ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"691"> de cette Géométrie sublime, dont Newton a la gloire d'être le premier inventeur. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

ENJOLIVER (Page 5:691)

ENJOLIVER, v. act. (Arts méchaniques.) c'est répandre sur le fond d'un ouvrage de petits ornemens qui lui ôtent sa lourdeur & sa simplicité.

ENISKILLING (Page 5:691)

ENISKILLING, (Géog. mod.) ville de la province d'Ulster en Irlande; elle appartient au comte de Fermanagh: elle est située sur le lac Earne. Long. 9. 55. lat. 54. 18.

ENKAFATRAHE (Page 5:691)

ENKAFATRAHE, s. m. (Hist. nat. bot.) c'est le nom d'un arbre qui se trouve dans l'île de Madagascar, dont le bois est verdâtre & rempli de veines; on dit qu'il répand une odeur fort agréable & semblable à celle de la rose. On prétend qu'en l'écrasant sur une pierre avec de l'eau, & appliquant ce mêlange extérieurement sur le coeur ou sur la poitrine, c'est un remede souverain contre les foiblesses & palpitations. Hubner, dictionn. universel.

ENKISTE, EE (Page 5:691)

ENKISTE, EE, adj. terme de Chirurgie, ce qui est renfermé dans un kiste, c'est - à dire dans une membrane ou issue en forme de poche. On appelle tumeurs enkistées, abcès enkistés, des tumeurs & des abces qui sont enveloppés d'une membrane: tels sont l'athéome, le méliceris, le stéatome, &c. Ce mot est formé du grec E)N, in, en, dans, & de XU\SIS2, cystis, sac, vessie.

La membrane qui fait cette poche n'est pas nouvellement formée dans la partie, comme on pourroit le déduire de la théorie de quelques auteurs sur cette maladie. On connoît un tissu folléculeux qui sépare toutes les parties les unes des autres, & qui en est le lien. S'il se fait un amas contre nature d'une humeur quelconque dans une de ces cellules, par son accroissement il étendra les parois de cette cellule, & les collera aux parois membraneuses des cellules circonvoisines qu il oblitérera. C'est ainsi que commence le kiste, toûjours formé par la cohérence de plusieurs feuillets de la membrane cellulaire. A mesure que la tumeur augmente, la poche membraneuse s'épaissit par la réunion d'un plus grand nombre de feuillets. Le kiste est formé de la substance préexistente de la partie. Ces connoissances justifient le dogme pratique des anciens. L'expérience, qui est la même dans tous les siecles aux yeux des bons observateurs, leur avoit montré que pour la guérison de ces sortes de tumeurs, il ne falloit pas se contenter de les ouvrir, mais qu'il falloit extirper la poche ou sac qui renfermoit la matiere. Pour y parvenir, on fait communément une incision cruciale aux tégumens de la tumeur; on les disseque sans intéresser le kiste, qu'on emporte en totalité, s'il est possible. Ses adhérences à quelques parties qu'il seroit important de ménager, est une raison pour s'abstenir d'une dissection trop recherchée. Alors on attend de la suppuration la chûte ou plûtôt le détachement de la portion membraneuse qui reste du kiste. Quand les humeurs enkistées sont d'un volume considérable, l'extirpation, suivant la méthode décrite, feroit une plaie énorme. Si le kiste n'est pas trop épais, on peut, par un procédé plus doux, se contenter de fendre la tumeur des deux côtés, & de passer une bandelette de linge effilé en forme de séton, d'une ouverture à l'autre, pour conduire dans tout le trajet les medicamens nécessaires pour faire suppurer le kiste.

Il y a des pierres enkistées dans la vessie. M. Houstet de l'académie royale de Chirurgie, a donné dans le premier volume des mémoires de cette compagnie des observations particulieres qu'il a jointes à celles qui avoient été communiquées précédemment à l'académie, sur cette matiere. L'existence de ces sortes de pierres est constatée; & l'auteur rend son mémoire aussi utile qu'il est curieux, en traitant des opérations qu'on peut tenter, & de celles qui ont été pratiquées pour faire l'extraction de ces pierres.

La fig. 4. de la Planche V. de Chirurgie représente une vessie ouverte par sa partie antérieure, derriere les os pubis qui sont renversés en - devant: on y voit une pierre logée dans une cellule formée par la membrane interne de la vessie. (Y)

ENLARMER (Page 5:691)

ENLARMER, v. act. (Chasse & Péche.) On dit, enlarmer un filet; c'est un terme dont se servent ceux qui font des filets propres pour la Pêche ou pour la Chasse; & ce n'est autre chose que pratiquer de grandes mailles à côté du filet avec de la ficelle.

ENLAYER ou ENLOYER (Page 5:691)

ENLAYER ou ENLOYER, déférer le serment, (Jurispr.) Dans l'article 153 de la très - ancienne coûtume de Bretagne, le serment est appellé lai ou loi; d'où sont venus les termes enlayer & enloyer, pour dire déférer le serment: termes qui étoient fort usités dans l'ancien style judiciaire de la province, & qui le sont encore dans les jurisdictions inférieures, même dans quelques siéges royaux & présidiaux. Voy. les arrêts du parlement de Bretagne, par Frain, tome II. plaid. 112. page 689. (A)

ENLASSER (Page 5:691)

ENLASSER, v. act. (Charpent.) c'est, après que les tenons & mortoises sont faits, percer un trou au travers pour les cheviller.

ENLASSURE (Page 5:691)

ENLASSURE, s. f. (Charpent.) c'est le trou percé avec le laceret à - travers des mortoises & des tenons, pour les cheviller ensemble.

ENLEVE (Page 5:691)

ENLEVE, adj. terme de Blason; il se dit des pieces qui paroissent enlevées, comme aux armoiries d'Anglure en Champagne, qui sont d'or à pieces enlevées à angles ou croissans de gueules, soûtenant des grelots d'argent dont tout l'écu est semé.

Anglure en Champagne, d'or à pieces enlevées à angles ou en croissans de gueules, soûtenant des grelots d'argent dont tout l'écu est semé.

ENLEVEMENT (Page 5:691)

ENLEVEMENT, s. m. (Jurisprud.) se dit d'une voie de fait dont on use pour ravir quelqu'un ou s'emparer de quelque chose. L'enlevement des personnes est plus communément nommé rapt ou crime de rapt. Voyez Rapt.

Enlevement signifie aussi quelquefois transport: par exemple, les adjudicataires des coupes de bois doivent enlever les bois coupés dans le tems porté par le marché. Une partie saisie s'oppose à l'enlevement de ses meubles, en donnant bon & solvable gardien. (A)

Enlever les chauderons (Page 5:691)

Enlever les chauderons, terme de Chauderonnier; c'est en faire le fond avec le marteau rond. On donne cette façon sur la grande bigorne.

Enlever signifie aussi redresser un chauderon, en ôter les bosses, ce qu'on fait avec le marteau de buis & l'enclumeau. Voyez les Planches du Chauderonnier.

Enlever (Page 5:691)

Enlever, en terme d'Eperonnier, se dit de l'action de séparer sur l'enclume à coups de marteau, la branche d'un mors, d'un barreau de fer de dix à onze lignes d'épaisseur. Cette branche s'appelle branche d'enlevûre, parce qu'elle est effectivement enlevée de ce barreau: on enle'e aussi du même barreau l'embouchure du mors; & cette embouchure s'appelle enlevûre pour la même raison. On enleve ces parties d'un mors au moyen d'un ciseau appellé tranche, que l'on frappe sur le barreau à demi - chaud pour les en séparer. Voyez Tranche, & les figures de l'Eperonnier.

Enlever (Page 5:691)

Enlever, terme de Serrurier & de Taillandier; c'est d'une barre de fer en faire la piece commandée; & au lieu de dire forger une clé, une coignée, ils disent enlever une clé, une coignée.

Enlever la meute (Page 5:691)

Enlever la meute, (Vénerie.) c'est, lorsqu'au lieu de laisser chasser les chiens, on les entraîne par le plus court chemin au lieu où un chasseur a vû le cerf, & où on retrouve la voie.

ENLEVURE (Page 5:691)

ENLEVURE, s. f. (Ouvriers en fer.) Tous les ou<pb-> [p. 692] vriers en fer donnent ce nom à toute piece forgée, lorsqu'elle est séparée de la barre dont on l'a tirée.

ENLIER (Page 5:692)

ENLIER, v. act. en Architecture, c'est dans la construction engager les pierres & les briques ensemble en élevant les murs; ensorte que les unes soient posées sur leur largeur comme les carreaux, & les autres sur leur longueur ainsi que les boutisses, pour faire liaison avec le garni ou remplissage. (P)

ENLIGNER (Page 5:692)

ENLIGNER, (Charpent.) c'est donner à une piece de bois exactement la même forme qu'à une autre; ensorte que mis bout à bout, l'une ne paroisse que la continuation de l'autre: cela s'appelle enligner; parce qu'on dispose les bois à cet état en se servant de la regle ou du cordeau pour tracer les lignes.

ENLISSERONNE (Page 5:692)

ENLISSERONNE, (Rubannier.) Voyez Lisserons.

ENLOYER (Page 5:692)

ENLOYER, (Jurispr.) est la même chose qu'enlayer. Voyez ci - devant Enlayer. (A)

ENLUMINER (Page 5:692)

ENLUMINER, v. act. c'est l'art de mettre des couleurs à la gomme avec le pinceau, sur les estampes & les papiers de tapisserie; & par conséquent l'enlumineur & l'enlumineuse est celui & celle qui y travaille: ces ouvriers & ouvrieres y appliquent aussi quelquefois de l'or & de l'argent moulu; c'est ce qu'ils appellent rehausser, & ils le brunissent avec la dent de loup. L'enluminure est libre, & n'a point de maîtrise; c'est en quelque façon une dépendance de la Gravure: & l'enlumineur peut tenir boutique ouverte, & vendre des estampes & des papiers de tapisserie. Ces commerçans s'honorent du titre de Graveurs en bois, ou en cuivre, ou d'images, quoique souvent ils n'ayent jamais manié le burin, ni la pointe. Article de M. Papillon.

ENMANCHE (Page 5:692)

ENMANCHE, adj. c'est - à - dire entre dans la Manche. (Marine.) Les navigateurs se servent de ce terme, lorsqu'ils entrent dans ce canal qui sépare la France de l'Angleterre, que l'on appelle la Manche. (Z)

ENNÉADÉCATÉRIDE (Page 5:692)

ENNÉADÉCATÉRIDE, s. f. en Chronologie, est un cycle ou période de dix - neuf années solaires. Voyez Cycle. Ce mot est grec, formé d'E)NNE/A, neuf, DE/KA, dix, & E)/TOS2, année.

Tel est le cycle lunaire inventé par Methon, à la fin duquel la Lune revient à - peu près au même point d'où elle est partie; c'est pour cette raison que les Athéniens, les Juifs, & d'autres peuples qui ont voulu accommoder les mois lunaires avec l'année solaire, se sont servis de l'ennéadécatéride en faisant pendant dix - neuf ans sept ans de treize mois lunaires, & les autres de douze.

L'ennéadécatéride des Juifs est proprement un cycle de dix - neuf années lunaires, qui commencent à molad tohu, c'est - à - dire à la nouvelle Lune que les Juifs supposent être arrivée un an avant la création. Chacune des 3e, 6e, 8e, 11e, 14e, 17e, 19e, &c. années de ce cycle sont embolismiques, ou de 383 jours 21 heures, & les autres communes, ou de 354 jours huit heures. Voyez An. L'ennéadécatéride des Juifs est donc de 6939 jours 16 heures. D'où il s'ensuit que l'ennéadécatéride des Juifs differe de l'ennéadécatéride julienne, ou de dix - neuf années juliennes denviron deux heures; car dix - neuf années juliennes font 6939 jours 18 heures. Wolf, élém. de Chronol. & Chambers. Voyez Embolismique. (O)

ENNÉAGONE (Page 5:692)

ENNÉAGONE, s. s. en Géométrie; figure de neuf angles, & de neuf côtés. Voyez Poligone. Ce mot est formé de E)NNE/A, neuf, & GWNIA, angle.

Pour tracer dans un cercle l'ennéagone régulier, il ne s'agit que de diviser en trois parties égales l'angle au centre du triangle équilatéral: ainsi ce problème se réduit à celui de la trisection de l'angle. Voyez Trisection.

Un ennéagone, en Fortification, signifie une place qui a neuf bastions. Voyez Forteresse. (O)

ENNEEMIMERIS (Page 5:692)

ENNEEMIMERIS, (Belles - Lettres.) est une espece de césure d'un vers latin, où après le quatrieme pié il y a une syllabe irréguliere qui finit le mot & qui aide à former le pié qui suit dans le mot d'après, comme dans cet exemple:

Ille latus niveum molli fultus hyacintho. Qu'on scande ainsi:

Ille la|tus nive|um mol|li ful|tus hya|cintho. Où il faut remarquer que la syllabe tus, breve de sa nature, devient longue en vertu de la césure. Voyez Césure Ce mot est très - peu en usage. (G)

ENNEMI (Page 5:692)

ENNEMI, s. m. (Droit des Gens.) celui qui nous fait la guerre, ou à qui nous la faisons, en conséquence d'un ordre du souverain. Tous les autres contre qui on prend les armes, sont qualifiés de brigands, de voleurs, ou de corsaires. Au reste on ne regarde pas seulement comme ennemis ceux qui nous attaquent actuellement sur mer ou sur terre, mais encore ceux qui font des préparatifs pour venir nous attaquer, & qui dressent des batteries contre nos ports, nos villes, & nos citadelles, quoiqu'ils ne soient pas encore aux mains avec nous.

Il est certain que l'on peut tuer innocemment un ennemi; je dis innocemment, tant selon la justice extérieure de toutes les nations, que selon la justice intérieure & les lois de la conscience. En effet, le but de la guerre veut de nécessité que l'on ait ce pouvoir; autrement ce seroit envain que l'on prendroit les armes, & que les lois de la nature le permettroient.

Mais le pouvoir de tuer l'ennemi s'étend - il sur tous les sujets de cet ennemi, sur les vieillards, les femmes, les enfans....? Dans les cas où il est permis d'ôter la vie à un ennemi, peut - on employer indifféremment toutes sortes de moyens, le fer, le feu, la ruse, le poison....? Peut - on profiter du ministere d'un traître pour se défaire de notre ennemi, lorsque. ..?

Je frémis; & pour couper court à toutes ces questions & à d'autres semblables, je réponds en géneral & en particulier, que l'on ne sauroit trop limiter, trop adoucir les droits cruels de la guerre; je réponds, dis - je, que l'on ne sauroit trop inspirer, ni étendre trop loin les principes de la modération, de l'honneur, de la générosité, & si l'on peut parler ainsi, de l'humanité même dans les propres actes d'hostilité, que les usages de la guerre les plus reçus paroissent autoriser.

A l'égard des vieillards, des femmes, & des enfans, loin que le droit de la guerre exige que l'on pousse la barbarie jusqu'à les tuer, c'est une pure cruauté, une atrocité d'en user ainsi; même lorsque le feu de l'action emporte le soldat, pour ainsi dire, malgré lui à commettre des actions d'inhumanité; comme, par exemple, dans le dernier assaut à la prise d'une ville, qui par sa résistance a extrèmement irrité les troupes.

Je dis plus: le droit des gens est fondé sur ce principe, que les diverses nations doivent se faire dans la paix autant de bien, & dans la guerre le moins de mal qu'il est possible, sans nuire à leurs véritables intérêts: c'est pourquoi, tant qu'on peut l'éviter, les lois même de la guerre demandent que l'on s'abstienne du carnage, & que l'on ne répande pas du sang sans une pressante nécessité. L'on ne doit donc jamais ôter la vie à ceux qui demandent quartier, à ceux qui se rendent, à ceux qui ne sont ni d'un âge ni d'une profession à porter les armes, & qui n'ont d'autre part à la guerre que de se trouver dans le pays ou le parti ennemi. En un mot le droit de la guerre ne va pas au - delà de notre propre conservation. Un état fait la guerre, parce que sa conservation est juste; mais nous n'avons plus de droit de tuer, dès que

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