ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"383"> Live, majestati populi romani submisit. Ce fut cette sage conduite, que ses successeurs ne suivirent pas toûjours, qui fit donner à ce grand homme le nom de Publicola; mais ce fut moins pour mériter ce titre glorieux que pour attacher plus étroitement le peuple à la défense de la liberté, qu'il relâcha de son autorité. Nous lisons dans Pline, l. VII. que lorsque Pompée entra dans la maison de Posidonius, fasces litterarum januoe submisit, pour faire honneur au philosophe, aux talens & aux sciences.

Ces généralités qu'on trouve par - tout, peuvent ici suffire; voyez - en les preuves ou de plus grands détails dans Tite - Live, Denys d'Halicarnasse, lib. III. cap. lxxxjv. Florus, liv. I. c. 5. Silius Italicus, liv. VIII. v. 486. Plutarque, Censorin, de die nat. Rosin, antiq. rom. lib. VII. cap. iij. & xjx. Rhodiginus, lib. XII. cap. vij. Godwin, anthol. rom. lib. III. c. ij. sect. 2. César Paschal, de coronis; Middleton, of roman senate, &c. Article de M. le.Chevalier de Jaucourt.

Faisceaux d'Armes (Page 6:383)

Faisceaux d'Armes; c'est, dans l'Art militaire, un nombre de fusils dressés la crosse en - bas & le bout en - haut, rangés en rond autour d'un piquet principal, sur lequel sont des traverses pour arrêter le bout du fusil. On les garantit de la pluie en les couvrant d'un manteau d'armes. Voyez Manteau d'Armes.

Lorsque l'infanterie est campée, chaque compagnie a son faisceau d'armes. Ces faisceaux doivent être dans le même alignement, & à dix pas de trois piés, c'est - à - dire à cinq toises en - avant du front de bandiere. Voyez Front de Bandiere. (P)

Faisceau optique (Page 6:383)

Faisceau optique, (Optique.) assemblage d'une infinité de rayons de lumiere qui partent de chaque point d'un objet éclairé, & s'étendent en tout sens. Alors ceux d'entre ces rayons qui tombent sur la portion de la cornée qui répond à la prunelle, feront un cone dont la pointe est dans l'objet, & la base sur la cornée; ainsi autant de points dans l'objet éclairé, autant de cones de rayons réfléchis: or c'est l'assemblage des différens faisceaux optiques de rayons de lumiere, qui peint l'image des objets renversés dans le fond de l'oeil. Voyez Rayon, Vision, &c. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Faisceau (Page 6:383)

Faisceau, (Pharmacie.) est un terme dont on se sert pour exprimer une certaine quantité d'herbes.

Par faisceau on entend autant d'herbes qu'un homme peut en porter sur son dos, depuis les épaules jusqu'au sommet des hanches; d'autres le prennent pour ce qu'il en peut serrer sous un seul bras. Au lieu de faisceau les Medecins écrivent par abbréviation, fasc.

On ne détermine que très - rarement la quantité des plantes par cette mesure, qui est fort peu exacte, comme on voit. (b)

Faisceaux (Page 6:383)

Faisceaux, (Jardinage.) sont composés de plusieurs canaux en forme de réseaux, servant à porter le suc nourricier dans toutes les parties de l'arbre. (K)

FAISEUR (Page 6:383)

* FAISEUR, ou celui qui fait (voyez Fait), s. m. Gramm. Dans notre langue on ajoûte après ce substantif la sorte d'ouvrage, lorsqu'on ne peut désigner par un seul mot l'ouvrage & l'ouvrier, ou lorsqu'on affecte de les séparer par mépris: dans le premier cas on dit un faiseur d'instrumens de musique, un faiseur d'instrumens de mathématiques, un faiseur de métier à bas, un faiseur de bas au métier, &c. & dans le second, un faiseur de vers, un faiseur de phrases, &c. C'est ainsi que l'incapacité ou l'envie réussit à donner un air méchanique à la Poësie & à l'Art oratoire, & à avilir aux yeux des imbécilles, l'homme de génie qui s'en occupe.

FAISSES (Page 6:383)

FAISSES, s. m. pl. en terme de Vannier; c'est un cordon de plusieurs brins d'osier que l'on fait de dis<cb-> tance en distance dans les ouvrages pleins ou à jour, pour leur donner plus de force.

FAISSER (Page 6:383)

FAISSER, v. act. en terme de Vannerie; c'est fairé un petit cordon d'un ou plusieurs brins d'osier dans un ouvrage à jour.

FAISSERIE (Page 6:383)

FAISSERIE, s. f. en terme de Vannier; c'est le nom de la Vannerie proprement dite: elle s'étend à tous les ouvrages à jour qui se font de toutes sortes d'osier.

FAIT (Page 6:383)

* FAIT, s. m. Voilà un de ces termes qu'il est difficile de définir: dire qu'il s'employe dans toutes les circonstances connues où une chose en général a passé de l'état de possibilité à l'état d'existence, ce n'est pas se rendre plus clair.

On peut distribuer les faits en trois classes; les actes de la divinité, les phénomenes de la nature, & les actions des hommes. Les premiers appartiennent à la Théologie, les seconds à la Philosophie, & les autres à l'Histoire proprement dite. Tous sont également sujets à la critique. Voyez sur les actes de la divinité, les articles Certitude & Miracle; sur les phénomenes de la nature, les articles Phénomene, Observation, Expérimental & Physique; & sur les actions des hommes, les articles Histoire, Critique, Erudition , &c.

On considéreroit encore les faits sous deux points de vûe très - généraux: ou les faits sont naturels, ou ils sont surnaturels; ou nous en avons été les témoins oculaires, ou ils nous ont été transmis par la tradition, par l'histoire & tous ses monumens.

Lorsqu'un fait s'est passé sous nos yeux, & que nous avons pris toutes les précautions possibles pour ne pas nous tromper nous - mêmes, & pour n'être point trompés par les autres, nous avons toute la certitude que la nature du fait peut comporter. Mais cette persuasion a sa latitude; ses degrés & sa force correspondent à toute la variété des circonstances du fait, & des qualités personnelles du témoin oculaire. La certitude alors fort grande en elle - même, l'est cependant d'autant plus que l'homme est plus crédule, & le fait plus simple & plus ordinaire; ou d'autant moins que l'homme est plus circonspect, & le fait plus extraordinaire & plus compliqué. En un mot qu'est - ce qui dispose les hommes à croire, sinon leur organisation & leurs lumieres? D'où tireront - ils la certitude d'avoir pris toutes les précautions nécessaires contr'eux - mêmes & contre les autres, si ce n'est de la nature du fait?

Les précautions à prendre contre les autres, sont infinies en nombre, comme les faits dont nous avons à juger: celles qui nous concernent personnellement, se réduisent à se méfier de ses lumieres naturelles & acquises, de ses passions, de ses préjugés & de ses sens.

Si le fait nous est transmis par l'histoire ou par la tradition, nous n'avons qu'une regle pour en juger; l'application peut en être difficile, mais la regle est sûre; l'expérience des siecles passés, & la nôtre. S'en tenir à son coup - d'oeil, ce seroit s'exposer souvent à l'erreur; car combien de faits qui sont vrais, quoique nous soyons naturellement disposés à les regarder comme faux? & combien d'autres qui sont faux, quoiqu'à ne consulter que le cours ordinaire des évenemens, nous ayons le penchanr le plus fort à les prendre pour vrais?

Pour éviter l'erreur, nous nous représenterons l'histoire de tous les tems & la tradition chez tous les peuples, sous l'emblème de vieillards qui ont été exceptés de la loi générale qui a borné notre vie à un petit nombre d'années, & que nous allons interroger sur des transactions dont nous ne pouvons connoître la vérité que par eux. Quelque respect que nous ayons pour leurs récits, nous nous garderons bien [p. 384] d'oublier que ces vieillards sont des hommes; & que nous ne saurons jamais de leurs lumieres & de leur véracité, que ce que d'autres hommes nous en diront ou nous en ont dit, & ce que nous en éprouverons nous - mêmes. Nous rassemblerons scrupuleusement tout ce qui déposera pour ou contre leur témoignage; nous examinerons les faits avec impartialité, & dans toute la varieté de leurs circonstances; & nous chercherons dans le plus grand espace que nous puissions embrasser sur la terre que les hommes ont habitée, & dans toute la durée qui nous est connue, combien il est arrivé de fois que nos vieillards interrogés en des cas semblables, ont dit la vérité; & combien de fois il est arrivé qu'ils ont menti. Ce rapport sera l'expression de notre certitude ou de notre incertitude.

Ce principe est incontestable. Nous arrivons dans ce monde, nous y trouvons des témoins oculaires, des écrits & des monumens; mais qu'est - ce qui nous apprend la valeur de ces témoignages, sinon notre propre expérience?

D'où il s'ensuit que puisqu'il n'y a pas deux hommes sur la terre qui se ressemblent, soit par l'organisation, soit par les lumieres, soit par l'expérience, il n'y a pas deux hommes sur lesquels ces symboles fassent exactement la même impression; qu'il y a même des individus entre lesquels la différence est infinie: les uns nient ce que d'autres croyent presque aussi fermement que leur propre existence; entre ces derniers il y en a qui admettent sous certaines dénominations, ce qu'ils rejettent opiniâtrément sons d'autres noms; & dans tous ces jugemens contradictoires ce n'est point la diversité des preuves qui fait toute la différence des opinions, les preuves & les objections étant les mêmes, à de très petites circonstances près.

Une autre conséquence qui n'est pas moins importante que la précédente, c'est qu'il y a des ordres de faits dont la vraissemblance va toûjours en diminuant, & d'autres ordres de faits dont la vraissemblance va toûjours en augmentant. Il y avoit, quand nous commençames à interroger les vieillards, cent mille à présumer contre un qu'ils nous en imposoient en certaines circonstances, & nous disoient la vérité en d'autres. Par les expériences que nous avons faites, nous avons trouvé que le rapport varioit d'une maniere de plus en plus défavorable à leur témoignage dans le premier cas, & de plus en plus favorable à leur témoignage dans le second; & en examinant la nature des choses, nous ne voyons rien dans l'avenir qui doive renverser les expériences, ensorte que celles de nos neveux attestent le contraire de, nôtres: ainsi il y aura des points sur lesquels nos vieillards radoteront plus que jamais, & d'autres sur lesquels ils conserveront tout leur jugement, & ces points feront toûjours les mêmes.

Nous connoissons donc sur quelques faits, tout ce que notre raison & notre condition peuvent nous permettre de savoir; & nous devons dès aujourd'hui rejetter ces faits comme des mensonges, ou les admettre comme des vérités, même au péril de notre vie, lorsqu'ils seront d'un ordre assez relevé pour mériter ce sacrifice.

Mais qui nous apprendra à discerner ces sublimes vérités pour lesquelles il est heureux de mourir? la foi. Voyez l'article Foi.

Fait (Page 6:384)

Fait, (Jurisprud.) Ce terme a dans cette matiere plusieurs significations différentes, que l'on va expliquer dans les articles suivans.

De fait est opposé à de droit; par exemple, être en possession de fait, c'est avoir la simple détention de quelque chose; au lieu qu'être en possession de droit, c'est avoir l'esprit de propriété; être en pos<cb-> session de fait & de droit, c'est joindre à l'esprit de propriété la possession réelle & corporelle.

Il y a des excommunications qui sont encourues par le seul fait, ipso facto. Voyez ci - devant Excommunication. (A)

Faits d'un acte: on entend par - là les objets d'une convention. On évalue à une certaine somme les faits d'un acte, c'est - à - dire les objets qui n'ont pas par eux - mêmes de valeur déterminée, comme une servitude, ou autre droit réel ou personnel. Cette évaluation a pour but de servir à fixer les droits d'insinuation & centieme denier. (A)

Faits et Articles (Page 6:384)

Faits et Articles, appellés dans les anciens registres du parlement, articuli, sont des faits posés par écrit, & dont une partie se soûmet de faire preuve, ou sur lesquels elle entend faire interroger sa partie adverse, pour se procurer par ce moyen quelques éclaircissemens sur les faits dont il s'agit. Voyez Enquête, Interrogatoire sur Faits et Articles , & Preuve testimoniale. (A)

Fait articulé (Page 6:384)

Fait articulé, est celui qu'une des parties contestantes, ou son défenseur, pose spécialement, soit en plaidant, soit dans des écritures. C'est un fait sur lequel on insiste comme étant décisif, & que l'on articule, c'est - à - dire dont on forme un article que l'on met en - avant, & dont on se soûmet à faire la preuve, soit que cette preuve soit expressément offerte, ou que l'on s'y soûmette tacitement en articulant le fait. Voyez Articuler. (A)

Fait avéré (Page 6:384)

Fait avéré, est celui dont la vérité est prouvée & reconnue, soit par titres, ou par témoins, ou par la déclaration, ou le silence de la partie intéressee: lorsque l'on interpelle quelqu'un de répondre ou s'expliquer sur des faits, & qu'il refuse de le faire, on demande que les faits soient tenus pour confesses & avérés. Voyez le titre de l'ordonnance de 1667, article 4. (A)

Fait d'autrui (Page 6:384)

Fait d'autrui, est tout ce qui est fait, dit, ou écrit par quelqu'un, relativement à une autre personne: c'est ce que l'on appelle communément en Droit, res inter alios acta. Il est de maxime que le fait d'autrui ne préjudicie point à un autre. L. 5. §. ff. lib. XXXIX. tit. j. Cette regle reçoit néanmoins quelques exceptions; savoir lorsque celui qui a agi pour autrui, avoit le pouvoir de le faire, comme un tuteur pour son mineur; un associé qui agit tant pour lui que pour son associé. (A)

Fait d'une Cause, Mémoire, piece d'Ecriture (Page 6:384)

Fait d'une Cause, Mémoire, piece d'Ecriture, ou d'un Procès, c'est l'exposition de l'espece & des circonstances qui donnent lieu à la contestation dans les plaidoyers, mémoires & écritures. Le fait ou récit du fait, suit immédiatement l'exorde, & précede les moyens. (A)

Fait et Cause (Page 6:384)

Fait et Cause, se prend pour le droit & intérêt de quelqu'un. Prendre fait & cause pour quelqu'un, ou prendre son fait & cause, c'est intervenir en justice pour le garantir de l'évenement d'une contestation, & même le tirer hors de cause. En garantie formelle, les garants peuvent prendre le fait & cause du garanti, lequel, en ce cas, est mis hors de cause, s'il le requiert avant contestation: mais en garantie simple, les garants ne peuvent prendre le fait & cause, mais seulement intervenir si bon leur semble. Voyez le titre viij. de l'ordonnance de 1667, article 9. & 12. & Garantie formelle, & Garantie simple. (A)

Fait de Charge (Page 6:384)

Fait de Charge, est une malversation ou une omission frauduleuse, commise par un officier public dans l'exercice de ses fonctions, ou une dette par lui contractée pour dépôt nécessaire fait en ses mains à cause de son office; ou enfin quelqu'autre fait, où il a excédé son pouvoir, & pour lequel il est desavoué valablement.

La réparation du dommage résultant d'un fait de

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