ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"14"> ensuite l'étain fondu, que l'on frote & étend avec une poignée d'étoupes.

Il y a encore une autre façon d'étamer; c'est avec le sel ammoniac. Pour cet effet, on met la casserolle ou piece qu'on veut étamer sur le feu; lorsqu'elle est bien chaude, on y jette du sel ammoniac dont on frote le dedans de la piece, ce qui nettoye parfaitement le cuivre; on y verse promptement l'étain sondu, & on l'étend en frotant avec de l'étoupe & du sel ammoniac.

On se flate, au moyen de cet étamage, de s'être mis à couvert des dangers du cuivre (voyez l'article Cuivre); mais il est facile de prouver que c'est une erreur, & que sans remédier totalement à un mal on s'expose à beaucoup d'autres. 1°. L'étamage ne couvre jamais parfaitement & entierement le cuivre du vaisseau qu'on veut étamer; pour s'en assûrer il suffit de regarder au mieroscope une piece qui vient d'être étamee, & l'on y remarquera toûjours des parties cuivreuses qui n'ont point été recouvertes par l'étamage; & l'on sait qu'une très - petite quantité de cuivre peut causer un très - grand mal. 2°. L'alliage dont on se sert pour étamer est composé d'étain & de plomb: les acides des végétaux sont très - disposés à agir sur ce dernier métal; & on verra à l'article Plomb, que ce métal mis en dissolution fournit un poison très dangereux. 3°. Quand il n'entreroit que de l'étain bien pur dans l'étamage, on ne seroit point encore exempt de tout danger, attendu que l'étain contient toûjours une portion d'arsenic, qu'il est presque impossible d'en séparer par la voie seche. Voyez l'article Etain. Joignez à toutes ces considérations, que souvent le degré de feu qu'on employe pour faire un ragoût, est plus que suffisant pour faire fondre l'étamage; & pour lors le cuivre doit rester à nud, du moins dans quelques endroits. ( - )

Etamer (Page 6:14)

Etamer, en termes de Cloutier d'épingle, c'est donner aux clous de cuivre, &c. une couleur blanche qui imite celle de l'argent, par le moyen de l'étain; ce qui se fait en faisant chauffer les clous dans un pot de terre jusqu'à un certain point: après quoi on jette dans ce pot de l'étain bien purifié & du sel ammoniac. L'étain se fond par la chaleur des clous, s'y amalgamme, & les rend blancs.

Etamer des Miroirs (Page 6:14)

Etamer des Miroirs, c'est y étendre sur le derriere une composition, qui s'y attache bien étroitement, & qui sert à réfléchir l'image des objets. Voy. Miroir.

La couche que l'on applique ainsi sur le derriere d'un miroir, s'appelle feuille; elle se fait ordinairement de vif - argent, mêlé avec d'autres ingrédiens. Voyez Mercure.

Quant à la méthode d'étamer les miroirs, voyez Verrerie.

Dans les Transactions philosophiques, n°. 245, on trouve une méthode d'étamer les miroirs qui sont en forme de globe; c'est M. Southwell qui l'a communiquée au public. Le mêlange dont il se sert est composé de mercure & de marcassite d'argent, trois onces de chaque; d'étain & de plomb, une demi - once de chaque: on jette sur ces deux dernieres matieres la marcassite, & ensuite le mercure; on les mêle & on les remue bien ensemble sur le feu: mais avant que d'y mettre le mercure, il faut les retirer de dessus le fcu, & attendre qu'elles soient presque refroidies.

Pour en faire usage, le verre doit être bien chaud & bien sec. L'opération réussiroit pourtant sur un verre froid, quoiqu'elle se fît avec beaucoup plus de succès sur un verre chaud. Chambers.

Etamer (Page 6:14)

Etamer, (Hydraul.) Pour rendre les tables de plomb plus solides, quand on les employe à des cuvettes, des terrasses, & des réservoirs, on les fait étamer en y jettant dessus de l'étain chaud pour boucher les soufflures. (K)

Etamer (Page 6:14)

Etamer, terme de Plombier, signifie blanchir le plomb, le couvrir de feuilles d'étain après l'avoir fait chauffer. Ils appellent fourneau à étamer, un grand foyer de brique sur lequel ils allument un grand feu de braise au - dessous des ouvrages qu'ils veulent blanchir. Voyez les figures du Plombier.

L'article 33 des statuts des Plombiers fixe les ouvrages qui doivent être étamés dans les bâtimens neurs. Voyez Plomb; voyez aussi Plombier.

ETAMEUR (Page 6:14)

ETAMEUR, s. m. ouvrier qui étame. Les maîtres Cloutiers de Paris prennent la qualité d'étameurs, & sont appellés dans leurs statuts maitres Cloutiers - Lormiers - Etameurs. Voyez Cloutier.

ETAMINE (Page 6:14)

ETAMINE, (Botaniq.) sont les filets simples qui sortent du coeur fleuri d'une fleur, & autour du pistil. Ces étamines ont leurs sommets ou leurs extrémités un peu plus grosses que le reste, renfermant une poussiere qui s'épanoüit, tombe, & féconde les embryons des graines contenues dans le pistil. (K)

Etamine (Page 6:14)

Etamine, (Chimie.) instrument de Pharmacie, espece de filtre. Voyez Filtre (b)

Etamine (Page 6:14)

Etamine, (Marine.) il se dit de l'étoffe dont on fait les pavillons. (Z)

Etamine (Page 6:14)

* Etamine ou Etoffe de deux étaims, (Drap.) si vous fabriquez une étoffe dont la trame ne soit point velue, ainsi qu'il y en a beaucoup, mais où cette trame soit de fil d'étaim ou de laine peignée comme la chaîne, vous aurez une étoffe lisse, qui eu égard à l'égalité ou presqu'égalité de ses deux fils, se nommera étamine ou étosse à deux étaims.

Une étoffe fine d'étaim sur étaim à deux marches & serrée au métier, sera l'étamine du Mans.

Etamine (Page 6:14)

* Etamine, s. f. (Manuf. en soie.) La soyerie a ses étamines, ainsi que la draperie. On en distingue de simples & de jaspées. L'étamine simple est une étoffe dont la chaîne n'est point mêlangée, & qui est tramée de galette, laine, &c. La jaspée a la chaîne montée avec un organsin retors, teint avec deux fils de deux couleurs différentes, & elle est tramée de galette, laine, &c.

Etamine (Page 6:14)

Etamine, en termes de Confiseur, est une piece de cuivre ou de fer - blanc un peu creuse, & percée de plusieurs trous en forme de passoire. On s'en sert pour égoutter les fruits, soit après les avoir blanchi à l'eau, soit même en les tirant du sucre. Voyez la Planche du Confiseur. Au - dessous de l'étamine est une terrine ou vase, qui reçoit ce qui tombe des choses qu'on met égoutter.

ETAMPE, ETAMPER, ETAMPURE (Page 6:14)

ETAMPE, ETAMPER, ETAMPURE, &c. mots d'usage dans différens arts. Voyez Estampe, Estamper, &c.

ETAMURE (Page 6:14)

ETAMURE, s. f. se dit de l'étain dont les Chauderonniers se servent pour étamer les divers ustensiles de cuivre, qu'ils fabriquent pour l'usage de la cuisine. Voyez Etamer.

ETANCES (Page 6:14)

ETANCES, (Marine.) Voyez Estances.

ETANÇON (Page 6:14)

ETANÇON, s. m. (Archit.) grosse piece de bois qu'on met, soit au - dedans, soit au - dehors d'une maison, pour soûtenir un plancher, un mur qu'on sappe ou qu'on reprend par - dessous oeuvre.

Lorsqu'on bâtit des maisons, les charpentiers mettent souvent au - dessous des greniers & des façades quelques appuis ou étançons, qu'ils posent alors non perpendiculairement, mais un peu de biais. Cependant c'est une chose certaine, qu'un étançon posé obliquement ne sauroit supporter une aussi pesante charge que celui à qui on donneroit une situation perpendiculaire. Tout le monde comprend aisément cette vérité; mais M. Musschenbrock a calculé géométriquement dans ses essais de Physique, combien un appui peut moins supporter lorsqu'il est posé de biais, que perpendiculairement.

Il suffit pour cela de concevoir que cet appui obli<pb-> [p. 15] que est l'hypoténuse d'un triangle rectangle, dont l'autre côté est la perpendiculaire, & le troisieme côté la ligne de la perpendiculaire jusqu'à l'hypoténuse ou la base: on peut donc comparer la force, qui seroit dans l'appui posé perpendiculairement, avec celle de l'hypoténuse; car la force du poids se résoud en deux autres, l'une qui presse dans la direction de l'étançon, l'autre qui est perpendiculaire à l'étançon, & n'agit point sur lui: or par les propriétés du triangle rectangle, la force totale sera à la premiere de ces deux forces comme l'hypoténuse est à la perpendiculaire; de sorte que la force d'un appui posé perpendiculairement sera à celle de l'appui oblique dans ce même rapport; & puisque dans les petites obliquités l'hypoténuse ne differe pas beaucoup de la ligne perpendiculaire, les forces des appuis qui ne sont qu'un peu obliques, ne seront pas non plus fort différentes de celles des appuis perpendiculaires. C'est aussi ce que les expériences ont confirmé au physicien hollandois. Voyez tome I. de ses essais de Physiq.

Mais comme il est bon de savoir quelle est la force des étançons ou des poutres posées perpendiculairement, & jusqu'à quel point on peut les charger avant qu'elles se rompent; voici deux regles que donne M. Musschenbroek, & qu'il a apprises par un grand nombre d'expériences.

1°. La force d'un seul & même bois posé perpendiculairement qui a la même épaisseur, mais une longueur différente & qui se trouve comprimée par un fardeau dont il est chargé par en - haut, est en raison inverse des quarrés des longueurs. De cette maniere, la force d'un étançon long de 10 piés est à la force d'un autre appui de même épaisseur, mais qui n'a que cinq piés de long, comme un est à quatre.

2°. Les bois qui ont la même hauteur, mais dont l'épaisseur est différente, se trouvant chargés de pesans fardeaux, se courbent par leurs côtés les plus minces. Les forces de ces sortes de bois sont les unes aux autres, comme l'épaisseur des côtés qui ne se plient pas, & comme le quarré de l'épaisseur des côtés qui se courbent. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Etançons (Page 6:15)

Etançons, s. m. pl. (Marine.) ce sont des pieces de bois posées debout, qu'on met quelquefois sous les baux pendant que les vaisseaux demeurent amarrés dans le port, pour les soûtenir & faire qu'ils fatiguent moins. (Z)

Etançons (Page 6:15)

Etançons de presse d'Imprimerte, ce sont des pieces de bois plus ou moins longues & par proportion de dix, de quinze, ou dix - huit pouces de perimetre, & posées par une des extrémites sur le haut des jumelles, & appuyées par l'autre, soit aux solives du plancher, soit aux murs du bâtiment, & disposées de façon que chaque étançon a presque toujours son antagoniste, c'est - à - dire un autre étançon qui lui est directement opposé. Ils servent à maintenir une presse dans un état stable & inébranlable.

Etançon (Page 6:15)

Etançon, en terme de Vergetier, est un morceau de bois qu'on met au manche d'une raquette, pour remplir le vuide qu'y laissent les deux bouts du cercle de la raquette, qui ne sont pas encore réunis dans cet endroit.

ETANÇONNER (Page 6:15)

ETANÇONNER une presse d'Imprimerie, c'est par le moyen des étançons mettre une presse en état de travailler, sans qu'aucun effort puisse la déranger de son à - plomb. Voyez Etançon.

ETANFICHE (Page 6:15)

ETANFICHE, s. f. terme d'Ouvrier de bâtiment, c'est la hauteur de plusieurs bancs de pierre, qui font masse dans une carriere. (P)

ETANG (Page 6:15)

ETANG, s. m. (Géog.) en latin stagnum; mot, dit Varron, formé du grec S2EGNO\N, quod non rimam habet. L'étang est un amas d'eaux dormantes qui ont quelque profondeur, & qui sont sournies, soit par les pluies, soit par quelques sources peu considérables. Il differe du lac en ce que le lac est plus grand, plus profond, qu'il reçoit & forme quelque riviere ou ruisseau; au lieu que l'étang n'en forme, ni n'en reçoit. Il differe de la mare en ce que la mare est plus petite, moins profonde, & plus sujette à se dessécher durant l'été.

En France nous entendons communément par le mot d'étang, un réservoir d'eaux douces dans un lieu bas, fermé par une digue ou chaussée, pour y nourrir du poisson; & c'est ce que les anciens Latins nommoient piscina. Un des plus considérables étangs du royaume, est celui de Villers dans le Berri à dix lieues de Bourges, qui, lorsqu'il est dans son plein, a cinq ou six lieues de tour.

L'endroit le plus favorable pour un étang, sera large, spacieux, enfoncé d'un côté, & relevé de l'autre. Il faudra pouvoir y rassembler huit à dix piés d'eau. On en formera la chaussée, ou le mur destiné à soûtenir l'effort des eaux, des meilleurs matériaux. On la fortifiera avec des pieux enfoncés profondément en terre, entre lesquels on placera des branches d'arbres, des épines, des osiers entrelacés & serrés. On pratiquera à une des extrémités de l'étang une ouverture, par laquelle l'eau superflue puisse s'écouler; & une autre au fond de l'étang, par laquelle on puisse le vuider. Il faudra faire griller ces ouvertures. Celle par laquelle l'étang se vuidera, s'appelle la bonae. On voit qu'elle doit être à l'endroit le plus bas. Un terrein ne fournissant pas toutes sortes de graines, un étang ne nourrit pas toutes sortes de poissons. C'est au mois de Mai qu'on empoissonne un étang. Il faut un millier d'alvin ou de petits poissons par arpent. On ne pêchera son étang que de cinq ans en cinq ans, si l'on veut avoir une belle pêche. Cette pêche se fera en Mars. Pour cet effet on met l'étang à sec, & l'on prend tout ce qui ne doit pas servir d'alvin.

On voit dans les Indes quantité d'étangs faits & ménagés avec industrie, pour fournir de l'eau de pluie pendant la sécheresse de l'été aux habitans qui sont trop loin des rivieres, ou dont le terroir n'est pas propre à creuser des puits. Voyez Citerne.

Les étangs salés sont des amas d'eaux de la mer qui n'ont qu'une issue. Quand la marée est haute, elle se répand dans ces sortes d'étangs, & les laisse remplis lorsqu'elle se retire. Il y en a plusieurs dans le monde. Nous en connoissons quelques - uns dans ce royaume, & entre autre celui qu'on appelle l'étang de Languedoc ou de Maguelone: c'est même une espece de lac qui se décharge dans le golfe de Lyon. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Etang (Page 6:15)

* Etang, s. m. (Enclum.) ceux qui fabriquent les enclumes appellent ainsi le réservoir d'eau creusé en terre, où ils trempent ces masses de fer quand elles sont forgées. Il faut que l'étang soit d'une capacité proportionnée à la force de la piece à tremper; sans cette précaution, l'eau n'étant pas assez longtems fraîche, la trempe en pourra être altérée.

ETAPE (Page 6:15)

ETAPE, (Droit d') Droit politique; c'est un droit en vertu duquel le souverain arrête les marchandises qui arrivent dans ses ports, pour obliger ceux qui les transportent à les exposer en vente dans un marche ou un magasin public de ses états.

Plulieurs villes anséatiques & autres joüissent différemment du droit de faire décharger dans leurs magasins les effets qui arrivent dans leurs ports, en empêchant que les négocians puissent les vendre à bord de leurs vaisseaux, ou les debiter dans les terres & lieux circonvoisins.

Le mot d'étape, selon Ménage, vient de l'allemand stapelen, mettre en monceau. Guichardin prétend au contraire que le mot allemand vient du srançois étaple, & celui - ci du latin stabulum. Il seroit bien difficile de dire lequel des deux étymologistes a rai<pb->

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