ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"84"> blement. Voyez Exercices & Montoir.

A une de leurs extrémités, c'est - à - dire à celle qui naît du cuir pris dans la croupe, est une boucle à ardillon fortement bredie. On perce l'autre d'un nombre plus ou moins considérable de trous. Pour cet effet on marque avec le compas sur une de ces lanieres, la distance de ces trous que l'on pratique avec l'emporte - piece. Cette distance n'est point fixée, & l'ouvrier à cet égard ne suit que son caprice; il doit néanmoins considérer que si tous les trous sont espacés d'un pouce dans toute la longueur du cuir percé, il sera bien plus difficile au cavalier de rencontrer le point juste qui lui convient, que s'ils étoient faits à un demi - pouce les uns des autres. La premiere laniere étant percée, on l'étend sur l'autre, de façon qu'elles se répondent exactement, soit dans leur largeur, soit dans leur longueur; & l'on passe ensuite un poinçon dans chacun des trous que l'on a pratiqués, pour marquer le lieu précis sur lequel, relativement à la seconde, l'emporte - piece doit agir.

Le porte - étriviere est une boucle quarrée dépourvûe d'ardillon, qui doit être placée de chaque côté de la selle, le plus près qu'il est possible de la pointe de devant de l'arçon, & maintenue par une bonne chappe de fer qui embrasse la bande, & qui est elle - même arrêtée par un fil - de - fer rivé de part & d'autre. Ce fil - de - fer est infiniment plus stable qu'un simple clou, qui joue & badine après un certain tems dans l'ouverture qu'il s'est frayée, & qui peut d'un côté laisser échapper la chappe, & de l'autre occasionner la ruine de l'arçon. Quant à la position de la boucle contre la pointe de devant de ce même arçon, elle favorise l'assiette du cavalier, qui dès - lors n'est point rejetté trop en - arriere, & qui occupe toûjours le milieu de la selle; & cette boucle que l'on a substituée aux anciens porte - étrivieres attachés fixement à l'arçon de devant & à la bande, & qui blessoient souvent & l'homme & l'animal, ne doit pas être moins mobile que toutes celles qui soûtiennent les contre - sanglots.

L'extrémité percée de l'étriviere qu'elle doit recevoir, sera introduite, 1° dans un bouton coulant que l'on fera glisser jusqu'à l'autre bout; 2° dans l'oeil de l'étrier; 3° dans le même bouton, afin que les deux doubles de l'étriviere y soient insérés; 4° dans cette boucle, de façon qu'elle revienne & sorte du côté du quartier. Cette opération faite, le sellier bouclera & fixera cette laniere, en insérant indifféremment l'ardillon de la boucle bredie dans un des trous percés, jusqu'à ce qu'un cavalier quelconque le mette à son point.

Je ne sai quel est le motif qui a pû déterminer à bannir depuis peu les boutons coulans: ils peuvent, j'en conviens, s'opposer à la facilité d'accourcir ou d'allonger l'étriviere; mais cet obstacle est - il si considérable, qu'il doive en faire proscrire l'usage?

Le moyen de reconnoître la juste hauteur à laquelle doit être placé l'étrier, est de le saisir avec une main, d'étendre l'autre bras le long de l'étriviere, & de l'allonger ou de la raccourcir jusqu'à ce que cette laniere & l'étrier soient ensemble de la longueur de ce même bras; c'est - à - dire que l'extrémité des doigts portée d'une part jusque sous le quartier, le dessous de la grille atteigne l'aisselle même du cavalier. C'est ainsi que communément nous mettons les étriers à notre point; & cette mesure est dans la justesse requise, relativement à des hommes bien proportionnés. Ensuite nous faisons remonter la bou cle de l'étriviere très - près de celle qui forme le porteétriviere, afin qu'elle n'endommage pas par un frotement continuel la pointe de l'arçon, le panneau, le quartier, & ne blesse point l'animal & le cavalier, dont elle pourroit, avec les trois doubles de cuir qui l'avoisinent, offenser le genou. Nous rapprochons enfin de la traverse supérieure de l'oeil de l'étrier, le bouton coulant destiné à maintenir exactement l'union des deux doubles apparens qui résultent de l'étriviere ainsi ajustée.

Les étrivieres dont nous nous servons dans nos manéges, ont environ cinq piés & demi de longueur, & la même largeur que les autres; elles sont passées dans un anneau de fer suspendu & attaché à une chappe de cuir que l'on place & que l'on accroche au pommeau de la selle. Ces étrivieres, les étriers, cet anneau & cette chappe forment ensemble ce que nous nommons précisément un chapelet. Chacun des éleves auxquels nous permettons l'usage des étriers, en a un qu'il transporte d'une selle à l'autre, à mesure qu'il change de cheval. Quelqu'ancienne que soit la pratique du chapelet dans les écoles, elle n'est pas sans inconvénient. En premier lieu, elle nous astraint à admettre toûjours un pommeau dans la construction des selles à piquer. 2°. L'anneau & les boucles des étrivieres, qui descendent, une de chaque côté, sur le siége & sur les quartiers, le long de la batte de devant, peuvent endommager & le siége & cette même batte. 3°. Il résulte de cette même boucle relevée le plus près qu'il est possible de l'anneau, ainsi que des trois doubles de cuir qui regnent à l'endroit où l'étriviere est bouclée, un volume très capable de blesser ou d'incommoder le cavalier. Enfin, avec quelque précision qu'il ait ajusté & fixé ses étriers à une hauteur convenable sur une selle, cette précision n'est plus la même, eu égard aux autres selles qu'il rencontre, parce que si la batte de devant se trouve plus basse, l'étriviere est trop longue; comme si la batte se trouve trop élevée, l'étriviere est trop raccourcie.

Toutes ces considérations m'ont déterminé à rechercher les moyens d'obvier à ces points divers. Au lieu de faire du pommeau un porte - étriviere, je suspends les étrivieres à la bande, comme dans les selles ordinaires; mais je substitue à la boucle sans ardillon, c'est - à - dire au porte - étriviere connu & usité, une platine A de fer d'environ une ligne d'épaisseur; sa longueur est de quatre pouces & demi: à son extrémite supérieure est un oeil demi - circulaire, & insérieurement elle est entr'ouverte par une châsse longue d'un pouce & demi, & large d'environ huit ou neuf lignes. Les montans de cette châsse doivent avoir au moins deux lignes de largeur. Cette platine est engagée par son oeil dans une chappe semblable à celle dont j'ai fait mention, & qui est également rivée dans la bande qu'elle embrasse: aussi la traverse droite de cet oeil doit - elle être arrondie, ainsi que la traverse inférieure de la platine; sans cette précaution, la premiere détruiroit inévitablement & avec le tems la chappe dans laquelle ce nouveau porte - étriviere est reçû, tandis que la seconde porteroit une véritable atteinte au crochet auquel elle donne un appui. Ce crochet B peut être aussi large que la châsse a d'ouverture. Il est composé d'une platine de fer aussi mince que l'autre, & il est inférieurement terminé par un oeil demi - circulaire, dont la partie la plus basse doit être formée en jonc droit, au moins de deux lignes & demie de diametre; & tellement allongée, qu'entre les deux angles intérieurs il y ait un intervalle de quatorze ou quinze lignes. Ces pieces doivent être forgées sans soudure. Une courroie d'environ deux piés & demi de longueur est ici suffisante. On la passe d'abord dans l'oeil du crochet; on en plie l'extrémité sur la traverse droite & ronde qui en forme la partie inférieure, & on la bredit immédiatement au - dessous. On insere ensuite son autre extrémité dans l'oeil de l'étrier, & dans une boucle à ardillon près de laquelle elle est ourdie, & qui sert à fixer l'étriviere à un certain point, au moyen de l'introduction de cet ardillon dans un [p. 85] des trous percés à l'extrémité inférieure de la laniere, qui dans la plus grande portion de son étendue est simple, & non à deux doubles. Dans cet état on accroche les étrivieres aux porte - étriers, avec d'autant plus de faeilité qu'ils sont très - mobiles, & qu'en soûlevant les quartiers de la selle on les apperçoit sur le champ; & pour que le crochet ne se dégage point de la châsse qui le contient, il est muni d'un petit ressort fixement attaché par deux rivets près de la partie supérieure de son oeil, & qui s'éleve en s'éloignant du montant, pour s'appliquer à la pointe.

Par cette méthode on remédie à tous les inconvéniens qui résultent des chapelets suspendus au pommeau, ainsi que de ceux dont on se servoit autrefois, & qui embrassoient toute la batte. Si l'on a attention dans la construction de ces nouveaux porteétrivieres, de les forger exactement d'une même longueur, & de les adapter à toutes les selles du manége, il est certain que les étrivieres décrochées aisément en appliquant un doigt contre le ressort, qui dès - lors est rapproché du montant, seront transportées d'une selle à l'autre, sans que leur longueur puisse jamais en être augmentée ou diminuée, pourvû néanmoins qu'elles ayent subi l'extension dont elles sont d'abord susceptibles, & que les platines des crochets soient toutes égales. ici nous supprimons totalement les boutons coulans, puisqu'ils ne seroient d'aucune utilité, vû la simplicité de chaque étriviere. On comprend sans doute que cette invention peut avoir lieu indistinctement sur toutes sortes de selles; elle a été adoptée par une foule d'étrangers que l'usage & l'habitude ne tyrannisent point, & qui ont fait sans peine céder d'un & l'autre à l'avantage d'avoir toûjours la même paire d'étrivieres, sur quelque selle qu'ils montent.

Dans les manéges où les éleves ne peuvent monter à cheval que par le secours d'un étrier (voyez Etriers), on place le chapelet au pommeau: les étrivieres & les deux étriers sont ensemble du côté gauche. Le palefrenier pese sur la batte, pour obvier à ce que la selle ne tourne; & lorsque le cavalier est en selle, on enleve le chapelet. Quelquefois aussi ce même chapelet est inutile, en ce qu'il ne lui reste qu'un seul étrier & qu'une seule étriviere passée dans l'anneau suspendu à la chappe de cuir. Cette maniere de présenter aux disciples un appui pour qu'ils puissent s'élever jusque sur l'animal, ne seroit nullement condamnable, si l'on étoit attentif à mesurer la hauteur de l'etrier à la taille de chaque disciple; mais le tems qu'exigeroit cette précaution, engage à passer très - legerement sur ce point d'autant plus important, qu'il est impossible qu'un cavalier monte à cheval avec grace, si l'étrier n'est point à une hauteur proportionnée, le préférerai donc toûjours à cet égard une simple courroie d'environ cinq piés, non repliée, & bredie à son extrémité insérée dans l'oeil de l'étrier. Cette courroie est présentée de façon que cette même extrémité touche du côté du montoir en - arriere de la batte, tandis que le palefrenier placé au hors - montoir, maintient le reste de la laniere sur le pommeau & en - avant de cette même batte; & peut par la simple action d'élever ou d'abaisser la main, élever ou abaisser l'étrier au gré & selon la volonté & le desir du disciple.

Les étrivieres ne sont point placées dans les selles de poste, comme dans les autres. Voyez Porteétrivieres. Voyez aussi Selle. (e)

ETROIT (Page 6:85)

* ETROIT, adj. (Gramm.) terme relatif à la dimension d'un corps; c'est le correlatif de large. Si cette dimension considérée dans un objet, relativement à ce qu'elle est dans un autre que nous prenons pour mesure, ne nous paroît pas assez grande, nous disons qu'il est étroit. Quelquefois c'est l'usage que nous - mêmes faisons de la chose, qui nous la fait dire large ou étroite: nous sommes alors un des termes de la comparaison. Large est le correlatif d'étroit. Les termes large & étroit ne présentant rien d'absolu, non plus qu'une infinité de termes semblables, ce qui est large pour l'un, est étroit pour l'autre; & réciproquement. Etroit s'employe au moral & au physique, & l'on dit un canal étroit & un esprit étroit.

Etroit (Page 6:85)

Etroit, adj. (Jurispr.) en cette matiere signifie ce qui se prend à la lettre & en toute rigueur, comme droit étroit. Voyez ci - devant Droit étroit.

On dit aussi qu'un juge a fait d'étroites inhibinons, pour dire des defenses severes.

Etroit conseil, ou conseil étroit, voyez au mot Conseil étroit. (A)

Etroit (Page 6:85)

Etroit de boyau, (Manége, Maréchall.) expression assez impropre, par laquelle on a pretendu désigner un cheval qui manque de corps, & dont le ventre s'eleve du côté du train de derriere, à - peu - près comme celui des lévriers. L'animal qui peche ainsi dans sa conformation, étoit anciennement appellé estrac, esclame.

Ce défaut est directement opposé à celui des chevaux auxquels nous reprochons d'avoir un ventre de vache. (e)

ETRONÇONNER (Page 6:85)

ETRONÇONNER, (Jardinage.) est le même qu'ébotter, ététer. Voyez Etêter.

ETROPE (Page 6:85)

ETROPE, s. f. (Marine.) On donne ce nom en général à des bouts de cordes épissés, à l'extrémité desquels on a coûtume de mettre une cosse de fer (espece d'anneau) pour accrocher quelque chose.

Etrope, Gerseau, Herse de Poulie (Page 6:85)

Etrope, Gerseau, Herse de Poulie, (Marine.) C'est une corde qui est bandée autour d'un mousle ou arcasse de poulie, tant pour la renforcer & empêcher qu'elle n'éclate, que pour suspendre la poulie aux endroits où elle veut être amarrée.

Etropes de Marche - pié (Page 6:85)

Etropes de Marche - pié, (Marine.) Ce sont des anneaux de corde qui sont le tour de la vergue, au bout desquels & dans une cosse passent les marche - piés. Ils ont chacun un cep de mouton pour roidir ces marche - piés, les saisisiant vers le bout de la vergue.

Etropes d'Affut (Page 6:85)

Etropes d'Affut, (Mar.) Ce sont des herses avec des cosses, qui sont passées au bout de derriere du fond de l'affut d'un canon, où l'on accroche les palens. (Z)

ETROUSSE (Page 6:85)

ETROUSSE, s. f. (Jurispr.) signifie adjudication faite en justice. Ce terme n'est plus guere usité que dans les provinces. On dit l'étrousse d'un bail judiciaire, l'étrousse des fruits, &c.

Etrousse est aussi un droit seigneurial dû à la seigneurie de Linieres en Berry, qui est d'un certain nombre de deniers plus ou moins considérable, selon l'état & facultés des habitans. Ce droit se paye pour l'étrousse & malétrousse. Voyez le gloss. de M. de Lauriere, au mot étrousse. (A)

ETRUSQUE (Page 6:85)

ETRUSQUE, (Académie) Hist. mod. société de savans qui s'assemblent à Cortone ville de Toscane. Elle ne fut fondée que pendant l'automne de 1727, par quelques gentilshommes qui cultivoient les Belles - Lettres & l'étude des antiquités. Pour favoriser le même genre d'étades, ils firent acquisition du beau cabinet de l'abbé Onofrio Baldelli, & y ajoûterent une ample bibliotheque. Ils ouvrirent ce double thrésor au public, dans un appartement du palais de son altesse royale, qui est à Cortone. Les académiciens ont pris le nom d'Etrusques, qui convient au but de leur établissement, puisqu'ils s'appliquent principalement à rassembler ce qu'on peut déterrer des monumens des Umbres, des Pelasges, & des Etrusques, qui habitoient l'ancienne Etrurie. Leur symbole est aussi relatif à ce but; c'est un trépié pythique avec un serpent autour, & le mot ou la devise, obscur à de re lucida pango, pris de Lucrece, & qui fait allusion à l'explication des antiquités, que se pro<pb->

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