ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"449"> ors les inconvéniens qui peuvent arriver, comme des fistules, la carie de l'un ou de l'autre des os de la mâchoire. Voyez Surdent. Il en est de même des surdents, dents de loup. Voyez ibid.

Quant aux pointes & aux âpretés des dents molaires, pointes & âpretés qui viennent à celles de presque tous les vieux chevaux, & que quelques auteurs nomment très - mal à - propos surdents, on doit, non les abattre avec la gouge, ainsi que plusieurs maréchaux le pratiquent, mais faire mâcher une lime à l'animal: cette lime détruit les inégalités qui piquent la langue & les joues, de maniere à donner lieu à des ulceres, & qui de plus empêchent l'animal de manger & de broyer parfaitement les alimens. Il n'en tire que le suc; des pelotons de foin mâché qui retombent à terre ou dans la mangeoire, se glissent même entre les joues & les dents: c'est ce que nous appellons faire grenier, faire magasin.

Enfin il est des dents qui vacillent dans leurs alvéoles; en ce cas on recourra à des topiques asiringens, pour les raffermir en resserrant la gencive, comme à la poudre d'alun, de bistorte, d'ecorce de grenade, de cochléaria, de myrthe, de quinte - feuille, de sauge, de sumac, &c.

Je ne sai si ces lumieres seront suffisantes pour guider ceux qui seront assez sinceres pour convenir de bonne - foi qu'ils errent dans les ténebres; mais les détails dans lesquels je suis entré relativement à la connoissance de l'âge, inspireront peut - être une juste défiance aux personnes qui croyent pouvoir puiser dans les écrits dont ils sont en possession, toutes les instructions dont ils ont besoin. Ils éclaireront d'ailleurs celles qui séduites par une aveugle crédusité, imaginent que l'on a fait tous les pas qui conduisent à la perfection de notre art, puisque notre ignorance sur un point aussi facile à approfondir, pourra leur faire présumer qu'à l'égard de ceux qui exigeroient toute la contention de l'esprit, elle est encore plus grande. (e)

Faux - Marqué (Page 6:449)

Faux - Marqué, (Venerie.) il se dir d'une tête de cerf quand elle n'a que six cors d'un côté, & qu'elle en a sept de l'autre: on dit alors, le cerf porte quatorze faux - marqués, car le plus emporte le moins.

Faux - Plancher (Page 6:449)

Faux - Plancher, s. m. en Architecture, c'est au - dessous d'un plancher, un rang de solives ou de chevrons lambrisses de plâtre ou de menuiserie, sur lequel on ne marche point, & qui se fait pour diminuer l'exhaussement d'une piece d'appartement. Voy. Entre - Sol. Ces faux - planchers se pratiquent aussi dans un galetas, pour en cacher le faux - comble. Ce mot se dit encore d'un aire de lambourdes & de planches sur le couronnement d'une voûte, dont les reins ne sont pas remplis. (P)

Faux - Poids (Page 6:449)

Faux - Poids, voyez Poids & Mesures.

Faux - Pont (Page 6:449)

Faux - Pont, (Marine.) c'est une espece de pont que l'on fait à fond - de - cale, pour la conservation & la commodité de la cargaison. On place le fauxpont entre le fond - de - cale & le premier pont. On lui donne peu de hauteur. Il sert à coucher des soldats & des matelots. Quelquefois on fait étendre les fauxponts d'un bout à l'autre du vaisseau; quelquefois jusqu'à la moitié seulement. (Z)

Faux - Poitrail (Page 6:449)

Faux - Poitrail, (Manége.) Voyez Poitrail.

Faux - Principal (Page 6:449)

Faux - Principal, (Jurispr.) est la poursuite qui s'intente directement contre quelqu'un, pour faire déclarer fausse une piece qu'il a en sa possession, ou dont il pourroit se servir.

Le faux - principal differe du faux - incident, en ce que celui - ci est proposé incidemment à une contestation où la piece étoit opposée au demandeur en faux; au lieu que le faux - principal est une poursuite formée pour raison du faux, sans qu'il y eût précédemment aucune contestation sur ce qui peut avoir rapport à la piece arguée de faux.

Les plaintes, dénonciations, & accusations de faux - principal, se font en la même forme que celle des autres crimes, sans consignation d'amende, inscription en faux, sommation, ni autres procédures, en quoi le faux - principal differe encore du faux - incident.

L'accusation de faux peut être admise encore que les pieces prétendues fausses eussent été vérifiées, même avec le plaignant, à d'autres fins que celles d'une poursuite de faux - principal ou incident, & qu'il fût intervenu un jugement sur le fondement de ces pieces, comme si elles étoient véritables.

Sur la requête ou plainte de la partie publique ou civile, on permet d'informer tant par titres que par témoins, comme aussi par experts & par comparaison d'écriture ou signature, selon l'exigence du cas. Les experts sont toûjours entendus séparément par forme de déposition, & non par forme de rapport ou vérification. Si les experts ne s'accordent pas, ou qu'il y ait du doute, il dépend de la prudence du juge de nommer de nouveaux experts, pour être aussi entendus en information.

Les pieces arguées de faux doivent être remises au greffe, & procès - verbal d'icelles dressé comme dans le faux incident.

Voyez l'ordonnance de 1737, tit. j. où l'on trouve expliqué fort au long la procédure qui doit être tenue dans cette matiere. (A)

Faux - Quartier (Page 6:449)

Faux - Quartier, (Manege.) Voyez Quartier.

Faux - Racage (Page 6:449)

Faux - Racage, (Marine.) c'est un second racage qu'on met sur le premier, afin qu'il soûtienne la vergue en cas que le premier soit brisé par quelque coup de canon. (Z)

Faux - Ras (Page 6:449)

Faux - Ras est, parmi les Tireurs - d'Or, une plaque de fer percée d'un seul trou, doublée d'un morceau de bois également percé, pour laisser passer l'or de la filiere.

Faux - Rembuchement (Page 6:449)

Faux - Rembuchement, s. m. (Vénerie.) il se dit du mouvement d'une bête qui entre dans un fort, y fait dix ou douze pas, & revient tout court sur elle pour se rembucher dans un autre lieu.

Faux - Rinjot (Page 6:449)

Faux - Rinjot, (Marine.) Voyez Safran.

Faux - Saunage (Page 6:449)

Faux - Saunage, s. m. Commerce de faux - sel: ce terme n'est guere usité qu'en France, où non - seulement il est défendu de faire entrer des sels étrangers dans le royaume, mais où il n'est permis qu'au seul adjudicataire des gabelles, ou à ses commis, regratiers, &c. d'en débiter dans toute l'étendue de sa ferme.

Le faux - saunage, qui ne s'exerce ordinairement que sur les frontieres des provinces privilégiées, mais dont on a vû quelquefois des exemples dans le coeur du royaume, est défendu sous les peines très rigoureuses. Les nobles qui s'en mêlent, sont déchus de noblesse, privés de leurs charges, & leurs maisons rasées, si elles ont servi de retraite aux fauxsauniers. Les roturiers qui se sont attroupés avec armes, sont envoyés aux galeres pour neuf ans; & en cas de recidive, pendus. S'ils font ce trafic sans port - d'armes, ils encourent l'amende de 300 livres, & la confiscation de leurs harnois, chevaux, charrettes, bateaux, &c. pour la premiere fois; & pour la seconde, celle des galeres pendant neuf ans. S'ils ne sont que ce qu'on appelle, en termes de faux - saunage, de simples porte - cols, ils payent d'abord 200 l. d'amende; & s'ils recidivent, on les condamne aux galeres pour six ans.

Les femmes & filles même sont sujettes aux peines du faux - saunage, portées par l'article 17. de l'ordonnance de 1680; savoir 200 livres pour la premiere fois, 300 liv. pour la seconde, & au bannissement perpétuel hors du royaume pour la troisieme.

Le commerce des sels étrangers n'est guere moins sévérement puni; quiconque en fait entrer en France [p. 450] sans permission par écrit, encourt la peine des galeres. Dict. de Comm. de Trév. & Chamb. (G)

Faux - Saunier (Page 6:450)

Faux - Saunier. celui qui fait le trafic du fauxsel, qui exerce le faux - saunage. Voyez Faux - Saunage.

Faux - Sel (Page 6:450)

Faux - Sel, s. m. (Commerce.) c'est le sel des pays étrangers qui est entré en France sans permission, ou celui qui se trouvant dans l'étendue de la ferme des gabelles, n'a pas été pris au grenier à sel de l'adjudicataire, ou aux regrats. Voyez Regrat & Faux - Saunage. Dict. de Comm. (G)

Faux - Soldat (Page 6:450)

Faux - Soldat, ou plûtôt passe - volant, (Art mil.) soldat qu'on fait passer en revûe quoiqu'il ne soit point réellement engagé. Voyez Fagot, Passe - Volant. « Ceux qui exposent, dit le chevalier de Ville, les passe - volans & les demi - pages aux montres,s'excusent, disant que ce sont gens effectifs; & qu'encore qu'ils ne leur donnent pas l'argent du roi, ils ne laissent pas d'être dans la place; & qu'au besoin, ils feroient aussi - bien à la défense, comme les soldats qui reçoivent la montre tous les mois ». Cette raison n'est pas fort pertinente, parce que les passe - volans ne sont pas obligés à demeurer dans la place ni servir, &c. De la charge des gouverneurs, par le chevalier de Ville. (Q)

Faux - Témoin (Page 6:450)

Faux - Témoin, s. m. est celui qui dépose ou atteste quelque chose contre la vérité. Voy Témoin. (A)

Fausse - Attaque (Page 6:450)

Fausse - Attaque, c'est, dans la guerre des siéges, une attaque qui n'a pour objet que de partager les forces de l'ennemi, pour trouver moins de résistance du côté par où l'on veut pénétrer.

On fait ordinairement une fausse - attaque dans un siége. On en fait aussi dans l'escalade. Voyez Attaque & Escalade.

Il arrive quelquefois que la fausse - attaque devient la véritable, lorsqu'on éprouve moins de résistance du côté qu'elle se fait, que des autres côtés. On fait encore de fausses - attaques, lorsqu'on veut forcer des lignes & des retranchemens. (Q)

Fausse - Braye (Page 6:450)

Fausse - Braye, c'est, dans la Fortification, une seconde enceinte au bord du fossé; elle consiste dans un espace de quatre ou cinq toises au niveau de la campagne, entre le bord du fossé & le côté extérieur du rempart couvert, par un parapet construit de la même maniere que celui du rempart de la place. L'usage de la fausse - braye est de défendre le fossé par des coups, qui étant tirés d'un lieu moins élevé que le rempart, peuvent plus facilement être dirigés vers toutes les parties du fossé. Marolois, Fritach, Dogen, & plusieurs autres auteurs, dont les constructions ont été adoptées des Hollandois, faisoient des fausses - brayes à leurs places. On ne s'en sert plus àprésent; parce que l'on a observé que lorsque l'ennemi étoit maître du chemin - couvert, il lui étoit aisé de plonger du haut du glacis dans les faces de la faussebraye, & de les faire abandonner; ensorte qu'on ne pouvoit plus occuper que la partie de cet ouvrage vis - à - vis la courtine. Quand le rempart étoit revêtu de maçonnerie, les éclats causés par le canon, rendoient aussi cette partie très - dangereuse: les bombes y faisoient d'ailleurs des desordres, auxquels on ne pouvoit remédier. Ajoûtez à ces inconvéniens la facilité que donnoit la fausse - braye pour prendre les places par l'escalade, lorsque le fossé étoit sec. Lorsqu'il étoit plein d'eau, la fausse - braye se trouvoit également accessible dans les grandes gelées. Tous ces desavantages ont assez généralement engagé lés ingénieurs modernes à ne plus faire de fausse - braye, si ce n'est vis - à - vis les courtines, où les tenailles en tiennent lieu. Voyez Tenailles. La citadelle de Tournay, construite par M. de Megrigny, & non point par M. de Vauban, comme on le dit dans un ouvrage attribué à un auteur très - célebre, avoit ce<cb-> pendant une fausse - braye. Mais M. de Folard prétend que cet ouvrage lui avoit été ajoûté, pour corriger les défauts de la premiere enceinte. (P)

Fausses - Côtes (Page 6:450)

Fausses - Côtes, (Anat.) on donne ce nom aux cinq côtes inférieures de chaque côté, dont les cartilages ne s'attachent point immédiatement au sternum. Le diaphragme qui tient à ces cinq côtes par son bord circulaire, laisse dans les cadavres couchés sur le dos, un grand vuide qui répond à ces côtes, & qui renferme l'estomac, le foie, la rate. Comme ces visceres sont dits naturels, M. Monro croit qu'ils ont fait appeller les côtes correspondantes, bâtardes ou fausses. Voyez son anatomie des os, troisieme édition, pag. 223. Il est plus vraissemblable qu'on a considéré qu'elles étoient plus cartilagineuses, moins osseuses, & moins vraies en ce sens, que les supérieures. Voyez Côtes. (g)

Fausse - Couche (Page 6:450)

Fausse - Couche, s. f. (Physiolog. Med. Droit politiq.) expulsion du foetus avant terme.

En effet, comme une infinité de causes s'opposent souvent à l'accroissement du foetus dans l'utérus, & le chassent du sein maternel avant le tems ordinaire; pour lors la sortie de ce foetus hors de la matrice avant le terme prescrit par la nature, a été nommée fausse - couche ou avortement.

Je sai que les Medecins & les Chirurgiens polis employent dans le discours le premier mot pour les femmes, & le dernier pour les bêtes; mais le physicien ne fait guere d'attention au choix scrupuleux des termes, quand il est occupé de l'importance de la chose: celle - ci intéresse tous les hommes, puisqu'il s'agit de leur vie dès le moment de la conception. On ne sauroit donc trop l'envisager sous diverses faces; & nous ne donnerons point d'excuse au lecteur pour l'entretenir plus au long sur cette matiere, qu'on ne l'a fait sous le mot avortement: il est quelquefois indispensable de se conduire ainsi pour le bien de cet ouvrage.

Les signes présomptifs d'une fausse - couche prochaine, sont la perte subite de la gorge, l'évacuation spontanée d'une liqueur séreuse, par les mamelons du sein; l'affaissement du ventre dans sa partie supérieure & dans ses côtés; la sensation d'un poids & d'une pesanteur dans les hanches & dans les reins, accompagnée ou suivie de douleurs; l'aversion pour le mouvement dans les femmes actives; des maux de tête, d'yeux, d'estomac; le froid, la foiblesse, une petite fievre, des frissons, de legeres convulsions, des mouvemens plus fréquens & moins forts du foetus, lorsque la grossesse est assez avancée pour qu'une femme le puisse sentir. Ces divers signes plus ou moins marqués, & sur - tout réunis, font craindre une fausse - couche, & quelquefois elle arrive sans eux. On la présume encore plus sûrement par les causes capables de la procurer, & par les indices du foetus mort, ou trop foible.

Les signes avant - coureurs immédiats d'une faussecouche, sont l'accroissement & la réunion de ces symptomes, joints à la dilatation de l'orifice de la matrice, aux envies fréquentes d'uriner, à la formation des eaux, à leur écoulement, d'abord purulent, puis sanglant; ensuite à la perte du sang pur; enfin à celle du sang grumelé, ou de quelque excrétion semblable & extraordinaire.

Les causes propres à produire cet effet, quoique très - nombreuses, peuvent commodément se rapporter, 1° à celles qui concernent le foetus, ses membranes, les liqueurs dans lesquelles il nage, son cordon ombilical, & le placenta; 2° à l'utérus même; 3° à la mere qui est enceinte.

Le foetus trop foible, ou attaqué de quelque maladie, est souvent expulsé avant le terme; accident qu'on tâche de prévenir par des corroborans: mais quand le foetus est mort, monstrueux, dans une situa<pb->

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