ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"433"> jetter lui - même un oiseau, les chefs pourvûs par le grand fauconnier, présentent l'oiseau au grand fauconnier, qui lo met ensuite sur le poing de sa majesté. Quand la proie est prise, le piqueur en donne la tête à son chef, & le chef au grand fauconnier, qui la présente de même au roi. Voyez Etat de la France.

Le grand fauconnier de France d'aujourd'hui est Loüis César le Blanc de la Baume, duc de la Valliere, chevalier des ordres du Roi 2 Février 1749, capitaine des chasses de la varenne du louvre en Mars 1748, grand fauconnier de France en Mai de la même année.

Fauconnier (Page 6:433)

Fauconnier, (Fauconn.) se dit de celui qui soigne & qui instruit toutes sortes d'oiseaux de proie.

FAUDAGE (Page 6:433)

* FAUDAGE, s. m. (Drap.) Voy. Pliage. C'est aussi la marque ou fil de soie que les corroyeurs des étoffes de laine, attachent aux pieces qu'ils appointent. Ce fil de soie est d'une couleur & d'une qualité propre à chaque ouvrier. Il se met à la piece au sortir de dessus le courroi; & la piece est faudée, quand elle est pliée en double sur sa longueur; ensorte que les deux lisieres tombent l'une sur l'autre, & que la marque du faudage y est apposée. On entend aussi quelquefois par fauder, mettre l'étoffe en plis quarrés.

FAUDE (Page 6:433)

* FAUDE, s. f. (Econ. rustiq.) ce mot est synonyme à charbonniere, ou fosse à charbon. Voyez l'article Charbon.

FAUDET (Page 6:433)

FAUDET, s. m. terme de Manufacture; les laineurs ou emplaigneurs appellent ainsi une espece de grand gril de bois, soûtenu de quatre petits piés de bois, qui est placé sous la perche à lainer, pour recevoir l'étoffe à mesure qu'elle se laine. Les Tondeurs de draps se servent aussi d'une espece de faudet, pour mettre sous la table à tondre, dans lequel ils font tomber l'étoffe lorsque la tablée est entierement tondue. Ce faudet est composé de deux pieces, qui jointes ensemble par le milieu, ressemblent à une espece de manne qui n'auroit point de bordure aux deux bouts. Richelet, Savary, &c.

FAVEUR (Page 6:433)

FAVEUR, s. f. (Morale.) Faveur, du mot latin favor, suppose plûtôt un bienfait qu'une récompense. On brigue sourdement la faveur; on mérite & on demande hautement des récompense,. Le dieu Faveur, chez les mythologistes romains, étoit fils de la Beauté & de la Fortune. Toute faveur porte l'idée de quelque chose de gratuit; il m'a fait la faveur de m'introduire, de me présenter, de recommander mon ami, de corriger mon ouvrage. La faveur des princes est l'effet de leur goût, & de la complaisance assidue; la faveur du peuple suppose quelquefois du mérite, & plus souvent un Lasard heureux. Faveur differe beaucoup de grace. Cet homme est en faveur auprès du roi, & cependant il n'en a point encore obtenu de graces. On dit, il a été reçu en grace. On ne dit point, il a été reçu en faveur, quoiqu'on dise être en faveur: c'est que la faveur suppose un goût habituel; & que faire grace, recevoir en grace, c'est pardonner, c'est moins que donner sa faveur. Obtenir grace, c'est l'effet d'un moment; obtenir la faveur est l'effet du tems. Cependant on dit également, faites - moi la grace, faites - moi la faveur de recommander mon ami. Des lettres de recommandation s'appelloient autrefois des lettres de faveur. Sévere dit dans la tragédie de Polieucte,

Je mourrois mille fois plûtôt que d'abuser Des lettres de faveur que j'ai pour l'épouser. On a la faveur, la bienveillance, non la grace du prince & du public. On obtient la faveur de son auditoire par la modestie: mais il ne vous fait pas grace si vous êtes trop long. Les mois des gradués, Avril & Octobre, dans lesquels un collateur peut donner un bénéfice simple au gradué le moins ancien, sont des mois de faveur & de grace.

Cette expression faveur signifiant une bienveillance gratuite qu'on cherche à obtenir du prince ou du public, la galanterie l'a étendue à la complaisance des femmes: & quoiqu'on ne dise point, il a eu des faveurs du roi, on dit, il a eu les faveurs d'une dame. Voyez l'article suivant. L'équivalent de cette expression n'est point connu en Asie, où les femmes sont moins reines.

On appelloit autrefois faveurs, des rubans, des gants, des boucles, des noeuds d'épée, donnés par une dame. Le comte d'Essex portoit à son chapeau un gant de la reine Elisabeth, qu'il appelloit faveur de la reine.

Ensuite l'ironie se servit de ce mot pour signifier les suites fâcheuses d'un commerce hasardé; faveurs de Vénus, faveurs cuisantes, &c. Article de M. de Voltaire.

Faveurs (Page 6:433)

Faveurs, (Morale & Galanterie.) Faveurs de l'amour, c'est tout ce que donne ou accorde l'amour sensible à l'amour heureux; ce sont même ces riens charmans qui valent tant pour l'objet aimé: c'est que tout ce qui vient de sa maîtresse est d'un grand prix; la fleur qu'elle a cueillie, le ruban qu'elle a porté, voilà des thrésors pour celle qui les donne & pour celui qui les reçoit. Les faveurs de l'amour, toutes plus précieuses & plus aimables, se prêtent des secours & des plaisirs égaux; c'est qu'elles ont toutes une valeur bien grande; c'est que toûjours plus touchantes à mesure qu'elles se multiplient, elles conduisent enfin à celle qui les couronne & qui les rassemble. Parlerons - nous de ces mysteres, sur lesquels il n'y a que l'amour qui doit jetter les yeux; instant le plus beau de la vie, où l'on obtient & où l'on goûte tout ce que peut donner de voluptueux & de sensible, la possession entiere de la beauté qu'on aime? Ne disons rien de ces plaisirs, ils aiment l'ombre & le silence.

Les faveurs mêmes les plus legeres, doivent être secretes; il ne faut pas plus avoüer le bouquet donné, que le baiser reçu. Lisette attache une rose à la houlette de Daphnis: ce berger peut l'offrir aux yeux de ses rivaux jaloux; mais aussi discret qu'il est heureux, Daphnis content joüit en secret de sa victoire: il n'y a que lui qui sait que Lisette a donné; il n'y a qu'elle d'instruite de sa reconnoissance. Imitons Daphnis. Cet article est de M. de Margency.

Faveur (Page 6:433)

Faveur, (Jurisp.) est une prérogative accordée à certaines personnes & à certains actes.

Par exemple, on accorde beaucoup de faveur aux mineurs, & à l'Eglise qui joüit des mêmes priviléges.

La faveur des contrats de mariage est très - grande. On fait des donations en faveur de mariage, c'est - à - dire en considération du mariage.

Les principes les plus connus par rapport à ce qui est de faveur, sont que ce qui a été introduit en faveur de quelqu'un, ne peut pas être rétorqué contre lui; que les faveurs doivent être étendues & les choses odieuses restraintes: favores ampliandi, odia restringenda. Voyez cod. lib. I. tit. xjv. l. 6. & ff. liv. XXVIII. tit. ij. l. 19.

On appelle jugement de faveur, celui où la considération des personnes auroit eu plus de part que la justice.

Il ne doit point y avoir de faveur dans les jugemens; tout s'y doit régler par le bon droit & l'équité, sans aucune acception des personnes au préjudice de la justice: mais il y a quelquefois des questions si problématiques entre deux contendans dont le droit paroît égal, que les juges peuvent sans injustice se déterminer pour celui qui par de certaines considérations mérite plus de faveur que l'autre. (A) [p. 434]

Faveur (Page 6:434)

Faveur, (mois de) Jurispr. Voyez Mois de Faveur.

Faveur (Page 6:434)

Faveur, (Commerce.) On appelle, en termes de Commerce, jours de faveur, les dix jours que l'ordonnance accorde aux marchands, banquiers & négocians, après l'échéance de leurs lettres & billets de change, pour les faire protester.

Ces dix jours sont appellés de faveur, parce que proprement il ne dépend que des porteurs de lettres de les faire protester dès le lendemain de l'échéance; & que c'est une grace qu'ils font à ceux sur qui elles sont tirées, d'en différer le protêt jusqu'à la fin de ces dix jours. Voyez Jours de grace.

Le porteur ne peut néanmoins différer de les faire protester faute de payement au - delà du dixieme jour, sans courir risque que la lettre ne demeure pour son compte particulier.

Les dix jours de faveur se comptent du lendemain du jour de l'échéance des lettres, à la reserve de celles qui sont tirées sur la ville de Lyon, payables en payemens, c'est - à - dire qui doivent être protestées dans les trois jours après le payement échû, ainsi qu'il est porté par le neuvieme article du reglement de la place des changes de Lyon, du 2 Juin 1667.

Lès dimanches & fêtes, même les plus solennelles, sont compris dans les dix jours de faveur.

Le bénéfice des dix jours de faveur n'a pas lieu pour les lettres payables à vûe, qui doivent être payées si - tôt qu'elles sont présentées, ou faute de payement, être protestées sur le champ. Voyez Lettres de Change. Dictionn. de Commerce, de Trév. & de Chambers. (G)

Faveur (Page 6:434)

Faveur se dit aussi, dans le Commerce, lorsqu'une marchandise n'ayant pas d'abord eu de débit, ou même ayant été donnée à perte, se remet en vogue ou redevient de mode. Les taffetas flambés ont repris faveur. Dictionn. de Comm. de Trév. & Chambers. (G)

Faveur (Page 6:434)

Faveur s'entend encore du crédit que les actions des compagnies de Commerce, ou leurs billets, prennent dans le public; ou, au contraire, du discrédit dans lequel ils tombent. Dictionn. de Comm. (G)

FAUFILER (Page 6:434)

* FAUFILER, (Gramm.) au simple, c'est assembler lâchement avec du fil des pieces d'étoffes ou de toile, de la maniere dont elles doivent être ensuite cousues. La faufilure est à longs points; on l'enleve communément quand l'ouvrage est fini. Faufiler est quelquefois synonyme à bâtir; il y a cependant cette différence, que bâtir se dit de tout l'ouvrage, & faufiler, seulement de ses pieces: ainsi quand toutes les pieces sont faufilées, l'ouvrage est bâti. Avant que de finir un ouvrage, on prend quelquefois la précaution de le faufiler ou bâtir, pour l'essayer. On dit au figuré, se faufiler, être mal faufilé. Se faufiler, c'est s'insinuer adroitement dans une société, dans une compagnie. Etre bien ou mal faufilé, c'est avoir pris des liaisons avec des hommes estimés ou méprisés dans la société.

FAVIENS (Page 6:434)

FAVIENS, s. m. pl. (Hist. anc.) nom qu'on donnoit à Rome à de jeunes gens qui dans les sacrifices offerts au dieu Faune, couroient par les rues d'une maniere indécente, & n'ayant qu'une ceinture de peau. Ils étoient d'une institution très - ancienne, qu'on fait remonter jusqu'à Romulus & à Rémus. Dictionn. de Trévoux & Chambers.

FAVISSE (Page 6:434)

FAVISSE, s. f. terme d'Antiquaire. Favissa, fosse, ou plûtôt chambre, voûte soûterreine dans laquelle on garde quelque chose de précieux.

Ce mot paroît formé de fovissa, diminutif de fovea, fosse.

Les favisses, suivant Varron & Aulugelle, étoient la même chose que ce que les anciens Grecs & Ro<cb-> mains appelloient thesaurus, & non archives & thrésor dans nos églises.

Varron dit que les favisses, ou plûtôt les flavisses, comme on les nommoit d'abord, étoient des lieux destinés à renfermer de l'argent monnoyé: quos thesauros, dit - il, graco nomine appellaremus, Lctinos flavissas dixisse, quod in eas non rude as, argentumque, sed stata, signataque pecunia conderetur. C'étoit donc des dépôts où l'on conservoit les deniers publies, aussi - bien que les choses consacrées aux dieux.

Il y avoit des favisses au capitole; c'étoient des lieux soûterreins, murés & voûtés, qui n'avoient d'entrée & de jour que par un trou qui étoit en - haut, & que l'on bouchoit d'une grande pierre.

Elles étoient ainsi pratiquées pour y conserver les vieilles statues usées qui tomboient, & les autres vieux meubles & ustensiles consacrés, qui avoient servi à l'usage de ce temple; tant les Romains respectoient & conservoient religieusement ce qu'ils croyoient sacré. Catulus voulut abbaisser le rez - dechaussée du capitole, mais les favisses l'en empêcherent.

Festus en donne une autre idée, & dit que c'étoit un lieu proche des temples, où il y avoit de l'eau. Les Grecs l'appelloient O)MFALO)S2, nombril, parce que c'étoit un trou rond. Aulugelle décrit ces favisses; il les appelle citernes, comme Festus, mais apparemment parce qu'elles en avoient la figure. Ces deux notions ne sont pas fort difficiles à concilier: il est certain que le thrésor dans les temples des anciens grecs, étoit aussi une espece de cüerne, de reservoir d'eau, de bain, ou de salle proche du temple, dans laquelle il y avoit un reservoir d'eau, où ceux qui entroient au temple se purifioient. Dictionnaire de Trévoux & Chambers. (G)

FAULTRAGE ou FAULTRAIGE (Page 6:434)

FAULTRAGE ou FAULTRAIGE, s. m. (Jurisp.) qu'on appelle aussi préage, est un droit de pacage dans les prés, qui a lieu au profit du seigneur dans la coûtume générale de Tours, & dans la coûtume des Escluses, locale de Touraine.

Suivant l'art. 100 de la coûtume de Tours, celui qui a droit de faultrage ou préage, doit le tenir en sa main, sans l'affermer, soit particulierement ou avec la totalité de la seigneurie, & il doit en user comme il s'ensuit; c'est à savoir, qu'il est tenu de garder ou faire garder les prés dudit faultrage ou préage; & quand il mettra ou fera mettre les bêtes dudit faultrage ou préage accoûtumées y être mises, il doit les faire toucher de pré en pré, sans intervalle: les bêtes qui au commencement dudit faultrage ou préage y ont été mises, ne peuvent être changées; & si ces bêtes sont trouvées sans garde, elles peuvent être menées en prison. Ceux qui ont droit de mettre bêtes chevalines & vaches avec leurs suites, n'y peuvent mettre que le croît & suite de l'année seulement.

L'article suivant ajoûte que si faute de garder les bêtes, elles font quelque dommage, le seigneur en répondra; & que s'il use du faultrage ou préage autrement qu'il est porté en l'article précédent, il perdra ce droit à perpétuité.

La coûtume locale des Escluses dit que le seigneur de ce lieu a droit seigneurial de mettre ou faire mettre en sa prairie des Escluses, trois jumens avec leurs poulains, & poudres de l'année; que les seigneurs des Escluses ont toûjours affermé ou tenu en leur main ce droit, ainsi que bon leur a semblé: que ni lui ni ses fermiers ne sont tenus toucher ou faire toucher lesdites jumens; mais que son sergent - prairier est tenu les remuer depuis qu'elles ont été quinze jours devers la Boyere des haies, & les mettre & mener en la prairie, du côté appellé la Marotte; auquel lieu ils sont trois semaines, & puis remises du côté des haies: mais que ni lui ni son fermier ne peu<pb->

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