ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"902"> il se forma de ses débris deux empires, l'un fondé par Arbaces, gouverneur des Medes, qui établit son siége à Ninive, & l'autre par Bélésis, gouverneur de Babylone, qui conserva pour lui cette ville, la Chaldée & l'Arabie: voilà les deux empires qui ont détruit les royaumes d'Israel & de Juda. Bélésis est le même que Nabonassar, du regne duquel commenùa l'époque dont il s'agit ici, nommée ere de Nabonassar. Ce prince est appellé dans l'Ecriture (Isaïe jl. 1.) Baladan, pere de ce Moradac ou Mordace Empadus, qui envoya des ambassadeurs au roi Ezéchias pour le féliciter sur sa convalescence. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Ere des Olympiades (Page 5:902)

* Ere des Olympiades: elle fut long - tems en usage chez les Grecs; elle commençoit au 23 Juillet de l'an du monde 3174.

Ere des Patriarches (Page 5:902)

* Ere des Patriarches ou des Pélerinages; elle commence au tems où Abraham quitta Haran, l'an du monde 2023: on rapporte à cette époque plusieurs faits particuliers de la Bible.

Ere Philippique (Page 5:902)

* Ere Philippique, (Chronol.) époque particuliere à l'Egypte.

Dès que Aridée, frere bâtard d'Alexandre le Grand, déclaré roi, eut changé son nom en celui de Philippe, on appella ere philippique la suite des années, dont celle de la mort d'Alexandre est la premiere. Cette ere ne commenùa pas au jour de la mort d'Alexandre, mais au jour de l'année où ce conquérant mourut, c'est - à - dire à notre 12 de Novembre de l'an 323 avant J. C. A l'ere philippique succéda l'ere actiaque, l'an 724 de Rome; & à cette derniere l'ere de Dioclétien, l'an 284 de J. C. Pour entendre en gros l'histoire d'Egypte, il faut se rappeller la succession des diverses eres qui ont eu cours dans ce pays - là, & y appliquer les faits, afin d'éviter la confusion: le reste de cette histoire est un abysme: Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

L'ere philippique commence au 12 Novembre, ce jour étant le premier de l'année vague égyptienne. C'est de cette époque que Théon, Albategnius, &c. se sont servis. On peut observer qu'entre les deux eres de Nabonassar & la mort d'Alexandre, il s'est écoulé précisément 424 années égyptiennes.

Ere de Rome (Page 5:902)

* Ere de Rome; elle commence au tems de la fondation de cette ville par Romulus, ou le 21 Avril de l'année 3190 du monde.

Ere des Séleucides (Page 5:902)

Ere des Séleucides. (Chronol.) Cette époque très - célebre, & qu'on appelloit en Orient les années des Grecs, est fixée vers l'équinoxe d'automne de l'an 312 avant J. C. & de la période julienne 3402.

C'est à l'entrée du sage & brave Seleucus dans Babylone, après la défaite de Nicanor, l'an 312 avant J. C. que commença l'ere fameuse des Séleucicides, cette ere dont tout l'Orient, Payens, Juifs, Chrétiens, Mahométans, se sont servis. Les Juifs la nomment autrement à - la - vérité; ils l'appellent l'ere des contrats, parce que, lorsqu'ils tomberent sous le gouvernement des rois Syro - Macédoniens, ils furent obligés de l'employer dans toutes les dates des contrats & des autres pieces civiles. Cependant ils s'y accoûtumerent si bien que plus de 1000 ans encore après J. C. ils n'avoient point encore d'autres époques: ce ne fut qu'alors qu'ils s'aviserent de compter les années depuis la création du monde, comme ils font aujourd'hui. Tant qu'ils resterent en Orient, ils suivirent la coûtume des nations d'Orient, où l'on marquoit les années par cette ere; mais quand vers lian 1040 ils en furent chassés & obligés de se jetter dans l'Occident, & de s'établir en Espagne, en France, en Angleterre & en Allemagne, ils apprirent de quelques chronologistes chrétiens à compter depuis la création du monde.

La premiere année de cette ere de la création, selon leur compte, tombe sur l'an 953 de la période julienne, & commence à l'équinoxe d'automne; mais, selon Scaliger, la véritable année de la création du monde tombe 189 ans, & selon d'autres 249 ans plûtôt que les Juifs ne la mettent dans leur ere: quoi qu'il en soit, cette ere des contrats n'est pas encore tout - à - fait hors d'usage parmi eux.

Les Arabes la nomment taric dilcarnain, l'ere du bicornu ou de l'homme à deux cornes. Les auteurs qui ulent que cette ere regarde Alexandre se trompent, puisqu'elle ne commença que douze ans après la mort de ce prince, savoir au tems du rétablissement de Seleucus à Babylone: il faut donc chercher l'origine de taric dilcarnain dans la personne de Seleucus, qui essectivement, au rapport d'Appien, étoit si fort ou si adroit, qu'en prenant un taureau par les cornes il l'arrêtoit tout court; ce qui avoit donné lieu aux Sculpteurs de le représenter ordinairement avec deux cornes de boeuf à la tête.

Les deux livres des Machabées (I. Mach. j. 10. 11.) l'appellent l'ere du royaume des Grecs, & tous deux l'employent dans leurs dates; avec cette différence pourtant, que le premier de ces livres la fait commencer au printems, & l'autre à l'automne de la même année. Le calcul de ce dernier se trouve par - là être le même que celui qu'ont suivi les Syriens, les Arabes, les Juifs, en un mot tous ceux qui se servoient autrefois de cette ere, ou qui l'employent encore aujourd'hui, à la réserve des seuls Chaldéens; car ces derniers ne regardant pas Seleucus comme bien établi à Babylone, avant le printems de l'année suivante, ils ne fixerent l'ere des Séleucides qu'à cette époque, d'où vient que toutes les années de cette ere commençoient aussi parmi eux dans la même saison.

Je ne déguiserai point qu'il y a dans la maniere de compter des deux livres des Machabées quelque chose d'assez surprenant, dont aucun critique, que je sache, n'a jamais rendu raison, ni le célebre Uscher, ni le savant Prideaux lui - même. Les dates du premier livre des Machabées précedent d'un an entier celles du style de Chaldée; & celles du second livre des Machabées ne précedent le style de Chaldée que de six mois. On sait bien que dans l'ere des Séleucides le style de Chaldée & de Syrie différoient, en ce que le style de Chaldée commençoit six mois après celui de Syrie au printems suivant: mais d'où vient la différence des styles qui est entre le premier & le second livre des Machabées, & d'où vient même que le premier livre des Machabées est le seul qui fasse commencer l'ere des Séleucides un an entier avant le style des Chaldéens? Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Ere de Syracuse (Page 5:902)

* Ere de Syracuse; elle commence au tems où Timoléon rétablit les affaires des Syracusains, ou l'an du monde 3607.

Ere de Troye (Page 5:902)

* Ere de Troye; elle commence à la prise de cette ville, ou l'an du monde 2766.

Ere des Turcs (Page 5:902)

* Ere des Turcs. Voyez Ere de l'Hégire.

Ere des Tyriens (Page 5:902)

* Ere des Tyriens; elle commence au tems où ces peuples recouvrerent leur liberté, ou l'an du monde 3825.

EREBE (Page 5:902)

* EREBE, s. m. (Mythol.) Ce mot signifie ténebres. L'Erebe est selon Hésiode, fils du cahos & de la nuit, & pere du jour.

Les Anciens ont encore donné le nom d'érebe à une partie de leurs enfers; c'est la demeure de ceux qui ont bien vécu. Il y avoit une expiation particuliere pour les ames détenues dans l'érebe.

ERECTEURS DU CLITORIS ou ISCHIO - CAVERNEUX (Page 5:902)

ERECTEURS DU CLITORIS ou ISCHIO - CAVERNEUX, est le nom qu'on donne en Anatomie à une paire de muscles qui viennent de la tubérosité de l'ischium, & qui s'inserent au corps spongieux du clitoris, dont ils produisent l'érection dans le coit. Voyez Clitoris. [p. 903]

Erecteurs de la Verge (Page 5:903)

Erecteurs de la Verge ou Ischio caverneux, sont deux muscles, charnus dans leur origine, qui viennent de la tubérosité de l'ischium, au - dessus des corps caverneux de la verge; ces muscles s'inserent dans les épaisses membranes des corps caverneux. Voyez Caverneux & Muscle.

ERECTION (Page 5:903)

ERECTION, s. f. (Gram.) se dit dans un sens figuré: comme l'érection d'un marquisat ou duché: les évêchés ne peuvent être érigés que par le roi.

C'étoit anciennement un usage de lever ou d'ériger des statues aux grands hommes. On demandoit un jour à Caton le censeur, pourquoi on ne lui avoit point érigé de statue. Demandez plûtôt, répondit - il, pourquoi on m'en auroit érigé une.

Erection (Page 5:903)

Erection, (Physiolog.) se dit de l'action par laquelle l'homme couché se leve, pour mettre son corps debout; c'est - à - dire dans une situation perpendiculaire à l'horison, de la tête aux piés.

La condition essentielle pour l'exercice de cette action consiste, en ce que le cours des humeurs se fasse avec égalité dans toute la substance corticale du cerveau & de celle - ci dans sa médullaire, d'où il résulte une abondante secrétion d'esprits animaux, qui puissent être distribués librement & en juste proportion dans tous les nerfs & dans tous les muscles, en sorte que les extenseurs d'un membre trouvent une certaine fermeté dans les fléchisseurs d'un autre membre & réciproquement. Voyez Muscle.

L'érection considérée physiquement, présente une très - grande complication de mouvemens, qui sont tous très - considérables, par la force nécessaire pour les produire, quoiqu'ils paroissent l'être très - peu.

Il n'est pas possible d'expliquer ici le méchanisme de cette fonction musculaire, quelque belle & quelqu'intéressante qu'en pourroit être l'exposition, parce qu'elle ne renfermeroit guere moins que l'histoire de tous les muscles & de tous les os du corps humain: il suffit de dire ici que dans la plûpart des mouvemens, & particulierement dans l'érection, les os du bassin sont le point fixe commun à toutes les parties de cet admirable édifice. Extrait d'Haller. Voyez Mouvement musculaire; Borelli, de motu animalium. (d)

Erection (Page 5:903)

Erection, (Médecine physiol.) est le terme employé pour signifier l'état du membre viril, dans lequel il cesse d'être pendant & se soûtient de lui - même, releve, dresse; ensorte que le gland, qui en étoit la partie inférieure, en devient la supérieure: cela se fait conséquemment à ce que les corps caverneux & spongieux qui composent la verge sont gonflés, tendus; ce qui la rend dure, ferme, de flasque & molle qu'elle étoit avant ce changement.

C'est dans l'érection que consiste la disposition nécessaire pour l'intromission du membre viril dans le vagin, relativement à la fonction à laquelle est destine cet organe pour la génération. C'est dans le même sens, quoique pour une fin différente, que l'on dit du clitoris qu'il est susceptible d'érection, attendu que cette partie est en petit de la même structure que la verge.

On peut encor regarder comme une sorte d'érection le gonflement qui survient aux mammelons de l'un & de l'autre sexe; sur - tout à ceux des femmes, dans lesquels il est plus marqué.

Toutes les parties dont il vient d'être fait mention, ont cela de commun, qu'elles passent à cet état d'érection, en conséquence de l'imagination échauffée par la représentation idéale ou physique des objets propres à exciter l'appétit vénérien, & sur tout de l'attouchement sensuel ou de toute autre impression extérieure, qui peuvent mettre en jeu la sensibilité dont ces organes sont doüés, & exciter l'éréthisme des parties nerveuses dont ils sont composés, qui empêche le retour par les veines, du sang porté par les arteres dans les cavités ou cellules que l'Anatomie démontre dans la structure de tous ces différens organes.

Le méchanisme de l'arrêt du sang, nécessaire pour établir l'érection, a été diversement expliqué, sur - tout à l'égard de la verge (Voyez Verge); mais les raisons que l'on en a données jusqu'à présent, ne paroissent pas entierement satisfaisantes, parce qu'il faudroit qu'elles pûssent convenir à l'égard de toutes les parties susceptibles d'érection; attendu qu'il y a lieu de croire que la nature n'opere pas le même effet différemment dans l'une que dans l'autre; c'est cette cause commune qui reste à assigner; on ne peut en faire la recherche que d'après l'exposition anatomique des parties mêmes: ainsi on ne peut placer ce qui peut être dit à ce sujet, que dans les articles concernant les différens organes dont il s'agit. Voyez les articles Erecteurs, Verge, Clitoris, Mammelon, Coït, Génération, Grossesse . (d)

EREMONTS (Page 5:903)

EREMONTS, s. m. pl. terme de Charon. Ce sont deux morceaux de bois quarrés, posés & enchâssés sur l'avant - train, & qui sortent en - dehors & viennent embrasser le timon du carosse. Voyez la figure, Planche du Charon qui représente un avant - train.

ERESIE (Page 5:903)

ERESIE, s. f. eresia, (Hist. Nat. Bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui de la patrie de Théophraste dans l'isle de Lesbos. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, en forme de cloche ouverte & découpée. Il s'éleve du calice un pistil qui est attaché comme un clou, & qui devient dans la suite un fruit rond, membraneux, & rempli de semences qui tiennent à un placenta. Plumier, nova plant. amer. gener. Voyez Plante. (I)

ERESIPELE (Page 5:903)

ERESIPELE, s. f. (Médecine.) est le nom d'une maladie inflammatoire, qui a le plus souvent son siége à la surface du corps; elle consiste dans une tumeur assez étendue, sans bornes marquées, peu élevée au - dessus du niveau des parties voisines, sans tension notable, accompagnée de douleur avec demangeaison, de chaleur acre & d'une couleur rouge tirant sur le jaune; qui cede à la pression des doigts, blanchit par cet effet, & devient rougeâtre dès que la pression cesse; & ce qui caractérise ultérieurement cette tumeur, c'est qu'elle semble changer de place, à mesure qu'elle se dissipe dans la premiere qu'elle occupoit; elle s'étend de proche en proche aux parties voisines.

Le mot érésipele, ERUSIW=ELAS2, vient de E)RUTROS2, ruber, & de W=E/LAS2, propè, presque rouge; ce qui convient à la couleur de cette tumear, qui n'est pas d'un rouge foncé comme le phlegmon, mais plûtôt de couleur de rose, ce qui lui a fait donner le nom de rosa par les Latins; l'érésipele a aussi été appellée par les anciens ignis sacer, feu sacré, à cause de la chaleur vive que l'on ressent dans la partie qui en est affectée.

L'érésipele peut être de différente espece: lorsqu'elle n'est pas accompagnée d'autres symptomes que ceux qui ont été mentionnés dans la définition, elle est simple; & lorsque le milieu de la tumeur érésipélateuse est occupe par un phlegmon, par une oedeme, ou par un skirrhe, elle est composée & prend différente dénomination en conséquence, selon la nature de la tumeur à laquelle elle se trouve jointe; ainsi elle est dans ces cas - là, érésipele phlegmoneuse, oedemateuse, ou skirrheuse: on la distingue en essentielle, si elle ne dépend d'aucune maladie antérieure, & en symptomatique, si elle est compliquée avec une autre maladie qui l'ait produite: elle est encore distinguée en interne ou externe, selon le différent siége qu'elle occupe; en bénigne & en maligne, selon la nature des symptômes qu'elle produit; en accidentelle ou habituelle, selon qu'elle attaque

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