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Lorsqu'on remonte la montre, le garde - chaîne ec ponctué, fixé sur la tige & mis entre les deux platines, est soûlevé par la chaîne jusqu'à ce qu'il soit à la hauteur du crochet de la fusée: ce crochet lui donne un petit mouvement circulaire, qu'il communique au pié de biche d, dont l'extrémité s'engage dans l'étoile e qui est à cinq rayons, & fait passer un de ces rayons toutes les fois que le crochet de la fusée pousse le garde - chaîne.
L'étoile est assujettie par un valet ou sautoir, qui lui
fait faire sûrement la cinquieme partie d'un tour, &
l'empêche de revenir en sens contraire lorsque le pié
de biche se dégage. L'axe de cette même étoile porte,
comme je l'ai dit, deux palettes opposées pour
conduire la roue annuelle, ensorte que deux dents
de cette roue passent nécessairement en cinq jours;
ce qui lui fait faire sa révolution en 365 jours. Sur
la fausse plaque,
D'une pendule à équation à secondes concentriques,
marquant les mois & quantiemes des mois, les années
bissextiles, & va treize mois sans être montée, par
Le roüage du mouvement est composé d'une roue plus que les pendules à 15 jours. La premiere roue du mouvement engrene dans un pignon, qui fait un tour en trois jours; la tige de ce pignon porte trois palettes ou dents, qui engrenent successivement dans la roue annuelle, fendue sur 366 à rochet, & maintenue par un sautoir. Cette roue porte, comme celle de la montre, une ellipse qui agit sur un rateau, dont le mouvement alternatif se transmet au cadran d'équation, par le moyen d'un pignon placé sur le canon du cadran concentrique à celui des heures & minutes du tems moyen. La construction de cette partie de la pendule est absolument semblable à celle de la montre; ainsi je ne m'y arrêterai pas. Je passe donc à la construction d'année bissextile, dont j'ai parlé ci - devant.
Pour que la roue annuelle marque exactement les jours du mois, il faut que pendant trois années consécutives les dents de cette roue, qui répondent au 29 Février & premier Mars, passent le même jour; tandis qu'à l'année bissextile, ces deux mêmes dents passent en deux jours. Venons actuellement au moyen que j'ai employé. Une des chevilles de la roue annuelle qui répond au premier Janvier, fait tourner l'étoile A de huit rayons d'un huitieme de sa révolution, & fait indiquer au cadran C que porte l'étoile, la premiere, seconde, troisieme année, ou l'année bissextile; une autre cheville qui répond au 28 Février, fait encore tourner cette étoile d'un autre huitieme. La palette S qui fait mouvoir la roue annuelle, ayant fait passer la dent qui répond au 29 Février, le rayon de l'étoile qui se trouve actuellement en action avec le valet, est parvenu à l'angle de ce valet, lequel acheve de faire parcourir un espace à l'étoile A, dont un rayon vient poser sur une
Je fais marcher cette pendule pendant treize mois avec deux poids égaux de dix livres, qui agissent alternativement sur le roüage, & ne descendent que de 15 pouces. J'ai réduit la chûte à cette quantité, pour éviter les inconvéniens qui résultent de l'approche des poids contre la lentille qui parcourt de très petits arcs.
Le cylindre où s'enveloppe la corde qui porte le poids, est un mois à faire sa révolution; son diametre est d'environ deux pouces, ensorte que pour 15 pouces de chûte d'un poids mouflé, il fait six tours 1/2. Pour doubler ce tems, j'ai fixé au milieu de la borte au - haut une poulie où passe la corde du mouvement, laquelle passe encore par une poulie mobile du second poids; le bout de cette corde est enfin fixé au côté de la boîte, opposé à celui par où descend la corde depuis le cylindre: cette même corde porte donc deux poids à - peu - près d'égale pesanteur, à cela près que le second doit être plus pesant de la quantité qu'il faut pour vaincre le frotement des pivots des poulies. Lorsque le premier poids descend de quinze pouces, la corde qui mene le mouvement se développe de trente pouces; & ce poids étant alors arrêté sur une planche qui l'y oblige, le second commence à descendre, jusqu'à ce que descendu au même point, il ait développé la corde d'une même quantité. Ce développement de soixante pouces répond à treize révolutions du cylindre, qui font mouvoir la pendule pendant treize mois.
De l'exécution des pendules à équation. La difficulté
de l'exécution de ces sortes de machines dépend en
partie de la construction que l'on a adoptée; en général
la plus grande difficulté naît de la courbe: c'est
aussi à la façon de la tailler que je m'arrêterai; les autres
parties sont des engrenages. Or pour exécuter
le moindre ouvrage d'Horlogerie, il faut savoir faire
des engrenages de même que des ajustemens avec
intelligence; ainsi je puis me dispenser d'entrer dans
les détails où m'entraîneroient ces différens objets:
d'ailleurs ceux qui n'ont qu'une foible connoissance
de l'engrenage, doivent recourir à l'article Engrenage. Voyez
Pour tailler une courbe ou ellipse, il faut commencer par remonter la cadrature d'équation, former des repairs; si c'est une construction qui en exige, attacher le cadran, mettre la roue annuelle en place, ainsi que l'ellipse, & le levier qui doit appuyer dessus; percer un trou à ce levier: ce trou doit d'abord servir 1° à tracer la courbe, 2° à porter une fraise ou lime circulaire dont je parlerai bien - tôt, & enfin il doit porter un cylindre pour appuyer sur l'ellipse lorsqu'elle est finie; ce trou doit être percé de sorte que dans les différens points où l'ellipse le pousse, il fasse à - peu - près une tangente de cette courbe.
Il faut après que cela est ainsi disposé, mettre en place les aiguilles du tems vrai & moyen, & fixer cette derniere à 60 minutes précises.
Alors faisant mouvoir celle du tems vrai, & par son moyen le levier ou rateau, on mettra la roue annuelle au premier Janvier, par exemple, & voir dans une table d'équation, soit celle de la connoissance des tems qui a pour titre, table du tems moyen [p. 865]
Une courbe taillée avec les soins que je viens d'indiquer, pourroit être assez juste; cependant pour y donner un plus grand degré de perfection, il faut l'egalir avec une fraise ou lime circulaire d'environ 3 lignes de diametre; cette fraise porte deux pivots, dont un roule dans le trou qui a servi à marquer la courbe, & l'autre est porté par un petit pont attaché sur le rateau.
La fraise mise dans cette espece de cage porte un cuivrot où poulie, dans laquelle on fait passer une corde d'archet, par le moyen duquel faisant tourner la fraise, on emporte la matiere qu'il y a de trop à certaine partie de la courbe.
Pour cet effet on verra la table d'équation, & de quelle quantité l'aiguille du tems vrai differe du nombre des minutes & secondes données pour tel jour; mais il faut observer avant de rien limer à la courbe, que le diametre de la fraise, que j'ai supposé de 3 lignes, éloigne par conséquent d'une ligne & demie le rateau de la courbe de plus qu'il ne l'étoit lorsqu'il a servi à la tracer, ce qui changera néces airement la situation de l'aiguille du tems vrai: ainsi pour faire reprendre à cette aiguille la place que détermine la table d'équation, il faudroit emporter tout - auteur de la courbe la grandeur du rayon de la fraise, ce qui seroit un ouvrage inutile, pénible, & qui rendroit la courbe plus petite qu'elle ne doit être. Pour parer cette difficulté, je fais le levier de deux pieces; celle qui agit & pose sur la courbe, peut se mouvoir séparement de l'autre partie du rateau; de sorte qu'on éloigne & approche la partie qui touche la courbe, jusqu'à ce qu'appuyant sur cette courbe au point où elle est trop enfoncée, l'aiguille marque l'équation répondant audit jour. Alors ayant fixé ensemble les deux parties du rateau, on emportera d'abord de cinq jours toutes les parties de la courbe où il y a trop de matiere, & on limera les intervalles lorsque l'on aura fait la révolution.
Enfin on peut après cela y toucher à chaque jour, & l'égalir jusqu'à ce que l'aiguille marque exactement l'équation; il ne sera plus question que de substituer en place de la fraise un rouleau de même diametre qui tournera dans les mêmes trous, lequel appuyera sur l'ellipse.
Pour tailler une courbe avec beaucoup de précision, il ne suffit pas de diviser par la simple vûe chaque division des minutes du cadran, en des parties que l'on suppose être de 30 secondes, de 15, de 10, de 5, &c.
Il faut de plus les diviser en effet avec un compas, de sorte que chaque division de minutes soit divisée en douze autres parties, plus ou moins, suivant la précision que l'on voudra donner à sa courbe.
Je joins ici une table d'équation, qui pourra servir à tracer les courbes, & à faire connoître la variation du soleil. Je la dressai il y a quelques années d'après celle de la connoissance des tems; j'y fis quelques changemens, qui m'ont paru en rendre l'usage plus facile.
Il y a dans la connoissance des tems deux tables différentes pour l'équation du tems; je dirai dans la suite de cet article la raison qui m'a fait préférer celle - ci.
M. Pingré chanoine régulier de sainte Génevieve,
& correspondant de l'académie royale des Sciences,
dans son état du ciel, pour les années 1754 & 1755,
dont il a été parlé au mot
Dans la table que je donne ici, la premiere colonne indique le jour du mois, la seconde marque de combien le Soleil retarde ou avance sur la pendule: par exemple, au premier Janvier le Soleil retarde de 3'59", c'est - à - dire qu'il est midi vrai, quand la pendule marque midi 3'59", la troisieme colonne marque la différence d'un jour à l'autre: ainsi du premier au 2 Janvier le Soleil retarde de 29" de plus, &c.
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