur vingt - une aulnes de longueur; & dans un autre endroit des mêmes reglemens, il est permis de les faire de quatre largeurs, ou d'un quartier & demi, ou de demi-aulne moins un seize; ou de demi - aulne entiere, ou de demi - aulne & un seize, sans qu'elles puissent être plus larges ou plus étroites que de deux dents de peigne. Il est ordonné enfin 1°. que ces étoffes & d'autres seront de soie cuite en chaîne, poil, trame, ou brochée, ou toutes de soie crue, sans aucun mélange de soie crue avec la soie cuite.

2°. Qu'elles se fabriqueront à vingt - huit buhots, & trente portées, & qu'elles auront de largeur, entre deux gardes, un pié & demi de roi, & de longueur vingt & une aulne & demie de roi hors de l'étille, pour revenir apprêtées à vingt aulnes un quart, ou vingt aulnes & demie. Il est de la derniere importance que les hommes qui donnent des réglemens aux manufactures, soient très - versés dans les Arts; qu'ils ayent de justes notions du commerce & des avantages de sa liberté; qu'ils ne s'en laissent point imposer par les apparences, & qu'ils sachent que ceux qui leur proposent des réformes d'abus, sont quelquefois des gens qui cherchent ou à se faire valoir auprès de leurs supérieurs par une sévérité mal - entendue, afin d'en obtenir des récompenses, ou à jetter le manufacturier dans une contrainte à laquelle il ne parvient à se soustraire, qu'en se soûmettant à des exactions.

FERRANDINE (Page 6:542)

FERRANDINE, (Géog.) petite ville d'Italie au royaume de Naples dans la Balizicate, sur le Basiento, avec titre de duché. Long. 43. 10. lat. 41. 40. (D. J.)

FERRANT (Page 6:542)

FERRANT, adj. (Maréchall.) Maréchal ferrant, ouvrier, artisan dont la profession devroit être bornée à l'emploi de ferrer les chevaux, &c. Voyez Hippiatrique. Voyez aussi Maréchal. (e)

Ferrant (Page 6:542)

Ferrant, s. m. (Manége.) vieille expression usitée par nos anciens romanciers, pour designer, selon Ducange, un cheval gris pommelé; selon Ménage, un cheval d'une robe semblable à celle que les Latins appelloient color ferrugineus; & selon Bessi, avocat du Roi de Fontenai - le - Comte, un cheval de guerre. Ménage a prétendu que dans le cas où sa conjecture seroit bien fondée, le terme dont il s'agit dériveroit de ferrum. Bessi avance qu'il est tiré de celui de waranus, lequel a été dit pour waranio, mot, qui dans la loi salique signifie un cheval ou un étalon. Si quis waranionem homini franco furaverit, culpabilis judicetur, &c. tome IV. pag. 2.

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