ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"870"> levier qui sert pour cela), de sorte que cette montre donne exactement l'heure du Soleil; car avec un méridien que j'ai fait, je suis assûré du passage du Soleil par le méridien à cinq secondes près, je puis même dire à deux secondes; ainsi ayant une table d'équation, on met la pendule à la quantité de minutes & secondes qu'elle indique; de cette façon on peut regler une pendule avec beaucoup d'exactitude.

Quant aux pendules & montres ordinaires, il n'est pas besoin de cette grande précision, & on ne doit pas même l'attendre; de sorte qu'on peut négliger quelques secondes que l'on appercevra de variation en un jour; & même quand il y auroit 30 secondes pour les montres, on ne doit pas y faire attention; le méridien peut aussi ne pas donner exactement l'instant de midi.

Description d'un moyen particulier de faire une révolution annuelle astronomique, de marquer les quantiemes des mois, les mois de l'année, & années bissextiles, par M. Admyrauld, horloger à Paris; figures 42 A & 43 A. Cette piece est exécutée dès 1734; & quoique le méchanisme en soit assez ingénieux pour avoir mérité d'être présenté à l'académie, l'auteur ne l'a pas jugé à propos, & cela par un sentiment de modestie qui ne peut que lui faire honneur; car de nos jours on cherche à se faire payer de la moindre production par des éloges, que l'on n'a pas toûjours mérités: quoi qu'il en soit, il a bien voulu me confier cette piece pour la faire dessiner & en faire part au public, auquel je crois faire un présent, quoique l'ouvrage paroisse trop composé & pouvoir se réduire à une moindre quantité de pieces; mais rien n'est à négliger en fait d'arts, sur - tout lorsque la composition annonce du génie, & un homme qui possede son objet.

La roue annuelle A (fig. 42 A), fait sa révolution en 365 jours dans les années communes, & en 366 dans les bissextiles, par un moyen que nous allons expliquer.

Cette roue A fait mouvoir un petit roüage qui lui est particulier, composé des roues d e f & du volant g, mises dans une petite cage formée par la platine des piliers, & par la piece ponctuée p. La tige du pignon de la roue f passe à - travers la piece p, & porte quarrément un pignon r de 4 dents. Ce pignon engrene dans le cercle A (fig. 43 A), où sont gravés les quantiemes du mois, & lui fait faire une révolution en 31 jours. La roue f fait un tour chaque jour, lorsque les doubles détentes b e ont donné la liberté à la cheville que porte cette roue, de se dégager & de faire cette révolution. Ces détentes font le même effet que celle d'une sonnerie. La détente b est portée par le quarré d'une tige qui passe à - travers les platines. La partie de la tige qui passe à - travers l'autre platine, porte quarrément un levier qui est mû par une roue de la sonnerie, qui fait un tour en 24 heures; laquelle porte une cheville qui fait agir les détentes bc, & dégage la cheville de la roue f.

Sur la platine des piliers, au - dessous de la roue annuelle, est fixé un barrillet, dans lequel agit un ressort qui fait tourner la roue annuelle, au moyen d'un encliquetagé qu'elle porte, & sur lequel agit un rochet que porte l'arbre du barrillet dont le quarré va jusqu'au cadran, & sert à remonter ce petit roüage tous les quatre ans seulement.

On peut envisager ce roüage comme une espece de sonnerie, dont la plaque O est la roue de compte, qui fait faire 372 tours à la roue f, qui répondent à autant de jours, & font tous les mois de 31.

On conçoit que cette roue f n'étant dégagée qu'une fois chaque jour, à ne suivre que ce méchanisme, la roue annuelle feroit une révolution en 372 jours. L'effet de la plaque O est donc pour faire passer le nombre des jours dont la roue annuelle est composée, pour chaque mois, lesquels sont tous de 31, comme je viens de le dire, & qui excede celui dont tel mois est composé; ensorte que si c'est un mois de vingt - huit jours, la roue f fera quatre tours en nn seul jour, par le moyen de la partie saillante de la roue de compte O qui fait rester la détente c levée jusqu'à ce que la roue f ait fait quatre révolutions, & ainsi des autres mois.

La roue A emporte avec elle, en tournant, la roue d de 40; celle - ci engrene dans un pignon E de 10, à lanterne, fixé sur la plaque ponctuée pp: cette roue d fait donc un tour en quatre ans. Elle porte une plaque T, laquelle a une entaille où le levier qh entre tous les quatre ans une fois. Ce levier est porté par la roue annuelle; il sert pour les années bissextiles; c'est - à - dire à faire que la roue de compte présente une partie saillante moins large, & qui par conséquent ne fasse passer que trois jours, au lieu de quatre qu'il en doit passer dans les années communes de 365 jours, puisque l'on a dit que la roue annuelle est calculée pour faire une révolution en 372 jours, ensorte que chaque mois seroit de 31 jours: le mois de Février de l'année commune est donc composé de quatre jours de trop.

La partie saillante de la roue de compte a une largeur qui tient la détente levée jusqu'à ce que la roue f ait fait trois tours; & la partie i du levier qh est mise contre la partie saillante de la roue de compte qui répond au mois de Février, & la rend plus large d'une quantité qui répond à un jour; ainsi ces deux parties tiennent levées les détentes, & permettent à la roue de faire quatre tours qui répondent à quatre jours. Le levier qh reste dans cette position pendant trois années; & à la quatrieme, qui est la bissextile, il entre dans l'entaille de la plaque T, & diminue pour lors la largeur de la dent saillante de la roue de compte; de sorte que la roue f ne fait que trois tours pendant que la détente c reste levée: ainsi le mois de Février est composé par - là de 29 jours. Le cercle des mois marque aussi par ce moyen les quantiemes de mois exactement. Le levier b porte un bras à l'extrémité duquel il y a un pié - de - biche. Le bras s du levier b sert à faire changer à chacun de ses mouvemens une dent de l'étoile F de sept rayons, laquelle porte un chaperon où sont gravés les jours de la semaine.

La roue annuelle porte 12 chevilles, dont chacune sert & est placée à propos pour faire passer une dent de l'étoile M (fig. 43.), aussi de 12 rayons. Cette étoile porte un limaçon de 12 pas, sur lesquels appuie un bras du levier O. Ce levier monte & descend, suivant qu'il y est obligé par le limaçon P; il sert à marquer les mois de l'année qui sont gravés sur la partie qr: ils paroissent alternativement à - travers de l'ouverture faite pour cet effet à la plaque ou cadran. L'étoile M porte une cheville qui fait mouvoir le levier abc, mobile au point a, brisé en b, & dont la partie c sert à faire tourner l'étoile E de huit rayons. Cette étoile porte un limaçon de quatre pas différens, lesquels sont répétés diamétralement deux fois, ce qui fait huit pas. L'étoile E reste huit ans à faire un tour; elle pourroit même n'en rester que quatre, puisque son usage est pour marquer les années bissextiles, & qu'elles ne sont que tous les quatre ans. Mais M. Admirauld l'a fait, afin que le levier abc ne fût pas obligé de faire un trop grand chemin pour faire passer une dent de l'étoile, qui ne seroit pour lors que de quatre. Les pas de limaçon f font monter & descendre - le levier de, & marquer les années communes & bissextiles qui sont gravées sur la partie e, & paroissent, comme ceux des mois, au - travers de la plaque. Chacune des étoiles dont j'ai parlé est maintenue par un sautoir, comme on le verra par les figures. [p. 871]

On peut fixer sur la roue annuelle une ellipse, & faire servir par ce moyen le mouvement annuel à faire marquer l'équation. C'est en l'envisageant aussi sous ce point de vûe que j'ai crû devoir joindre la description de cette piece à l'article équation. Cet article est de M. Ferdinand Berthoud, horloger.

EQUERRE (Page 5:871)

EQUERRE, f. f. (Géometr.) C'est un instrument fait de bois ou de métal, qui sert à tracer & mesurer des angles droits, comme LEM, Planche de Géom. fig. 42.

Elle est composée de deux regles ou jambes, qui sont jointes ou attachées perpendiculairement sur l'extrémité l'une de l'autre. Quand les deux branches sont mobiles à un point, on l'appelle biveau ou fausse équerre. Voyez Biveau.

Pour examiner si une équerre est juste ou non, décrivez un demi - cercle AEF d'un diametre à discrétion; & dans ce demi - cercle tirez de chaque extrémité du diametre A & F des lignes droites, vers un point pris à volonté dans la circonférence, comme E: appliquez l'équerre aux côtés de l'angle AEF, de maniere que son sommet soit en E. Si l'équerre s'ajuste exactement aux côtés de l'angle, elle est juste; autrement, elle est fausse. Harris & Chambers.

On dit que deux lignes, &c. sont d'équerre, quand elles sont perpendiculaires l'une à l'autre.

Equerre d'Arpenteur (Page 5:871)

Equerre d'Arpenteur, en terme d'Arpentage; c'est un cercle de cuivre d'une bonne consistance, de 4, 5 ou 6 pouces de diametre. Pl. d'Arpent. fig. 17. On le divise en quatre parties égales, par deux lignes qui s'entre - coupent à angles droits au centre. Aux quatre extrémités de ces lignes & au milieu du limbe; on met quatre fortes pinnules bien rivées dans des trous quarrés, & très - perpendiculairement fendues sur ces lignes, avec des trous au - dessous de chaque fente, pour mieux distinguer les objets éloignés. On évide ce cercle, pour le rendre leger.

Au - dessous & au centre de l'instrument se doit monter à vis une virole, qui sert à soûtenir l'équerre sur son bâton de 4 à 5 piés (fig. 18.) suivant la hauteur de l'oeil de l'observateur. Cebâton est garni d'un fer pointu par le bout qui entre en terre, & l'autre bout est arrondi, pour que la virole y reste juste.

Toute la précision de cet instrument consiste en ce que les pinnules soient bien exactement fendues à angles droits; ce que l'on connoîtra facilement en bornayant par deux pinnules un objet éloigné, & un autre objet par les deux autres pinnules. Il faut ensuite tourner l'équerre bien juste sur son bâton, & regarder les mêmes objets par les pinnules opposées: s'ils se rencontrent bien exactement dans l'alignement des fentes, c'est une marque de la justesse de l'instrument.

Pour éviter de fausser cette équerre, il saut, 1° enfoncer en terre le bâton seul; & quand il est bien affermi, placer ladite équerre sur la virole, par le moyen de sa vis.

On fait aussi de ces sortes d'équerres où l'on met huit pinnules, de la même maniere que celles décrites ci - dessus; elles servent pour avoir les angles de 45 degrés, ainsi qu'aux Jardiniers pour aligner & planter des allées d'arbres en étoile.

Voici la maniere de se servir de cet instrument. Supposons qu'on veuille lever le plan du champ ABCDE (Pl. de l'Arpent. figure 24.), on plantera des jallons ou des piquets bien à - plomb à tous les angles; on mesurera la ligne AC, & les perpendiculaires qui tombent des angles sur cette ligne, & l'on écrira séparément ces mesures. Pour trouver le point F, extrémité d'une des perpendiculaires, on plantera des jallons à discrétion sur la ligne AC, & l'on mettra le pié de l'instrument sur la même ligne, de maniere qu'à - travers deux alidades opposées on puisse voir deux des jallons plantés sur cette ligne; & à - travers les deux autres alidades, le jallon E. Si dans cette station le point E n'est point visible, on reculera ou l'on avancera l'instrument, jusqu'à ce que les lignes AF, EF fassent un angle droit en F: par ce moyen on aura le plan du triangle AFE. On trouvera de la même maniere le point H où tombe la perpendiculaire DH, dont on mesurera la longueur avec celle de HF, pour avoir le plan du trapese EFHD.

On mesurera ensuite HC, qui fait un angle droit avec HD, & on aura le plan du triangle DHC. Il ne restera plus après cela qu'à trouver le point G, où tombe la perpendiculaire BG. On trouvera ce point de la même maniere que les autres, & on aura par ce moyen le plan de tout le champ ABCDE, dont on aura l'aire ou la surface en ajoûtant ensemble les triangles & les trapeses. Voyez Aire, Surface, Triangle, Trapese , &c. Voyez aussi Arpenteur, Chaîne, Lever un Plan , &c. (E)

Equerre (Page 5:871)

Equerre, (Architect.) L'équerre des Architectes n'a rien de particulier; c'est une équerre commune, telle que celle des Géometres, dont on a donné la description au commencement de cet article. Il n'y a presqu'aucun art où elle ne soit d'usage, & nous y renverrons dans les articles suivans.

Equerre (Page 5:871)

Equerre, en Architecture, s'entend aussi d'un lien de fer coudé, qu'on met aux poteaux corniers d'uné encoignure de pan de bois, aux portes de menuiserie & à d'autres ouvrages. (P)

Equerres (Page 5:871)

Equerres, (Hydrauliq.) sont des coudes qu'on est obligé de faire à une conduite, lorsque le dessein d'un jardin vous assujettit à des angles indispensables.

Equerre se dit encore de grosses plates - bandes de fer dont on garnit les angles des reservoirs de plomb élevés en l'air, pour soûtenir la poussée & l'écartement des côtés. (K)

Equerre (Page 5:871)

Equerre, en terme de Bijoutier, est un instrument formant un triangle équilatéral, dont ils se servent pour tracer des angles.

Equerre (Page 5:871)

Equerre dont se servent les Graveurs & Dessinateurs, est une planche de bois représentée figure 12. Pl. I. de la Gravûre, qui a deux arrêtes, AB, CD, perpendiculaires l'une à l'autre; & un trou D, pour pouvoir mettre le doigt & lever l'équerre facilement, & sans toucher à l'encre dont les arrêtes peuvent être mouillées.

Equerre des Jardiniers (Page 5:871)

Equerre des Jardiniers, voyez Equerre des Arpenteurs.

Equerre des Maçons (Page 5:871)

Equerre des Maçons, voyez Equerre des Géometres.

Equerre des Charpentiers (Page 5:871)

Equerre des Charpentiers, voyez Equerre des Géometres.

Equerre à épaulement (Page 5:871)

Equerre à épaulement, (Charpent.) Celle - ci ne differe de l'équerre ordinaire, qu'en ce qu'une des branches est triple en épaisseur de l'autre: c'est par cette raison qu'elle a un épaulement de chaque côté. Cet épaulement sert à soûtenir l'équerre ferme, lorsque l'on veut tracer une ligne. Voyez la fig. 10. Pl. des outils du Charpentier.

Equerre du Charron (Page 5:871)

Equerre du Charron, voyez Equerre des Géometres: ils en ont de grandes & de petites.

Equerre (Page 5:871)

Equerre, outil de Graveur de poinçons à lettres, est un morceau de bois ou de cuivre plié en équerre (fig. 53. Planche III. de la Gravure); ensorte que la ligne AB, qui est l'angle ou jonction des deux parties de l'équerre, soit perpendiculaire au plan ou face de la pierre à l'huile sur laquelle on la pose. Le dessous de l'équerre est garni d'une semelle d'acier, qui glisse sur la pierre à l'huile. Lorsqu'on s'en sert pour dresser un poinçon par la face de la lettre, on place le poinçon dans l'angle de l'équerre, où on le tient assujetti avec le pouce, pendant que les autres doigts pressent extérieurement l'équerre. On fait glis<pb->

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