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ESPONCE (Page 5:972)
ESPONCE, s. f. (Jurisprud.) signifie le déguerpissement que le détenteur fait d'un héritage chargé de cens, rente, ou autre devoir, pour en être déchargé à l'avenir. Ce terme est usité dans les coûtumes d'Anjou & Maine, Tours, Lodunois & Poitou. Le terme de quittance est quelquefois joint à celui d'esponce comme synonyme, non pas qu'esponce signifie une quittance proprement dite, mais pour dire que par l'esponce le détenteur quitte & abandonne l'héritage. (A)
ESPONCION (Page 5:972)
ESPONCION, (Jurisprud.) est la même chose
qu'esponce. Voyez
ESPONDEILLAN (Page 5:972)
ESPONDEILLAN, (Géog. mod.) petite ville du Languedoc, en France, au diocèse de Beziers.
ESPONTILLES (Page 5:972)
ESPONTILLES, voyez
ESPONTON (Page 5:972)
ESPONTON, voyez
ESPORTE (Page 5:972)
ESPORTE, s. f. (Jurisprud.) dans la coûtume de Bordeaux, art. 82, 83, 85, 88, 93, & 94, est ce que le vassal donne ou offre à son seigneur pour obtenir de lui l'investiture de quelque fief, ou pour le relief dû à quelque mutation; ce mot vient du latin sportula, qui fignifie don ou présent, d'où on a fait par contraction ou corruption sporta, ou sportula, & en françois esporte. Voyez le Glossaire de Ducange, au mot sporta. (A)
ESPRIT (Page 5:972)
ESPRIT, s. m. terme de Grammaire greque, Le mot
esprit, spiritus, signifie dans le sens propre un vent
subtil, le vent de la respiration, un soufle. En termes
de Grammaire greque, on appelle esprit, un signe
particulier destiné à marquer l'aspiration comme
dans l'article
L'esprit des Grecs répond parfaitement à notre H; car comme nous avons une h aspirée que l'on fait sentir dans la prononciation, comme dans haine, héros, & que de plus nous avons une h qu'on écrit, mais qu'on appelle muette, parce qu'on ne la prononce point, comme dans l'homme, l'heure, de même en grec il y a esprit rude qu'on prononce toujours, & il y a esprit doux qu'on ne prononce jamais. Nous avons dit que l'esprit rude est marqué comme un petit qu'on écrit sur la lettre; ajoutons que l'esprit doux est marqué par une petite virgule'; ainsi l'esprit rude est tourné de gauche à droite, & le doux de droite à gauche'.
Que nos h soient aspirées ou qu'elles ne le soient pas, il n'y a aucun signe qui les distingue; on écrit également par h le héros & l'héroïne, mais les Grecs distinguoient l'esprit rude de l'esprit doux: je trouve que les Italiens sont encore plus exacts, car ils ne prennent pas la peine d'écrire l'h qui ne marque aucune aspiration; homme, uomo; les hommes, uomini; philosophe, filosofo; rhétorique, rettorica; on prononce les deux t.
L'esprit rude étoit marqué autrefois par h, eta,
qui est le signe de la plus forte aspiration des Hébreux,
comme l'h en latin & en françois est la marque de
l'aspiration. Ainsi ils écrivirent d'abord
La même méthode observe, page 23, que les deux esprits sont des restes de h qui a été fendue en deux horisontalement, en sorte quu'ne partie c a servi pour marquer l'esprit rude, & l'autre o pour être le signe de l'esprit doux.
Le mécanisme des organes de la parole a souvent
changé l'esprit rude, & même quelque fois le doux
en s ou en v. Ainsi de
Esprit (Page 5:972)
Les philosophes chrétiens reconnoissent généralement trois sortes d'esprits, Dieu, les anges, & l'esprit humain.
Car l'être pensant est ou fini ou infini: s'il est infini,
c'est Dieu; & s'il est fini, ou bien il n'est joint
à aucun corps, ou bien il est joint à un corps: dans
le premier cas c'est un ange, dans le second c'est
une ame. Voyez
On définit avec raison l'esprit humain, une substance
pensante & raisonnable. Comme pensante,
elle est distinguée du corps, & comme raisonnable,
ou plutôt raisonnante, elle est distinguée de Dieu &
des anges, qu'on suppose voir les choses intuitivement,
c'est - à - dire sans avoir besoin d'aucune déduction
ou raisonnement. Voyez
Esprit (Page 5:972)
Esprit (Page 5:972)
Les Macédoniens ont nié la divinité du Saint - Esprit, les Ariens ont soûtenu qu'il n'étoit pas égal au pere, & les Sociniens nient son existence. Mais l'Ecriture, la tradition & les décisions de l'Eglise établissent uniformément les trois dogmes contraires à ces erreurs.
Le Saint - Esprit procede du pere & du fils comme d'un seul & même principe, ainsi que l'ont enseigné les peres, & qu'il a été défini au concile général de Lyon sous Grégoire X. contre les Grecs qui nioient que le Saint - Esprit procédât du fils; & c'étoit un des prétextes de leur schisme sous Michel Cérularius; cependant ils reconnurent ce dogme dans la réunion qui se fit au concile de Florence.
Les Théologiens expliquent la maniere avec laquelle
le Saint - Esprit est produit de toute éternité par
la spiration active du pere & du fils. C'est de - là que
lui vient le nom d'esprit, spiritus, quasi spiratus.
Voyez
Ils se servent aussi du mot esprit pour signifier la vertu & la puissance divine, & la maniere dont elle se communique aux hommes. C'est en ce sens qu'il est dit, Genese, chap. j. v 2, que l'esprit étoit répandu sur la surface de l'abysme, que les prophetes ont été inspirés par l'esprit de Dieu. C'est aussi dans ce sens qu'on dit que la providence divine est cet esprit universel par lequel Dieu fait agir toute la nature, & que le corps de Jesus - Christ a été formé dans le sein d'une vierge par l'opération du Saint - Esprit.
On donne encore le nom d'esprit aux substances créées & immatérielles connues sous celui d'anges & de démons. Les premiers sont appellés esprits célestes, esprits bienheureux, on appelle les autres les esprits de ténebres. (G)
Esprit Particulier (Page 5:972)
Les premiers réformateurs niant qu'il y eût aucun [p. 973]
Les Catholiques au contraire prétendent que les vérités revélées étant unes & les mêmes pour tous les fideles, la regle que Dieu nous a donnée pour en juger doit nous les représenter d'une maniere uniforme, ce qui ne se peut faire que par la voie d'autorité qui réside dans l'Eglise; au lieu que l'esprit particulier sur le même point de doctrine inspire Luther d'une façon, & Calvin d'une autre. Il divise OEcolampade, Bucer, Osiandre, &c. & la doctrine qu'il découvre aux partisans de la confession d'Augsbourg, est diamétralement opposée à celle qu'il enseigne aux Anabaptistes, aux Mennonites, &c. sur le même passage de l'écriture. C'est un argument ad hominem auquel les protestans n'ont jamais répondu rien de solide. (G)
Esprit (Page 5:973)
Le roi est grand - maître de cet ordre, & prête en cette qualité serment le jour de son sacre, de maintenir toûjours l'ordre du Saint - Esprit; de ne point souffrir, autant qu'il sera en son pouvoir, qu'il tombe, ou diminue, ou qu'il reçoive la moindre altération dans aucun de ses principaux statuts.
Tous les chevaliers portoient autrefois une croix d'or au cou, pendant à un ruban de couleur bleu céleste: maintenant elle est attachée sur la hanche au bas d'un large cordon bleu en baudrier. Tous les officiers & commandeurs portent toûjours la croix cousue sur le côté gauche de leurs manteaux, robes, & autres habillemens de dessus.
Avant que de recevoir l'ordre du S. Esprit, ils reçoivent celui de S. Michel; ce qui fait que leurs armes sont entourées de deux colliers; l'un de S. Michel, composé d'SS & de coquilles entrelacées; l'autre du S. Esprit, qui est formé de fleurs - de - lis d'or, d'où naissent des flammes & des bouillons de feu, & d'HH couronnées avec des festons & des trophées d'armes.
Parmi les chevaliers sont compris neuf prélats, qui sont cardinaux, archevêques, évêques, ou abbés, du nombre desquels est toûjours le grand - aumônier, & ils sont nommés commandeurs de l'ordre du Saint - Esprit. Henri III. avoit aussi projetté d'attribuer à chacun des chevaliers des commanderies; mais son dessein n'ayant pas eu d'exécution, il assigna à chacun d'eux une pension de mille écus d'or, réduite depuis à 3000 liv. qui sont payées sur le produit du droit du marc d'or affecté à l'ordre. (G)
Esprit (Page 5:973)
Mais la mort de ce prince sans laisser d'enfans, & les révolutions qui la suivirent, firent périr cet ordre presque dès sa naissance. On ne sait comment les constitutions en tomberent entre les mains de la république de Venise, qui en fit présent à Henri III. lorsqu'il s'en retournoit de Pologne en France. On dit que ce prince en tira l'idée & les statuts de l'ordre, qu'il in> stitua ensuite sous le nom du Saint - Esprit; & que pour ne pas perdre le mérite de l'invention, il remit ces constitutions du roi Louis d'Anjou au sieur de Chiverni, avec ordre de les brûler; ce que celui - ci ayant cru pouvoir négliger sans préjudice de l'obéissance dûe à son souverain, elles se sont conservées dans sa famille, d'où elles avoient passé dans le cabinet du président de Maisons, & M. le Laboureur les a données au public dans ses additions aux mémoires de Castelnau. Mais en comparant ces statuts avec ceux qu'Henri III. fit dresser pour son nouvel ordre du Saint - Esprit, on n'y trouve aucune conformité qui prouve que ceux - ci soient une copie des premiers. (G)
Esprit (Page 5:973)
Esprit (Page 5:973)
C'est un mot générique qui a toûjours besoin d'un autre mot qui le détermine; & quand on dit, voilà un ouvrage plein d'esprit, un homme qui a de l'esprit, on a grande raison de demander duquel. L'esprit sublime de Corneille n'est ni l'esprit exact de Boileau, ni l'esprit naïf de Lafontaine; & l'esprit de la Bruyere, qui est l'art de peindre singulierement, n'est point celui de Malebranche, qui est de l'imagination avec de la profondeur.
Quand on dit qu'un homme a un esprit judicieux, on entend moins qu'il a ce qu'on appelle de l'esprit, qu'une raison épurée. Un esprit ferme, mâle, courageux, grand, petit, foible, leger, doux, emporté, &c. signifie le caractere & la trempe de l'ame, & n'a point de rapport à ce qu'on entend dans la société par cette expression, avoir de l'esprit.
L'esprit, dans l'acception ordinaire de ce mot,
tient beaucoup du bel - esprit, & cependant ne signifie
pas précisément la même chose: car jamais ce terme
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