ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ESTAPLES (Page 5:1002)

ESTAPLES, (Géog. mod.) ville du Boulonnois, dans la Picardie, en France: elle est située à l'embouchure de la Canches. Long. 19. 18'. 16''. lat. 50. 30''. 44'.

ESTAPO (Page 5:1002)

ESTAPO, (Géog. mod.) ville de la nouvelle Espagne, dans l'Amérique: elle est située à l'embouchure du Tlaluc. Long. 273. 40. lat. 17. 50.

ESTARKÉ (Page 5:1002)

ESTARKÉ, (Géog. mod.) ville du Farsistan, en Perse.

ESTASES (Page 5:1002)

* ESTASES, s. f. partie du métier d'étoffe de soie. Les estases sont deux pieces de bois de même longueur & grosseur; elles ont ordinairement trois aunes 1/4 de long sur 6 à 7 pouces en quarré; elles servent à fixer les quatre piés du métier.

ESTATEUR (Page 5:1002)

ESTATEUR, s. m. (Commerce.) on nomme ainsi un cessionnaire, c'est - à - dire un négociant qui ayant mal fait ses affaires, fait cession en justice de tous ses biens à ses créanciers.

Quelques - uns croyent que ce nom vient du latin stare, se tenir debout, parce que le cessionnaire doit présenter debout & tête découverte ses lettres de bénéfice de cession. D'autres pensent qu'il est dérivé du verbe ester, ancien terme de Jurisprudence, qui signifioit comparoître personnellement en justice. Dictionn. de Comm. Voyez l'article Estant.

ESTAVAYER (Page 5:1002)

ESTAVAYER, (Géog. mod.) ville du canton de Fribourg, en Suisse; elle est située sur le bord oriental du lac de Neufchatel. Long. 24. 30. lat. 46. 46.

ESTAVILLON (Page 5:1002)

ESTAVILLON, terme de Gantier; c'est un morceau de cuir taillé & disposé pour faire un gant.

ESTE (Page 5:1002)

ESTE, (Géog. mod.) petite ville du Padoüan, dans l'état de Venise, en ltalie. Longit. 29. 15. lat. 45. 15.

ESTELIN ou ESTERLIN (Page 5:1002)

ESTELIN ou ESTERLIN, s. m. poids d'Orfévre qui pese vingt - huit grains & demi; c'est la vingtieme partie d'une once. Le marc contient 160 estelins ou esterlins.

On a aussi nommé esterlin une espece de monnoie ancienne, à cause de la figure d'une étoile qui y étoit empreinte.

ESTELLA (Page 5:1002)

ESTELLA ou L'ETOILE, (Géog. mod.) petite ville du royaume de Navarre, en Espagne; elle est située sur l'Ega. Long. 15. 50. lat. 42. 35.

ESTEPA (Page 5:1002)

ESTEPA, (Géog. mod.) ville de l'Andalousie, en Espagne; elle est située sur une montagne. Longit. 13. 25. lat. 37. 10.

ESTER EN JUGEMENT (Page 5:1002)

ESTER EN JUGEMENT, (Jurisprud.) signifie étre en cause, instance ou procès avec quelqu'un devant un juge, soit en demandant ou défendant, stare in judicio.

Il y a des personnes qui ne sont pas capables d'ester en jugement, n'ayant point ce que l'on appelle en droit personam standi in judicio, c'est - à - dire la faculté de plaider en leur nom.

Tels sont tous ceux qui ne sont pas capables des effets civils, comme les morts civilement, du nombre desquels sont les religieux qui ont fait profession: néanmoins en matiere criminelle ces derniers sont obligés de répondre lorsqu'ils sont assignés pour déposer dans une information.

Les mineurs, même émancipés, ne peuvent ester en jugement sans être assistés de leur tuteur ou curateur; il en est de même des interdits.

Les fils de famille, même majeurs, ne peuvent pas non plus ester en jugement sans l'autorisation de leur pere ou ayeul en la puissance duquel ils sont.

Les femmes en puissance de mari ne peuvent aussi ester en jugement sans l'assistance & l'autorisation de leurs maris, à moins qu'elles ne soient séparées de biens & la séparation exécutée, ou qu'elles ne soient autorisées par justice au refus de leurs maris.

Ester a droit (Page 5:1002)

Ester a droit, se dit, en matiere criminelle, d'un accusé qui est admis en justice à l'effet de répondre aux faits qu'on lui impute, & de recevoir un jugement. Un accusé condamné par contumace, qui a laissé passer cinq ans sans se représenter, ne peut plus ester à droit, c'est - à - dire qu'il n'est plus écouté, à moins qu'il n'ait obtenu à cet effet des lettres du prince, qu'on appelle lettres pour ester à droit. Voyez le titre xvj. de l'ordonnance de 1670. (A)

ESTERRE (Page 5:1002)

ESTERRE, (Marine.) on se sert de ce terme dans plusieurs endroits de l'Amérique, pour désigner un petit port ou un endroit dans lequel la mer s'enfonçant dans les terres, les petits bâtimens peuvent aborder & se mettre à l'abri.

ESTEVAN DE GORMAS (Page 5:1002)

ESTEVAN DE GORMAS (Sant), Géog. mod. ville de la vieille Castille, en Espagne; elle est située sur une hauteur proche du Duero.

ESTHER (Page 5:1002)

ESTHER, (Théol.) livre de l'ancien Testament, qui tire son nom de celui d'une fille juive celebre, captive en Perse, que sa beausé éleva jusqu'à la qualité d'épouse d'Assuerus, & au throne de Perse, & qui en cette qualité délivra les Juifs ses compatriotes d'une proscription générale, dans laquelle Aman ministre & favori d'Assuerus vouloit les envelopper. L'histoire de cet évenement fait le sujet du livre d'Esther.

Les critiques sont partagés sur l'auteur du livre d'Esther. S. Augustin, S. Epiphane, & S. Isidore l'attribuent à Esdras, mais Eusebe le croit encore plus récent. Quelques - uns le donnent à Joachim grand-prêtre des Julfs, & petit - fils de Josedech; d'autres disent que c'est l'ouvrage de la synagogue, à laquelle Mordechaï ou Mardochée écrivoit des lettres pour l'instruire de tous les évenemens contenus dans ce livre.

Mais la plûpart des interpretes hébreux, grecs, latins, &c. l'attribuent à Mardochée lui - même. Elias lévite, dans son mass - hamum, proes. 3. parle de ce sentiment comme incontestable. Il est fondé sur - tout sur le V. 20 du ch. jx. du livre d'Esther, où il est dit que Mardochée écrit ces choses & envoie les lettres à tous les Juifs qui sont dispersés dans toutes les provinces, &c. On suppose aussi que la reine Esiher y eut quelque part, comme il paroît par le V. 29 du même thapitre, où cette princesse & Mardochée écrivent une seconde lettre par ordre d'Assuerus, pour ordonner de solenniser tous les ans la fête appellée purim, c'est - à - dire le jour des sorts, en mémoire de ce que les Juifs avoient été délivrés des sorts qu'Aman avoit consultés pour savoir quel jour devoit être fatal à la nation juive & l'exterminer.

On croit que le livre d'Esther a d'abord été composé en hébreu, puis amplifié par quelque juif helleniste, dont les additions ont été insérées en leur place dans la version greque, & mises par S. Jérome toutes ensemble à la fin du livre depuis le 24 verset du chapitre x. Origene a cependant conjecturé que toutes ces pieces avoient été autrefois dans le texte hébreu: quoi qu'il en soit, le livre d'Esther étoit compris dans le canon des anciens Juifs. Il n'est cependant point dans quelques anciens canons des Chrétiens, mais il se trouve dans le concile de Laodicée & dans plusieurs autres. S. Jérome rejetté hors du canon des livres sacrés les six derniers chapitres, & plusieurs auteurs catholiques, jusqu'à Sixte de Sienne, ont été de ce sentiment; mais le concile de Trente a reconnu le livre entier pour canonique. Les Protestans sont de l'opinion contraire, & n'admettent ce livre que jusqu'au troisieme verset du chapitre x. Le reste jusqu'à la sin du chapitre xvj. est mis chez eux au nombre des livres apocryphes. Voyez Apocryphe. (G)

ESTIER (Page 5:1002)

* ESTIER, s. m. terme de Pêche, canal, achenal, boucaut. On appelle ainsi, en terme de Pêche, les petites fosses des conduits de communication des lacs & des eaux des marais dans les grandes rivieres ou à la mer. [p. 1003]

ESTILLE (Page 5:1003)

ESTILLE, s. f. (Manuf. en laine.) c'est la même chose que métier. Ce terme est usité dans les sayetteries d'Amiens.

ESTIMATEUR (Page 5:1003)

ESTIMATEUR, s. m. (Gram.) celui qui est choisi ou nommé pour faire une estimation. Voyez Estimation.

Les huissiers sont jurés - priseurs, vendeurs, & estimateurs des biens meubles.

ESTIMATIF (Page 5:1003)

ESTIMATIF, (Jurisp.) se dit de ce qui contient l'estimation de quelque chose, comme un procès-verbal ou rapport d'experts, un devis estimatif d'ouvrages. (A)

ESTIMATION (Page 5:1003)

ESTIMATION, (Jurisp.) signifie quelquefois la prisée ou évaluation d'une chose; quelquefois on entend par le terme d'estimation, la somme même qui représente la valeur de la chose.

Toute estimation doit être faite en conscience & en la maniere usitée. Les estimations frauduleuses & à vil prix ne sont jamais autorisées; cependant on ne fait pas toûjours l'estimation à juste valeur, par exemple, dans les pays où la crue des menbles a lieu on les estime à bas prix, parce que cette estimation ou prisée n'est que préparatoire, & que l'on saique les meubles seront portés plus haut à la chaleur des encheres, ou que si on les prend suivant l'estimation, on y ajoûtera la crue.

Dans les licitations des immeubles appartenans à des mineurs, l'estimation doit en être prealablement faite par autorité de justice, & le juge ne peut adjuger les biens au - dessous de l'estimation qui en a été faite par les experts.

Il y a des cas où l'estimation d'une chose équivaut à une vente, c'est - à - dire qu'on en est quitte en rendant l'estimation; c'est ainsi que dans quelques parlemens de droit écrit l'on tient pour maxime que oestimatio rei dotalis facit venditionem, c'est - à - dire que quand un bien dotal est estimé, le mari en peut disposer pourvû qu'il rende l'eslimation. (A)

ESTIME (Page 5:1003)

ESTIME, s. f. (Droit natur.) degré de considération que chacun a dans la vie commune, en vertu duquel il peut être comparé, égalé, préféré, &c. à d'autres. On divise l'estime en estime simple, & en estime de distinction.

L'estime simple est ainsi nommée, parce qu'on est tenu généralement de regarder pour d'honnêtes gens tous ceux, qui, par leur conduite, ne se sont point rendus indignes de cette opinion favorable. Hobbes pense différemment sur cet article; il prétend qu'il faudroit présumer la méchanceté des hommes jusqu'à ce qu'ils eussent prouvé le contraire. Il est vrai, suivant la remarque de la Bruyere, qu'il seroit imprudent de juger des hommes comme d'un tableau ou d'une figure, sur une premiere vûe; il y a un intérieur en eux qu'il faut approfondir: le voile de la modestie couvre le mérite, & le masque de l'hypocrisie cache la malignité. Il n'y a qu'un très petit nombre de gens qui discernent, & qui soient en droit de prononcer définitivement. Ce n'est que peu - à - peu, & forcés même par le tems & les occasions, que la vertu parfaite & le vice consommé, viennent à se déclarer. Je conviens encore que les hommes peuvent avoir la volonté de se faire du mal les uns aux autres; mais j'en conclurois seulement, qu'en estimant gens de bien tous ceux qui n'ont point donné atteinte à leur probité, il est sage & sensé de ne pas se confier à eux sans réserve.

Enfin je crois qu'il faut distinguer ici entre le jugement intérieur & les marques extérieures de ce jugement. Le premier, tant qu'il ne se manifeste point au - dehors par des signes de mépris, ne nuit à personne, soit qu'on se trompe ou qu'on ne se trompe point. Le second est legitime, lorsque par des actions marquées de méchanceté ou d'infamie on nous a dispensés des égards & des ménagemens. Ainsi na<cb-> turellement chacun doit être réputé homme de bien, tant qu'il n'a pas prouvé le contraire: soit qu'on prenne cette proposition dans un sens positif, soit plutôt qu'on l'entende dans un sens négatif, qui se réduit à celui - ci; un tel n'est pas méchant homme: puisqu'il y a des degrés de véritable probité, il s'en trouve aussi plusieurs de cette probité qu'on peut appeller imparfaite, & qui est si commune.

Le fondement de l'estime simple, parmi ceux qui vivent dans l'état de nature, consiste principalement en ce qu'une personne se conduit de telle maniere, qu'on a lieu de la croire disposée à pratiquer envers autrui, autant qu'il lui est possible, les devoirs de la loi naturelle.

L'estime simple peut être considérée dans l'état de nature, ou comme intacte, ou comme ayant reçu quelque atteinte, ou comme entierement perdue.

Elle demeure intacte, tant qu'on n'a point violé envers les autres, de propos délibéré, les maximes de la loi naturelle par quelqu'action odieuse ou quelque crime énorme.

Une action odieuse, par laquelle on viole envers autrui le droit naturel, porte un si grand coup à l'estime, qu'il n'est plus sûr desormais de contracter avec un tel homme sans de bonnes cautions: je ne sai cependant s'il est permis de juger des hommes par une faute qui feroit unique; & si un besoin extreme, une violente passion, un premier mouvement, tirent à conséquence. Quoi qu'il en soit, cette tache doit être effacée par la réparation du dommage & par des marques sinceres de repentir.

Mais on perd entierement l'estime simple par une profession ou un genre de vie qui tend directement à insulter tout le monde & à s'enrichir par des injustices manifestes. Tels sont les voleurs, les brigands, les corsaires, les assassins, &c. Cependant si ces sortes de gens, & même des sociétes entieres de parates, renoncent à leur indigne métier, réparent de leur mieux les torts qu'ils ont faits, & viennent à mener une bonne vie, ils doivent alors recouvrer l'estime qu'ils avoient perdue.

Dans une société civile, l'estime simple consiste à être réputé membre sain de l'état, ensorte que, selon les lois & les coûtumes du pays, on tienne rang de citoyen, & que l'on n'ait pas été déclaré infame.

L'estime simple naturelle a aussi lieu dans les sociétés civiles où chaque particulier peur l'exiger, tant qu'il n'a rien fait qui le rende indigne de la réputation d'homme de probité. Mais il taut observer que comme elle se confond avec l'estime civile, qui n'est pas toûjours conforme aux idées de l'équité naturelle, on n'en est pas moins réputé civilement honnête homme, quoiqu'on fasse des choses qui, dans l'indépendance de l'état de nature, diminueroient ou détruiroient l'estime simple, comme étant opposées à la justice: au contraire on peut perdre l'estime civile pour des choses qui ne sont mauvaises que parce qu'elles se trouvent défendues par les lois.

On est privé de cette estime civile, ou simplement à cause d'une certaine profession qu'on exerce, ou en conséquence de quelque crimé. Toute profession dont le but & le caractere renferment quelque chose de deshonnête, ou qui du moins passe pour tel dans l'esprit des citoyens, prive de l'estime civile: tel est le métier d'exécuteur de la haute justice, parce qu'on suppose qu'il n'y a que des ames de bouë qui puissent le prendre, quoique ce métier soit nécessaire dans la société.

L'on est sur - tout privé de l'estime civile par des crimes qui intéressent la société: un seul de ces crimes peut faire perdre entierement l'estime civile, lors, par exemple, que l'on est noté d'infamie pour quelque action honteuse contraire aux lois, ou qu'on est banni de l'état d'une façon ignominieuse, ou qu'on

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