ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"898"> disposées en grappes pendantes, & sa graine est ronde.

L'érable plane, pandché: c'est une variété de l'espece qui précede, & à laquelle on peut appliquer ce qui a été dit plus haut du sycomore panaché, si ce n'est pourtant qu'il n'est pas encore certain qu'en semant les graines de celui - ci, on doive s'attendre que les nouveaux plants conserveront la même variété.

Le petit érable plane, ou l'érable à sucre: arbre de moyenne grandeur, qui croît naturellement dans la Virginie, où il est fort commun, & où on lui donne le nom d'érable à sucre. Sa tige est très - droite & fort menue, son écorce est cendrèe; les boutons des jeunes branches sont d'une couleur très - brune pendant l'hyver: sa feuille a beaucoup de ressemblance avec celle de l'érable plane ordinaire; mais elle est plus grande, plus mince, & d'un verd plus pâle, tenant du jaunâtre en - dessus, mais un peu bleuâtre en - dessous. Son accroissement est beaucoup plus lent que celui de l'érable plane dont on a parlé; il étend bien moins ses branches, & il ne fait qu'une petite tête: il donne de la verdure de très - bonne heure au printems, & avant tous les autres érables. Cet arbre est encore fort rare en France; mais il y en a plusieurs plants dans les jardins de M. de Buffon à Montbard en Bourgogne, qui, quoiqu'âgés de dix ans, n'ont encore donné ni fleur ni graine. Cet arbre est très robuste, il soûtient les grandes chaleurs aussi - bien que les longues sécheresses; il résiste à l'effort des vents impétueux & à la rigueur des grands hyvers, & il prend plus d'accroissement dans un terrain sec & élevé, que dans les bonnes terres de vallée. On prétend que les habitans de la Virginie font de bon sucre, & en grande quantité, avec la seve qu'ils tirent de cet arbre par incision.

L'érable blanc; arbre de moyenne grandeur, originaire de l'Amérique septentrionale, sur - tout de la Virginie, où il est plus commun qu'ailleurs. Il fait une belle tige droite: son écorce sur le vieux bois est plus blanche que celle d'aucune espece d'érable; mais celle des jeunes rameaux est rougeâtre, ainsi que les boutons, pendant l'hyver: ses feuilles d'un verd brillant en - dessus, & argentin en - dessous, font une des grandes beautés de cet arbre; elles deviennent rougeâtres avant leur chûte en automne. Dès le mois de Janvier, dans les hyvers peu rigoureux, il commence à donner des fleurs rougeâtres qui durent plus d'un mois, & qui sont assez apparentes pour faire un aspect agréable dans une telle saison: les graines qui succedent, & qui sont de la même couleur, font durer le même agrément pour autant de tems: peu après ces graines se trouvent en maturité, à moins que les fleurs n'ayent été flétries par les gelées du printems, qui gâtent si souvent les graines en Bourgogne, que des arbres de vingt ans n'en ont point encore rapporté. Cet arbre exige plus de choix sur la qualité du sol, que les autres especes d'érable; il perd de sa beauté dans les terrains secs, élevés & superficiels: ce n'est pas qu'il n'y grossisse & qu'il n'y prenne de l'élevation autant que les autres arbres de son genre; mais il n'y donne que de petites feuilles qui font peu d'ombrage, & qui tombent de bonne heure, souvent même dès le commencement du mois de Septembre dans les années trop seches. Il faut donc à l'érable blanc une bonne terre, quelque culture & de l'humidité, pour l'amener à sa perfection; du resteilne dégénere pas des especes qui précedent, pour la vîtesse de l'accroissement & les autres bonnes qualités qu'on leur a attribuées.

L'érable blanc à grandes fleurs: arbre de moyenne grandeur, que l'on nomme communément en Angleterre l'érable de Charles Wager, parce que c'est cet amiral qui l'a fait venir d'Amérique; mais cet arbre n'est point encore parvenu en France. Il a beaucoup de ressemblance avec le précédent, dont il ne differe que par une beauté qu'il a de plus. Ce sont ses fleurs de couleur écarlate, qui, au rapport de M. Miller, forment de très - grandes grappes, dont les plus jeunes branches sont si bien garnies, qu'à une petite distance l'arbre en paroît tout couvert; ce qui est cause que l'on ne fait plus tant de cas de l'espece précédente, qui a moins d'agrément, C'est tout ce qu'a dit récemment M. Miller de ce bel arbre, qui auroit bien mérité quelque détail de plus.

L'érable à feuille de frêne; grand arbre qui nous est aussi venu de la Virginie où il croît communément, & où il devient un des plus gros arbres. Sa tige est droite. Son écorce est cendrée sur le vieux bois, & verte sur les jeunes branches. Sa feuille est différente de celle de toutes les autres especes d'érables; elle est composée de trois & le plus souvent de cinq lobes ou petites feuilles, tenant à une même queue & irrégulierement échancrées: ce qui a fait donner à cet arbre le nom d'érable à feuille de frêne, quoique cette ressemblance soit fort imparfaite. Ses fleurs, d'une couleur herbacée qui n'a nulle belle apparence, viennent en longues grappes pendantes & applaties. Les graines qu'elles produisent sont plates aussi, toûjours jumelles, & recourbées en - dedans. Cet arbre mérite qu'on s'attache à le multiplier; on peut en tirer de l'agrément par rapport à son beau feuillage qui est d'un verd tendre, & dont l'aspect a l'air étranger. Il réussit dans tous les terreins; il résiste à l'intempérie des différentes saisons dans ce climat. Son accroissement est très - prompt, & sa multiplication des plus faciles. Le plus court procéde pour y parvenir, c'est d'en faire des boutures dont le succès n'est jamais équivoque, & conduit d'ordinaire à les voir s'élever jusqu'à sept piés en deux ans; même dans un terrein leger & sec, pourvû qu'on leur fasse de l'ombre. Il seroit avantageux de multiplier cet arbre par l'utilité que l'on pourroit retirer de son bois, qui est d'aussi bonne qualité que celui des autres especes d'érables.

L'érable à feuille ronde, ou l'opale; il croît naturellement dans les pays méridionaux de l'Europe, sur - tout en Italie & particulierement aux environs de Rome, où il est l'un des plus grands arbres de ce canton - là, & où on lui donne le nom d'opale. Cet arbre est à peine connu en France; il est même tres rare en Angleterre, quoique assez robuste pour le plein air. Mais comme M. Miller assûre que l'on fait cas de l'opale en Italie à cause de la beauté de son feuillage, qui faisant beaucoup d'ombre engage à le planter le long des grands chemins & proche des maisons de plaisance, il faut espérer que le goût qui regne pour l'agriculture, portera les amateurs à faire venir des graines de cet arbre pour le multiplier.

L'érable commun, ou le petit érable; arbre très commun en Europe, tantôt petit, tantôt élevé, selon sa position, ou suivant la qualité du sol. Comme il croît volontiers dans les mauvais terreins, on ne le voit ordinairement qu'en sous - ordre & de la forme d'un arbrisseau dans les haies, les buissons, & les places vagues; mais s'il se trouve en bonne terre & qu'on lui laisse prendre son accroissement parmi les autres grands arbres des forêts, il s'éleve & grossit avec le tems jusqu'au point, que j'ai vû de ces érables qui avoient plus de cinquante piés de haut, & jusqu'à sept ou huit piés de pourtour. Cet arbre fait de lui - même une tige droite; & si on le voit souvent tortu & rabattu, c'est parce qu'il aura été endommagé par le bétail, ou dégradé par d'autres atteintes. Son écorce est brute, ridée, & fort inégale, même sur les jeunes branches; bien différent en cela des autres especes d'érables, qui tous ont l'écorce très - unie. Sa feuille est petite, d'un verd pâle, & découpée en cinq parties principales. Ses fleurs [p. 899] verdâtres & de peu d'apparence, viennent en bouquet. Ses graines sont jumelles, plates, aîlées, & plus petites que celles des grands érables. Cet arbre est très - robuste; il croît promptement, il se plaît dans tous les terreins, & par préférence dans ceux qui sont sablonneux, élevés, & superficiels; il se multiplie aisément, & même par la simple voie des boutures; il réussit très - bien à la transplantation: on peut l'employer de toute hauteur, sans qu'il faille retrancher beaucoup de branches. On en fait usage dans les jardins, pour former des palissades & d'autres embellissemens de cette espece; mais le cas que l'on fait aujourd'hui de cet arbre, n'est pas fondé sur les seules bonnes qualités que l'on vient de rapporter, il est d'une ressource infinie pour suppléer à la charmille par - tout où elle refuse de venir, soit à cause de la mauvaise qualité du terrein, ou par le défaut d'air suffisant. Le petit érable a le mérite singulier de croître avec succès dans les terres usées & défectueuses, & il réussit également dans les endroits trop resserrés & à l'ombre, & sous le dégouttement des autres arbres. Son bois est blanc & veiné, assez dur quoique leger, & d'un grain fin & sec; il est bon à brûler, très - propre aux ouvrages du tour, & fort utile à d'autres petits usages.

L'érable de Montpellier; petit arbre - qui vient naturellement dans les provinces méridionales de ce royaume, sur - tout aux environs de Montpellier où il est commun. Cet arbre peut être comparé à l'érable commun pour le volume; il fait quelquefois un assez bel arbre. J'en ai vû qui s'étoient élevés à plus de trente piés, & qui en avoient quatre de pourtour; mais plus ordinairement il n'a pas moitié de ce volume, sur - tout lorsqu'il n'a pas été cultivé. Il ne croît pas si vîte ni si droit que le petit érable. La couleur de son écorce est d'un brun roussâtre. Sa feuille est petite, lisse, ferme, & découpée en trois parties qui sont égales & sans dentelures: elle est d'un verd brun & brillant en - dessus, & d'un petit bianc bleuâtre en desseus. Ses fleurs disposées en bouquet, sont jaunâtres & assez apparentes. Ses graines sont petites, rondes, ailées, & elles viennent par paires; on pourroit faire usage de cet arbre pour l'ornement d'un jardin, où il seroit plus propre que le petit érable à former des palissades; ses jeunes rameaux sont plus souples que ceux de ce dernier arbre, il pousse plus foiblement, & sa verdure est plus belle. Quoique originaire des contrées méridionales de ce royaume, il résiste parfaitement au froid de nos provinces septentrionales; il garnit bien une palissade, sa verdure est stable, & son feuillage n'est nullement sujet à la dépradation des insectes; il ne se refuse à aucun terrein, il réussit bien à la transplantation, mais il n'est pas facile de le multiplier au loin, parce qu'il faut semer ses graines au moment de leur maturité; elles ne levent pas dès qu'il faut du retard pour les faire arriver à leur destination, à moins pourtant qu'on n'eût pris la précantion, si utile pour la plûpart des graines, qui est de les envoyer dans de la terre.

L'érable de Candie; petit arbre originaire des îles de l'Archipel, où il est fort commun. C'est le plus petit de tous les érables connus. J'en ai vû de fort âgés que l'on avoit laissé croître à leur gré dans un bon terrein, & qui n'avoient que dix - huit piés de haut & cinq pouces de diametre. Cet arbre au premier aspect a beaucoup de ressemblance avec le précédent. Son écorce est un peu grise. Sa feuille, qui est aussi découpée en trois parties, a quelques dentelures irrégulieres; elle est comme celle de l'arbre précédent, d'un verd foncé & brillant en - dessus, & du même verd en - dessous, & la queue qui soûtient cette feuille est très - courte, au lieu que dans l'autre espece elle est fort longue. La fleur & la graine n'ont pas des différences bien sensibles. Cet arbre a toutes les bonnes qualités de l'érable de Montpellier, & quelques avantages de plus; tels que la facilité de pouvoir le muitiplier par le simple moyen des boutures, & le mérite particulier de conserver sa verdure jusqu'à la fin de l'arriere saison. De tous les arbres robustes qui ne sont pas toûjours verds, c'est celui dont la feuille se soûtient le plus long - tems contre les premieres fraîcheurs de l'hyver; ensorte que le plus souvent elles sont encore bien saines au commencement du mois de Novembre.

Il y a encore trois ou quatre especes d'érables que l'on a découvertes dans le Canada, & qui sont si rares en Europe, qu'elles ne sont point encore assez connues pour en faire ici une déscription satisfaisante.

Tous ces différens érables donnent presqu'en même tems leurs fleurs à la fin d'Avril, ou au plûtard les premiers jours du mois de Mai, & leurs graines se trouvent en maturité au commencement du mois d'Octobre, à l'exception de celles de l'érable blanc, qui meurissent beaucoup plûtôt. Mais comme ces graines tombent bien - tôt après leur maturité, & qu'elles sont sujettes à être dispersées par le vent à cause de leur legereté, il faut avoir attention de les faire cueillir à propos, si on veut les semer. L'automne est le tems le plus propre à cette opération; car si on attendoit au printems, elles ne leveroient que l'année suivante. Au bout de deux ans, les plants seront en état d'être transplantés en pepiniere, où il faudra les laisser trois ou quatre ans, après quoi on pourra les placer à demeure. Ces arbres réussissent bien à la transplantation, qui leur cause peu de retard; ils souffrent la taille en été comme en hyver, & c'est au commencement du mois de Juillet qu'il faut tailler les palissades formées avec les érables de la petite espece. (c)

Erable (Page 5:899)

Erable, (Mat. med.) On ne fait point d'usage de l'érable parmi nous; on regarde cependant son fruit & ses feuilles comme de bons astringens. L'insusion des feuilles dans du vin, passe sur - tout pour un remede contre le larmoyement involontaire. (b)

ERAILLÉ (Page 5:899)

ERAILLÉ, adj. se dit, dans les Manufactures en étoffes, lorsque la laine du filé a été enlevée de dessus la soie qui la porte, & que l'on voit cette soie à découvert. Il se dit encore de toute lésion faite à l'ouvrage pendant ou après sa fabrique.

ERAILLEMENT des Paupieres (Page 5:899)

ERAILLEMENT des Paupieres, voyez Ectropium.

ERAILLER (Page 5:899)

ERAILLER, v. act. terme d'Ourdissage; c'est tirer une étoffe, une toile, une gase, de façon que les fils s'entr'ouvrent, se séparent, & se relâchent, La mousseline, la gase, & le crêpe, sont fort sujets à s'érailler.

ERAILLURE (Page 5:899)

ERAILLURE, s. f. terme d'Ourdissage; il se dit de l'endroit d'une étoffe, d'une toile, ou d'une gase, dont le tissu s'est séparé dans la trame ou dans la chaîne, pour avoir été tirée trop violemment.

ERANARQUE (Page 5:899)

ERANARQUE, s. m. (Hist. anc.) c'étoit, chez les anciens Grecs un officier public, dont la charge consistoit à présider & à avoir l'inspection des aumônes & des provisions faites pour les pauvres.

L'éranarque étoit proprement l'administrateur ou l'intendant des pauvres. Lorsque quelqu'un étoit réduit à la pauvreté, ou fait prisonnier, ou qu'il avoit une fille à marier, & ne la pouvoit pourvoir faute d'argent; l'éranarque assembloit les amis & les voisins de cette personne, & taxoit chacun pour contribuer selon ses moyens & son état. C'est ce que nous apprend Cornelius Nepos, dans la vie d'Epaminondas. Dict. de Trév. & Chambers. (G)

ERARIUM (Page 5:899)

ERARIUM, s. m. (Hist. anc.) étoit le thrésor de l'état sous les empereurs romains.

Le temple de Saturne à Rome où se gardoit ce

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